Drapeau des Patriotes — Wikipédia

Drapeau des Patriotes
Drapeau des Patriotes canadiens
Drapeau des Patriotes canadiens
Utilisation Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après Symbole décrivant l'usage, explicité ci-après
Caractéristiques
Proportions 1:2
Adoption 1832
Éléments Tricolore de bandes horizontales verte, blanche et rouge

Le drapeau des patriotes ou tricolore bas-canadien fut utilisé par le mouvement des Patriotes de 1837 au Bas-Canada (aujourd'hui le Québec) entre 1832 et 1838.

Amédée Papineau, fils de Louis-Joseph Papineau (chef des Patriotes), affirma tardivement que le drapeau signifiait : "liberté égalité et fraternité". En effet le drapeau tricolore décline drapeau de la France de l'époque de la révolution française qui, sous la première République, était constitué de bandes horizontales : bleue, blanche et rouge. Ce drapeau de la grande Révolution avait été arboré de nouveau à Paris en 1830 lors de la Révolution des Trois Glorieuses. À cette occasion, le Patriote Ludger Duvernay, directeur de La Minerve, avait organisé une levée de fonds en faveur des révolutionnaires parisiens. Lorsque le tricolore patriote fut arboré pour la première fois, en 1832, à l'occasion de la libération de Ludger Duvernay et Daniel Tracay, les assistants entonnèrent la Marseillaise, marquant la parenté entre le tricolore patriote et le tricolore de la première république française.

Les couleurs du tricolore font l'unanimité dans les Canadas, tant au Haut-Canada qu'au Bas-Canada ; Les variations de couleur par rapport à la version française ont fait l'objet de plusieurs interprétations[1] :

  • une autre interprétation est celle des patriotes chrétiens: Foi, Espérance, Charité[3].

Il faudra attendre 1832 pour que le Parti de Louis-Joseph Papineau crée un nouveau symbole, le drapeau des Patriotes, un tricolore vert, blanc et rouge, en bandes horizontales.

On lui ajoute parfois d'autres emblèmes comme le castor, la branche de feuille d'érable et le maskinongé. Ce drapeau aux valeurs démocratiques et républicaines devient rapidement populaire.

« Le bas du tricolore comporte une branche d'arbre et des feuilles d'érable tandis que le haut est orné d'un maskinongé, poisson du lac des Deux-Montagnes. Ce drapeau était arboré par les patriotes lorsqu'ils furent écrasés dans l'église et le presbytère de Saint-Eustache. »

— Notice de l'artefact, Musée du Château de Ramezay

Il est devenu le drapeau national de la République du Bas-Canada avec la Déclaration d'indépendance du Bas-Canada en 1838.

Actuellement, il est toujours utilisé par la Société Saint-Jean-Baptiste. Il est souvent vu dans les foules lors de manifestations ou festivités nationalistes, comme la Journée nationale des patriotes.

Utilisation officielle

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Le premier ministre Couillard avait refusé de faire flotter ce drapeau en 2017[4].

Le drapeau flotte pour la première fois sur l’hôtel du Parlement du Québec en 2019, lors de la Journée nationale des patriotes[5].

Variantes du tricolore

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Variante avec Le Vieux de '37 et une étoile jaune

« Le drapeau de Saint-Charles est repris de nos jours par divers groupes nationalistes qui l’ont parfois modifié, y ajoutant une étoile ainsi qu’une représentation du « Vieux de '37 » »

— Mouvement national des Québécoises et Québécois , Le Fleurdelysé, printemps 2013[6]

Le Mouvement de libération nationale du Québec (MLNQ) revendique les ajouts suivants[7],[8] lorsque le drapeau est utilisé afin de promouvoir l'indépendance du Québec :

  1. Sur la partie supérieure gauche, une étoile jaune symbolisant la lumière qui guide le peuple québécois vers sa destinée en tant que Nation ;
  2. Au milieu, un Bas-Canadien patriote rebelle, Le Vieux de '37 dessiné par Henri Julien représentant le peuple en marche.

