Ernest Chausson — Wikipédia

Ernest Chausson
Description de cette image, également commentée ci-après
Ernest Chausson en 1890.

Naissance
Ancien 5e arrondissement de Paris
Décès (à 44 ans)
Limay
Activité principale Compositeur
Style Musique romantique
Activités annexes Administrateur de la SNM
Années d'activité 1878-1899
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres Jules Massenet, César Franck
Conjoint Jeanne Escudier (1862-1936)

Œuvres principales

Ernest Chausson, né le à Paris et mort le à Limay, est un compositeur français.

Amédée-Ernest Chausson est né à Paris, au 12 rue Pierre-Chausson, passage qui porte le nom de son grand-père paternel, lequel possédait des terrains dans ce 10e arrondissement de la capitale. Du côté de son père, ses ancêtres, originaires de Seine-et-Marne, étaient des maçons, menuisiers, entrepreneurs de bâtiments et de travaux publics qui s'étaient enrichis avec l'expansion de Paris. Du côté de sa mère, les Levreau, on trouve des cultivateurs de l'Oise et un notaire. La richesse bourgeoise de sa famille lui a permis de se consacrer entièrement à la musique.

Ses deux frères aînés étant morts jeunes, il vit une enfance solitaire dans le quartier Saint-Michel. Son éducation est confiée au précepteur Léon Brethous-Lafargue, auteur de romans et de poésies. Il part en vacances à Trouville-sur-Mer, Biarritz, Rome, Londres. Il obtient une licence en droit en et devient avocat-stagiaire en . Il fréquente le salon de Berthe de Rayssac à partir de 1875 environ[1]. Il se passionne pour les arts, notamment la littérature, la peinture, et la musique.

Au printemps 1878, sont publiées ses trois premières partitions : Sonatine pour piano à 4 mains, Chanson, et L'âme des bois. Vers la fin de l'année 1878, il commence à suivre des leçons dans la classe de Jules Massenet, au Conservatoire de Paris, d'abord en auditeur libre, puis en tant qu'élève officiel, de fin 1880 à . Pendant les vacances d'été de 1879, il voyage en Allemagne et assiste aux représentations du Vaisseau fantôme et de la Tétralogie de Richard Wagner. Chausson reviendra souvent à Bayreuth, assistant, par exemple, à la création de Parsifal. On dira même que Chausson est un Wagner français, ce qui n'est pas tout à fait vrai. En effet le compositeur écrira lui-même un jour : « Il faut se déwagnériser[2]. » En cet été 1878, il rencontre Vincent d'Indy, qui est alors également en vacances en Bavière, et qui restera un ami très proche. Bien plus tard, ce dernier terminera le quatuor opus 35 de Chausson, pour sa publication posthume. Chausson complète ses études de musique avec César Franck[1], l'organiste de Sainte-Clotilde. En , poussé par Massenet, Chausson passe le concours d'essai pour le Prix de Rome, auquel il échoue.

Ernest Chausson et son épouse.
Vue générale de l'hôtel particulier du 22, boulevard de Courcelles.

En mai 1882, Ernest Chausson participe à la création de l'Union des jeunes compositeurs, mais cette association ne dure pas, et Chausson rejoint bientôt la Société nationale de musique (SNM), qui présentera ses mélodies de l'opus 2, le .

Il épouse Jeanne Escudier le [1], à la mairie du 8e arrondissement ; ils auront cinq enfants. Ernest Chausson sera très heureux dans sa vie familiale. Albert Besnard exécutera en 1891 un portrait du couple.

Il est devenu, par les deux sœurs de son épouse, beau-frère de l'artiste peintre Henry Lerolle et de l'industriel et mécène Arthur Fontaine, ce qui lui permettra d'élargir le cercle de ses relations artistiques. Sa fille Marianne soignera et épousera le mathématicien Gaston Julia, grand blessé de guerre[réf. souhaitée].

Avec ses amis musiciens d'Indy, Husson, et Duparc, il donne un nouvel élan aux Concerts populaires de Jules Pasdeloup, en s'engageant artistiquement et financièrement.

Chapelle funéraire d'Ernest Chausson au cimetière du Père-Lachaise, Paris.

En , lors d'une assemblée de la SNM, Franck, d'Indy et Chausson poussent à la démission Saint-Saëns et Romain Bussine. Chausson en devient secrétaire, et prend ce rôle très à cœur, écrivant un volumineux courrier et apportant son soutien financier[1]. Il reçoit chez lui, dans son hôtel particulier du 22 boulevard de Courcelles, nombre d'artistes majeurs de son temps, notamment Paul Dukas et Claude Debussy, avec qui il se lie d'amitié, ainsi que le peintre Eugène Carrière, qui réalise un portrait de famille que le compositeur placera dans son cabinet de travail, au-dessus de son piano[3]. C'est à deux autres peintres, Maurice Denis et Odilon Redon, qu'il confie la décoration de sa demeure.

Chausson compose des œuvres courtes, telles que des chansons, et aussi des œuvres plus longues, telles que sa symphonie en si bémol majeur, et surtout un opéra, Le Roi Arthus, dont il rédige aussi le livret en 1885-1886, et dont la partition lui demandera sept années d'efforts, de 1887 à 1894.

Le , à Limay, il tombe et heurte de la tête un mur. Il succombe d'une fracture du crâne[4]. Il avait 44 ans. Son Quatuor à cordes était presque terminé. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise[1], division 67, chemin Hautoy.

Œuvres principales

[modifier | modifier le code]

Ernest Chausson laisse environ 75 œuvres. Un article donne la liste complète des œuvres d'Ernest Chausson. Relativement modeste, elle comprend 39 numéros d’opus et 24 œuvres sans numéro d’opus. Parmi les plus connues, citons :

Chausson laisse quelques très belles œuvres de musique de chambre : un quatuor avec piano, un trio, un quatuor à cordes, et deux œuvres au format inhabituel, avec quatuor à cordes, piano et un autre instrument soliste : le violon (Concert) ou la voix (Chanson perpétuelle) ; il avait prévu d'autres œuvres sur ce modèle, mais sa mort accidentelle l'a empêché de les réaliser.

Discographie

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e « Notice biographique d'Ernest Chausson », sur universfranckiste.free.fr (consulté le )
  2. Jean Gallois, Ernest Chausson, Paris, Fayard, 1994, page 197.
  3. Aujourd'hui conservé au musée des beaux-arts de Lyon
  4. « Ernest Chausson (1855-1899) », sur www.musicologie.org (consulté le ).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Numéro spécial consacré à Ernest Chausson, La Revue musicale, Éd. Richard Masse, 1925.
  • Charles Oulmont, Musique de l'amour. 1, Ernest Chausson et la « bande à Franck », Paris, Desclée de Brouwer, coll. « Temps et visages », 1935.
  • Paul-Gilbert Langevin, Musiciens de France : la génération des grands symphonistes, La Revue musicale, Paris, 1979.
  • Jean Gallois, Ernest Chausson, Paris, Fayard, 1994.
  • Numéro « Ernest Chausson », Ostinato rigore : revue internationale d'études musicales 14, Paris, Jean-Michel Place, 2000.
  • Gilles Thiéblot, Ernest Chausson, Paris, bleu nuit éditeur, coll. « horizons » (no 86), , 176 p. (ISBN 978-2-358-84102-3).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :