Comité de vigilance des intellectuels antifascistes — Wikipédia
Fondation | |
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Dissolution |
Sigle | CVIA |
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Type | |
Pays |
Fondateur | François Walter (d) |
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Idéologie |
Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, ou Comité de vigilance antifasciste (CVIA), est une organisation politique française fondée en [1], qui se divisa en puis périclita en .
Résolument internationaliste, ce comité regroupait principalement des intellectuels francophones de gauche décidés à s'opposer à la montée du fascisme en France comme en Europe.
Historique du CVIA
[modifier | modifier le code]Le CVIA a été fondé en en réaction aux violences anti-parlementaires du [2]. L'initiative en revient à Pierre Gérôme (pseudonyme de François Walter, auditeur à la Cour des comptes)[3] qui avait d'abord contacté la CGT (André Delmas[4] et Georges Lapierre, dirigeants du Syndicat national des instituteurs (SNI))[5].
Le CVIA sera créé sous le patronage de trois personnalités emblématiques de la diversité de la gauche :
- l'ethnologue Paul Rivet, socialiste ;
- le philosophe écrivain Alain, radical ;
- le physicien Paul Langevin, proche du communisme.
Le texte fondateur du CVIA est le manifeste « Aux travailleurs » (), qui appelle à défendre « ce que le peuple a conquis de droits et de libertés publiques »[6]. Son succès sera remarquable, recueillant en quelques semaines 2 300 adhésions et, à la fin , plus de 6 000 signataires[3] (professeurs et instituteurs, écrivains, journalistes).
Rassemblant en les trois grandes familles de la gauche, le CVIA apparaît comme un précurseur du Front populaire.
Le CVIA se déchirera dès , prouvant la difficulté à conjuguer à gauche l'antifascisme et le pacifisme. Les partisans de la fermeté face à Hitler, même au prix d'une guerre, quittent le CVIA en deux temps :
- Au congrès de une minorité menée par Paul Langevin quitte la direction du CVIA.
- Après la crise de Munich (), la tendance pacifiste réaliste (Paul Rivet et Pierre Gérôme) quitte à son tour le CVIA. L'Union des intellectuels français pour la justice, la liberté et la paix est créée.
Ne restent donc plus que les pacifistes extrêmes (Michel Alexandre, Léon Émery). Certains anciens membres du CVIA se retrouveront dans la collaboration « républicaine » avec l'Allemagne (collaborer pour obtenir en échange la paix et le rétablissement de la République) au sein de la Ligue de pensée française. D'autres comme, André Delmas, Georges Lefranc ou encore André Salembier s'illustreront par leurs prises de positions pro-nazie[7].
Malgré ces errements, le CVIA restera un grand moment de l'histoire de la gauche et de l'antifascisme :
- il a contribué à rassembler les points de vue des partis composant le Front Populaire ;
- il a incarné l'esprit de l'antifascisme et en a fait une tradition politique qui a influencé la résistance intérieure française. Paul Rivet a fait partie du Groupe du musée de l'Homme, André Philip ou encore Jacques Soustelle ont été des figures de la France libre.
Le CVIA éditait le bulletin Vigilance (ISSN 2495-8123).
Personnalités membres du CVIA
[modifier | modifier le code]Groupe dirigeant fondateur
[modifier | modifier le code]- François Walter (pseudonyme : Pierre Gérôme, auditeur à la Cour des comptes)
- Paul Rivet (ethnologue socialiste)
- Alain (philosophe et écrivain, radical)
- Paul Langevin (physicien, sympathisant communiste)
- André Delmas (SNI, CGT)
- Georges Lapierre (SNI, CGT)
Autres membres
[modifier | modifier le code]- Michel et Jeanne Alexandre (proches d'Alain)
- Colette Audry[8] (socialiste, syndicaliste, résistante)
- Jean Baby
- Victor Basch[9] (président de la Ligue des droits de l'homme, exécuté par la Milice en janvier 1944)
- Marcel Bataillon (universitaire hispaniste proche de Michel Alexandre)
- Albert Bayet (professeur, résistant)
- Jacques Bergier (écrivain)[10]
- Geneviève Bianquis (germaniste et universitaire)
- André Breton (écrivain)
- Georges Canguilhem (philosophe)
- Jean Cassou[11] (résistant, compagnon de la Libération)
- Maurice Chambelland[12] (syndicaliste)
- André Chamson[13] (résistant)
- Jean-Louis Crémieux (plus jeune adhérent, résistant)
- Francis Delaisi (journaliste et économiste socialiste, LDH, CVIA, puis collaborateur sous l'Occupation)
- Pierre George
- René Gosse (SFIO, brièvement PCF, doyen de la faculté des sciences de Grenoble, résistant tué en )
- Jean Guéhenno
- Roger Hagnauer (instituteur, responsable parisien du Syndicat national des instituteurs, militant de la Révolution prolétarienne)
- René Iché
- Jules Isaac (historien, auteur du manuel Malet-Isaac)
- Frédéric Joliot-Curie
- Régine Karlin
- Marcel Lefrancq (PC belge)
- Jean Lescure (secrétaire de Jean Giono, animateur de la résistance littéraire sous l'Occupation à travers la revue Messages, homme de radio et de théâtre)
- André Malraux
- Pierre Monatte[14] (syndicaliste)
- André Mussat
- Paul Nizan
- Lucien Orfinger (résistant belge, fusillé en )
- Jean Perrin
- André Philip[15] (socialiste, résistant)
- Robert Schnerb
- Jacques Soustelle[16]
- Albert Wolf (membre du Comité de défense des Juifs belge)
- André Wurmser
- Charlotte Perriand (architecte)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Serge Wolikow, Le Front populaire en France, Paris, Complexe, coll. « Questions au XXe siècle » (no 90), , 320 p. (ISBN 2-87027-628-1), p. 68 [lire en ligne].
