Diocèse de Mayence — Wikipédia
Diocèse de Mayence (de) Diözese Mainz (la) Dioecesis Moguntina | ||
La cathédrale Saint-Martin de Mayence vue de la place du Marché sur laquelle se dresse le Heunensäule. | ||
Informations générales | ||
---|---|---|
Pays | Allemagne | |
Église | Église catholique latine | |
Rite liturgique | romain | |
Type de juridiction | diocèse suffragant | |
Création | IVe siècle | |
Province ecclésiastique | Fribourg (Fribourg-en-Brisgau) | |
Siège | Mayence | |
Titulaire actuel | Peter Kohlgraf | |
Langue(s) liturgique(s) | allemand latin | |
Calendrier | grégorien | |
Statistiques | ||
Paroisses | 321 | |
Prêtres | 511 | |
Religieux | 125 | |
Religieuses | 374 | |
Territoire | ancien grand-duché de Hesse (Hesse-Darmstadt) | |
Superficie | 7 692 km2 | |
Population totale | 2 886 854 habitants (2013) | |
Population catholique | 686 705 bâptisés (2020) | |
Pourcentage de catholiques | 22,1 % | |
Site web | www.bistummainz.de | |
Localisation du diocèse | ||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||
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Le diocèse de Mayence (en latin ecclésiastique : dioecesis Moguntina ; en allemand : Diözese Mainz) est une église particulière de l'Église catholique latine en Allemagne. Son siège est la cathédrale Saint-Martin de Mayence dédiée à Martin de Tours. Érigé au IVe siècle, il est élevé au rang d'archidiocèse métropolitain au VIIIe siècle. Au XIIe siècle, l'archevêque de Mayence devient prince-électeur du Saint-Empire romain germanique. En 1803, le siège archiépiscopal est transféré à Ratisbonne. Depuis 1821, le diocèse couvre le territoire de l'ancien grand-duché de Hesse (Hesse-Darmstadt) et est suffragant de l'archidiocèse de Fribourg (Fribourg-en-Brisgau). L'évêque de Mayence est actuellement Peter Kohlgraf depuis avril 2017, vicaire général depuis le 27 août 2017 Udo Bentz.
En chiffres (2004)
[modifier | modifier le code]Le diocèse compte : 340 paroisses regroupées en 20 doyennés ; avec 442 prêtres diocésains et 94 prêtres religieux en activité, assistés de 122 diacres permanents.
Histoire
[modifier | modifier le code]Débuts
[modifier | modifier le code]Mayence ou Mogontiacum est un lieu de culte depuis le Ier siècle (sanctuaire d’Isis et de Mater Magna). L'appellation de Mogontiacum dérive du nom de Mogon, dieu suprême de la mythologie celtique. L'évêché est fondé au IVe siècle. Les évêques de saint Crescent à Lucius Annaeus (Ie-IVe siècles) n'ont pas laissé de traces écrites et d'aucuns les qualifient de légendaires. Intégré au royaume d'Austrasie mérovingien puis à la Lotharingie carolingienne, il fait ensuite partie du Saint-Empire romain germanique : l'évêque est alors souverain de Mayence et prince du Saint Empire, avant de devoir céder le pouvoir politique à la bourgeoisie de la ville au XIIIe siècle.
À la fin du IIe siècle, il existait une communauté chrétienne dans cette ville frontière romaine. Depuis le IVe siècle, Mayence est devenu siège épiscopal, et, en 746, saint Boniface fut élu évêque de Mayence. En 781, le siège de Mayence fut érigé en archidiocèse. Saint Lull devint le premier archevêque de Mayence résidentiel. Sous Richulf, une magnifique église qu'il enrichit d'ornements précieux fut édifiée, appartenant à l’abbaye Saint-Alban devant Mayence.
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]En 838-839, Otgar soutient Louis le Pieux contre la rébellion de son fils Louis le Germanique qui tente de prendre le pouvoir dans toute la Francie orientale. Raban Maur, moine bénédictin érudit, devint archevêque de Mayence. Il avait été ordonné prêtre par Haistulph, et à la mort d'Otgar lui succéda. Il y réprima beaucoup d'abus ecclésiastiques, chercha, mais en vain, à réconcilier Louis le Débonnaire et ses fils, et présida plusieurs synodes. Il déploya aussi une charité sans bornes lors de la famine de 850.
Charles d'Aquitaine fut archevêque de Mayence et premier archi-chancelier le 8 mars 856. Son successeur Liutbert de Mayence fut archi-chancelier pour l’Empire carolingien entre 863 et 889.
