Corps des volontaires russes — Wikipédia

Corps des volontaires russes
Image illustrative de l’article Corps des volontaires russes

Idéologie Diverses[1],[2]
Nationalisme russe (en partie)[1]
Néonazisme (en partie)[1],[2],[3],[4],[5]
Anarchisme (en partie)[1],[2]
Anti-poutinisme[1],[2]
Positionnement politique Extrême droite[3]
Objectifs Renversement de Vladimir Poutine, lutte contre les loyalistes russes (dont les nationalistes russes loyalistes)
Statut Actif
Site web rusvolcorps.comVoir et modifier les données sur Wikidata
Fondation
Date de formation 2022
Pays d'origine Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Fondé par Denis Kapoustine, dit Nikitine
Actions
Mode opératoire Fantassin
Infiltration
Nombres d'attaques imputées 2 (Briansk et Belgorod)
Zone d'opération Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Drapeau de la Russie Russie
Période d'activité 2022
Organisation
Chefs principaux Denis Nikitine
Daniil "Puck" Maznik †
Membres environ 90
Allégeance Déclaration d'Irpin
Sanctuaire Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Groupe relié Déclaration d'Irpin
Légion « Liberté de la Russie »
Armée nationale républicaine
Répression
Considéré comme terroriste par Drapeau de la Russie Russie, FSB[6]
Invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022
Mouvement partisan en Russie et en Biélorussie

Le Corps des volontaires russes (en russe Русский добровольческий корпус, Rousski dobrovol'cheski korpous, en abrégé РДК, RDK) est une unité paramilitaire russe basée en Ukraine. Réputé d'extrême droite, il est formé par le militant parfois qualifié de néo-nazi Denis Kapoustine, dit Nikitine, lors de l'invasion russe de l'Ukraine, afin de lutter contre le régime de Vladimir Poutine.

L'unité a annoncé sa création en août 2022, affirmant être composée d'émigrés russes luttant contre l'invasion russe de l'Ukraine. Le groupe prétend faire partie des forces armées ukrainiennes, mais les responsables militaires ukrainiens disent qu'il est indépendant.

En mars 2023, il revendique l'attaque de l'oblast de Briansk, la première sur le sol russe. Le gouvernement ukrainien a nié toute implication, l'appelant soit une opération sous fausse bannière, soit une attaque par des partisans antigouvernementaux en Russie.

Le groupe a été accusé de trahison par de nombreux mouvements nationalistes russes pour son soutien à l'Ukraine en pleine guerre[7],[8]. Il est également considéré comme une organisation terroriste par la fédération de Russie[6].

Le RDK a été fondé en août 2022[9]. Son fondateur est Denis Kapustine, également connu sous le nom de Denis Nikitine, un hooligan de football néonazi russe. Le corps est un temps intégré au régiment Azov[3].

Nikitine a déclaré que le RDK se compose de Russes de souche combattant pour l'Ukraine contre l'invasion russe. Il a expliqué que le nationalisme russe "a complètement tourné dans le mauvais sens" et a posté une vidéo exhortant les nationalistes blancs à combattre Poutine parce que la Russie était devenue un État policier[10]. Nikitin a parlé négativement du président ukrainien Volodymyr Zelensky parce qu'il est juif et "promeut la pire des valeurs libérales", mais a déclaré que Poutine était pire. En octobre 2022, il a publié son manifeste, s'identifiant comme « faisant partie des forces armées ukrainiennes », mais les responsables ukrainiens n'ont fait aucun commentaire à ce sujet[10].

La présence de ce groupe d'extrême droite russe serait issu d'une fracture idéologique du mouvement ultranationaliste russe, selon Mark Galeotti, directeur du cabinet de conseil Mayak Intelligence basé à Londres et auteur de plusieurs livres sur l'armée russe. Les membres du RDK s'oppose aux factions prédominantes du nationalisme russe favorables au panrussisme et prône un état russe plus petit[11].

Le RDK est le seul groupe nationaliste russe se battant pour l'Ukraine, les autres mouvements nationalistes russes tels que l'Unité nationale russe, le Groupe Russitch, l'Armée orthodoxe russe, le Mouvement impérial russe et les Interbrigades sont alliés aux Forces armées de la fédération de Russie et aux séparatistes ukrainiens prorusses[12],[13],[14],[15],[16].

