Civitates Orbis Terrarum — Wikipédia
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Illustration | Frans Hogenberg Joris Hoefnagel Simon Novellanus (d) |
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Le Civitates Orbis Terrarum (Cités du Monde) est un livre de géographie illustré publié entre 1572 et 1617, considéré comme l'un des premiers atlas rassemblant des vues et plans de villes du monde. Il est édité par Georg Braun, en collaboration avec le cartographe Frans Hogenberg et plusieurs autres artistes.
Présentation
[modifier | modifier le code]L'édition complète se compose de six volumes au format 280 x 410 mm, qui contiennent au total 546 images, correspondant à plus de 500 villes. L'ensemble compte environ 1600 pages. L'ambition de cet atlas est de représenter les villes les plus célèbres du monde, avec à chaque fois au moins une gravure en couleur.
Volumes
[modifier | modifier le code]Les six volumes de l'édition originale sont en latin[1].
- I. Civitates Orbis Terrarum (Liber Primus) - 1572 (59 planches)
- II. De Praecipuis, Totius Universi Urbibus, Liber Secundus - 1575 (59 planches)
- III. Urbium Praecipuarum Totius Mundi, Liber Tertius - 1581 (59 planches)
- IV. Liber Quartus Urbium Praecipuarum Totius Mundi - 1588 (59 planches)
- V. Urbium Praecipuarum Mundi Theatrum Quintum - 1598 (69 planches)
- VI. Theatri Praecipuarum Totius Mundi Urbium, Liber Sextus - 1617 (58 planches)
Villes traitées
[modifier | modifier le code]L'immense majorité des estampes de Civitates Orbis Terrarum sont des vues de villes européennes. Quelques villes africaines, asiatiques et sud-américaines sont également présentes[2].
Afrique
[modifier | modifier le code]17 villes : Alexandrie, Alger, Casablanca (Anfa), Arzila, Azemmour (Azaamurum), Le Caire, Ceuta, Kilwa, Mahdia, Mina, Mombasa, Peñón de Vélez, Safi, Sali, Sofala, Tanger, Tunis.
Amérique
[modifier | modifier le code]2 villes : Mexico, Cuzco.
Asie
[modifier | modifier le code]6 villes : Aden, Calicut, Cannanore, Diu, Goa, Ormuz.
Europe
[modifier | modifier le code]Iconographie
[modifier | modifier le code]La plupart des gravures comportent un titre en latin. La taille des vues est variable : certaines sont présentes seules sur une double planche, tandis que d'autres sont regroupées sur une même planche.
Typologie des vues urbaines
[modifier | modifier le code]Plusieurs types de représentations cohabitent dans les six volumes : des panoramas, des plans ou vues à vol d'oiseau. Toutes sont des vues générales, donnant à voir la ville dans son ensemble (ou au moins en grande partie).
La grande majorité des vues de villes sont considérées par les spécialistes comme étant fidèles ou très fidèles, en matière de topographie et représentation du bâti. Cet atlas se distingue ainsi nettement des livres illustrés du Moyen Âge ou des débuts de la Renaissance, qui contenaient des vues urbaines non réalistes ou génériques (une même vue pouvant illustrer plusieurs villes).
Figures humaines
[modifier | modifier le code]Près des trois-quarts des images contiennent la représentation au premier plan d'hommes et de femmes, symbolisant des habitants de la ville figurée[3].
Auteurs et réalisation
[modifier | modifier le code]Georg Braun dirige et coordonne cet ambitieux projet : il en est l'éditeur, il recrute les artistes, compile des vues, rassemble des textes et en rédige lui-même.
Plusieurs autres artistes participent, en particulier pour l'iconographie :
- Frans Hogenberg
- Joris Hoefnagel est l'auteur de panoramas
- Simon Novellanus
- Le cartographe Jacob Van Deventer a réalisé une partie des cartes des villes belges et des Pays-Bas.
Postérité et intérêt
[modifier | modifier le code]Il s'agit de l'un des livres géographiques illustrés les plus célèbres de l'époque moderne. Il a fait l'objet de nombreuses rééditions dès le XVIIe siècle. Son intérêt réside notamment dans la très large couverture géographique des villes sélectionnées, dans de nombreux pays et sur plusieurs continents.
