Démocharès — Wikipédia

Démocharès
Biographie
Décès
Dème
Leukonoion (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Mère

Démocharès, en grec ancien Δημοχάρης (v. 355 av. J.-C. - † v. 275 av. J.-C.) est un orateur et homme d’État de l’Athènes antique. Membre du parti démocratique, il s'opposa à Démétrios de Phalère et au parti pro-macédonien. Outre des discours oratoires, il avait composé des ouvrages historiques.

Notice historique[modifier | modifier le code]

Il était le fils d’une des sœurs de Démosthène[1],[2].

Probablement parti en exil après la guerre lamiaque, il revint à Athènes après la chute de Démétrios de Phalère en 307 et la restauration de la démocratie. Il fut alors l’un des principaux dirigeants de la cité[3] et fit adopter en -307/6 un décret organisant la réfection des remparts de la ville, du Pirée, et des Longs Murs[4]. Il défendit aussi la loi de Sophocle de Sounion visant les écoles de philosophie - considérées comme proches du pouvoir macédonien - qui avait conduit à leur fermeture, et qui fut cependant abrogée[5].

Il fut à nouveau exilé en -303 à cause de son conflit avec l'homme politique Stratoclès, qu’il accusait de servilité à l’égard du roi Démétrios Poliorcète[3]. Il revint finalement à Athènes en -286/5 après que les Macédoniens eurent été chassés de la ville[3] et occupa à nouveau de hautes fonctions.

Démocharès fit exécuter vers -280 une statue de Démosthène, sur commande du peuple athénien et à son initiative, 42 ans après la mort de son sujet. Sculptée par Polyeuctos et érigée sur l'agora, non loin de l'autel des Douze Dieux et du monument des héros éponymes[6],[7],. Il mourut entre -280 et -270. Son fils Lachès obtint pour lui les honneurs publics en 271/270[1].

L’historien Polybe, dans sa critique de Timée de Tauroménion, rejette les accusations de ce dernier à l'égard de Démocharès[8] comme étant des calomnies infondées[9]. Plutarque considère Démocharès comme éloquent et brave[1].

Démocharès est l’auteur un ouvrage intitulé Histoire, en au moins 22 livres, dont Athénée rapporte des fragments concernant l’extravagante flatterie dont les Athéniens étaient capables à son époque[10].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne] (Démosthène, XIV)
  2. Cicéron, Brutus (LXXXIII)
  3. a b et c Habicht 2006, p. 90
  4. Habicht 2006, p. 88
  5. Habicht 2006, p. 88-89
  6. Plutarque, Vie des dix orateurs, Démosthène, 44 et Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne], Démosthène, 30.
  7. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], I, 8, 2.
  8. Timée l'accusait, selon Polybe, de pratiquer des fellations contre rémunération et de se livrer à la débauche.
  9. Polybe, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne] (Livre XII)
  10. Athénée, Deipnosophistes [détail des éditions] (lire en ligne) (Livres VI, 62)