Darkouch — Wikipédia
Nom officiel | (ar) دركوش |
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Nom local | (ar) دركوش |
Pays | |
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Gouvernorat | |
District | Jisr al-Shughur District (en) |
Sous-district | Darkush Subdistrict (en) |
Altitude | 97 m |
Coordonnées |
Population | 5 295 hab. () |
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Statut |
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Darkouch, ou Derkouch (دركوش) est une petite ville du nord de la Syrie, chef-lieu du canton (nahié) du même nom, qui dépend administrativement du gouvernorat d'Idleb. Au recensement de 2004, la ville comptait 5 295 habitants[1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Darkouch se trouve dans un oued (wadi) au pied du Djébel Ansariyeh, au nord-ouest de Jisr al-Choughour (chef-lieu du district du même nom dont dépend Darkouch). Darkouch est sise près de la frontière turco-syrienne au bord du fleuve Oronte. La ville est proche d'Al-Djanoudiyah, Zarzour et Al-Nadjiyah au sud-ouest, Jisr al-Choughour au sud et Millis et Maarrat Misrin à l'est.
Histoire
[modifier | modifier le code]Une inscription trouvée dans la ville datant de l'époque romaine atteste l'existence alors d'un chantier naval servant à construire des bateaux devant naviguer sur l'Oronte[2]. La ville conserve aussi les ruines d'un ancien pont romain[3]. La christianisation commence rapidement de manière officielle après 322 et l'édit de Constantin[4].
Sous les croisades, la ville dépendait de la principauté d'Antioche[3], jusqu'à ce qu'elle soit prise par Saladin en 1188. Elle retourne brièvement aux Croisés sous Bohémond VI d'Antioche et du comté de Tripoli en 1260[5]. Elle est finalement prise par les Mamelouks du sultan Baïbars en 1267. Il ne reste rien de la citadelle des Croisés qui sert de carrière de pierres[6]. Le géographe syrien Yaqout al-Roumi visite Darkouch dans les années 1220, sous le règne de la dynastie ayyoubide. Il remarque qu'il s'agit d'une forteresse près d'Antioche (Antâkiyyah), dépendant de la province d'Al-Awasim[7] (c'est-à-dire littéralement « protectrice » pour qualifier la frontière avec l'Empire byzantin).
Darkouch et ses alentours sont dévastés par un tremblement de terre le qui aurait tué en tout 20 000 personnes[8].
Histoire récente
[modifier | modifier le code]Au début des années 1960, ce bourg de 2 500 habitants est décrit comme l'un des endroits « les plus pittoresques » de la région par le géographe Robert Boulanger[9].
Au début de la guerre civile syrienne, Darkouch est prise, ainsi que la région d'Idleb, par les forces anti-gouvernementales en novembre 2012[10]. Depuis lors la ville est divisée avec au nord les habitants soutenant l'opposition et au sud les habitants défendant le régime de Bachar al-Assad. Des immeubles fortement endommagés marquent la limite entre les deux parties de la ville. En janvier suivant, les rebelles islamistes s'emparent de la totalité de la ville et font fuir la minorité chiite. La ville de Darkouch sert ensuite de base aux islamistes pour lancer des opérations commandos ravitaillées par la Turquie, vers les zones du sud progouvernementales[11].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Recensement de 2004.
- (en) Butcher, 2004, p. 133.
- Boulanger, op. cit.
- (en) Trombley, 2001, p. 279.
- (en) Molin, 2003, p. 68.
- Boulanger, 1966, p. 477.
- (en) le Strange, 1890, p. 437.
- (en) Barker, 2002, p. 322.
- Boulanger, op. cité, p. 476
- Syria rebels tighten noose around key Idlib city. France 24. Originally published by Agence France-Presse. 5 février 2013.
- (en) Martin Chulov, Inside the war for Syria's mountains. The Guardian. 28 janvier 2013
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Kevin Butcher, Roman Syria and the Near East, Los Angeles, J. Paul Getty Museum Getty Publications, , 472 p. (ISBN 978-0-89236-715-3 et 978-0-714-12235-9, OCLC 52001730, lire en ligne).
- Robert Boulanger, Le Moyen-Orient: Liban, Syrie, Jordanie, Irak, Iran, Guide Bleu, Hachette, 1966.
- (en) Frank R Trombley, Hellenic religion and Christianization, c. 370-529, Boston, Brill Academic Publishers, , 430 p. (ISBN 978-0-391-04121-9 et 0-391-04121-5, OCLC 47869287, présentation en ligne).
- (en) Kristian Molin, Unknown crusader castles, New York, Hambledon and London, , 421 p. (ISBN 978-1-85285-261-0 et 1-852-85261-5, OCLC 912551169, lire en ligne).
- (en) Guy le Strange, Palestine Under the Moslems: A Description of Syria and the Holy Land from A.D. 650 to 1500, Committee of the Palestine Exploration Fund. Barker, John. Syria and Egypt under the Last Five Sultans of Turkey: Being Experiences, during Fifty Years, of Mr. Consul-General Barker. Chiefly from His Letters and Journals. Volume 1. Elibron.com., 1890, (ISBN 978-1-402-18785-8).
- (en) Royal Geographic Society: Proceedings of the Royal Geographical Society and monthly record of geography, 1886, volume 8., Edward Stanford.