Divisions administratives de la république des Deux Nations — Wikipédia

Les grandes divisions de la république des Deux Nations au moment du traité de Déoulino (1618), surimposées sur les frontières actuelles. En rouge la Couronne polonaise, en rose le grand-duché de Lituanie, en gris clair le duché de Prusse, en violet le duché de Courlande et Sémigalle, et en gris foncé le duché de Livonie.
Les grandes divisions (ou provinces) de la république des Deux Nations : en violet la Grande-Pologne, en vert la Petite-Pologne, en jaune la Lituanie, et en rose la Prusse et la Livonie.
Divisions administratives de la république des Deux Nation lors de son apogée territorial (1618-1648).
Divisions administratives de la république des Deux Nation après les pertes territoriales du XVIIe siècle (1668-1672 et 1699-1772).
Divisions administratives de la république des Deux Nation après le premier partage de la Pologne (1773-1793).
Divisions administratives de la république des Deux Nation après le deuxième partage de la Pologne (1793-1795)

Les divisions administratives de la république des Deux Nations ont évolué tout au cours de son existence, de la signature de l'union de Lublin au troisième partage de la Pologne.

Les territoires qui appartenaient autrefois à la république des Deux Nations sont désormais répartis entre plusieurs pays d'Europe centrale, orientale et septentrionale : la Pologne (à l'exception de la Poméranie occidentale et de la Silésie), la Lituanie, la Lettonie, la Biélorussie, la majeure partie de l'Ukraine, certaines parties de la Russie, la moitié sud de l'Estonie, et quelques territoires de moindre importance en Slovaquie, en Roumanie, et en Moldavie.

Terminologie

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Alors que le terme de « Pologne » était couramment utilisé pour désigner l'ensemble du régime, la Pologne n'était en fait qu'une partie d'un ensemble plus vaste — la république des Deux Nations, qui comprenait principalement deux parties :

La Couronne comprenait à son tour deux prowincjas (grandes provinces) : la Grande Pologne et la Petite Pologne. Celles-ci et une troisième province, le grand-duché de Lituanie, étaient les trois seules régions à être réellement désignées sous le terme de « provinces ». La République était ensuite divisé en unités administratives plus petites appelées voïvodies (en polonais województwa — la traduction "palatinats" est également rencontrée). Chaque voïvodie était gouvernée par un voïvode (gouverneur). Les voïvodies étaient elles-mêmes divisées en powiats (souvent traduits par "comtés"), gouvernés par un Staroste (starosta generalny ou grodowy). Les villes étaient gouvernées par des châtelains. Il y avait de fréquentes exceptions à ces règles, impliquant souvent une autre sous-unité administrative, la terre (Ziemia) : pour plus de détails sur la structure administrative de la République, voyez l'article sur l'Administration de la république des Deux Nations.

Le domaine royal (Królewszczyzna) sont également divisées en starosties (starostwa), chacune étant gouverné par un starosta niegrodowy.

Division administrative

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Par provinces, voïvodies et petites entités.

Division par provinces Capitale Année de création Nombre de voïvodies Superficie (km 2)
République des Deux Nations Varsovie 1569 42 990 000 km2 (1618)
Grande-Pologne Poznań 1347 13 puis 14 ?
Petite-Pologne Cracovie 1347 11 ?
Lituanie Vilnius 1236 10 320 000 km2
Livonie polonaise Dunabourg 1620 4 12 000 km2

Couronne du royaume de Pologne

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La Couronne du royaume de Pologne, ou simplement et familièrement la Couronne (Korona) est le nom des territoires sous administration directe polonaise à l'époque du royaume de Pologne jusqu'à la fin du Commonwealth polono-lituanien en 1795.

Voïvodies après 1569 Capitale Année de création Nombre de powiats (comtés) Superficie (km 2)
Voïvodie de Bełz Bełz (Belz) 1462 4 powiats 9 000
Voïvodie de Bracław Bracław (Bratslav) 1569 2 powiats 31 500
Voïvodie de Brześć Kujawski Brześć Kujawski XIVe siècle 5 powiats 3 000
Voïvodie de Cracovie Cracovie XIVe siècle 4 powiats 17 500
Voïvodie de Culm Chełmno 1466 2 powiats et 7 comtés 4 654
Voïvodie de Czernihów Czernihów (Tchernihiv) 1635 2 powiats ?
Voïvodie de Gniezno Gniezno 1768 3 powiats 7 500
Voïvodie d'Inowrocław Inowrocław 1364 1 powiat 5 877
Voïvodie de Kalisz Kalisz 1314 6 powiats 15 000
Voïvodie de Kijów Kijów (Kiev) puis Jitomir 1471 3 powiats 200 000
Voïvodie de Lublin Lublin 1474 3 powiats 10 000
Voïvodie de Łęczyca Łęczyca 1772 3 powiats 4 000
Voïvodie de Malbork Malbork 1466 4 powiats 2 000
Voïvodie de Mazovie Varsovie 1526 23 powiats 23 000
Voïvodie de Podolie Kamieniec Podolski (Kamianets-Podilskyï) 1434 3 powiats 17 750
Voïvodie de Poméranie Skarszewy 1454 11 powiats 12 907
Voïvodie de Poznań Poznań XIVe siècle 4 powiats 15 500
Voïvodie de Płock Płock 1495 8 powiats 3 500
Voïvodie de Podlachie Drohiczyn 1513 3 powiats ?
Voïvodie de Rawa Rawa Mazowiecka 1462 6 powiats 6 000
Voïvodie ruthène Lwów (Lviv) 1434 13 powiats 83 000
Voïvodie de Sandomierz Sandomierz (Sandomir) XIVe siècle 6 powiats 24 000
Voïvodie de Sieradz Siéradz 1339 4 powiats 10 000
Voïvodie de Volhynie Łuck (Loutsk) 1569 3 powiats 38 000

