Ensaf Haidar — Wikipédia
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Nom dans la langue maternelle | إنصاف حيدر |
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Conjoint | Raif (en) |
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Ensaf Haidar (en arabe : إنصاف حيدر), née en 1985 à Jizan (Arabie saoudite), est une militante saoudienne et une femme politique québécoise.
Elle est l'épouse du militant saoudien Raif Badawi, emprisonné pour son militantisme en faveur d'une libéralisation morale de l'Arabie saoudite. Réfugiée politique au Canada depuis 2013, elle se présente comme candidate du Bloc québécois dans Sherbrooke aux élections fédérales de 2021 et finit en deuxième position.
Biographie
[modifier | modifier le code]En 2001, elle épouse Raif Badawi, un blogueur saoudien qui critique l'ordre religieux, ce qui suscite la colère du notable religieux Abdul-Rahman al-Barrak. Raif Badawi animait depuis 2008 un forum sur internet Free Saudi Liberals (Libérez les libéraux saoudiens) où il défendait « la liberté de conscience, la liberté des femmes et la liberté d'expression [qui] sont essentielles dans notre société ». Selon Ensaf Haidar, « La séparation de la religion et de la politique est au cœur de la démarche de Raif[1]. »
Après qu'une fatwa ait été prononcée contre son mari l'accusant d'apostasie et incitant à son meurtre, elle se réfugie au Liban. Après l’emprisonnement de son mari le , elle fuit avec ses trois enfants vers le Canada, où elle obtient l'asile politique en décembre 2013. Elle s'y installe à Sherbrooke[2].
Raif Badawi a été condamné à 10 ans de prison, 1 000 coups de fouet et 290 000 $ d'amende. Il a reçu 50 de ces coups de fouet, mais la sentence a été ensuite suspendue en raison de son état de santé[3].
Comme son mari, elle milite pour l'abolition du Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice[4].
Elle est la présidente de la Fondation Raif Badawi pour la liberté qui promeut la liberté d'opinion et les droits humains dans le monde arabe[1]. Le , elle reçoit le Prix Sakharov décernée par le Parlement européen au nom de son mari[5],[1].
Elle demande en 2016 au gouvernement de Justin Trudeau d'accorder la citoyenneté canadienne à son mari, mais celui-ci rejette cette suggestion expliquant que la double nationalité n'étant pas reconnue par l'Arabie saoudite, ce mode d'action ne serait pas pertinent[6].
En décembre 2017, le cas de son mari aurait été proposé au roi d'Arabie saoudite pour obtenir un pardon royal dans un contexte marqué par des inflexions dans la politique des droits de la personne menée par son fils Mohamed ben Salmane[2].
En août 2019, Twitter décide de suspendre son compte francophone[7].
Elle se présente comme candidate du Bloc québécois dans Sherbrooke aux élections fédérales de 2021 et finit en deuxième position[8],[9].
Ouvrages publiés
[modifier | modifier le code]- Ensaf Haidar, La geôle des innocents (roman), Paris, L'Archipel, 2021.
- Ensaf Haidar avec Andrea C. Hoffmann, Mon mari, ma douleur, mon espoir, Paris, L'Archipel, 2017.
- Ensaf Haidar avec Andrea C. Hoffmann, Mon combat pour sauver Raïf Badawi, Paris, L'Archipel, 2016.
Récompenses et honneurs
[modifier | modifier le code]- Prix Condorcet-Dessaulles 2020 du Mouvement laïque québécois
- Le membre d'honneur 2019, par le Cambridge Union partagé avec Raif Badawi[10].
- Prix International Laïcité 2018, par le Comité Laïcité République partagé avec Raif Badawi[11].
- Prix Henry Zumach Freedom From Religion Foundation 2018, par le FFRF[12].
- Prix Goldene Victoria 2017, par le VDZ night publisher[13].
- Prix Deschner 2016, par le Fondation Giordano Bruno, partagé avec Raif Badawi[14].
- 40e Anniversaire de la Charte - Ambassadeur Québec 2016[15].
- Prix suisse du libre penseur 2015, partagé avec Raif Badawi and Waleed Abulkhair[16].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Yann Lalande, « Ensaf Haidar, invitée de l’Observatoire de la laïcité « Nous avons payé le prix le plus fort », lejsd.com, (consulté le )
- Guillaume St-Pierre, « L’espoir renouvelé de Ensaf Haïdar », journaldemontreal.com, (consulté le )
- « La libération de Raif Badawi réclamée au Conseil des droits de l'homme de l'ONU », radio-canada.ca, (consulté le )
- Clarence Rodriguez, « Et si 2018 était l’année de la libération de Raif Badawi? », parismatch.com, (consulté le )
- (en) « Sakharov Prize award ceremony: 'Raif Badawi was brave enough to say no to their barbarity' », (consulté le )
- « Pas de citoyenneté canadienne pour Raif Badawi », latribune.ca, (consulté le )
- (en) Ensaf Haidar, « Since @Twitter suspended my French language account, I will tweet here in both FR & EN, and as many know I do not speak English, I shall continue posting in English because I have to reach as many people as I can in my fight to #FreeRaif (1-2) », sur @miss9afi, 2019t12:39 (consulté le )
- « Ensaf Haidar veut être candidate du Bloc québécois dans Sherbrooke »
- Roxane Trudel, « Une lutte serrée à Sherbrooke », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
- « Twitter », sur Twitter,
- « Remise des Prix de la Laïcité le 6 novembre 2018 », sur laicite,
- « Henry Zumach Freedom From Religious Fundamentalism Award », (consulté le )
- « Goldene Victoria: Rede von Ensaf Haidar bei der Publishers' Night », (consulté le )
- « Raif Badawi and Ensaf Haidar receive the Deschner Prize », (consulté le )
- « À LA DÉFENSE DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION », (consulté le )
- « Ensaf Haidar, Raif Badawi and Waleed Abulkhair awarded Freethinker Prize 2015 », sur Freethinkers Association of Switzerland, (consulté le )