Classe Durance — Wikipédia
Classe Durance | ||||||||
![]() Le Var et le Meuse (à l'arrière plan) à Toulon. | ||||||||
Caractéristiques techniques | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Type | Pétrolier ravitailleur | |||||||
Longueur | 157,2 m | |||||||
Maître-bau | 21,2 m | |||||||
Tirant d'eau | 10,8 m | |||||||
Déplacement | 7 600 tonnes lège, 17 900 tonnes (à pleine charge) | |||||||
Propulsion | 2 moteurs Diesel SEMT Pielstick 16 PC 2.5 V400 fournissant au total 14,7 MW[1] 2 lignes d'arbre 3 diesels alternateurs de 5,4 MW | |||||||
Vitesse | 19 nœuds (35,2 km/h) | |||||||
Caractéristiques militaires | ||||||||
Armement | 1 canon antiaérien de 40 mm 2 systèmes de missiles sol-air SIMBAD 4 mitrailleuses de 12,7 mm Au moins 2 affûts prévus pour mitrailleuses légères FN MAG de 7,62 mm | |||||||
Aéronefs | Plate-forme et hangar pour 1 hélicoptère Alouette III ou Lynx | |||||||
Rayon d'action | 9 000 nautiques à 15 nœuds (27,8 km/h) | |||||||
Autres caractéristiques | ||||||||
Électronique | 2 radars de navigation Thales DRBN-34 1 système de leurres anti-torpilles SLQ-25 Nixie récepteurs sattellitaires Inmarsat, Syracuse III, VSAT Emplacements pour Brouilleurs Simplifiés Marine (BSM) | |||||||
Équipage | 12 officiers, 158 officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots ; possibilité d'embarquement d'un état-major de 45 hommes (Var, Marne, Somme) | |||||||
Histoire | ||||||||
Constructeurs | DCNS (Brest) | |||||||
A servi dans | ![]()
| |||||||
Période de construction | 1973 - 1990 | |||||||
Période de service | 1976 - présent | |||||||
Navires construits | 8 | |||||||
Navires prévus | 9 | |||||||
Navires annulés | 1 (Australie) | |||||||
Navires en activité | 4 (en 2025) | |||||||
Navires démolis | 1 (en 2025) | |||||||
| ||||||||
modifier ![]() |
La classe Durance est une classe de 5 pétroliers ravitailleurs (AOR Auxiliary Oiler Replenishment selon le système de désignation des bâtiments de l'US Navy) et de commandement de la Marine nationale française mis en service de 1977 à 1990.
Historique
[modifier | modifier le code]Au milieu des années 1970, la Marine nationale entend remplacer les pétroliers ravitailleurs d'escadre (PRE) La Seine (A627) et La Saône (A628)[2] de 15 200 tonnes, commandés en 1937-1938, respectivement achevés en 1948 et 1949 comme pétroliers, naviguant pour la marine marchande. C'est en 1963 qu'ils ont été vraiment aménagés en PRE par l'arsenal de Cherbourg. La Seine sera désarmée en 1976 et la Saône en 1981. La Marine fait mettre sur cale une série de 5 pétroliers ravitailleurs d'escadre de conception classique (avec plate-forme pour hélicoptère) à la manière de l'USS Sacramento (1964) ou du NCSM Protecteur (1969). La Durance (vendue à l'Argentine en 1998) et la Meuse sont des pétroliers ravitailleurs d'escadre. Les trois suivants, la Marne, le Var et la Somme qui peuvent en plus embarquer un état major, sont désignés Bâtiment de Commandement et de Ravitaillement (BCR).
Le programme FLOTLOG devant lui succéder ayant été retardé, il est prévu, en octobre 2016, le retrait du service actif de la Marne en 2024, du Var en 2026 et de la Somme en 2028.
Caractéristiques
[modifier | modifier le code]Ces unités ont d'importantes capacités d'emport :
- 8 400 tonnes de gazole[3] ;
- 1 100 tonnes de carburant aviation TR5[4] ;
- 250 tonnes d'eau douce ;
- 170 tonnes de vivres[5] ;
- 170 tonnes de munitions ;
- 250 tonnes de pièces de rechange.
Elles ont également d'importantes capacités de ravitaillement :
- 2 postes latéraux de ravitaillement d'hydrocarbures ou d'eau à couple (2 bâtiments peuvent être ravitaillés simultanément) ;
- 1 poste en flèche (ravitaillement en fluide liquide par l'arrière du ravitailleur vers le bâtiment ravitaillé)
- 2 postes de transfert de charge lourdes (fret solide par chariot) ;
- 1 poste de commandement situé entre les deux portiques (PC cargaison) ;
- 1 plate-forme hélicoptère pour les ravitaillements verticaux VERTREP (Vertical Replenishment en anglais).
À partir de janvier 2011, tous les bâtiments de commandement et de ravitaillement de la Marine nationale ont été dotés du système de liaison par satellite Syracuse 3[6].
