Emmanuel-Pierre Gaillard — Wikipédia
Secrétaire perpétuel Science de la littérature Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen | |
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Rédacteur à | Gazette de Normandie (d) |
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Emmanuel Gaillard, né le à Rouen où il est mort le , est un historien et archéologue français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Doté d’une instruction soignée et très variée[a], Gaillard a étudié l’histoire et de l’archéologie, dès sa jeunesse[2], mais n’a guère travaillé que pour lui-même pendant les quarante premières années de sa vie[1].
Lancé, à partir de 1819, en politique, il a été activement impliqué dans les luttes électorales de l’époque. Ami du vicomte Walsh, il a collaboré avec lui à la Gazette de Normandie, dont il rédigeait la partie historique[1].
En 1827, habitant depuis quelques années le château de Folleville, village dont il est maire, les fouilles du théâtre antique de Lillebonne ont été l’occasion de sortir de sa solitude. Remplaçant François Rever dans la surveillance des travaux de déblaiement, il mènera, en l’espace de dix années, le dégagement presque complet des structures du théâtre[3]. L’activité qu’il a déployée s’est concrétisée dans la publication, en 1829, d’une Notice sur la statue pédestre de marbre blanc[1], suivie, en 1834, d’un Mémoire sur le Balnéaire de Lillebonne, qui lui a valu une médaille d’or de l’Académie des Inscriptions[2].
Déjà membre de la Société des antiquaires de Normandie et de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, depuis plusieurs années, son opuscule sur les fouilles de Lillebone lui a ouvert, en 1832, les portes de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen[1].
À l’Académie de Rouen, il s’est signalé par son discours de réception, qui a fait l’objet d’une impression en entier dans les mémoires de la compagnie. Presque tous les ans, jusqu’à sa mort, il eut les honneurs du Précis. En 1833, il y a lu sa Notice sur Sibille de Conversano, épouse du duc Robert Courte-Heuse[1].
En 1834, élu secrétaire pour la classe des lettres de l’Académie de Rouen, il a représenté cette société savante à l’inauguration de la statue de Corneille, et y a prononcé un discours. En séance publique, il a lu, outre son Rapport, un « Traité de la tragédie en France, depuis 1760 », qui a été imprimé, dans les mémoires, avec son « Siège de Rouen, en 1418 », et ses « Nouveaux détails sur Pierre Corneille »[1].
En 1835, il a traité de « la Comédie en France, au XIXe siècle » et publié les notices sur Jacques d’Harcourt (d), Henry Clément, maréchal de France et Baliol, roi d’Écosse dans la Revue anglo-française[2]. L’année 1836 a vu son dernier rapport, les « Conjectures sur le royaume d’Yvetot »[1]. Il nourrissait également un projet de Biographie normande des personnes remarquables de sa province, qu’il avait « publié[b] » à l’Académie de Rouen, mais qui devait échouer[2].
Lié à l’historien Arcisse de Caumont, il a participé très activement avec lui aux congrès scientifiques qui se sont tenu dans plusieurs villes de France, et s’est fait remarquer à ceux de Douai et de Blois[1]. Il faisait également partie de la Société d’agriculture, où il a également rempli les fonctions de secrétaire[2]. Mort brusquement, sans avoir eu le temps de compléter le déblaiement du théâtre de Lillebonne[3], l’Académie lui a fait élever à ses frais, en 1841, un tombeau au cimetière monumental de Rouen[4].
Jugements
[modifier | modifier le code]« Ses travaux, longs et consciencieux, ont fait connaître ou remis en lumière beaucoup de faits qui, sans lui, seraient peut-être restés dans l’oubli. Ses recherches indiquent qu’il était riche d’une grande instruction et qu’il appliquait souvent à propos les trésors de l’étude, acquis pendant une laborieuse jeunesse. Parmi les noms dont la Normandie s’honore, nous pouvons inscrire le sien, car c’est celui d’un savant dont la vie a été employée a relever la gloire de son pays. »
« Il était doué d’une imagination vive[c], trop vive peut-être pour un antiquaire ; aussi ses travaux sont-ils plus littéraires qu’archéologiques. »
Publications
[modifier | modifier le code]Œuvres
[modifier | modifier le code]- Auguste, ou l’Enfant naturel : drame en 3 actes et en prose, représentée pour la première fois au Théâtre de S. M. l’Impératrice, Paris, 25 août 1812, Paris, Martinet, , 47 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica).
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Du traité de commerce et de la prohibition : ou Mémoire en faveur des consommateurs, Rouen, , 24 p., in-8o (OCLC 457507557).
