Dialonké (peuple) — Wikipédia

Dialonké
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Femme Dialonké de Haute-Guinée.

Populations importantes par région
Drapeau de la Guinée Guinée 115 000
Drapeau de Sierra Leone Sierra Leone 51 781
Drapeau du Sénégal Sénégal 16 000
Drapeau du Mali Mali 14 000
Population totale 196 781
Autres
Langues Jalonké
Religions Islam, Religion traditionnelle
Ethnies liées Peul, Soussou, Kouranko, Mikhiforé, Malinké

Les Dialonké ou Yalunka sont un peuple d'Afrique de l'Ouest, présent notamment en Guinée, en Sierra Leone, au Sénégal et au Mali.

À l'époque de l'empire du Mali, les Dialonké vivaient sur les plateaux de l'actuel Fouta-Djalon, avec les Soussous, quelques Coniaguis, Bassaris, Nalus, Malinkés. Ils étaient (agriculteurs tisserands, forgerons, cordonnier, et poteries...) et pratiquaient en paix leur religion traditionnelle. Au XVe siècle, des Peuls venus du Fouta-Toro sénégalais s'installent avec leurs troupeaux de vaches au Fouta-Djalon où ils cohabitent en paix avec les Dialonké qui dominaient la région.

Intérieur de village Dialonké (Guinée).

Au XVIe siècle, Koli Tenguella, dans sa remontée guerrière vers la vallée du fleuve Sénégal, traverse le Fouta-Djalon et incorpore dans son armée de nombreux mandingues dialonké. Au XVIIe siècle, une deuxième vague peul venue à la fois du Fouta-Toro et du Macina au Mali, arrive au Fouta-Djalon par petites vagues successives. Contrairement à ceux de la première vague, ces peuls sont musulmans et ont des ambitions guerrières. Ils mènent contre les Dialonké de nombreux raids, djihads, dans le but de leur imposer l'islam. Les Dialonké qui résistent à leurs attaques pendant un bon moment finissent par être vaincus, et bon nombre d'entre eux quittent les plateaux du Fouta-Djalon pour s'installer vers le littoral, où vivaient d'autres peuples, les Toma, les Baga et quelques Malinkés. Les Soussous quittent aussi le Fouta-Djalon pour le littoral où ils fondent plusieurs puissants royaumes[1]. Pour les Dialonké qui restent au Fouta-Djalon, certains se sont convertis à l'islam. Ceux qui ont refusé ont été réduits en captifs par les Peuls qui règnent désormais sur la région.

Aujourd'hui les Dialonké pratiquent encore quelques rites anciens qu'ils ont conservés et sont presque tous musulmans. Étant mandingues, ils portent des patronymes tels que Cissé, Camara, Touré, Doucouré, Souaré, Soumaré, Diakité, Soumah, etc. Mais en raison des brassages ethniques avec les Baga, les Nalou, les Toma et les Peuls, les Dialonké portent aussi d'autres patronymes.

La hiérarchie sociale est la même que pour la plupart des ethnies mandingues, avec la noblesse, les artisans castés, les griots et autrefois les captifs. Il y a aussi les sociétés secrètes de chasseurs, et ceux maîtrisant les pouvoirs mystiques. Comme toutes les ethnies africaines, les Dialonké pratiquent le culte des ancêtres.

Ils parlent le jalonké, une langue mandée.

Certains noms de famille Dialonké sont :

  • Keita
  • Keira
  • Samoura
  • Camara
  • Diawara ou Jawara
  • Niakhasso
  • Soumah
  • Bangoura
  • kanté
  • Sylla
  • Danfaga

Personnalités notables

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Notes et références

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  1. Par exemple, le royaume de Dubréka.

Bibliographie

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  • (en) C. Magbaily Fyle, The Yalunka Kingdom: pre-colonial politics, economics and society, Nyakon Publishers, Freetown, 1979, 169 p.
  • Jean-Pierre Chrétien et Gérard Prunier, Les ethnies ont une histoire, Karthala, Paris, 2003, 435 p. (ISBN 2-84586-389-6).
  • Danièle Fouchier, « Le déclin social du Forgeron Diallonké au Sénégal Oriental », Journal des Africanistes, t. 33, fasc.1-2, Paris, 1983, p.159-166.
  • Danièle Fouchier, Les Diallonké du Sénégal Oriental, Les habitants du département de Kédougou, Sénégal, Ed. C.R.A.M.H., p. 45-55.
  • Danièle Fouchier D., Les activités économiques des Diallonké de Fongolimbi (une tentative d'adaptation à l'appauvrissement des sols), Documents du C.R.A.M.H, n° 11, Actes du 2e colloque de Kédougou, 1987, p. 141-158.
  • Marie-Thérèse de Lestrange, Monique Gessain, Danièle Fouchier et Guilaine de Montal, « Stratégies de lutte contre la disette au Sénégal Oriental », Journal des Africanistes, 1986, tome 56, fasc.1, p. 35-51.

Articles connexes

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Liens externes

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