Cniva — Wikipédia

Cniva est un roi goth qui envahit l'Empire romain au milieu du IIIe siècle. Il pénétra en Mésie, mit à sac la cité de Philippopolis de Thrace (l'actuelle Plovdiv en Bulgarie), puis livra en se retirant la bataille d'Abrittus en 251 où fut tué Dèce, premier empereur romain mort en combattant des barbares. Son successeur laissa partir Cniva avec son butin et en lui offrant un tribut pour qu'il ne revienne pas.

Cniva[1], franchit le Danube vers l'an 250 et fait de multiples incursions dans le nord des provinces romaines de Dacie et de Mésie[2],[3], envahit la Thrace et assiège puis saccage la ville de Philippopolis, à la tête d'un corps d'armée principal de 70 000 hommes[4]. Ce déploiement de forces déclencha l'intervention de l'empereur romain Dèce et son fils Herennius Etruscus, co-empereur avec son père, qui poursuivent les Goths et les attaquent[2].

À son arrivée devant la ville de Nicopolis ad Istrum qu'ils assiégeaient, les Goths abandonnèrent les lieux et firent mouvement dans la direction de Philippopolis. Les armées romaines les poursuivirent à marches forcées, à travers un terrain difficile, mais bientôt Cniva retourna ses troupes contre Dèce qui se croyait encore éloigné de ses ennemis. Le camp romain fut pris par surprise et Dèce s'enfuit en laissant derrière lui une armée défaite. Cniva mit ensuite le siège devant Philippopolis de Thrace, mais ne parvint à conquérir la ville qu'après une longue résistance : les vainqueurs massacrèrent la population (les chroniques parlent de cent mille victimes) et firent plusieurs prisonniers de marque.

Le sac de Philippopolis fit réagir Dèce, auquel la longueur du siège avait permis de préparer la contre-offensive. Il intercepta plusieurs unités venues de Germanie en renfort et fit consolider ses fortifications du Danube avant d'affronter les forces de Cniva. Les Romains, supérieurs en nombre, encerclèrent les Goths qui cherchaient à se retirer hors de l'empire. Dèce, avide de revanche et sûr de sa victoire, les attaqua près d'une petite ville appelé Forum Terebronii. Mais les lourdes légions s'embourbèrent dans un marécage et l'empereur Dèce ainsi que son fils Herennius Etruscus furent tués dans la bataille, restée connue sous le nom de bataille d'Abrittus.

Après les combats, Trébonien Galle, le successeur de Dèce à la tête des troupes romaines, laissa Cniva partir avec butin et prisonniers et fit aider les Goths à lever le camp. Il promit même de payer un tribut annuel à Cniva pour le dissuader d'envahir à nouveau l'empire.

Notes et références

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  1. Nom ou surnom peut-être dérivé du proto-germanique *knibaz qui est notamment à l'origine du vieux-norrois knifr (« couteau, poignard »), de l'anglais knife (« couteau »), du français canif, et de l'allemand kneifen (« pincer »). Une origine non germanique est également possible.
  2. a et b Bruno Dumézil et Michel Christol, Les barbares, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige », (1re éd. 7 septembre 2016), 1520 p. (ISBN 978-2-13-082484-8), p. 133-134.
  3. Kyle Harper et Benoît Rossignol, Comment l'Empire romain s'est effondré : Le climat, les maladies et la chute de Rome, La Découverte, , 544 p. (lire en ligne).
  4. Hostein Antony, « Note sur les dariques de Cniva (Dexippus Vindobonensis) et autres curiosités « barbares » », Revue Numismatique,‎ (lire en ligne)

Article connexe

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Bibliographie

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  • Edward Gibbon, Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, ch. 10.