Ernst Wiechert — Wikipédia
Alias | Ernst Barany Bjell |
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Naissance | Kleinort, arrondissement de Sensburg (de), province de Prusse-Orientale Royaume de Prusse |
Décès | Stäfa, canton de Zurich, Suisse |
Activité principale |
Langue d’écriture | Allemand |
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Genres |
Œuvres principales
- Les Enfants Jéromine (1945-1947)
- Missa sine nomine (1950)
Ernst Wiechert est un écrivain allemand, né le à Kleinort, dans l'arrondissement de Sensburg (de), province de Prusse-Orientale, et mort le à Stäfa en Suisse dans le canton de Zurich.
Publié à des millions d'exemplaires, entre les années 1930 et 1950, il est un des auteurs les plus lus en langue allemande. Son éducation chrétienne et son attachement à la nature façonnent et influencent ses œuvres construites autour de deux idées principales : la beauté de la nature et de la vie dans le pays boisé où il est né, et l'horreur de la guerre destructrice.
Il fait partie des personnalités (intellectuels, artistes, écrivains) allemandes (ou autrichiennes) ayant montré une attitude de résistance passive à l'époque du national-socialisme, attitude résumée dans le concept d'émigration intérieure théorisé dans la revue Das Innere Reich.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d'un garde forestier, Ernst Wiechert, né dans une maison forestière, passe ses premières années dans la nature, en pleine forêt. Il fait ses études à Königsberg où il devient professeur d'allemand et de sciences naturelles, tout en commençant à écrire des romans, contes et nouvelles. En 1912, Wiechert se marie avec Meta Mittelstädt (1890–1929). Il écrit son premier livre en 1913 et publie son premier roman, sous le pseudonyme de Ernst Barany Bjell, en 1916.
Au début de la Première Guerre mondiale, il se porte volontaire, réformé un peu plus tard à cause d'une maladie de rein. Enfin, en 1915, il est sur le front et reçoit la Croix de fer. En 1916, officier, il est blessé deux fois par des éclats d'obus. En 1917, Wiechert perd son unique enfant, Ernst-Edgar, âgé seulement d'un jour.
Après avoir perdu sa mère en 1912, Wiechert perd son épouse Meta en 1929. L'année suivante, quittant Königsberg, il s'installe à Berlin comme professeur au Kaiserin-Augusta-Gymnasium. En 1932, il se remarie avec Paula Marie "Lilje", née Schlenther (1889-1972) ; la publication de son roman La Servante de Jürgen Doskocil assoit sa réputation.
En avril 1933, il renonce à son métier d'enseignant pour se consacrer à sa carrière d'écrivain et emménage à Ambach, en Bavière. Ses publications sortent chez Habbel & Naumann, une maison d'édition de Ratisbonne. De 1936 à 1948, Wiechert et sa femme vivent dans une maison récemment construite Hof Gagert à Wolfratshausen.
En 1935, s'opposant au nazisme, il prononce un discours au grand auditorium de l'université de Munich, perçu comme un appel à la résistance, qui lui vaut d'être interné à Buchenwald en 1938, expérience qu'il relate dans Le Bois des morts. Il est déclaré non coupable et relâché cinq mois plus tard à la condition qu'il ne porte plus d'attaque contre le régime en place.
'"'La vie simple (1939), publiée par retard d'avis négatif des autorités, rencontre le succès. Son récit de captivité, La forêt des morts est rédigé en 1939 et enterré jusqu'à la fin de la guerre, et publié en 1946. Il reste en Allemagne durant toute la guerre, ni louangeur ni héroïque ni résistant. Son discours de 1945, où il se félicite de l'échec du Reich, lui vaut beaucoup d'animosité, à droite comme à gauche, et deux parodies. Son exil en Suisse en 1948 signe le rejet réciproque de Wiechert et des deux Allemagnes.
Son roman majeur, Les Enfants Jéromine, paraît en deux volumes en 1945 et 1947. En 1948, Ernst Wiechert s'installe à Uetikon am See près de Stäfa, en Suisse, où il rédige son dernier grand roman, Missa sine nomine (1950). Il meurt le et repose dans le cimetière de Stäfa.