Les 2 mars et 6 avril 2023 le corps effectue 2 incursions dans l'oblast de Briansk.

Le 22 mai 2023 une opération est menée par des opposants au régime de Vladimir Poutine, composés de la Légion « Liberté de la Russie » et du Corps des volontaires russes[17],[18],[19] dans le raïon de Graïvoron situé dans la région russe de Belgorod. Moscou indique « qu'un groupe de sabotage et de reconnaissance des forces armées ukrainiennes est entré sur le raïon de Graïvoron et qu'ils sont pourchassés conjointement par le service des frontières, la Garde russe et le FSB »[20],[21].

Relations avec les autres oppositions armées antigouvernementales russes

[modifier | modifier le code]

Le RDK a accepté de participer à la conférence de presse du 31 août 2022, avec la Légion « Liberté de la Russie » et l'Armée nationale républicaine. Le même jour, Ilia Ponomarev, en tant que chef politique de l'Armée nationale républicaine et de la Légion de la liberté en Russie, a déclaré que le Corps des volontaires russes avait accepté de rejoindre la Déclaration d'Irpin. Cependant le RDK a publié plus tard une déclaration officielle disant qu'il n'avait signé aucune sorte de déclaration, ni accepté de rejoindre le centre politique d'Ilia Ponomarev, ni accepté le Drapeau blanc-bleu-blanc ou considéré Ponomarev comme un leader politique[22],[23],[24],[25],[26].

Relations avec les nationalistes russes

[modifier | modifier le code]

Le RDK est considéré comme une organisation de "traîtres" par Igor Guirkine, personnalité ultranationaliste russe influente[7]. Le RDK est par ailleurs opposé à de nombreux groupes nationalistes russes dont pourtant, nombreux sont également opposés à Vladimir Poutine mais, qui se sont alliés aux Forces armées de la fédération de Russie lors de l'invasion russe de l'Ukraine par nationalisme et loyauté envers la Russie[12],[13],[15],[16]. La majorité des groupes nationalistes russes ont soutenu l'invasion de l'Ukraine par la Russie[27].

Le RDK est perçu comme un groupe de "faux nationalistes tirant sur leur propre peuple" et comme groupe antirusse[8]. Le RDK a un certain nombre de soutiens en occident, en amérique du Sud et aux USA.

Le RDK utilise le drapeau de l'Ukraine, l'insigne du mouvement antibolchevique des années 1930 (et dont le nom n'a donc pas de rapport avec un quelconque suprémacisme blanc) "Idée Blanche".

Egalement, malgré le fait que lors de foires aux questions, les réseaux officiels du groupe ont renié tout héritage de la ROA, certains soldats portent l'insigne de manche de l'Armée de libération russe[28]. Celle-ci a combattu contre l'Union Soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale en tentant de se faire reconnaître par l'Etat du Reich Allemand, sous l'impulsion de cadres de l'armée comme le Generalfeldmarshal Von Bock. Les idéologues nazis et Hitler refuseront jusqu'en 1944 toute collaboration avec cette formation militaire non-allemande pourtant développée dès 1942.

Se voyant donc comme des héritiers du combat de cette armée, certains soldats du RDK qui considèrent que la Fédération de Russie est une continuation de l'Union Soviétique, arborent l'insigne de manche de la ROA.

Le 2 mars 2023, un groupe armé issu du corps des volontaires russes fait une intrusion dans l'oblast de Briansk en Russie.

Le 22 mai 2023, un groupe armé (composé de combattants du corps des volontaires russes et de la Légion pour la liberté de la Russie) traverse la frontière et attaque un poste-frontière et des bâtiments officiels dans le raïon de Graïvoron de l'oblast de Belgorod en Russie.

À la mi-, l'unité participe à un raid en territoire russe, dans l'oblast de Belgorod[28].

