Danse étrusque — Wikipédia
La danse étrusque, comme les autres faits de la vie quotidienne chez les Étrusques et les détails de leurs arts, nous est rapportée par les fresques des tombes peintes, des fresques essentiellement consacrées à la représentation des cérémonies données à l'occasion des funérailles, accompagnant ensuite le défunt dans son voyage vers l'au-delà.
Ces traces picturales des rites étrusques (principalement des sites de la Monterozzi et de Chiusi) attestent de la présence de plusieurs danses et de plusieurs types de danseurs qui se produisaient lors des ludi scaenici des Étrusques, et dans leurs jeux de scène à caractère rituel et religieux.
Typologie des danses
[modifier | modifier le code]- Certaines danses sont dites « sautées », s'y produisent les danseurs nommés ludions (dont les habits différent de ceux des Grecs : une robe plus courte et sans ceinture, rubans sur les épaules distinguant les danseurs des chanteurs).
- Le pas glissé (Tombe des Lionnes) des danseuses costumés, s'accompagne d'une chironomie par le jeu des bras et des mains en opposition (un bras levé, l'autre baissé, les mains repliées en sens contraire).
- Les danses bachiques (Tombe du Triclinium, tombe des Bacchants) voient les couples simuler la course de Silènes et de Ménades avec son ballet de l'enlèvement[1] :
L'homme (en rouge), nu, tenant une olpé, et la femme portant un voile transparent jouant des castagnettes, participent au tripudium, une danse trépignante à trois temps, où les protagonistes exécute les mêmes mouvements en même temps, frappant le sol d'un pied, levant l'autre, et terminant par un bond simultané[2].
Typologie des danseurs
[modifier | modifier le code]Des représentations de ces danses sautées ont été retrouvées sur les fresques des tombe des Lionnes, tomba della Scimmia et tombe des Jongleurs de Chiusi.
D'autres personnages de danseuses habillées d'amples manteaux (chiton) sont visibles dans la Tombe des Lionnes, dont la fameuse « danseuse immobile à grands pas »[3] portant par-dessus, un grand manteau de laine rouge foncé, à larges revers ou parements bleus[4], probablement issues des modes ionienne ou sybarite[5].
Les instruments d'époque (également attestés par leur représentation sur les fresques ou les bas-reliefs) les accompagnent : plusieurs types de flûtes comme le plagiaulos, la flûte de Pan ou syrinx[6], la flûte d'albâtre, et la fameuse flûte double (jouée par les subulos[7]), accompagnées d'instruments à percussions qui étaient le tintinnabulum, le tympanum et le crotale, et aussi par des instruments à cordes tels que la lyre et la cithare[8],[9].
On ne saurait départager aussi simplement les danseurs des musiciens en voyant, sur les fresques de la Tombe du Triclinium, les porteurs et joueurs d'instruments entrant eux-mêmes dans la danse[10],[11],[12].
- Danseur et musiciens, fresque de la Tombe des Léopards.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Heurgon, p. 252
- Heurgon, p. 255
- Raymond Bloch
- Heurgon, p. 218
- ibid.
- Jean-Paul Massicotte et Claude Lessard, Histoire du sport : de l'antiquité au XIXe siècle, , 311 p. (ISBN 2-7605-0344-5, lire en ligne).
- Varron, De la langue latine
- Jean-René Jannot, « La lyre et la cithare : les instruments à cordes de la musique étrusque », L'antiquité classique, vol. Tome 48, no fascicule 2, , pages 469-507 (DOI 10.3406/antiq.1979.1944, lire en ligne, consulté le )
- André Chastagnol et Jacques Heurgon, « La vie quotidienne chez les Etrusques », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 18e année, , pages 168-173 (lire en ligne, consulté le )
- Dominique Briquel, « À la recherche de la tragédie étrusque », dans Marie-Hélène Garelli-François (directrice d'ouvrage), Dominique Briquel, et al., Rome et le tragique, vol. 49, Pallas, (DOI 10.3406/palla.1998.1502), pages 35 à 51.
- Jean-René Jannot, « Musiques et musiciens étrusques », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 132e année, no 2, , pages 311-334 (DOI 10.3406/crai.1988.14609, lire en ligne, consulté le ).
- Pascale Jacquet-Rimassa, « Les représentations de la musique : divertissement du symposion grec, dans les céramiques attique et italiote (440-300) », Revue des Études Anciennes, vol. Tome 101, no 1, , pages 39 à 44 (DOI 10.3406/rea.1999.4758, lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Heurgon, La Vie quotidienne des Étrusques, 1961, p. 217 et 252
- Dominique Briquel, La Civilisation étrusque,
- Thèse de Audrey Gouy, Le geste dansé et la compréhension du mouvement antique : problèmes et perspectives, 2011