Œuvre
[modifier | modifier le code]Romans
[modifier | modifier le code]- Die Flucht (1913), publié sous le pseudonyme de Ernst Barany Bjell
- Der Wald (1922)
- Der Totenwolf (1924)
- Die blauen Schwingen (1925)
- Der Knecht Gottes Andreas Nyland (1926)
- Die kleine Passion. Geschichte eines Kindes (1929) Publié en français sous le titre L'Enfant élu, traduit par Clara Malraux, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Traduit de... », 1960 (BNF 33222965) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 2078, 1966 (BNF 33222966)
- Jedermann (1931) Publié en français sous le titre La Grande Permission, traduit par Henri Thies, Paris, Calmann-Lévy, 1954 (BNF 31646523) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 2010, 1967 (BNF 33222963)
- Die Magd des Jürgen Doskocil (1932)
- Geschichte eines Knaben (1933)
- Die Majorin (1934)
- Das einfache Leben (1939) Publié en français sous le titre La Vie simple, traduit par Pierre Soudan, Paris, Stock, 1968 (BNF 33222961) ; réédition sous le titre La Mort de Michaël, Paris, éditions Autrement, coll. « Littératures », 1996 (ISBN 2-86260-600-6)
- Die Jeromin-Kinder (1945-1947) Publié en français sous le titre Les Enfants Jéromine, traduit par Félix Bertaux et E. Lepointe, 2 vol., Paris, Calmann-Lévy, coll. « Traduit de..., série allemande », 1948-1949 (BNF 31646532) ; réédition, 2 vol., Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 2472-2473, 1968 (BNF 33222964) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 13865, 1995 (ISBN 2-253-13865-7) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche. Biblio » no 13865, 2016 (ISBN 978-2-253-06886-0)
- Missa sine Nomine (1950) Publié en français sous le titre Missa sine nomine, traduit par Jacques Martin, Paris, Club du livre religieux no 6, 1956 (BNF 31646543) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 1506-1507, 1965 (BNF 33222968) ; réédition, Paris, Calmann-Lévy, 1991 (ISBN 2-7021-2049 0) ; réédition, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Pérennes », 2004 (ISBN 2-7021-3586-2) ; réédition, Paris/Monaco, Le Serpent à Plumes, coll. « Motifs » no 297, 2007 (ISBN 978-2-268-06322-5) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 35382, 2019 (ISBN 978-2-253-07428-1)
- Der Exote (1951), écrit en 1932
Recueils de contes et nouvelles
[modifier | modifier le code]- Der silberne Wagen (1928) Publié en français de façon partielle avec un choix de nouvelles tirées d'autres recueils sous le titre Histoire d'un adolescent, suivi de Le Père (Der Vater), Le Stagiaire de la mort (Der Todeskandidat) et Le Juge (Der Richter), traduit par César Santelli, Paris, Mercure de France, 1962 (BNF 33222962)
- Die Flöte des Pan (1930), en collaboration avec Hauptmann von Kapernaum
- Der Todeskandidat (1934)
- Hirtennovelle (1935), nouvelle Publié en français sous le titre La Vie d'un berger (et autres nouvelles), traduit par André Meyer et Charles Silvestre, Paris, Stock, 1946 (BNF 31646526)Nouvelle traduction par Silvaine Duclos sous le titre Roman d'un berger, Marseille, éditions du Typhon, 2022, 116 p. (ISBN 978-2-490501-22-9) ; réédition, Paris, Le Livre de poche, coll. « Biblio » no 37647, 2024 (ISBN 978-2-253-24446-2)
- Wälder und Menschen (1936), recueils de contes, nouvelles et souvenirs d'enfance
- Das heilige Jahr (1936)
- Atli, der Bestmann (1938)
- Die Totenmesse (1945-1947), nouvelle
- Der brennende Dornbusch (1945), nouvelle
- Demetrius (1945), nouvelle
- Märchen (1946-1947)
- Der weiße Büffel oder Von der großen Gerechtigkeit (1946), écrit en 1937
- Die Gebärde, zwei Erzählungen (1947)
- Der Richter (1948), nouvelle
- Die Mutter (1948)
- Es geht ein Pflüger übers Land (1951), anthologie posthume de nouvelles choisies par Lilje Wiechert
- Die Novellen und Erzählungen (1962), publication posthume
Théâtre
[modifier | modifier le code]- Das Spiel vom deutschen Bettelmann (1933), pièce radiophonique
- Der tote Marschall (1934), pièce radiophonique
- Ein deutsches Weihnachtsspiel (1934), pièce radiophonique
- Der verlorene Sohn (1935)
- Die goldene Stadt (1935)
- Der armen Kinder Weihnachten (1946)
- Okay oder die Unsterblichen (1946)
Poésie
[modifier | modifier le code]- Die letzten Lieder (1951)
Autres publications
[modifier | modifier le code]- Eine Mauer um uns baue (1937)
- Von den treuen Begleitern (1938), interprétations de poèmes
- Der Totenwald (1946), reportages écrits en 1937 sur le camp de concentration de Buchenwald
- Jahre und Zeiten, Erinnerungen (1949), mémoires
- Häftling Nr. 7188, Tagebuchnotizen und Briefe (1966), extraits du journal et correspondances publiés de façon posthume
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Hans Ebeling (de): Ernst Wiechert. Das Werk des Dichters. Berlin 1937.