- Bernard Ménager, « Antifascisme et pacifisme, la section lilloise du Comité de Vigilance des intellectuels antifascistes », Revue du Nord, no 372, , p. 885–905 (DOI 10.3917/rdn.372.0885, lire en ligne, consulté le ).
- Nicole Racine, « GÉRÔME Pierre (pseudonyme de François WALTER) », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
- André Delmas (–), membre de la commission permanente du SNI (à partir de ) puis secrétaire général (–) (cf. Notice du Maitron)
- Nicole Racine, « : l'élection de Paul Rivet », dans Laurent Villate (dir.), Socialistes à Paris : – (ouvrage collectif réalisé à l'initiative de la Commission Histoire et mémoire de la Fédération de Paris du Parti socialiste), Grâne, Créaphis, , 191 p. (ISBN 2-913610-77-3), p. 63 [lire en ligne].
- « Le manifeste du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes », sur biosoc.univ-paris1.fr (version du sur Internet Archive).
- Simon Epstein, Un paradoxe français : antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Paris, Albin Michel, coll. « Histoire », , 622 p. (ISBN 978-2-226-17915-9), p. 98–101.
- « AUDRY Colette », sur Le Maitron (consulté le ).
- « BASCH Victor », sur Le Maitron (consulté le ).
- (en) Richard Deacon, The French Secret Service, Grafton Books, a division of the Collins Publishing Group, , 363 p. (ISBN 0-586-20673-6), p. 152.
- « CASSOU Jean, Raphaël, Léopold », sur Le Maitron (consulté le ).
- « CHAMBELLAND Maurice, Louis, Nicolas », sur Le Maitron (consulté le ).
- « CHAMSON André », sur Le Maitron (consulté le ).
- « MONATTE Pierre, dit LÉMONT Pierre », sur Le Maitron (consulté le ).
- « PHILIP André, Jean, Louis », sur Le Maitron (consulté le ).
- « SOUSTELLE Jacques », sur Le Maitron (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Raymond Aron, Mémoires : 50 ans de réflexion politique, Paris, Julliard, , 778 p. (ISBN 978-2-260-00332-8), p. 133–158.
- Claudine Cardon et Germaine Willard, « Des intellectuels dans l'action antifasciste : L'exemple du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes », Cahiers d'histoire de l'Institut Maurice-Thorez, no 5, , p. 34–43.
- Nicole Racine-Furlaud, « Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (–) : Antifascisme et pacifisme », Le Mouvement social, Presses de Sciences Po, no 101, , p. 87–113 (DOI 10.2307/3777881, JSTOR 3777881).
- Nicole Racine-Furlaud, « Pacifistes et antifascistes : Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes », dans Anne Roche (dir.) et Christian Tarting (dir.), Des années trente : Groupes et ruptures (actes du colloque d'Aix-en-Provence, – , organisé par l'antenne de l'URL [Unité de recherche linguistique] no 5 de l'Institut national de la langue française à l'Université de Provence I), Paris, Éditions du CNRS, coll. « Les Publications de l'URL no 5 » (no 7), , 298 p. (ISBN 2-222-03592-9), p. 59–68.
- Nicole Racine, « Le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes », dans Jean-François Sirinelli (dir.), Dictionnaire historique de la vie politique française, Paris, Presses universitaires de France, , XX-1067 p. (ISBN 2-13-046784-9).
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Défilé des 500 000 manifestants à la Porte de Vincennes, (Le), sur parcours.cinearchives.org