Comte de Vernay — Wikipédia
Naissance | |
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Décès | (à 45 ans) 8e arrondissement de Paris |
Nom de naissance | Louis Charles Raoul de La Barre de Nanteuil |
Nationalité | |
Activité | |
Père | Théodore de La Barre de Nanteuil (d) |
Louis Charles Raoul de La Barre de Nanteuil (1825-1871), dit le comte de Vernay[1], est un célèbre photographe qui travailla en Espagne et devint photographe de la Maison Royale. Il est l'auteur des premières photographies conservées d'une corrida (course de taureaux) en Espagne (El Puerto de Santa María, 1859) et d'un album de photographies de Montserrat qu'il offrit à la reine Isabel II d'Espagne.
Biographie
[modifier | modifier le code]Louis Charles Raoul de la Barre de Nanteuil est né à Saint-Denis (île Bourbon, depuis 1848 île de la Réunion) le 17 mai 1825, fils de Louis Eustache Théodore (1802-1871), comte de Nanteuil, et de Marie Laurencine Bédier de Prairie[2].
Selon son propre récit[3], il participa en 1844 à l'ambassade de France en Chine de Théodose de Lagrené. Il a également voyagé en Océanie, à Sainte-Hélène, au Cap de Bonne-Espérance et en Afrique. Dans cette même chronique, Vernay affirme être revenu en France avec le comte Aguado, Olympe Aguado, avec qui il aurait débuté dans l'art de la photographie.
La première nouvelle de son arrivée en Espagne remonte à 1859[4]. Toujours sous le titre de comte de Vernay, il s'établit comme photographe à Séville (s'annonçant désormais disciple de Nadar)[5], tandis que sa femme Henriette donne des concerts de violon[6]. Cet été-là, il travaille pour Antoine d'Orléans, duc de Montpensier[7], et le 25 juillet, il photographie une corrida qui s'est déroulée à El Puerto de Santa María, Cadix[8].
Cet automne-là, la couple part pour la Nouvelle-Orléans[9], où la comtesse de Vernay connaît un grand succès avec ses concerts[10], voyageant également à Cuba et à Porto Rico. Il n'y a aucune trace de l'activité photographique du comte pendant cette période.
En juillet 1861, le comte de Vernay arrive à Barcelone[3], sans que nous ayons des nouvelles de sa femme (dans le registre des résidents de Madrid de 1865, il est inscrit comme veuf[11]) . Il ouvre une galerie de photographie au numéro 36-38 de la Rambla del Centro[12], qui continuera à fonctionner jusqu'en 1863[13]. Pendant ce temps, l'automne 1862, il s'installe à Madrid et ouvre un atelier à la rue Preciados 6[14], où le photographe Rafael Castro Ordoñez avait eu le sien[15].
Après la mort de Charles Clifford, au même mois de janvier 1863, le Comte de Vernay le remplace comme photographe de la Maison Royale[16], et quelques mois plus tard il reçoit l'ordre de Carlos III[17]. Tout semble indiquer qu'il a su entretenir de très bonnes relations avec la monarchie et avec l'aristocratie.
En septembre 1864, alors qu'il avait quitté son atelier de Preciados 6 et préparait un nouveau à Pontejos 6[18] (Pedro Martínez de Hebert y avait eu son atelier entre 1862 et 1863)[19], Disdéri annonça sa prochaine visite à Madrid et qu'il cherchait un endroit approprié pour construire une galerie photographique[20]. Le Comte de Vernay lui cède son nouvel atelier à Pontejos 6. C'est la seule fois que Louis Charles Raoul est mentionné comme Comte de Vernay dans la presse française[21]. Dans cet article paru dans L'Europe artiste en 1864, le comte de Vernay s'est d'abord fait connaître à Paris comme peintre[21]. Violoniste amateur et élève d'Henri Vieuxtemps, il possède un stradivarius[22]. Pendant son séjour en Espagne, il a donné quelques récitals.
En décembre 1864, le Comte de Vernay déjà travaille dans son atelier de Pontejos[23], et Disdéri part pour ouvrir un nouveau établissement à Príncipe, 14. Au printemps 1865, Vernay ferme son atelier et entreprend une expédition photographique le long de la ligne ferroviaire de la Méditerranée, via Carthagène et l'Andalousie[24], mais à la suite d'un accident, toute sa production est perdue[25]. Le comte de Vernay reste à Pontejos un peu plus d'un an, et en mars 1866 il s'installe à Montera 44[26] (en février 1865, le photographe Alfonso Begue Gamero s'était installé à Montera 44[19], et un an plus tard, il transféra la galerie photographique[27]). Bien que les annonces de la photographie du comte de Vernay dans cet établissement se prolongent jusqu'en juin 1873, au recensement des habitants de Madrid de 1868 il apparaît comme absent, et à celui de 1869 seuls Félix Cleugniet et sa famille figurent[11] (plus tard Cleugniet écrit "successeur de la Photographie Artistique du Comte de Vernay" sur ses cartes de visite). En effet, à l'été 1866[28], selon la presse, Vernay rentre dans son pays, abandonnant la vie d'artiste, pour se consacrer à des tâches administratives, et laissant son entreprise de photographie à un opérateur parisien.
