Différend gazier russo-ukrainien de 2009 — Wikipédia
Le terme différend gazier russo-ukrainien de 2009 renvoie au conflit de 2009 qui porte sur le prix et la distribution du gaz naturel en provenance de la Russie et transitant par l'Ukraine.
Crise de 2009
[modifier | modifier le code]En 2009, la société gazière russe Gazprom refuse de conclure un contrat de fourniture à moins que la société gazière ukrainienne Naftogaz ne paie ses dettes accumulées pour les approvisionnements antérieurs en gaz[1]. Le conflit commence dans les dernières semaines de 2008 avec une série d’échecs de négociations et, le 1er janvier 2009, la Russie interrompt l’approvisionnement en gaz de l’Ukraine[2]. Le 7 janvier, le conflit se transforme en crise lorsque tous les flux de gaz russe transitant par l'Ukraine sont interrompus pendant 13 jours, coupant complètement l'approvisionnement de l'Europe du Sud-Est, dont la majeure partie dépend du gaz russe, et partiellement des autres pays européens[3].
Tout au long de la crise, les parties russe et ukrainienne se blâment mutuellement pour cette coupure. Les 11 et 12 janvier, l'Union européenne est déployé une mission d'observation indépendante pour tenter de résoudre la crise, mais la mission rencontre peu de succès. Le 12 janvier, Gazprom annonce être prêt à commencer à livrer du gaz via la station de comptage de Soudja dans le gazoduc qui traverse l'Ukraine vers l'Europe du Sud-Est, mais l'Ukraine refuse l'offre pour des raisons techniques et propose à la place un itinéraire alternatif passant par les stations de comptage de Valouïki et Pisarevka, insistant en outre sur le rétablissement complet de l'approvisionnement. Cela est refusé par Gazprom[3],[4].
Le 18 janvier, le différend est résolu lorsque le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko négocient un nouveau contrat couvrant les dix prochaines années. Le 11 octobre 2011, un tribunal ukrainien condamne Tymochenko à sept ans de prison pour abus de pouvoir dans le cadre de la signature de cet accord[5]. À la suite de l'Euromaidan, cette peine est annulée, soupçonnée de représailles politiques de sa part. Le rival de l'élection présidentielle de 2010 (Viktor Ianoukovytch) et le juge ayant prononcé la sentence ont fui le pays après avoir été accusés d'avoir rendu un « verdict délibérément illégal »[6],[7].
Les flux de gaz vers l’Europe reprennent le matin du 20 janvier et sont entièrement rétablis en deux jours[3],[8]. Dans la foulée, Gazprom aurait perdu 1,5 milliard de dollars de revenus en raison du manque de ventes, et l'Ukraine aurait subi d'importantes pertes économiques[9]. Les analystes soulignent que la crise a eu un impact négatif, voire irréversible, sur la réputation de la Russie en tant que fournisseur d'énergie et de l'Ukraine en tant que pays de transit. Il n’existe pas de consensus parmi les analystes sur la question de savoir qui porte la plus grande responsabilité dans la crise. En raison de l'absence d'observateurs internationaux des deux côtés du réseau de gazoducs ukrainiens, il est impossible de déterminer avec certitude qui est responsable de l'interruption du flux de gaz vers l'Europe[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 2009 Russia–Ukraine gas dispute » (voir la liste des auteurs).
- « Kiev told to pay up or gas is off », NHST Media Group, (lire en ligne, consulté le )
- « Russia to cut Ukraine gas supply », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- The Russo-Ukrainian gas dispute of January 2009: a comprehensive assessment Oxford Institute for Energy Studies, Retrieved on 19 June 2012
- « Naftogaz offers different transit route to Gazprom – source in Naftogaz », Interfax-Ukraine, (lire en ligne, consulté le )
- Ukraine ex-PM Yulia Tymoshenko jailed over gas deal, BBC News (October 11, 2011)
- « Judge Kireyev, who sent Tymoshenko to jail, put on wanted list – Interior Ministry », sur interfax
- « Over 20 judges making decisions on Euromaidan activists may be dismissed in Ukraine », sur interfax
- « Russian gas reaches Europe again », Reuters, (lire en ligne, consulté le )
- Andrei Nesterov, « Russia-Ukraine 'Gas War' Damages Both Economies », Worldpress.org, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Гай-Нижник P. P. Росія проти України (1990-2016 рр.): від політики шантажу et примусу до війни на поглинання та спроби знищення. – K. : «МП Леся», 2017. – 332 s. (ISBN 978-617-7530-02-1)
- R. E. Newnham, « Pipeline politics: Russian energy sanctions and the 2010 Ukrainian elections », Journal of Eurasian Studies, vol. 4, no 2, , p. 115–122 (DOI 10.1016/j.euras.2013.03.001 )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- The complexity of Russian-Ukrainian energy relations Opinion by Agata Loskot-Strachota, February 2009, European Union Institute for Security Studies
- Russia and the CIS: energy relations in the wake of the Russia-Ukraine gas crisis, Opinion by John Roberts, February 2009, European Union Institute for Security Studies
- The Russian-Ukrainian Gas Conflict: Russian Analytical Digest No. 53, January 20, 2009
- Relations of France with Russia and NATO, and the gas crisis between Russia and Ukraine, ISRIA, January 14, 2009
- Gazprom Ukraine Facts (Gazprom's website)
- Map of major natural gas pipelines in central and eastern Europe, BBC (based on INOGATE detailed European map)