Concentration molaire — Wikipédia

Concentration en quantité de matière
Unités SI molm−3
Autres unités mole par litre (mol/l, souvent abrégé en M)
Nature Grandeur scalaire intensive
Symbole usuel
Lien à d'autres grandeurs

En physique, particulièrement en chimie, la concentration molaire, concentration en quantité de matière ou molarité, parfois taux molaire, d'une espèce chimique est sa quantité rapportée au volume total du mélange qui contient cette espèce. Elle est exprimée en moles par unité de volume[1],[a].

Cette notion est essentiellement utilisée pour des espèces en solution. La concentration molaire d'un soluté est notée ou . Elle est définie par le rapport de la quantité de soluté au volume de solution :

Concentration molaire :

Dans le Système international, la concentration molaire s'exprime en moles par mètre cube (mol/m3 ou mol m−3), mais on utilise plus couramment les moles par litre (mol/l ou mol l−1) :

mol/l = 1 000 mol/m3

En chimie des solutions aqueuses, l'unité mol/l est souvent abrégée en M ; par exemple, une solution d'acide chlorhydrique de concentration 0,1 mol/l peut être étiquetée « HCl 0,1 M », même si cette notation utilisant le même symbole que la masse molaire n'est pas recommandée par l'IUPAC[2]. On peut aussi parler de solution milli-, centi- ou décimolaire d'acide chlorhydrique ou encore d'acide chlorhydrique décimolaire.

Grandeurs voisines

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Concentration moléculaire

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La concentration molaire ne s'exprime pas directement en nombre d'entités élémentaires (atomes pour les espèces chimiques monoatomiques et molécules pour les espèces polyatomiques), qui serait peu pratique car requérant des nombres très élevés, mais en moles. Le nombre d'entités élémentaires et le nombre de moles sont liés par le nombre d'Avogadro (6,022 140 76 × 1023 molécules) : .

Par exemple, une mole d'eau liquide à 25 °C occupe un volume de 0,018 l donc la concentration (molaire) de l'eau dans l'eau pure vaut 55,6 mol/l. Dans la vapeur d'eau à 100 °C sous 1 atm, ce même volume vaut 30,6 l donc la concentration de l'eau y est 0,033 mol/l, soit 1 700 fois moins que dans l'eau liquide. La concentration (moléculaire) est respectivement de 3,342 29 × 1025 et 1,842 78 × 1022 molécules d'eau par litre.

Concentration massique

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Il ne faut pas confondre la concentration molaire, en moles par unité de volume (ex. : mol/l) avec la concentration massique (notée ou ) en unité de masse par volume (ex. : g/l), désignée en physique comme la masse volumique en vrac ou apparente. En effet, les deux sont souvent désignées sous le simple terme « concentration », ce qui se comprend de par le contexte ou l'unité indiquée, mais cela porte parfois ambigüité.

La concentration molaire est parfois appelée « molarité », à ne pas confondre avec la « molalité », qui est la quantité de soluté rapportée à la masse de solvant dans une solution, exprimée en mole par kilogramme (mol kg−1).

Applications

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La notion de concentration molaire s'applique typiquement en chimie et biologie, aux constituants en solution, mais elle est également valable à l'état pur et dans les mélanges gazeux.

Dans les solutions ioniques, il existe souvent plusieurs espèces chimiques en équilibre. Par exemple, une solution d'un acide faible HA contient les espèces H+, A et HA à cause de l'équilibre de dissociation HA ⇆ H+ + A. La concentration (molaire) de la matière acide est alors :

cHA = [HA] + [A],

c'est-à-dire la somme des concentrations de ses espèces chimiques dérivées[b]. Ceci s'applique aux réactions d'ionisation, de complexation, d'oxydoréduction, etc.

Les concentrations sont très utilisées en chimie, notamment en analyse quantitative par volumétrie, cinétique chimique, et théorie des ions (théorie de Debye-Hückel). En thermodynamique, on leur préfère les fractions molaires ou les molalités qui ont l'avantage d'être indépendantes de la température et de la pression.

En biochimie et biologie, les concentrations molaires sont aussi très utilisées, pour déduire les concentrations des produits de réaction, ou à l'inverse des réactants d'origine quand on dose les produits. Ainsi, avec une réaction A + 3 B → AB + B2, on utilise la stœchiométrie des éléments chimiques (proportion molaire des éléments entre réactants et produits) et/ou un bilan de masse. Une mole de A donnera 1 mole de AB, tandis que 1 mole de B2 sera issue de 3 moles de B. Une mole de AB contient 1 mole de A et 1 mole de B. À volume(s) initial et final connu(s), on peut calculer les concentrations molaires apparues ou disparues.

On parle de solutions équimolaires en composé X pour des solutions ayant la même concentration molaire en X, et de réaction équimolaire pour une réaction chimique qui fait réagir ses réactifs mole à mole (molécule à molécule ou espèce chimique à espèce chimique).

La quantité ou concentration (massique) de certains éléments étant déterminée notamment par des pesées, on utilise beaucoup la relation entre concentration massique ρi du soluté i de masse molaire Mi à sa concentration molaire ci

.

Certaines méthodes de mesure donnent un accès direct à la concentration molaire c d'une substance. Dans la loi de Beer-Lambert, c est lié à l'absorbance (Aλ) à une longueur d'onde λ, à la longueur du trajet optique (ℓ) et à l'absorptivité molaireλ) propre à la substance à la longueur d'onde λ selon

Notes et références

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  1. Malgré son appellation, la concentration molaire n'est pas une grandeur molaire, car ce n'est pas le rapport d'une grandeur extensive au nombre de moles, mais un nombre de moles rapporté à un volume, exprimé en moles par litre.
  2. Attention à ne pas confondre la concentration globale du composé HA avec la concentration de l'espèce HA. On peut les noter cHA et [HA], ou cHA,tot et cHA, ou [HA]tot et [HA].

Références

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  1. (en) « amount concentration, c », IUPAC, Compendium of Chemical Terminology [« Gold Book »], Oxford, Blackwell Scientific Publications, 1997, version corrigée en ligne :  (2019-), 2e éd. (ISBN 0-9678550-9-8).
  2. (en) George Gorin, « The definition and symbols for the quantity called "molarity" or "concentration" and for the SI units of this quantity », Journal of Chemical Education, vol. 62, no 9,‎ , p. 741 (ISSN 0021-9584 et 1938-1328, DOI 10.1021/ed062p741, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

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