Navires de la classe Durance
[modifier | modifier le code]Liste des navires
[modifier | modifier le code]Classe Durance | ||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
No | Nom | Type | Chantier naval | Marine | Pose de la quille | Mise à l'eau | Mise en service | Retiré du service actif | Base navale | Statut |
A629 B1 | Durance ARA Patagonia | PR | Brest | ![]() ![]() | En service | Brest Puerto Belgrano | Vendu à la Marine argentine en 1999 et renommé ARA Patagonia[7]. | |||
A607 | Meuse | PR | ![]() | Toulon | En attente de démantèlement à Toulon depuis son désarmement en 2015 ; Démantèlement programmé en 2024. | |||||
A608 | Var | BCR | ![]() | Toulon | En attente de démantèlement à Toulon depuis son désarmement en 2021. | |||||
A630 | Marne | BCR | ![]() | [8] | Toulon | En attente de démantèlement à Toulon depuis son désarmement en 2023. | ||||
A631 | Somme | BCR | ![]() | En service | Brest | |||||
OR304 | HMAS Success | PR | Cockatoo Island (en) | ![]() | Sydney | Démantelé | ||||
Classe Durance raccourcie | ||||||||||
902 | Boreida | PR | La Ciotat | ![]() | 1984 | En service | ||||
904 | Yunbu | PR | ![]() | 1985 | En service |
Particularités des navires
[modifier | modifier le code]Le HMAS Success (OR 304) est mis sur câle le à Cockatoo Island Dockyard (en), à Sydney. Il est lancé le et mis en service dans la Royal Australian Navy le 23 [9]. Le Success est alors le plus grand navire jamais construit en Australie pour la RAN et le plus grand navire jamais construit à Port Jackson (le port de Sydney)[10]. Il est également été le dernier grand navire à être construit au chantier naval de Cockatoo Island[11]. En , le contrat est renégocié alors que la construction a déjà commencé, la date d'acceptation est repoussée de trois ans et le coût du projet est porté à 187,3 M$. Les dépassements de coûts et de délais sont principalement dus à un différend prolongé entre le Commonwealth et le constructeur au sujet des plans et des spécifications reçus de France, et il est démontré que le ministère de la Défense avait sous-estimé l'ampleur des différences entre les spécifications de construction australiennes initiales et celles qui ont été fournies[12]. D'autres facteurs contribuent à l'augmentation des délais et des coûts, notamment le manque d'ouvriers qualifiés dans le domaine de la construction navale, une gestion trop bureaucratique et une faible productivité de la main-d'œuvre[13]. Le coût final du projet atteint finalement 197,41 M$. Cette augmentation bloque la construction d'un deuxième navire[13],[12].
Le deux navires livrés à la Marine royale saoudienne sont des dérivés de taille plus réduite de 135 m de long déplaçant 10 940 tpc[14].
Remplacement
[modifier | modifier le code]La tendance actuelle est à la mise en service de navires aux déplacements plus importants en raison, d'une part, de la nature expéditionnaire des conflits actuels qui nécessitent des ravitaillements plus nombreux, d'autre part, du nombre de fluides et de marchandises à emporter qui ne cessent d'augmenter. Par ailleurs, la fonction de soutien, de cargo et de poste de commandement se fait plus notable sur les pétroliers ravitailleurs actuels, tels ceux de classe Supply américains (1994-1998), de classe Berlin allemande (2001 - ) ou du projet de navire de soutien interarmées (NSI) canadien (2012-2016). À noter que, sur les pétroliers américains, la défense anti-missile antinavire est depuis longtemps mieux prise en compte que sur ses homologues européens, grâce à l'installation du système d'armes rapproché Phalanx CIWS. Reste que, si les jours de la classe Durance sont comptés (la Meuse a été retirée du service en 2015), le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale ne prévoit rien à leur sujet. Si bien qu'une prolongation de leur vie opérationnelle jusqu'en 2017-2020 est décidée le , tout comme est envisagée une coopération avec le Royaume-Uni, dans le cadre du programme Military Afloat Reach Sustainability (MARS) (6 unités)[15],[16],[17].
En 2012, un projet d'étude baptisé FLOT-LOG a été lancé par la direction générale de l'Armement et remporté par la DCNS et STX France[18].
Le 31 janvier 2019, Florence Parly a signé une commande de 4 nouveaux bâtiments ravitailleurs de forces (BRF) à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique pour 1,7 milliard d’euros, qui seront livrés à partir de 2022. Ces bâtiments sont basés sur les ravitailleurs Vulcano de la Marina Militare.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Caractéristiques », sur www.netmarine.net (consulté le )
- ↑ Ses 2 sister-ships, Liamone et Medjerda n'ont jamais été mis sur cale et le projet a été abandonné le 19 mai 1951
- ↑ 5 200 tonnes sur la Meuse
- ↑ 3 000 tonnes sur la Meuse
- ↑ Soit 9 000 repas pour 18 jours
- ↑ « Mer et Marine / Toute l'actualité maritime nationale », sur Mer et Marine (consulté le ).
- ↑ « Pétrolier ravitailleur Durance », sur netmarine.net.
- ↑ Marine nationale, « Dernière cérémonie des couleurs pour le BCR Marne ! », (consulté le )
- ↑ Saunders (ed.), IHS Jane's Fighting Ships 2012–2013, p. 35
- ↑ Royal Australian Navy, HMAS Success (II)
- ↑ (en) « Fact sheet 140 – Cockatoo Island Dockyard », National Archives of Australia
- (en) Senate Standing Committee on Foreign Affairs, Defence and Trade, Blue water ships: consolidating past achievements, Commonwealth of Australia, (ISBN 0-642-71736-2, lire en ligne), « Chapter 3: A brief history of Australia's Naval shipbuilding industry »
- Jones, in Stevens, The Royal Australian Navy, p. 221
- ↑ Bernard Prezelin, Flottes de combat : 2002, Rennes, Ouest-France, , 1153 p. (ISBN 2-7373-2887-X), p. 133
- ↑ (en) « Military Afloat Reach Sustainability (MARS) », sur mod.uk, Ministère de la défense (Royaume-Uni) (consulté le )
- ↑ Joseph Henrotin, « AOR et AOE, clés de la projection maritime », Défense et Sécurité internationale, no 41, , p. 97 (ISSN 1772-788X)
- ↑ (fr) « Les futurs BPC et bâtiments logistiques de la marine construits à Saint-Nazaire ? », sur meretmarine.com, Mer et Marine, (consulté le )
- ↑ DCNS et STX France décrochent un contrat d'études pour le projet FLOT-LOG