Cette version serait celle de l'ex-felquiste Raymond Villeneuve[9]. Par contre, l'étoile jaune est déjà observée dès novembre 1970[10], et les deux symboles sont réunis sur la couverture du magazine Croc en novembre 1979[11].

Lise Ravary, chroniqueuse au Journal de Montréal, écrit en 2017 : « Sans compter que son utilisation par le FLQ pendant la Crise d’octobre l’a rendu radioactif »[9].

Ce drapeau fut qualifié d'incendiaire lors de manifestations sur la colline parlementaire d'Ottawa[12].

Observations

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On a vu le drapeau du MLNQ utilisé par des membres du groupe ultranationaliste Storm Alliance[13] ainsi que par certains individus associés avec La Meute, groupe québécois d'extrême droite[14],[15], et d'autres qui assistaient à une manifestation nationaliste au Parlement du Canada en juillet de 2018[16].
Le drapeau fut observé, parmi des drapeaux pro-Trump, canadiens, québécois et américains, lors de manifestations antimasques à Montréal et Québec en 2020[17],[18],[19], pour manifester contre les consignes sanitaires décrétées par la Santé publique et le Gouvernement du Québec[20] pour freiner la pandémie de COVID-19.

Bibliographie

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Notes et références

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  1. Lamonde 2000
  2. Marie-Frédérique Desbiens, « Les Patriotes de 1837-1838 : modèles et représentations », Bulletin d'histoire politique, vol. 12, no 1,‎ , p. 9–15 (ISSN 1201-0421 et 1929-7653, DOI 10.7202/1060644ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Georges Aubin, « Chronique », Bulletin d'histoire politique, vol. 5, no 3,‎ , p. 109–121 (ISSN 1201-0421 et 1929-7653, DOI 10.7202/1063630ar, lire en ligne, consulté le ) :

    « Extrait de La St-Jean Baptiste, article signé «Louis J. A[médée] Papineau», dans La Presse du 26 juin 1893. »

  4. Robert Dutrisac, « Le drapeau des patriotes appartient à tous les Québécois », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  5. « Le drapeau tricolore des patriotes flottera sur l’hôtel du Parlement », sur assnat.qc.ca, (consulté le ).
  6. « Le Fleurdelysé : Numéro spécial sur la 10e journée nationale des patriotes », sur 1837.qc.ca (consulté le ).
  7. UN DRAPEAU POUR LES INDÉPENDANTISTES
  8. France St-Jean, IMAGES DU PATRlOTE: OBJETS COMMÉMORATIFS, INTENTIONS VARIABLES (thèse présentée comme exigence partielle du doctorat interuniversitaire en histoire de l'art), (lire en ligne), p. 32
  9. a et b Lise Ravary, « Dépolitiser le drapeau des Patriotes », sur Le Journal de Montréal (consulté le ).
  10. Jacques-André Amesse, « Plus ça change, plus c'est pareil » [PDF], sur numerique.banq.qc.ca, Le Polyscope, (consulté le ).
  11. « Magazine Croc no. 2 », sur numerique.banq.qc.ca, (consulté le ), couverture.
  12. « La face cachée du drapeau patriote de Saint-Eustache », sur SSJB, (consulté le )
  13. Lacolle border reopened as protests by anti-racist, far-right groups dwindle CBC News, 30 septembre 2017
  14. « Retour en images sur la journée de manifestation à Québec », sur canada.ca, Radio-Canada, (consulté le ).
  15. [1] Montreal Gazette, 3 mai 2018
  16. [2], iPolitics, 2 août 2018
  17. Claude Villeneuve, « Lâche mon drapeau! », sur Le Journal de Québec (consulté le ).
  18. « Des centaines d'antimasques manifestent à Montréal », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  19. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Des centaines d'antimasques manifestent à Montréal | Coronavirus », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  20. « Palier 4 – Alerte maximale (zone rouge) », sur quebec.ca (consulté le ).