Dipsocoromorpha — Wikipédia

Les Dipsocoromorpha constituent un infra-ordre d'insectes hémiptères du sous-ordre des hétéroptères (punaises). Il compte pas loin de 500 espèces décrites dans six familles et une septantaine de genres.

Ces insectes sont nommés en anglais «litter bugs»[1], c'est-à-dire « punaises de litière », car la plupart se rencontrent dans les litières de feuilles, mais pas seulement. C'est le groupe le moins connu des Hétéroptères[2].

Description

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Ces punaises très petites (elles mesurent entre 0,5 etmm de longueur), sont de forme subovale, avec une tête souvent fortement déclive, des antennes à 4 articles dont les deux premiers sont généralement courts à très courts et renflés (le second au maximum du double de la longueur du premier) et les segments 3 et 4 longs, flagelliformes, beaucoup plus fin que les deux premiers, avec de longs poils érigés à semi-érigés. Le rostre compte trois à quatre segments, atteignant généralement les hanches médianes. Les lobes antérieurs et postérieurs du pronotum sont peu distincts. Les ailes antérieures sont souvent peu sclérifiées, parfois élytriformes. Les ailes postérieures ont parfois des lobes profondément incisés. Les tarses ont des griffes de même longueur. Les spiracles (ou stigmates) abdominaux sont de nombre variable, entre 0 et 7. Les genitalia mâles sont parfois complexes et souvent dissymétriques (sauf chez quelques Ceratocombidae)[3],[4].

Les Dipsocoromorpha habitent le sol toujours avec une certaine humidité, la litière, le bois en décomposition, ou, pour les Dipsocoridae, les zones de graviers et de sable au bord des cours d'eau, voire des lacs, ou les sphaignes et les mousses.

La plupart semblent être des prédateurs de petits arthropodes. En captivité, des espèces ont été nourries avec des larves de chironomidae, des collemboles et des petits acariens[5].

Distribution

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L'infra-ordre des Dipsocoromorpha est cosmopolite mais les zones néotropicale et australasienne comptent le plus d'espèces décrites.

En Europe, les deux seules familles représentées sont les Ceratocombidae (avec 4 espèces) et les Dipsocoridae (avec 8 espèces)[6].

Classification

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Selon les sites de référence, ce groupe aurait été décrit par Carl August Dohrn en 1859[7], ou par Shōichi Miyamoto en 1961[8]. Le groupe des Dipsocoromorpha semble former un clade cohérent[9]. Historiquement, les Dipsocoromorpha ont souvent été associé aux Enicocephalomorpha. Sa définition actuelle est celle établie par Pavel Štys et I. M. Kerzhner en 1975[10]. L'utilisation des dénominations des familles et des sous-familles ont également varié dans l'histoire. Les termes de Dipsocoridae et de Cryptostemmatidae ont été utilisés parfois pour décrire l'ensemble des Dipsocoromorpha, parfois pour regrouper les Dipsocoridae et les Ceratocombidae, ou encore les Dipsocoridae, les Ceratocombidae et les Hypsipterygidae[4]. Alors que jusqu'à récemment, le groupe a compté cinq familles, les Ceratocombidae, les Dipsocoridae, les Hypsipterygidae, les Schizopteridae et les Stemmocryptidae. Mais la première n'était pas monophylétique dans sa définition classique, et les Trichotonanninae en ont été retirés et élevés au rang de famille à part entière, les Trichotonannidae[11].

Dans le sous-ordre des Hétéroptères, les Dipsocoromorpha auraient divergé à la fin du Trias ou au début du Crétacé, mais peu de fossiles permettent de documenter l'histoire de ce groupe[4]. Les plus anciens fossiles trouvés datent du Toarcien, à la fin du Jurassique inférieur (env. −183 à −182 millions d'années)[12], mais sont rares en raison notamment de leur petite taille. La phylogénie des taxons supérieurs restent discutée. Aujourd'hui, plusieurs études placent les Dipsocoromorpha dans un clade en commun avec les Gerromorpha et les Enicocephalomorpha[13],[14]. Pour Weirauch et al. (2011)[13], ce clade serait le second à avoir divergé après les Nepomorpha, qui serait le groupe basal. Pour Liu et al (2018)[14], ce serait au contraire le clade basal de l'ordre. Cette problématique reste irrésolue.

