District militaire sud — Wikipédia

District militaire sud
(ru) Южный военный округ
Image illustrative de l’article District militaire sud
Drapeau du district militaire sud.
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Carte des districts militaires russes de 2014 à 2024, celui sud en marron. Les régions occupées d'Ukraine n'apparaissent pas sur la carte.

Création
Pays Drapeau de la Russie Russie
Type District militaire, équivalent à un groupe d'armées
Rôle État-major
Fait partie de Forces armées russes
Garnison Rostov-sur-le-Don
Ancienne dénomination district militaire du Caucase du Nord
Guerres Intervention russe en Syrie
Batailles Campagnes du Sud et de l'Est de l'Ukraine
Décorations Ordre du Drapeau rouge
Ordre de Souvorov
Commandant Colonel-général Sergueï Kouzovlev
Emblème
Quartier-général du district militaire sud au 53 rue Pouchkine à Rostov-sur-le-Don.

Le district militaire sud (en russe : Южный военный округ), traduisible aussi par « district militaire méridional » et abrégé en YuVO (la transcription de ЮВО), est une région militaire des Forces armées de la fédération de Russie dont le siège se trouve à Rostov-sur-le-Don. C'est l'un des cinq districts militaires du pays. Il a juridiction sur la partie méridionale de la Russie européenne, notamment le Caucase du Nord et les régions ukrainiennes annexées, ainsi que sur les bases situées dans les pays de Transcaucasie.

Il a été formé en conséquence des réformes militaires de 2008 selon l'oukase présidentiel no 1144 du pour remplacer l'ancien district militaire du Caucase du Nord et pour absorber le commandement militaire de la flotte de la mer Noire et de la flottille de la Caspienne[1],[2]. Le district est opérationnel dès le sous le commandement du colonel-général Alexandre Viktorovitch Galkine.

Le district militaire sud est le district militaire le moins étendu géographiquement en Russie. Il s'étend sur quinze sujets fédéraux : l'Adyguée, l'oblast d'Astrakhan, le Daguestan, l'Ingouchie, la Kabardino-Balkarie, la Kalmoukie, la Karatchaïévo-Tcherkessie, le kraï de Krasnodar, l'Ossétie du Nord-Alanie, l'oblast de Rostov, le kraï de Stavropol, la Tchétchénie, l'oblast de Volgograd, ainsi que la Crimée et la ville portuaire de Sébastopol depuis l'annexion de la Crimée (le )[2].

Le , à la suite d'un décret pris par Vladimir Poutine le 26 février, le district s'agrandit pour intégrer les régions annexées du sud et de l'est de l'Ukraine, c'est-à-dire la république populaire de Donetsk, la république populaire de Lougansk, l'oblast de Kherson et l'oblast de Zaporojié[3].

Grandes unités

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Le district sud couvrant la partie méridionale de la Russie européenne, il fait face au Caucase et aux pays de Transcaucasie, mais aussi à l'Ukraine. En plus d'unités organiques (2 brigades ferroviaires, 2 de logistique et 4 centres d'entraînement), le district a en 2018 sous ses ordres les grandes unités suivantes :

Principales opérations

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En Ukraine, 2014-2015

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Les informations publiées sur l'invasion de la Crimée en février-mars 2014 montre que plusieurs unités du district sud y ont participé, mais sans indiquer que l'état-major du district était chargé de l'opération, qui n'était pas uniquement militaire. D'une part, elle a impliqué directement la 810e brigade d'infanterie navale (de la base navale de Sébastopol), la 7e division aéroportée et des navires de la flotte de la mer Noire ; mais d'autre part il y a eu aussi des agents du FSB, des détachement des SSO (les premiers « petits hommes verts »), le 45e régiment aéroporté (du district ouest), la 31e brigade d'assaut aérien (du district central) et deux brigades de spetsnaz, toutes concentrées sur l'aéroport d'Anapa avant d'être transférées sur la péninsule par pont aérien (à bord d'Iliouchine Il-76 et d'hélicoptères)[6].

Il en est de même pour la guerre du Donbass, mais avec une montée en puissance du dispositif russe, qui reste camouflé : en mars et mai 2014, il s'agit d'agents du FSB, ainsi que de plusieurs petits groupes de spetsnaz du GRU et du 45e régiment[7]. À partir de juillet 2014, se rajoutent des détachements de défense aérienne et des lance-roquettes multiples ; puis en août, se sont quatre BTG (dont celui de la 18e brigade) qui repoussent les forces ukrainiennes (notamment à Ilovaïsk), ne s'arrêtant qu'avec la signature du protocole de Minsk le [8]. Les combats reprennent en janvier 2015, avec la seconde bataille de l'aéroport de Donetsk et surtout la bataille de Debaltseve, qui voient l'intervention des 18e brigade indépendante de fusiliers motorisés (en 2016, elle devient le 71e régiment de la 42e division de la 58e armée), 8e brigade de fusiliers motorisés de la Garde, du 25e régiment de spetsnaz, d'éléments de la 232e brigade de lance-roquettes multiples[9] et d'une partie des 37e et 5e brigades de chars[10] (du district est).

En Syrie et en Transcaucasie

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Le district sud est de nouveau mis à contribution pour l'intervention militaire de la Russie en Syrie à partir de septembre 2015 : un bataillon de la 810e brigade de la MRP est envoyé à Tartous et Hmeimim[11], ainsi qu'un bataillon de police militaire tchétchène (du 71e régiment).

