Comparaison — Wikipédia

La comparaison est une opération intellectuelle qui consiste à mettre en parallèle plusieurs éléments, afin d’en saisir les similitudes et les différences.

Le terme comparaison vient des mots latins cum (avec) et par (égal). La comparaison au sens étymologique peut donc être définie comme mettre ensemble de manière égale.

Linguistique et littérature

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Rhétorique

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En rhétorique, la comparaison, mot provenant du latin comparatio désignant l'« action d'accoupler », est une figure de style consistant en une mise en relation, à l'aide d'un mot de comparaison appelé le « comparatif », de deux réalités appartenant à deux champs sémantiques différents mais partageant des points de similitudes. La comparaison est l'une des plus célèbres figures de style. Elle ne doit pas être confondue avec la comparaison grammaticale.

Ce vers de Charles Baudelaire : « La musique souvent me prend comme une mer ! » (La Musique, Les Fleurs du mal, 1840) constitue une comparaison, dans laquelle la musique et la mer sont dans un rapport d'analogie, au moyen du comparatif « comme ». Les deux réalités sont appelées le « comparant » (dans cet exemple : la mer) et le « comparé » (la musique) et elles partagent en effet au moins un sème : l'ondulation est ici le point commun entre la mer et la musique et toutes deux « bercent » le poète.

La comparaison est une figure très courante en littérature, en poésie ou encore au théâtre. Contrairement à la métaphore, elle exprime directement et explicitement le lien symbolique entre les deux réalités comparées, en utilisant un terme de comparaison, élément qui permet de la distinguer de cette autre figure d'analogie avec laquelle elle est souvent confondue. Ressource privilégiée du langage poétique, très utilisée par dérision ou ironie, elle permet aussi de faire progresser l'argumentation et de donner à voir des réalités difficiles à définir autrement qu'au moyen du langage figuré.

Figure au pouvoir suggestif puissant, la comparaison rhétorique participe d’une reconfiguration possible du monde en faisant apercevoir les correspondances émanant de la subjectivité du locuteur. Proche de la métaphore, elle « permet de défigurer momentanément, par l’entremise du comme, la réalité pour laisser entendre ses possibles au sein d’une petite fiction poétique. » Le mouvement surréaliste l'utilise préférentiellement, pour rompre l'intelligibilité inhérente au langage.

La comparaison est, en grammaire, un « acte intellectuel consistant à rapprocher deux ou plusieurs animés, inanimés concrets ou abstraits de même nature pour mettre en évidence leurs ressemblances et leurs différences »[1] et utilisant un comparatif, comme dans « Il est grand comme son père ». La comparaison permet donc de présenter un rapport d'égalité, de supériorité ou d'infériorité entre deux éléments de la phrase.

Cette comparaison, dite simple, met sur le même plan deux réalités d'un même domaine, contrairement à la comparaison dite figurative, ou rhétorique, qui a une intention stylistique. La comparaison grammaticale peut exprimer la ressemblance ou l'identité d'une qualité (« comme », « tel que », « aussi... que ») mais aussi la dissimilitude (« plus que, moins que »). Cette opération, courante en langue, implique des degrés variables selon ce qui est comparé, et a recours à de multiples moyens grammaticaux.

Analyse littéraire

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La comparaison, en littérature comparée, est une méthode fondée sur l'établissement d'analogies entre des phénomènes linguistiques ou des phénomènes littéraires.

La comparaison génétique, en génétique des textes, est une technique permettant de différencier des versions d'un même texte au moyen de l'emprunt.

La comparaison multilatérale est une méthode contestée de linguistique historique.

Mathématiques

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Une relation d'ordre dans un ensemble est une relation binaire dans cet ensemble qui permet de comparer ses éléments de manière cohérente. Un ensemble muni d'une relation d'ordre est un ensemble ordonné. On dit aussi que la relation définit sur cet ensemble une structure d'ordre ou tout simplement un ordre.

Informatique

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En informatique, une comparaison trilatérale prend deux valeurs A et B appartenant à un type avec une relation d'ordre total et détermine si A < B, A = B ou A > B en une seule opération, conformément à la mathématique de la loi de trichotomie.

Philosophie et sociologie

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Un sujet connaît par la méthode de comparaison en vue d’au moins une qualité l’égalité ou inégalité d’au moins deux objets.[pas clair]

Sur cette image, un homme compare lui même sa tête à un crâne, en se touchant la tête d'une main et le crâne de l'autre.

Une définition de la méthode de comparaison se trouve chez Alfred Brunswig (philosophe allemand, né le et décédé le ) : « comparer deux objets veut dire : les regarder attentivement… en vue spéciale de leur relation mutuelle. » Les définitions du notion comparaison concordent plus ou moins. Elles ne changent guère[2].

Dans ce cadre, la réalisation d’une comparaison suppose quatre éléments[3] :

  1. au moins deux objets doivent exister, sinon la connaissance d’une relation n’ est pas possible.
  2. il y a un sujet, parce que sujet et objet sont des notions relatives. Si on parle d’objet, il faudra parler de sujet.
  3. il y a une relation, cette relation est ou une égalité ou une inégalité.
  4. on compare les objets « attentivement… en vue spéciale », parce qu’on connaît égalité et inégalité toujours en certaine vue de quelque chose[3].

Le gain de connaissance par la comparaison a plusieurs conditions. Selon Zelditch, la première condition est l’existence d’au moins une qualité (« variable »), que les deux objets de comparaison ont en commun : « (Comparability). Two or more instances of a phenomenon may be compared if and only if there exists some variable, say V, common to each instance. »[3].

Notes et références

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Références

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  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « Comparaison » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. (de) Alfred Brunswig, Das Vergleichen und die Relationserkenntnis, Leipzig/Berlin, B. G. Teubner, (lire en ligne).
  3. a b et c (en) Zelditch, Morris Jr., « Intelligible comparisons », dans Ivan Vallier (dir.), Comparative Methods in Sociology. Essays on Trends and Applications, Berkeley, University of California Press, , 267-308 p. (lire en ligne).

Bibliographie

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  • (de) Alfred Brunswig, Das Vergleichen und die Relationserkenntnis, Leipzig/Berlin, B. G. Teubner, (lire en ligne)
  • (en) Zelditch, Morris Jr., « Intelligible comparisons », dans Ivan Vallier (dir.), Comparative Methods in Sociology. Essays on Trends and Applications, Berkeley, University of California Press, , 267-308 p. (lire en ligne).

Liens internes

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