Arbre des Heteroptera selon Weirauch et al. 2011

Arbre des Heteroptera selon Liu et al. 2018

Au total, le nombre d'espèces décrites avoisine les 500 espèces dans environ 70 genres, dont beaucoup depuis les années 1990 et 2000, mais de très nombreuses espèces restent à décrire.

Liste des familles

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Selon Aberlenc & al.(2020)[3] et Schuh et Weirauch (2020)[4], les familles sont les suivantes :

ainsi qu'une famille fossile: †Cuneocoridae Handlirsch 1920[15].

Liens externes

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Notes et références

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  1. « Infraorder Dipsocoromorpha - Litter Bugs », sur bugguide.net (consulté le )
  2. (en) « Dipsocoromorpha », sur Heteropteran Systematics Lab (consulté le )
  3. a et b Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 511, tome 2 pp. 209
  4. a b c et d (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 281-301
  5. (en) Christiane Weirauch et José Antônio Marin Fernandes, « The Minute Litter Bugs (Dipsocoromorpha) », dans True Bugs (Heteroptera) of the Neotropics, vol. 2, Springer Netherlands, (ISBN 978-94-017-9860-0, DOI 10.1007/978-94-017-9861-7_5, lire en ligne), p. 99–109
  6. « Dipsocoroidea | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le )
  7. (cs) Ondrej Zicha, « BioLib: Biological library - Dipsocoromorpha », sur www.biolib.cz (consulté le )
  8. (en) « Dipsocoromorpha Miyamoto 1961 - Plazi TreatmentBank », sur treatment.plazi.org (consulté le )
  9. Christiane Weirauch et Pavel Štys, « Litter bugs exposed: phylogenetic relationships of Dipsocoromorpha (Hemiptera: Heteroptera) based on molecular data », Insect Systematics & Evolution, vol. 45, no 4,‎ , p. 351–370 (ISSN 1399-560X et 1876-312X, DOI 10.1163/1876312X-45012109, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) P. Štys et I. M. Kerzhner, « The rank and nomenclature of higher taxa in recent Heteroptera », Acta Entomologica Bohemoslovaca, vol. 72, no 2,‎ , p. 65-79.
  11. (en) Alexander Knyshov, Christiane Weirauch et Rochelle Hoey‐Chamberlain, « Phylogenetic relationships and revised classification of the true bug infraorder Dipsocoromorpha (Insecta: Hemiptera: Heteroptera) », Cladistics, vol. 37, no 3,‎ , p. 248–275 (ISSN 0748-3007 et 1096-0031, DOI 10.1111/cla.12435, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « Dipsocoromorpha », sur paleobiodb.org (consulté le )
  13. a et b (en) Christiane Weirauch, Randall T. Schuh, Gerasimos Cassis et Ward C. Wheeler, « Revisiting habitat and lifestyle transitions in Heteroptera (Insecta: Hemiptera): insights from a combined morphological and molecular phylogeny », Cladistics, vol. 35, no 1,‎ , p. 67–105 (ISSN 0748-3007 et 1096-0031, DOI 10.1111/cla.12233, lire en ligne, consulté le )
  14. a et b (en) Yingqi Liu, Fan Song, Pei Jiang et John-James Wilson, « Compositional heterogeneity in true bug mitochondrial phylogenomics », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 118,‎ , p. 135–144 (DOI 10.1016/j.ympev.2017.09.025, lire en ligne, consulté le )
  15. « Fossilworks: Dipsocoroidea », sur www.fossilworks.org (consulté le )