Il existait deux entités ecclésiastiques importantes avec un haut degré d'autonomie au sein de la Couronne de Pologne : le duché de Siewierz et le prince-évêché de Warmie.

Les fiefs de la couronne de Pologne comprenaient les districts de Lauenburg et de Bütow et deux condominiums polono-lituaniens : le duché de Livonie et le duché de Courlande et Sémigallie.

Certaines enclaves de la région hongroise de Spisz faisaient également partie de la Pologne (en application du traité de Lubowla).

Grand-duché de Lituanie

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Le grand-duché de Lituanie, ou simplement et familièrement la Lituanie (Lietuva), est le nom des territoires sous administration lituanienne directe pendant au temps de la période d'indépendance du grand-duché et jusqu'au troisième partage de la Pologne en 1795.

À la veille de la signature de l'union de Lublin (1569), quatre voïvodies du grand-duché de Lituanie (Kiev, voïvodie de Podlachie, Bracław et voïvodie de Volhynie) ont été transférées à la Couronne polonaise par ordre direct de Sigismond II Auguste ; et le duché de Livonie, acquis en 1561, est devenu un condominium de la Lituanie et de la Pologne. Le duché de Courlande et Sémigalle était une autre copropriété des deux États.

Après 1569, la Lituanie avait huit voïvodies et une starostie :

Voïvodies après 1569 Capitale Année de création Nombre de powiats (comtés) Superficie (km 2)[1]
Voïvodie de Brześć Litewski Brześć Litewski (Brest-Litovsk) 1566 2 powiats 40 600
Voïvodie de Minsk Minsk Litewski (Minsk) 1566 3 powiats 55 500
Voïvodie de Mścisław Mścisław (Mstsislaw) 1566 1 powiat 22 600
Voïvodie de Nowogródek Nowogródek (Novogrudok) 1507 3 powiats 33 200
Voïvodie de Połock Połock (Polotsk) 1504 1 powiat 21 800
Starostie de Samogitie Rosienie (Raseiniai) 1411 1 powiat 23 300
Voïvodie de Smolensk Smolensk 1611 2 powiats ?
Voïvodie de Troki Troki (Trakai) 1413 4 powiats 31 100
Voïvodie de Wilno Wilno (Vilnius) 1413 5 powiats 44 200
Voïvodie de Witebsk Witebsk (Vitebsk) 1511 2 powiats 24 600

Duché de Prusse (1569–1657)

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Le duché de Prusse était un duché situé aux emplacements des actuelles enclave de Kaliningrad et voïvodie de Varmie-Mazurie. En 1525, lors de la Réforme protestante, le grand maître des chevaliers teutoniques, Albert de Hohenzollern, sécularise l'État monastique des chevaliers Teutoniques, devenant Albert, duc de Prusse. Son duché, qui avait sa capitale à Königsberg (Kaliningrad), fut érigé en fief de la couronne de Pologne, comme l'avait été la Prusse teutonique depuis la seconde paix de Thorn en . Ce traité avait mis fin à la Guerre de Treize Ans et prévoyait la cession par l'Ordre à la couronne polonaise de ses droits sur la moitié Ouest de ses territoires — qui devint la province de Prusse royale — tandis que la moitié Est devenait un fief de la Pologne. Au XVIIe siècle, le roi Jean II Casimir de Pologne a proposé à Frédéric-Guillaume de recouvrer la pleie suzeraineté sur le duché de Prusse en échange de son soutien à la Pologne contre la Suède. Le , ils signèrent le traité de Wehlau à Wehlau (aujourd'hui Znamensk), par lequel Frédéric-Guillaume renonçait à une précédente alliance suédo-prussienne et Jean-Casimir reconnaissait la pleine souveraineté de Frédéric-Guillaume sur le duché de Prusse. Indirectement, le traité de Wehlau permit au Duché de Prusse d'être élevé au rang de royaume en 1701.

Duché de Livonie (Inflanty) (1569–1772)

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Le duché de Livonie[2] était un territoire du grand-duché de Lituanie — et plus tard un condominium de la Couronne polonaise et du grand-duché de Lituanie. Il se situait sur un territoire correspondant à peu près à l'Est de la Lettonie et au Sud de l'Estonie actuelles, et correspondait aux territoires de la Confédération livonienne conquis par la Lituanie à l'issue du traité de Vilnius (1561).