Pour clore la guerre de 2020 au Haut-Karabagh, l'accord de cessez-le-feu du , c'est encore le district sud qui envoie un contingent de maintien de la paix, basé à Stepanakert, chargé de s'interposer sur la ligne de front du Haut-Karabagh, notamment dans le corridor de Latchine.

En Ukraine, 2022-2023

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Lors de l'invasion de l'Ukraine en 2022, les véhicules russes portent des marques pour les différencier de ceux ukrainiens : c'est un grand Z pour le district sud.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie depuis le voit un engagement bien plus important du district sud, car son état-major a la charge de la « directions opérationnelles Crimée »[12] : sa 8e armée qui engerbe les milices rebelles doit fixer un maximum de forces ukrainiennes dans le Donbass, tandis que sa 58e armée débouche facilement de l'isthme de Perekop (route M17/E97) et du pont de Henitchesk (M18/E105), capture Melitopol le 25, puis Berdiansk le [13]. La 7e division des VDV et le 22e corps d'armée atteignent le pont d'Antonivka dès le 24 au soir, puis prennent Kherson le [14]. Le front se fixe ensuite devant Mykolaïv, Zaporijjia et Houliaïpole (bien défendues), tandis que les BTG de la 49e armée combinée arrivent via le pont de Crimée.

Dès le printemps 2022, le conflit s'enlise sous forme d'une longue guerre de positions, marquée par le siège de Marioupol (prise le ) et les combats dans le Donbass (Sievierodonetsk, Lyssytchansk, Soledar, Bakhmout, Vouhledar, etc.). À partir d'avril, les forces russes dans le Sud de l'Ukraine reçoivent en renfort des unités repliées du Nord ainsi que des mercenaires : d'une part la 49e armée a désormais la charge de l'oblast de Kherson, renforcée par des VDV, le 22e corps et des unités de la 35e armée ; d'autre part la 58e armée commande dans l'oblast de Zaporijjia, épaulée par des unités des 29e et 36e armées.

À partir de la fin août 2022, l'artillerie ukrainienne isole de plus en plus la tête de pont autour de Kherson, menacée d'une offensive ukrainienne (un leurre, cette dernière se déclenchant à l'est de Kharkiv le )[15], à tel point que l'état-major général russe ordonne la retraite sur la rive gauche du Dniepr, effectuée du 9 au en abandonnant l'agglomération[16]. À la fin de l'automne 2022, le commandement russe est réorganisé, le Donbass est confié à l'état-major du district central, Zaporijja à celui du district est, la rive du Dniepr restant sous la responsabilité du district sud. Protégé par les inondations provoquées par la destruction du barrage de Kakhovka le , ce secteur du front se fait partiellement dégarnir pour renforcer les autres.

Commandement

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Depuis le  : le colonel-général Sergueï Kouzovlev.

Commandant adjoint, chef d'état-major :

  • du à janvier 2019, lieutenant-général Andreï Viktorovitch Gouroulev, puis a demandé son transfert dans la réserve ;
  • de février 2019 à décembre 2022, lieutenant-général puis colonel-général Sergueï Kouzovlev.

Notes et références

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  1. (ru) « LIRE EN LIGNE » [archive du ] (consulté le ).
  2. a et b (ru) УКАЗ Президента РФ от 20.09.2010 N 1144 "О ВОЕННО - АДМИНИСТРАТИВНОМ ДЕЛЕНИИ РОССИЙСКОЙ ФЕДЕРАЦИИ"
  3. (en) Pavel Luzin, « Russia Reorganizes Military Districts », Eurasia Daily Monitor, vol. 21, no 32,‎ (lire en ligne)
  4. (en) Catherine Harris et Frederick W. Kagan, « Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle » [PDF], sur criticalthreats.org, , p. 19.
  5. (en) Igor Sutyagin et Justin Bronk, Russia's New Ground Forces : Capabilities, Limitations and Implications for international security, Royal United Services Institute for Defense and Security Studies, (ISBN 978-1-138-56370-4), recherchez BKhiRVT sur Google Livres, p. 31.
  6. Michel Goya et Jean Lopez, L'ours et le renard : histoire immédiate de la guerre en Ukraine, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-10510-5), p. 45-46.
  7. Goya et Lopez 2023, p. 51.
  8. Goya et Lopez 2023, p. 53 et 57-58.
  9. Matteo Puxton, « Russie: le parcours d'une brigade d'élite, de l'invasion de la Crimée aux combats en Syrie », sur francesoir.fr, .
  10. Goya et Lopez 2023, p. 61.
  11. Michel Goya, « Les expériences récentes des forces terrestres russes », DSI hors-série, no 71,‎ (lire en ligne).
  12. (en) « The Map – The Ukrainian Military Intelligence », sur rochan-consulting.com, .
  13. Goya et Lopez 2023, p. 160.
  14. Goya et Lopez 2023, p. 161.
  15. Goya et Lopez 2023, p. 226.
  16. Goya et Lopez 2023, p. 249-250.

Bibliographie

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  • (en) Catherine Harris et Frederick W. Kagan, Russia's Military Posture: Ground Forces Order of Battle, Washington, Institut of the Study of War & Critical Threats Project, , 53 p. (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes

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