Guillaume de Mayence, fils d'Otton Ier du Saint-Empire, est nommé après la mort de l'archevêque Frédéric, opposant à Otton. Guillaume reçoit la confirmation du pape Agapet II et le titre de vicaire apostolique du royaume de Germanie, dépendant directement du Saint-Siège. Il reçoit également de son père le titre d'archi-chapelain de l'Empire. C'est pendant son mandat que le Pontificale Romano-Germanicum fut compilé.
Willigis est un personnage central dans l'Histoire de Mayence. Depuis l’archevêque Willigis (975-1011), à l’origine de la construction de la cathédrale de Mayence, la fonction d’archevêque de Mayence resta combinée avec celle de chancelier du Saint Empire romain de la Nation Germanique. Il promeut le rayonnement de sa province ecclésiastique entre autres par la Donation de Vérone attribuée au diocèse de Mayence. C'est sous son égide que la fonction de chancelier du Saint-Empire fut définitivement liée à celle de prince-électeur de Mayence.
Le 11 novembre 1036 (jour de la Saint-Martin), Bardo de Mayence consacra en présence des deux Saliques, Henri III et Conrad II le Salique, la cathédrale Saint-Martin qu’il avait fait restaurer et agrandir après l'incendie. Il exerçait une grande influence sur les consécration d'églises et d'autels et l’attribution des évêchés vacants. Le 19 octobre 1049, il présida le synode de Mayence contre la simonie et le mariage des prêtres en présence de Henri III.
Arnoul de Selenhofen fut nommé archevêque de Mayence en 1153 auprès de Frédéric Barberousse. Énergique et brutal dans sa gestion du stylet, il provoqua la rébellion de ses vassaux et des bourgeois de Mayence. Pendant son absence en Italie, où il fut envoyé par l'empereur auprès du Pape, une rébellion ouverte éclata. Quand il retourna à Mayence, la foule le conspua et il dut s'enfermer à l'abbaye Saint-Jacques près de Mayence, où il fut finalement assassiné.
Raoul de Zähringen a été élu en 1160 par les fidèles mayençais comme successeur d'Arnoul de Selenhofen, mais l'empereur Frédéric Barberousse ne lui donne pas son placet. Les luttes d'influence et les tensions considérables entre la Maison de Hohenstaufen et la Maison de Zähringen en étaient une des causes. Après l'excommunication de Raoul (concile de Lodi 1161), Christian Ier von Buch lui a succédé.
La Réforme
[modifier | modifier le code]L'État et la société au diocèse de Mayence au temps des Lumières
[modifier | modifier le code]Le diocèse au XIXe siècle
[modifier | modifier le code]La Révolution française provoqua l’effondrement de l’archidiocèse de Mayence, dont le territoire fut redessiné.
Après la tourmente révolutionnaire, soucieux de restaurer la paix civile et religieuse en France, le premier consul Napoléon Bonaparte signe un concordat avec le pape Pie VII, le 26 messidor An IX (15 juillet 1801). Ratifié le 23 fructidor An IX, ce traité est promulgué par la loi du 18 germinal An X (8 avril 1802), en même temps qu'un ensemble de dispositions qui lui sont attachées, appelées articles organiques. Ces dernières sont décidées unilatéralement par le gouvernement français. Les cultes sont responsables d'un « service public », auquel l’État alloue un budget. La seule église du diocèse construite à cette époque est l'église Saint-Achatius de Zahlbach. Le concordat de 1801 remodela le territoire du diocèse de Mayence : celui-ci correspondait au département du Mont-Tonnerre. En outre, l'évêque de Mayence n'avait plus rang d'archevêque et devenait suffragant de l'archevêque de Malines[1].
Au cercle de Mayence (Mainzer Kreis), succède le cercle alsacien sous l'épiscopat de Joseph Ludwig Colmar (Bruno Franz Leopold Liebermann, André Raess). C'était un mouvement plutôt ultramontain.
Après le siège de Mayence (1814) et la défaite de Napoléon, les cessions territoriales de 1797 ont été inversées. La réorganisation ecclésiastique qui en a résulté a fait l'objet d'âpres négociations. Le congrès de Vienne (1815) détacha le territoire du diocèse de la France et le concordat de 1801 cessa donc de s'y appliquer.
En 1821, la bulle Provida solersque réorganisa les circonscriptions religieuses d'Allemagne : le territoire du diocèse de Mayence fut modifié afin de correspondre aux frontières du grand-duché de Hesse (ces frontières sont toujours celles du diocèse actuel). Il cessa également de relever de la province ecclésiastique de Malines et rejoignit celle de Fribourg-en-Brisgau[2].
L’évêque social Wilhelm Emmanuel von Ketteler (1850-1877) fut, par son travail sur les questions sociales et la liberté de l’Église, l’un des évêques les plus importants de son siècle.
