Engin blindé du génie — Wikipédia

Engin blindé du génie
Image illustrative de l’article Engin blindé du génie
Engin blindé du génie de la 2e brigade blindée présenté lors du 14 juillet 2006.
Caractéristiques de service
Type Véhicule du génie militaire
Service 1989-Aujourd'hui
Utilisateurs Drapeau de la France France
Conflits Guerre du Golfe
Production
Année de conception 1987
Production 71
Unités produites 3e régiment du génie
13e régiment du génie
19e régiment du génie
31e régiment du génie
École du génie
Caractéristiques générales
Équipage 3 (chef d'engin, opérateur, pilote)
Longueur 8,29 m
Largeur 3,35 m
Hauteur 2,94 m
Garde au sol 45 cm
Masse au combat 38 tonnes
Armement
Armement principal 1 canon de 142 mm de démolition
1 lanceur de mines
Armement secondaire 1 mitrailleuse de 7,62 mm
Mobilité
Moteur Hispano-Suiza HS-110-2 (origine)
Mack E9 depuis 1998
Puissance 720 ch (529 kW) à 2 600 tr/min
Vitesse sur route 65 km/h
Vitesse tout terrain 40 km/h
Pente franchissable 60%
Réservoir 990 l
Autonomie 500 km

L’engin blindé du génie (EBG) est un char du génie monté sur le même châssis que les chars AMX-30B2. Sa mission est de dégager et préparer la voie pour d'autres engins[1].

Sur le flanc de l'EBG sont disposés de nombreux outils, câbles, crochet, foreuse...

Destiné à remplacer le Véhicule de combat du génie (VCG), basé sur un châssis d'AMX-13 et datant des années 1970, l'engin blindé du génie voit sa conception commencer à la fin des années 1980[2]. Dérivé de l'AMX-30B2, il a pour missions d'aider à la mobilité et à la contre-mobilité. Il est ainsi chargé des missions d'ouverture et de fermeture d'itinéraires, d'aménagement de gués, de dégagement d'obstacles[1]. Il est par ailleurs capable d'effectuer ses missions dans un environnement contaminé (NRBC)[1].

Alors qu'ils sont encore en expérimentation, les premiers EBG entrés en service en 1989[3] sont envoyés en Arabie saoudite pour participer à la Guerre du Golfe. Cependant ceux-ci ne sont pas utilisés en première ligne car leurs équipages ne sont pas encore familiarisés avec le matériel[2]. Leur utilisation au cours du conflit démontre que l'engin n'est pas encore mature et nécessite d'être amélioré : l'armement de bord est insuffisant pour assurer sa protection, le canon de démolition doit être amélioré[2]. Entre 1997 et 1998, le moteur Hispano Suiza d'origine est remplacé par un moteur diesel Mack E9 (8 cylindres à plat) de 750 cv avec une suralimentation à deux étages comprenant quatre turbos. Ses réservoirs ont une capacité de 990 litres de gazole et 90 l de liquide de refroidissement.

En 2006, 36 EBG sont répartis dans 12 compagnies (3 EBG par compagnie) au sein de quatre régiments de génie, six sont pour instruction dans diverses écoles de maintenance, douze étant à transformer et revaloriser[4].

À partir de 2006, un programme de revalorisation est lancé par la direction générale de l'Armement pour un montant de 80 millions d'euros[5]. Les modifications concernent 42 EBG F1 (désignés EBG-VAL) et 12 Systèmes de Déminage Pyrotechnique pour Mines Antichars (SDPMAC)[6], 30 EBG passant au standart R2 et 12 recevant le SDPMAC (3 exemplaires au sein d'une compagnie de combat pour 4 régiments du génie à l'origine). Les travaux sont effectués par Nexter. Ils consistent en l'ajout de surblindage, de lanceurs de leurres et de fumigènes Galix, de caméras, d’un système anti-mines et du Système d'Information Terminal Élémentaire (SITEL). Les engins font également l'objet d’aménagements ergonomiques[7]. Les travaux s'étalèrent de septembre 2011 à février 2014[6]. Avec cette modernisation, les EBG sont prévus pour rester en service jusqu'en 2025, ils doivent alors être progressivement remplacés par le Moyen d'Appui au Contact (MAC), similaire au Terrier (en) britannique[8].

