Germanistique juridique — Wikipédia

La germanistique juridique est une branche des études sur le peuple germanique active du XVIe siècle au XXe siècle, qui s'est attachée à retracer l'histoire d'un droit germanique supposément enraciné dans l'esprit du peuple allemand. L'ouvrage de 1643 de Hermann Conring est généralement présenté comme le fondement de cette école[1]. Toutefois, celle-ci s'est principalement cristallisée au début du XIXe siècle à travers son opposition aux tenants de l'étude du droit romain – dite romanistique juridique – au sein de l'école historique du droit[2],[3]. Un de ses représentants emblématiques est alors Jacob Grimm, bien que Karl von Amira (de) ait aussi joué un rôle, notamment avec son commentaire du miroir des Saxons[4]. Le second temps important de la germanistique juridique est son rôle en tant que caution historique au sein du droit nazi[5]. Un universitaire notable de la discipline durant cette période est Hans Planitz (de)[6]. Après la défaite du Troisième Reich, cette école est tombée en désuétude[7]. Il lui est aujourd'hui principalement reproché de céder au Germanenmythos (de)[8].

En France au XIXe siècle, un courant de recherche comparable s'est attelé à montrer que le droit scandinave médiéval serait l'ancêtre du droit français[9].

Références

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  1. (de) Joachim Rückert, « Die Erfindung nationaler Rechtsgeschichten in Europa », Rechtsgeschichte - Legal History, vol. 2018, no 26,‎ , p. 022–068 (DOI 10.12946/rg26/022-068, lire en ligne, consulté le )
  2. (es) Joaquín Garrido Martín, « Derecho popular versus derecho de juristas. La querella alemana entre las Escuelas romanista y germanista », EUNOMÍA. Revista en Cultura de la Legalidad, no 18,‎ , p. 335–358 (ISSN 2253-6655, DOI 10.20318/eunomia.2020.5282, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Tamar Herzog, « Germanic or Roman? Western European Narratives of Legal Origins », Rechtsgeschichte - Legal History, vol. 2020, no 28,‎ , p. 018–030 (DOI 10.12946/rg28/018-030, lire en ligne, consulté le )
  4. (de) Maike Huneke, Iurisprudentia romano-saxonica: die Glosse zum Sachsenspiegel-Lehnrecht und die Anfänge deutscher Rechtswissenschaft, Harrassowitz Verlag, coll. « Schriften / Monumenta Germaniae Historica », (ISBN 978-3-447-10217-9, OCLC 899978462, présentation en ligne, lire en ligne)
  5. (de) Angelika Kleinz, Individuum und Gemeinschaft in der juristischen Germanistik: die Geschworenengerichte und das "gesunde Volksempfinden", Universitätsverlag C. Winter, coll. « Frankfurter Beiträge zur Germanistik », (ISBN 978-3-8253-1239-8, présentation en ligne)
  6. (de) Hans-Jürgen Becker, « Die Entwicklung des Faches der Deutschen Rechtsgeschichte am Beispiel von Karl Friedrich Eichhorn (1781–1854), Heinrich Brunner (1840–1915) und Hans Planitz (1882–1954) », PRÁVNĚHISTORICKÉ STUDIE, vol. 45, no 1,‎ , p. 69–78 (lire en ligne, consulté le )
  7. (de) Bernd Kannowski, « Germanisches Recht heute », JuristenZeitung, vol. 67, no 7,‎ , p. 321–327 (ISSN 0022-6882, lire en ligne, consulté le )
  8. (de) Christian Lück, « Germanenmythos und germanisches Recht 1807/8 », dans Die Deutschen und das Recht, Brill Fink, , 223–334 p. (ISBN 978-3-8467-5921-9, lire en ligne)
  9. Gilduin Davy, « Le fantasme islandais ou les racines scandinaves du droit français au XIXe siècle », Revue historique de droit français et étranger (1922-), vol. 98, no 4,‎ , p. 521–546 (ISSN 0035-3280, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

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