Le diocèse au XXIe siècle
[modifier | modifier le code]Le cardinal Karl Lehmann, évêque de Mayence depuis 1983, démissionne à la veille de ses 80 ans en mai 2016. Le pape François lui nomme un successeur en avril 2017 en la personne de Peter Kohlgraf, prêtre du diocèse de Cologne, professeur de théologie pastorale à l'université catholique de sciences appliquées de Mayence. Karl Lehmann et mort le 11 mars 2018 à Mayence.
Les évêques de Mayence
[modifier | modifier le code]Édifices religieux et autres monuments
[modifier | modifier le code]- Cathédrale Saint-Martin de Mayence
- Cathédrale Saint-Pierre de Worms
- Basilique Saint-Martin de Bingen
- Basilique Saint-Marcellin-et-Saint-Pierre de Seligenstadt
- Église Saint-Étienne de Mayence (Vitraux de Chagall)
- Abbaye de Patershausen
- Musée épiscopal de la Cathédrale et du Diocèse de Mayence
Divisions du diocèse
[modifier | modifier le code]Le diocèse est regroupé en 20 zones pastorales:
- Alsfeld
- Alzey / Gau-Bickelheim
- Bergstraße milieu
- Bergstraße est
- Bergstraße ouest
- Bingen
- Darmstadt
- Dieburg
- Dreieich
- Erbach
- Giessen
- Mayence-ville
- Mayence-sud
- Offenbach
- Rodgau
- Rüsselsheim
- Seligenstadt
- Vettéravie-est
- Vettéravie-ouest
- Worms
Archives de la cathédrale et diocèse
[modifier | modifier le code]- Heringsbrunnengasse 4
- Rochusstift
- 55116 Mainz
Bibliothèque Saint-Martin
[modifier | modifier le code]La bibliothèque Saint-Martin dans l'Arnsburger Hof (Hôtel d'Arnsburg) de la vieille ville était la bibliothèque scientifique du diocèse de Mayence et du séminaire du diocèse.
Établissements d'enseignement privé catholique
[modifier | modifier le code]Fêtes liturgiques
[modifier | modifier le code]Il existe au diocèse de Mayence un calendrier propre, comme nombre d'autres diocèses anciens, pour certaines fêtes de saints.
- 5 janvier: John Neumann (premier évêque de Philadelphie + saint américain)
- 4 février: Raban Maur, moine bénédictin, archevêque de Mayence.
- 14 février: Valentin de Terni, évêque d’Interamma, martyr de la deuxième moitié du IIIe siècle
- 23 février: Willigis, archevêque de Mayence, personnage central de l'Histoire de Mayence.
- 27. avril: Pierre Canisius, réformeur de l'Église catholique
- 15 mai: Rupert de Bingen, patron de pèlerins chrétiens
- 2 juin: Marcellin et Pierre
- 5 juin: Boniface de Mayence
- 10 juin: Bardo de Mayence
- 21 juin: Alban de Mayence
- 27 juin: Crescentius, Aurée, Théoneste
- 4 juillet: anniversaire de la consécration de la cathédrale Saint-Martin
- 1er août: Pierre Favre (Jésuite), cofondateur de la Compagnie de Jésus
- 16 août: Roch de Montpellier, patron des cardeurs
- 6 septembre: anniversaire des églises dont la date de consécration est inconnue
- 17 septembre: Hildegarde de Bingen
- 28 septembre: Lioba de Tauberbischofsheim
- 16 octobre: Lull, premier archevêque de Mayence permanent
- 26 octobre: Amand de Strasbourg, confesseur de la Foi, premier évêque de Strasbourg, évêque de Maastricht et de Worms
- 29 octobre: Ferrutius, martyr à Mayence, au Ve siècle
- 11 novembre: Martin de Tours
- 27 novembre: Bilhildis, abbesse de l'abbaye d'Altmünster
Lieux de pèlerinage
[modifier | modifier le code]- Chapelle « Maria-Oberndorf » à Bodenheim
- Chapelle de la Vraie Croix à Mombach
- Chapelle des Saints-Auxiliaires à Gonsenheim troisième dimanche après la Pentecôte
- Église paroissiale de Mainz-Marienborn, fête de la Visitation de la Vierge Marie
- Chapelle Saint-Roch à Bingen-Am-Rhein[3]
Institut épiscopal de musique sacrée de Mayence
[modifier | modifier le code]L'institut de musique sacrée du diocèse était localisé à la chapelle des Antonites dans le centre-ville.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Vie de sainte Hildegarde, abbesse du Mont-Saint-Rupert dans le diocèse de Mayence, écrite en 1209 par Thierri, abbé de St. Trond, traduite en 1821
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la religion :
- (en) ISNI : 0000 0001 0941 8794
- Mayence, Xaver Bischof et Maria Lehner-Helbig, Dictionnaire historique de la Suisse