- Conjectures sur les objets d’antiquités trouvés à Lillebonne, Rouen, Nicétas Périaux, 1824.
- Des États de Normandie, Pont-Audemer, A. Lecomte, , 24 p., 1 vol. ; 20 cm (OCLC 1042262789).
- Des jardins-paysages de la Normandie, Rouen, Nicétas Périaux, s.d., 20 p., in-8o (OCLC 457507512, lire en ligne).
- Mémoire sur le Balnéaire de Lillebonne, Caen, Aimable Hardel, , 51 p., in-8o (OCLC 494979330).
- Notice biographique sur un archidiacre d’Évreux, Louviers, Henry-Marie Boudon, 1829.
- Notice sur la statue pédestre en marbre blanc, trouvée à Lillebonne, le 31 mai 1828, Rouen, Nicétas Périaux, , 48 p., 1 pl. ; in-8o (OCLC 32036609, lire en ligne).
- Rapport et mémoires lus à la séance publique de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, le 8 aout 1834, Rouen, Nicétas Périaux, , 54 p., in-8o (OCLC 457507526, lire en ligne).
- Recueil de pièces académiques extraites du Précis de l’Académie de Rouen, Rouen, Nicétas Périaux, 1835.
- Recherches archéologiques pour servir d’introduction à un voyage dans la Seine-Inférieure et dans l’arrondissement des Andelys, Paris, Nicétas Périaux, , 13 p., in-8o (OCLC 457507534, lire en ligne).
Articles
[modifier | modifier le code]- « Clément (Henri Ier), seigneur du Mez en Gâtinais », Revue anglo-française, Poitiers, F.-A. Saurin, vol. 3, , p. 204-5 (OCLC 644060105, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- « Jean Baliol ou Bailleul, roi d’Écosse et sire de Bailleul-en-Fimeu », Revue anglo-française, Poitiers, F.-A. Saurin, vol. 3, , p. 205-8 (OCLC 644060105, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- « Le Siège de Rouen en 1418 », Revue anglo-française, Poitiers, F.-A. Saurin, vol. 3, , p. 384-404 (OCLC 644060105, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- « Nouveaux détails sur Pierre Corneille : recueillis dans l’année où Rouen érige une statue à ce grand poète », Précis analytique des travaux de l’Académie de Rouen, Rouen, Pierre Périaux, , p. 167-9 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Dispensée par les abbés Desmarques, ancien curé de Longueville, mort à Dieppe en 1846, et l’abbé Malleus, ancien vicaire-général, mort à Rouen en 1838[1].
- Au sens d’« annoncer ».
- Il n’avait, ainsi, pas hésité, dans un article soumis à la Revue de Rouen, en 1834, à faire remonter l’origine de l’industrie drapière à Elbeuf… aux Carolingiens[5].
- C’est nul autre que Gaillard, auquel il avait été présenté vers 1834[6], qui a incité Cochet à s’orienter vers l’archéologie antique[7].
Références
[modifier | modifier le code]- Jean-Benoît Cochet, La Normandie souterraine : ou notices sur des cimetières Romains et des cimetières Francs explorés en Normandie, Rouen, Auguste Le Brument, , 2e éd., xvi, 456, 18 pl., illustr ; in-8º (OCLC 2725746, lire en ligne), p. 117-2
- Théodore-Éloi Lebreton, « Gaillard, Emmanuel », dans Biographie rouennaise : recueil de notices biographiques et bibliographiques sur les personnages nés à Rouen qui se sont rendus célèbres ou qui se sont distingués à des titres différents, Rouen, Auguste Le Brument, , 360 p., in-8º (OCLC 31033533, lire en ligne), p. 95-6.
- Vincenzo Mutarelli, « Le Théâtre romain de Lillebonne : étude des sources et nouvelle campagne de fouilles », Études de lettres, Paris, nos 1-2, , p. 223-62 (lire en ligne, consulté le ).
- Nicétas Périaux, « Chronique », Revue de Rouen et de la Normandie, Paris, vol. 9, , p. 380 (lire en ligne, consulté le ).
- Charles Brisson, « Origines et développement de l’industrie drapière à Elbeuf et à Louviers », Études Normandes, Paris, vol. 5, no 13, , p. 209-24 (lire en ligne, consulté le ).
- Bulletins de la Société de l’histoire de Normandie, t. 2, Paris, Ch. Métérie, (lire en ligne), p. 38.
- (en) « The abbé Cochet », The Archaeological Journal, Londres, vol. 32, , p. 468-9 (lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :