Contraception chez les personnes trans — Wikipédia
La contraception chez les personnes trans est nécessaire lorsqu'une personne fertile ne souhaite pas procréer. Les personnes transgenres font face à des difficultés spécifiques dans l'accès aux méthodes contraceptives, principalement causées par la méconnaissance de la transidentité par les professionnels de santé.
Enjeux
[modifier | modifier le code]Une grossesse peut survenir chez les personnes non-binaires et les hommes transgenres, même sous testostérone[1]. Les personnes transmasculines ont le même taux de grossesse imprévue que la population générale aux États-Unis[2].
La testostérone a un effet tératogène en particulier pendant le premier trimestre[1].
Les personnes transmasculines font face à des difficultés particulières dans l'accès à contraception[1]. L'hostilité du personnel envers les personnes transgenres, leur méconnaissance de la transidentité, le fait d'être vu comme un homme dans un espace médical habituellement réservé aux femmes, l'utilisation du mauvais nom ou des mauvais pronoms, sont des paramètres qui peuvent décourager les personnes concernées de discuter de contraception avec les professionnels de santé[3].
La contraception doit prendre en compte le fait que certaines personnes transgenres souhaitent procréer mais aussi le fait que toutes les personnes transmasculines ne réalisent pas le même genre de transition, certaines prenant des hormones et d'autres non[3].
Méthodes de contraception
[modifier | modifier le code]Personnes transmasculines
[modifier | modifier le code]Toutes les contraceptions existantes sont possibles aux personnes transmasculines, la prise de testostérone n'étant pas une contre-indication connue[1].
La méthode la plus efficace de contraception consiste en la stérilisation par ligature des trompes ou dispositif Essure; cependant, cette méthode ne s'adresse qu'aux personnes transmasculines ne souhaitant pas procréer. Pour les personnes souhaitant des enfants ou n'étant pas certaines de le vouloir, mais désirant conserver leurs chances reproductives, les contraceptions agissant à long terme sont considérées comme les plus efficaces. Les méthodes hormonales de contraception n'empêchent pas les effets de masculinisation par la testostérone[1], même si elles peuvent être déconseillées[3]. L'emploi de contraception à base de progestérone grâce à un dispositif intra-utérin ou un implant sont indiquées[3]. L'utilisation de certaines méthodes, comme un dispositif intra-utérin ou la prise de la pilule contraceptive en continu, permet également d'éviter la survenue des règles, ce qui peut être un effet recherché[1]. Les seules méthodes de contraception protégeant également des maladies sexuellement transmissibles demeurent les méthodes barrières[3], comme le préservatif interne ou externe.
Certaines méthodes peuvent engendrer de la dysphorie chez certains patients, comme le fait de prendre un médicament traditionnellement associé aux femmes, le fait d'avoir des effets secondaires (douleurs aux seins) ou le fait de manipuler des dispositifs contraceptifs internes lorsque la personne ressent de la dysphorie par rapport à ses organes génitaux[1].
Entre 20 et 60 % des personnes transmasculines utilisent une contraception[1].
En Belgique, les hommes transgenres de moins de 25 ans ont accès aux mêmes conditions que les femmes au remboursement des moyens contraceptifs[4].
Personnes transféminines
[modifier | modifier le code]Les personnes transféminines sous œstrogène subissent une atrophie testiculaire et une spermatogenèse défectueuse[5], qui n'a cependant pas l'effet d'une contraception[6]. La vasectomie ou l'orchiectomie sont des méthodes définitives de contraception[7]. Le préservatif est une méthode de contraception qui protège également des maladies sexuellement transmissibles[7]. Le ou la partenaire susceptible de subir une grossesse doit prendre une contraception adaptée[7].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Chance Krempasky, Miles Harris, Lauren Abern et Frances Grimstad, « Contraception across the transmasculine spectrum », American Journal of Obstetrics and Gynecology, vol. 222, no 2, , p. 134–143 (ISSN 0002-9378, DOI 10.1016/j.ajog.2019.07.043, lire en ligne, consulté le )
- (en) Alexis Light, Lin-Fan Wang, Alexander Zeymo et Veronica Gomez-Lobo, « Family planning and contraception use in transgender men », Contraception, vol. 98, no 4, , p. 266–269 (ISSN 0010-7824, DOI 10.1016/j.contraception.2018.06.006, lire en ligne, consulté le )
- (en) A. Francis, S. Jasani et G. Bachmann, « Contraceptive challenges and the transgender individual », Women's Midlife Health, vol. 4, no 1, , p. 12 (ISSN 2054-2690, PMID 30766722, PMCID PMC6297942, DOI 10.1186/s40695-018-0042-1, lire en ligne, consulté le )
- « Santé : les hommes transgenres de moins de 25 ans pourront bénéficier d’un remboursement pour les contraceptifs », sur RTBF (consulté le )
- (en) Philip J. Cheng, Alexander W. Pastuszak, Jeremy B. Myers et Isak A. Goodwin, « Fertility concerns of the transgender patient », Translational Andrology and Urology, vol. 8, no 3, , p. 209–218 (PMID 31380227, PMCID PMC6626312, DOI 10.21037/tau.2019.05.09, lire en ligne, consulté le )
- (en) Madeline Laguaite, « Birth Control: Types and Considerations for Transgender and Nonbinary People », sur WebMD (consulté le )
- (en-GB) « Contraception Options For Transgender People », sur onlinedoctor.lloydspharmacy.com (consulté le )