Cette source a fait l'objet de nombreuses études et publications, dans plusieurs domaines, de manière générale (histoire de la cartographie, histoire de la gravure) ou pour des villes en particulier (histoire et géographie locales).
Sélection de vues
[modifier | modifier le code]- Mexico et Cusco
- Urbino
- Innsbruck
- Aden, Mombasa, Kilwa (Quiloa) and Sofala (Cefala)
Références
[modifier | modifier le code]- R. A. Skelton (introduction), Braun & Hogenberg : Civitates Orbis Terrarum, 1572-1618, in six parts, Amsterdam, Theatrum Orbis Terrarum, , p. VII-XXI
- R. A. Skelton (introduction), Braun & Hogenberg : Civitates Orbis Terrarum, 1572-1618, in six parts, Amsterdam, Theatrum Orbis Terrarum, , p. XXVIII-XLIII
- Isabelle Paresys, « Apparences vestimentaires et cartographie de l’espace », dans Paraître et apparences en Europe occidentale du Moyen Âge à nos jours, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-85939-996-2, DOI 10.4000/books.septentrion.57573., lire en ligne), p. 253-270
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Hilary Ballon et David Friedman, « 27. Portraying the City in Early Modern Europe: Measurement, Representation, and Planning », dans David Woodward (dir.), The History of Cartography, Volume 3: Cartography in the European Renaissance. Part 1, Chicago et Londres, The University of Chicago Press, (ISBN 9780226907338, lire en ligne), p. 680-704.
- Jean Boutier, « L'affirmation de la cartographie urbaine à grande échelle dans l'Europe de la Renaissance. », dans Enrico Iachello et Biagio Salvemini (dir.), Per un atlante storico del Mezzogiorno e della Sicilia. Omaggio a Bernard Lepetit, Liguori, (ISBN 978-8820727505, lire en ligne), p. 107-127.
- Erika Giuliani, « 5 - Mettre en collection des « vues de villes » à la fin de la Renaissance : les Civitates orbis terrarum (1572-1617) », dans Isabelle Pantin (dir.), Mise en forme des savoirs à la Renaissance. À la croisée des idées, des techniques et des publics, Paris, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-28761-0, DOI 10.3917/arco.pant.2013.01.0103, lire en ligne), p. 103-126.
- (en) Johannes Keuning, « The “Civitates” of Braun and Hogenberg », Imago Mundi, vol. 17, no 1, , p. 41-44 (DOI 10.1080/03085696308592222, lire en ligne, consulté le )
- (en) Lucia Nuti, « “The Mapped Views by Georg Hoefnagel: The Merchant’s Eye, the Humanist’s Eye” », Word and Image, vol. 4, , p. 545-570 (DOI https://doi.org/10.1080/02666286.1988.10436199).
- Isabelle Paresys, « Apparences vestimentaires et cartographie de l’espace », dans Paraître et apparences en Europe occidentale du Moyen Âge à nos jours, Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 978-2-85939-996-2, DOI 10.4000/books.septentrion.57573., lire en ligne), p. 253-270.
Rééditions commentées (ouvrages reproduisant les planches)
[modifier | modifier le code]- Stephan Füssel (dir.), Villes du Monde: 363 gravures révolutionnent l'image du monde, édition intégrale des planches coloriées, 1572-1617, d'après l'original du Historisches Museum Frankfurt, Cologne, Taschen, , 501 p. (ISBN 978-3-8365-2684-5).
- Lelio Pagani (préfacier), Les Cités du monde : les planches de l'édition de 1572 du Civitates Orbis Terrarum, Vol. 1 : Europe - Afrique - Asie et Vol 2. : Europe - Amériques, Paris, Bookking International, .
- (en) R. A. Skelton (introduction), Braun & Hogenberg : Civitates Orbis Terrarum, 1572-1618, in six parts, Amsterdam, Theatrum Orbis Terrarum, .
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Aurore Damry, « Le Théâtre des cités du Monde dans Gallica », sur Le Blog Gallica, (consulté le )