- Carol Petersen: Ernst Wiechert. Mensch der Stille. Hansischer Gildenverlag, Hamburg 1947.
- Ernst Wiechert. Der Mensch und sein Werk. Eine Anthologie. Verlag Kurt Desch, München 1951.
- Helmut Ollesch: Ernst Wiechert. E. Müller Verlag, Wuppertal-Barmen 1956.
- Guido Reiner: Ernst-Wiechert-Bibliographie, 3 Teile. Paris 1972, 1974, 1976.
- Guido Reiner: Ernst Wiechert im Urteil seiner Zeit. Paris 1976.
- Jürgen Fangmeier (de): Ernst Wiechert. Ein theologisches Gespräch mit dem Dichter. Theologischer Verlag, Zürich 1976, (ISBN 3-290-17117-5).
- Jörg Hattwig: Das Dritte Reich im Werk Ernst Wiecherts. Geschichtsdenken, Selbstverständnis und literarische Praxis. Lang, Frankfurt/Main u. a. 1984, (ISBN 3-8204-5157-9).
- Arnfried Thomas: Ernst Wiechert. In: Ostdeutsche Gedenktage 1987. Bonn 1986, S. 72ff.
- Hugh Alexander Boag: Ernst Wiechert: The Prose Works in Relation to his Life and Times. Stuttgart 1987.
- William Niven: Ernst Wiechert and his Role between 1933 and 1945. New German Studies, 16 (1990), S. 1–20. , wiedergegeben auf der Homepage Ernst-Wiechert.de.
- Guido Reiner, Klaus Weigelt (de) (Hrsg.): Ernst Wiechert heute. Verlag R.G. Fischer, Frankfurt am Main 1993, (ISBN 3-89406-677-6).
- Leonore Krenzlin: Erziehung hinter Stacheldraht. Wert und Dilemma von Ernst Wiecherts konservativer Opposition. In: Lothar Ehrlich (Hrsg.), Jürgen John (Hrsg.), Justus H. Ulbricht (Hrsg.): Das Dritte Weimar. Klassik und Kultur im Nationalsozialismus. Böhlau Verlag, Köln 1999.
- Hans-Martin Pleßke, Klaus Weigelt (Hrsg.): Zuspruch und Tröstung. Beiträge über Ernst Wiechert und sein Werk. Zum zehnjährigen Bestehen der Internationalen Ernst-Wiechert-Gesellschaft (IEWG). Verlag R.G. Fischer, Frankfurt a. M. 1999, (ISBN 3-89501-784-1).
- Franz H. Schrage: Weimar – Buchenwald. Spuren nationalsozialistischer Vernichtungsgewalt in Werken von Ernst Wiechert, Eugen Kogon, Jorge Semprun. Grupello-Verlag, Düsseldorf 1999, (ISBN 3-933749-08-5).
- Leonore Krenzlin: Zwischen allen Stühlen. Ernst Wiechert in der politischen Öffentlichkeit 1933–1947. In: Lothar Bluhm (Hrsg.): Spurensuche. Alfred Döblin – Ernst Wiechert – Johannes Urzidil – Jochen Klepper: Deutsch-polnisch-tschechische Begegnungen mit einer vergessenen Klassik der Moderne. Verlag Dr. Korvac, Hamburg 2000.
- Bärbel Beutner, Hans-Martin Pleßke (Hrsg.): Von bleibenden Dingen. Über Ernst Wiechert und sein Werk. Verlag R.G. Fischer, Frankfurt a. M. 2002, (ISBN 3-8301-0402-2).
- Manfred Franke: Jenseits der Wälder. Der Schriftsteller Ernst Wiechert als politischer Redner und Autor. SH-Verlag, Köln 2003, (ISBN 3-89498-126-1).
- Jürgen Manthey: Werde kein Städter (Ernst Wiechert), in ders.: Königsberg. Geschichte einer Weltbürgerrepublik. München 2005, (ISBN 978-3-423-34318-3), S. 568–575.
- Ernst Klee: Ernst Wiechert. Eintrag in: Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. S. Fischer Verlag, Frankfurt a. M. 2007, (ISBN 978-3-10-039326-5).
- Leonore Krenzlin, Klaus Weigelt (Hrsg.): Ernst Wiechert im Gespräch. Begegnungen und Einblicke in sein Werk. De Gruyter, Berlin 2010, (ISBN 978-3-11-020062-1).
- Hans Sarkowicz, Alf Mentzer: Schriftsteller im Nationalsozialismus. Ein Lexikon. Insel, Berlin 2011, (ISBN 978-3-458-17504-9), S. 624–630.
- (de) Burkard Krug (de), « Wiechert, Ernst », dans Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL), vol. 13, Herzberg, (ISBN 3-88309-072-7, lire en ligne), colonnes 1059-1060
Liens externes
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