Le duché de Livonie a par la suite été partagé en quatre voïvodies :

Duché de Courlande et Sémigalle (Courlande) (1562–1791)

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Le duché de Courlande et Sémigalle est un duché qui a existé de 1562 à 1791 en tant qu'État vassal du grand-duché de Lituanie et plus tard de la république des Deux Nations. Il correspondait à peu près à l'Ouest de la Lettonie actuelle. En 1791, il obtint son indépendance totale, mais le , il fut annexée par l'Empire russe en même temps que les provinces orientales de la République lors du troisième partage de la Pologne. Le duché avait également des colonies à Tobago et en Gambie, faisant indirectement de la Pologne-Lituanie une puissance coloniale. Les colonies courlandaises étaient les suivantes :

Protectorats

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  • Duché d'Opole : apanage des rois de Pologne de 1645 à 1666 ; ceux-ci étaient également ducs d'Opole sur cette période[3].
  • Principauté de Moldavie : vassale de la Pologne de 1387 à 1455 et de 1597 à 1623.

Hiérarchie protocolaire des voïvodies

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Les voïvodies — et les voïvodes — de la république des Deux Nations étaient agencées selon une hiérarchie protocolaire très stricte. La liste ci-dessous donne à voir cette hiérarchie, les voïvodies étant classées par ordre d'importance[4] :

Réformes de la Diète de Grodno de 1793

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À la suite des pertes territoriales du Deuxième partage de la Pologne, la Diète de Grodno de 1793 a introduit une nouvelle division administrative (l'italique marque les nouvelles voïvodies)[5] :

  • dans la Couronne : voïvodie de Chełm, voïvodie de Ciechanów, voïvodie de Cracovie, voïvodie de Lublin, voïvodie de Mazovie, voïvodie de Podlasie, voïvodie de Sandomierz, voïvodie de Varsovie, Voïvodie de Włodzimierz et Voïvodie de Volhynie.
  • au grand-duché : voïvodie de Brasław, voïvodie de Brześć, voïvodie de Grodno, voïvodie de Merecz, voïvodie de Nowogródek, voïvodie de Troki, voïvodie de Wilno, voïvodie de Samogitie.
Les domaines des principales familles de magnats polono-lituaniens.

La « magnaterie » (en polonais magnateria) désigne l'ensemble des grands magnats de Pologne-Lituanie. Ces très grands seigneurs, membres de la haute noblesse, possédaient d'immenses domaines, notamment à l'Est de la République. Disposant d'armées privées[6] et uniques souverains de leurs serfs et des villes et des terres qui se trouvaient sur leurs domaines, ils étaient plus ou moins indépendants du pouvoir central, ce qui faisait qu'on les surnommait parfois les « roitelets » (królewięta)[7],[8]. Leurs domaines constituaient donc un réseau parallèle de subdivisions du territoire polono-lituanien, les plus grands ayant une surface comparable à celle des voïvodies officielles. Cependant, ces domaines ne constituaient pas à proprement parler de subdivisions officielles ou politiquement pertinentes de la République ; aussi ne les mentionne-t-on ici qu'à titre de curiosité.

Divisions proposées

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Commonwealth polono-lituanien-ruthène

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La création d'un grand-duché de Ruthénie a été envisagée à plusieurs reprises, notamment lors de l'insurrection cosaque de 1648 contre la domination polonaise en Ukraine. Un tel duché, tel que proposé dans le traité de Hadiach de 1658, aurait été membre à part entière du Commonwealth, qui serait alors devenu une république tripartite de Pologne-Lituanie-Ruthénie ; mais, en raison du refus de la szlachta, de l'invasion moscovite, et des dissensions entre les Cosaques, le plan n'a jamais été mis en œuvre.

Notes et références

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  1. (lt) Stasys Vaitiekūnas, Lietuvos gyventojai: Per du tūkstantmečius, Vilnius, Mokslo ir enciklopedijų leidybos institutas, (ISBN 5-420-01585-4), p. 53
  2. Trade, Diplomacy and Cultural Exchange: Continuity and Change in the North (ISBN 90-6550-881-3), p. 17
  3. Ludwig Petry, Josef Joachim Menzel (Hrsg.): Geschichte Schlesiens. Band 2: Die Habsburger Zeit, 1526–1740. 3. unveränderte Auflage. Thorbecke, Stuttgart 2000 (ISBN 3-7995-6342-3), p. 64.
  4. Beata Jankowiak-Konik et al.: Atlas historii Polski. Demart, Varsovie, 2011 (ISBN 978-83-7427-671-9), p. 33
  5. Encyklopedja powszechna, Orgelbranda, (lire en ligne), p. 272
  6. « Magnaci (Magnates) », Encyklopedia PWN, (consulté le )
  7. Piotr Stefan Wandycz, The United States and Poland, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-92685-1, lire en ligne), p. 18
  8. Richard Brzezinski, Polish Armies 1569-1696 (2), Osprey Publishing, , 12–13 p. (ISBN 978-0-85045-744-5, lire en ligne)