Seulement 6 SDPMAC et 18 EBG R2 restent en service dans les régiments du génie fin 2018 - le 31e régiment du génie reversant les siens le 10 octobre 2018[9]-, les autres sont en stockage longue durée dans la 12e base de soutien du matériel de Gien. Au , un total de 50 sont comptabilisés[10].

Le 7 mars 2023, la direction générale de l'Armement annonce la qualification du SDPMAC en version VULCAIN (Version ultime comprenant des améliorations intrinsèques) évolution du SDPMAC valorisé. L'ensemble du parc - soit onze véhicules - sera amené au nouveau standard d'ici 2024[11].

Équipement

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Un EBG avec son bras déployé et sa pince à grumes.

L'EBG est armé d'un canon de démolition de 142 mm lançant des charges explosives de 10 kg à 300 m pour la destruction de bunkers et d'un lanceur de mines capable de projeter 20 mines antichars (AC DIS Mle F1) à 250 m. En ordre de combat, il emporte cinq obus explosifs de démolition, douze conteneurs lanceurs de mines, trois marqueurs fumigènes et quatre artifices fumigènes. Il reçoit aussi une mitrailleuse de 7,62 mm pour sa protection[1]. L'EBG-VAL est en outre équipé de lanceurs Galix 4 (autoprotection), Galix 13 (fumigènes infrarouges) et GALIX 46 (létalité réduite pour les opérations de maintien de la paix)[6].

Il est équipé d'une pelle droite très robuste, de type bouteur, utilisée pour le terrassement et le déblaiement d'obstacles, d'un rendement de 200 m2 h−1, d'un treuil hydraulique capable de tirer une masse de 15 à 20 t et destiné à dégager les obstacles ou à auto-haler l'engin, d'une pince à grumes et d'un crochet de levage[1].

Il est équipé d'un dispositif de franchissement des gués profonds, d'un système de vision nocturne et d'un système de pressurisation et de filtrage pour évoluer en environnement nucléaire, biologique et chimique.

  • EBG F1 : version d'origine de l'engin blindé du génie.
  • EBG-VAL : EBG VALorisé, version modernisée, mise en service depuis 2011.
  • EBG SDPMAC : système de déminage pyrotechnique pour mines antichars, EBG recevant un lanceur israélien CARPET armée de 20 roquettes qui détruisent l’ensemble des mines antichars enfouies sur une longueur d'une centaine de mètres et une largeur de 8 à 10 mètres. Il est en service depuis fin 2008[12].
  • EBG SDPMAC VULCAIN : intégration d'un treuil, nouvelles protections balistiques et de nouvelles roquettes destinées au déclenchement à distance des mines à traiter[11].

Utilisateurs

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Armée de terre française

Notes et références

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  1. a b c d et e « Engin blindé du génie EBG », sur defense.gouv.fr, (consulté le ).
  2. a b et c Christophe Lafaye, « L'Arme du Génie de 1945 à nos jours », Histoire & Stratégie, no 22,‎ , p. 48-49 (ISSN 2109-2583)
  3. https://www.defense.gouv.fr/terre/equipements/materiels-specifiques/genie/amenagement/engin-blinde-du-genie-ebg
  4. Christian Cointault, L'engin blindé du génie, l'AMX 30 EBG, p. 48, Véhicules Militaires Magazine 11, Octobre/Novembre 2006
  5. (en) « Nexter Systems (formerly Giat Industries) », Defense & Aerospace Companies Briefing, Teal Group Corporation,‎
  6. a b et c (en) Guillaume Belan, « Nexter completes upgrade of French EBG Val engineering vehicles », Jane's Defence Weekly,‎
  7. Laurent Lagneau, « Nexter a livré le dernier engin blindé du génie-valorisé à l’Armée de terre », opex360.com, (consulté le )
  8. (en) France (Force Structure), Forecast International, mars 2015
  9. « Dans le cadre de la recherche d’optimisation des matériels et engins de l’armée de Terre, les engins blindés du génie (EBG) du régiment, sous-employés, ont été reversés. », sur 31e régiment du génie (consulté le ).
  10. Les chiffres clés de la défense édition 2019, Ministère des Armées français, , 36 p. (lire en ligne), p. 25.
  11. a et b « La DGA qualifie la version VULCAIN du véhicule SDPMAC (système de déminage pyrotechnique pour mines anti char) »
  12. « 2008 AMX 30 SDPMAC », www.chars-francais.net (consulté le )