Personnalités

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e Incursions armées en Russie: «Ceux qui passent par notre structure ne sont pas nécessairement d’ultra-droite», RFI, 26 mai 2023.
  2. a b c et d Paul Daloy, Qui sont les rebelles russes derrière l’incursion menée à Belgorod ?, Mediapart, 24 mai 2023.
  3. a b et c Benoît Vitkine, La Russie fait état, pour la première fois, de combats sur son sol, Le Monde, 3 mars 2023.
  4. (ru) « Российские власти сообщили о проникновении «украинских диверсантов» в Брянскую область. Главное », sur novayagazeta.eu (consulté le )
  5. (en) « ‘Fear your partisans’ A volunteer unit led by a Russian neo-Nazi raided a small town and crossed back into Ukraine. Meduza explains the bizarre incursion and what it could mean for the war. », sur meduza.io (consulté le )
  6. a et b (en) « Alleged 'terrorist' attack in West Russia fuels hard-line pressure on Putin », sur The Washington Post,
  7. a et b (ru) « РЕЙД "РДК" НА БЕЛГОРОДЩИНУ ВЫЗВАЛ ПАНИКУ В РОССИИ — ISW », sur zn.ua,‎ 23 mais 2023
  8. a et b (ru) « Если ПНД-национализма нет, то всё дозволено - даже и фальшивизация русского нацизма антирусскостью », sur evolution-march.livejournal.com,‎
  9. (en) « Founder of Russian Volunteer Corps: attack on Bryansk region coordinated with Ukrainian authorities », sur Novaya Gazeta : « The attack on the Bryansk region of Russia, which killed two civilians and injured two, was agreed upon with Ukrainian authorities, neo-Nazi Denis Kapustin […] The neo-Nazi movement Russian Volunteer Corps, a unit of Russian military volunteers fighting for Ukraine, claimed the responsibility for the attack. »
  10. a et b (en) « Kremlin accuses Ukraine of violent attack in western Russia », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  11. « How Russians end up in a far-right militia fighting in Ukraine », Reuters,‎ (lire en ligne)
  12. a et b « Приедем в Киев и Львов » [archive du ]
  13. a et b (ru) « Приедем в Киев и Львов »,‎
  14. Laruelle, M. (2019). Russian Nationalism: Imaginaries, Doctrines, and Political Battlefields. United Kingdom: Routledge. (p. 208)
  15. a et b (en) Mitrokhin, « Infiltration, instruction, invasion: Russia's war in the Donbass », Ournal of Soviet and Post-Soviet Politics and Society, vol. 1, no 1,‎ , p. 234, note 38 (lire en ligne) :

    « In the Donbass region, the RNE organized the small but highly effective group Russkaia pravoslavnaia armiia (Russian Orthodox army), which was de facto under the control of RNE member Pavel Gubarev, by Gubarev’s own account. »

  16. a et b (en) Likhachev, « The Far Right in the Conflict between Russia and Ukraine », sur Russie.NEI.Visions in English, (consulté le ), p. 18–28
  17. L’Ukraine affirme ne pas être responsable de l’incursion dans la région de Belgorod
  18. Six blessés signalés dans la région russe où des combattants venus d’Ukraine mènent une incursion
  19. Ces rebelles russes qui se battent au côté de l’Ukraine
  20. Moscou confirme qu’un groupe ukrainien de « sabotage » a été signalé dans une région russe frontalière
  21. Le Kremlin réagit à l’incursion dans la région de Belgorod
  22. (ru) « Бывшие наши люди из «Центра» – Беглый российский политик Илья Пономарёв примеряет генеральский мундир «нового Власова» » (consulté le )
  23. (en) « В Киеве представят российскую подпольную организацию »
  24. (ru) « "Русский добровольческий корпус", легион "Свобода России" и "Национальная республиканская армия" РФ подписали декларацию о сотрудничестве » (consulté le )
  25. (ru) « Илья Пономарев опубликовал "Ирпенскую декларацию" российской оппозиции: "Вооруженное сопротивление путинскому фашизму" »,‎ (consulté le )
  26. (ru) « Граждане РФ заявили о вооруженном сопротивлении Путину », ВЕСТИ,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. (en) « The Russian far right and the second Ukrainian campaign », sur SOVA,
  28. a et b (ru) « «Русский добровольческий корпус», «Легион» и ССО «Азов». Как россияне воюют против Кремля на стороне Украины », sur Вот Так (consulté le )
  29. (ru) « Предполагаемого участника атаки на Белгородскую область объявили в розыск », sur rbc.ru,‎

Autres groupes d'opposition armés

[modifier | modifier le code]