Corps de garde crénelé modèle 1846 — Wikipédia

Les corps de garde crénelés modèle 1846 sont des réduits de batterie résultant d'une standardisation des réduits destinés à la défense des côtes. Définis sous le règne de Louis-Philippe, ces corps de garde construits de 1846 à 1862, doivent réorganiser et compléter le programme des tours et redoutes modèles type 1811 interrompu en 1814.

Une commission mixte d'armement des côtes est mise en place en 1841, qui définit trois types d'ouvrages[1].

1er type : corps de garde crénelé

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Les tours-modèles type 1811 comportaient des murs épais de 1,5 à 2 m, sur trois niveaux, dont une terrasse pour l'artillerie. Sur les 160 ouvrages-modèles prévus (106 sur la côte Atlantique et 54 en Méditerranée), seules une dizaine de tours sont réalisées en 1814, dont 6 dans le Finistère autour de la rade de Brest et une en Guadeloupe. S'y ajoutent 2 redoutes-modèles à Toulon et l'île d'Aix.

Ce sont environ cent cinquante corps de garde crénelés et tours qui ont été construits entre 1846 et 1862[2]. Les corps de garde ne comportent qu’un rez-de-chaussée voûté et une terrasse crénelée. Leurs murs de 50 centimètres ne peuvent pas résister à des coups directs. L'Association 1846 a recensé 146 ouvrages, essentiellement des corps de garde : 85 sur la Manche et l'Atlantique ; 43 sur la Méditerranée ; 3 en Corse ; 3 aux Antilles ; 10 en Algérie et 2 au Sénégal. Appartenant aujourd'hui à des particuliers, communes ou au Conservatoire du littoral, ils sont dans des états de conservation variables. Une partie a été transformée en habitation et certains sont inscrits à l'inventaire des Monuments historiques.

Dans les deux cas, le bâtiment a trois vocations : l’hébergement du personnel de la batterie, le stockage des vivres et de la poudre et la défense rapprochée. Les corps de garde disposent toutefois d'un casernement alors que les tours n'ont qu’un poste de garde.

Corps de garde crénelé no 1

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Corps de garde crénelé no 1 pour soixante hommes avec pour armement douze canons.

  • Tatihou (fort de l'îlet)
  • Cherbourg (Saint-Martin)
  • Dinard
  • Quélern (Batterie Robert)
  • Quimper (Combrit)
  • Glenan (Penfret)
  • Lorient (Port-Puce)
  • Houat (Pointe du Béniguet ; Pointe d'En Tal)
  • Île Dumet
  • Saint-Nazaire (Mindin)
  • Marseille (Cap de Banc ; Cap Mangue ; Roucas-Blanc )
  • Toulon (Croupe Lamalgue)
  • Toulon (Cap Brun)
  • Antibes (Convention)
  • Guadeloupe (Îlet à Cochons)

Corps de garde crénelé no 2

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Le corps de garde du Grand Gouin à Camaret-sur-Mer. La défense est notamment assurée par deux bretèches sur chaque face, remplaçant les mâchicoulis sur arc qui affaiblissaient les murs.

Corps de garde crénelé no 2 pour quarante hommes avec pour armement huit canons.

Corps de garde crénelé no 3

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Corps de garde crénelé no 3 pour vingt hommes avec pour armement quatre canons.

  • Fort Lapin (place de Calais)[2]
  • Aubette des douaniers, Le Tréport (place de Dieppe)[2]
  • Gros Joret (place de Cherbourg)[2]
  • Bretteville (place de Cherbourg)[2]

2e type : tour crénelée

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De plan carré et de forme légèrement pyramidale.

Tour crénelée no 1

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  • Marseille (Pharo ; Cap de Croix)

Tour crénelée no 2

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Celle de Port-Andro à Belle-Île en est un exemplaire.

Tour crénelée no 3

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Tour crénelée no 3 pour vingt hommes, deux bretèches par côté. La particularité de cet ouvrage est de posséder quatre niveaux (souterrains, casernements 1 et 2 et terrasse).

3e type : redoute modèle et caserne défensive

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La redoute-modèle est un fort doté d'une caserne défensive voûtée à l'épreuve des bombes. Elle constitue un ensemble fortifié comprenant des batteries de côte, un ou plusieurs corps de garde, des locaux logistiques (magasins à poudre, magasin d'artillerie, magasin aux vivres) et des chambrées pour la troupe[19].

Redoute-modèle no 1

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Redoute-modèle no 1 pour trois cents hommes.

Redoute-modèle no 2

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Redoute-modèle no 2 pour deux cents hommes.

Notes et références

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  1. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Fortifications littorales : les réduits de batterie de côte modèle "1846" ou modifié modèle "1846-1861" et casernes défensives », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa et ab Association "1846", « Tours et corps de garde crénelés du type de 1846 et assimilés », sur Association "1846" (consulté le )
  3. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 2 modifié, année "1859" et batteries haute (4 canons G de 95 mm en 1900) et basse (Cr 4) de la pointe du Petit Gouin (Camaret-sur-Mer) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  4. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 2 modifié, année "1862" dit "Fort de l'île de l'Aber" (Crozon) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  5. « Dossier TAL-AR-GROAS », Avel Gornog,‎ , p. 30-31 (ISSN 1247-3162)
  6. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 2 modifié, année "1861" de Beg Ar Gador ou pointe du Kador (Crozon) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  7. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 2 modifié, année "1860" actuellement centre de vacances dit "Fort de Postolonnec" (Crozon) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  8. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 2, année "1847" dit "Fort de l'îlette de Kermorvan" (Le Conquet) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  9. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 2, année "1854" puis cénotaphe de la pointe Saint-Mathieu (Plougonvelin) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  10. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 2, année "1851" situé entre Brenterc'h et Illien dit "Fort Illien" (Ploumoguer) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  11. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 3, année "1861" actuellement bâtiment d'accueil d'une résidence hôtelière à Rulianec dans l'anse de Morgat (Crozon », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  12. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 3, année "1862" de la pointe sud-ouest (île-de-Batz) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  13. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 3, année "1849" dite "Batterie de Quinze" des Blancs Sablons (Le Conquet) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  14. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 3, année "1846" de la pointe de Kermorvan (Le Conquet) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  15. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 3, année "1862" de Calgrac'h et batterie du Kernic (Ouessant) », (consulté le )
  16. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 3, année "1862" et batterie de Locqueltas (Ouessant) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  17. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Corps de garde crénelé n° 3 et batterie (Cr 328) puis Centre de voile de Roscanvel », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  18. Inventaire Général du Patrimoine Culturel, « Tour modèle, année "1852" de l'anse de Porsmoguer (Plouarzel) », sur patrimoine.region-bretagne.fr, (consulté le )
  19. Philippe Truttmann, Les derniers châteaux-forts : les prolongements de la fortification médiévale en France, 1634-1914, G. Klopp, (ISBN 978-2906535756), p. 41.

Articles connexes

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