La presse française mentionne une visite du vicomte de la Barre de Nanteuil à l'ex-reine Isabel II d'Espagne lors de son exil à Paris en octobre 1868[29]. Son adhésion à l'ancienne monarque espagnole est confirmée dans une lettre au directeur de L'Evénement et Le Mémorial des Pyrénées défensant[30] le droit de l'ex-reine à ses bijoux. Peut-être n'est-il jamais revenu en Espagne. Le 25 février 1871, Louis Charles Raoul, vicomte de la Barre de Nanteuil, décède à Paris à son domicile de la place de la Madeleine, 2[31].
Son nom figure toujours parmi la liste des photographes madrilènes en 1876[32].
Collections
[modifier | modifier le code]- Archivo Fotográfico de la Comunidad de Madrid[33]
- Biblioteca del Palacio Real de Madrid[34]
- Biblioteca Nacional de España[35]
- Fundación Infantes Duques de Montpensier, Grenade[7]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (es) María de los Santos García Felguera et Gregorio Escalada Sardina, « Los primeros pasos de la fotografía en El Puerto: el conde de Vernay y otros fotógrafos transeúntes y estables en el siglo XIX », Revista de Historia de El Puerto, , p. 69-114 (lire en ligne [PDF])
- « Archives nationales d'outre-mer, iREL », sur anom (consulté le )
- (es) « Distinguido fotógrafo », La Corona,
- FamilySearch, “España, Provincia de Cádiz, pasaportes, 1810-1866”, Archivo Histórico Provincial de Cádiz
- La Andalucía, 12 mai 1859
- La Andalucía, 20 mai 1859
- (es) Carlos Sánchez Gómez et Javier Piñar, « La biblioteca fotográfica de Antonio de Orleans, Duque de Montpensier (1847–1890) », I Jornadas sobre Investigación en Historia de la Fotografía: 1839-1939, un siglo de fotografía = I Conference on Research in History of Photography : 1839-1939, a century of photography, 2017, (ISBN 978-84-9911-409-5), págs. 104-132, Institución Fernando el Católico, , p. 104–132 (ISBN 978-84-9911-409-5, lire en ligne, consulté le )
- La España, 3 août 1859
- The Times-Picayune, 29 octobre 1859
- The Times-Picayune, 25 décembre 1859
- Archivo Municipal de Madrid, Padrón de habitantes
- La Corona, 13 octobre 1861.
- Archivo de la Corona de Aragón, Matrículas Industriales de Barcelona.
- La Correspondencia de España; 24 septembre 1862, La Iberia, 5 octobre 1862.
- (es) Concha Díaz, « Rafael Castro Ordoñez (I) fotógrafo », El Cuaderno de Sofonisba, (lire en ligne [html])
- La Correspondencia de España, 25 janvier 1863, La Iberia, 25 janvier 1863, Gaceta de Madrid, 25 janvier 1863.
- Archivo Histórico Nacional, ESTADO, 7403 2ª caja, 22 juin 1863
- La Época, 27 septembre 1864
- (ca) Jep Martí Baiget, « Clifford. Portal dels fotògrafs del segle XIX a Espanya », (consulté le )
- La Época, 13 septembre 1864; Diarios oficial de avisos de Madrid, 14 septembre 1864
- Eugenio Yon, « Courrier de Madrid », sur Gallica, L'Europe artiste, (consulté le ), p. 3 (vue 180/210)
- (es) Rafael Garófano, « El fotógrafo conde Vernay », sur Diario de Cádiz, (consulté le )
- La Correspondencia de España, 22 décembre 1864.
- La Correspondencia de España, 13 mai 1865; La Época, 15 mai 1865
- La Correspondencia de España, 26 juillet 1865, Diario de Córdoba, 14 juillet 1865
- La Correspondencia de España, 13 mars 1866
- Diario oficial de avisos de Madrid, 26 fevrier 1866
- La Época, 7 juillet 1866
- Adrien Marx, Le Figaro, 6 octobre 1868
- L’Univers, 9 octobre 1868, L’Echo Rochelais, 10 octobre 1868
- Acte de décès à Paris 8e, n° 644, vue 16/31.
- Société de photographie de Toulouse, « Aide-mémoire de photographie », sur Gallica, (consulté le ), p. 99
- « Rufino con su mujer Pilar Malsipica - Archivos de la Comunidad de Madrid », sur www.madrid.org (consulté le )
- (ca) Núria F. Rius, Pau Audouard. Fotografia en temps de Modernisme, Edicions Universitat Barcelona, (ISBN 978-84-475-3692-4, lire en ligne), p. 204
- (es) « Conde de Vernay - Biblioteca Digital Hispánica (BDH) », sur bdh.bne.es (consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (es) María de los Santos García Felguera et Gregorio Escalada Sardina, « Los primeros pasos de la fotografía en El Puerto: el conde de Vernay y otros fotógrafos transeúntes y estables en el siglo XIX », Revista de Historia de El Puerto, , p. 69-114 (lire en ligne [PDF]).
- (es) Carlos Sánchez Gómez et Javier Piñar, « La biblioteca fotográfica de Antonio de Orleans, Duque de Montpensier (1847–1890) », I Jornadas sobre Investigación en Historia de la Fotografía: 1839-1939, un siglo de fotografía = I Conference on Research in History of Photography : 1839-1939, a century of photography, 2017, (ISBN 978-84-9911-409-5), págs. 104-132, Institución Fernando el Católico, , p. 104–132 (ISBN 978-84-9911-409-5, lire en ligne, consulté le )