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Eugène Achard
Eugène Achard en 1944
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Eugène Achard, né le [1] à La Chapelle-Agnon et mort le à Montréal, est un enseignant, écrivain, libraire-éditeur et bibliothécaire français ayant œuvré au Québec.

Biographie

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Eugène Achard entre chez les Frères maristes en 1898[2], à l’âge de 14 ans. Il prononce ses vœux[3]. Il prend le nom en religion de frère Louis-Marius[4]. En 1901, il obtient un brevet d'enseignement primaire français[1] et se consacre à l'enseignement primaire[2].

À la suite de la promulgation en France des « lois Combes », qui interdisent aux congrégations d'enseigner, il s'établit au Québec en 1903[2]. Il enseigne d'abord pendant un an (année scolaire 1904-1905) au collège Saint-Joseph de Granby[4]. En 1906, il obtient un diplôme d'enseignement de la Province de Québec[1]. Il enseigne à l'école d'Iberville[5], puis il en devient directeur[3]. Tout en exerçant son métier d'enseignant, il fait des études de pédagogie à l'université de Montréal[2] et obtient en 1911 son diplôme moderne de pédagogie, lettres et philosophie[1]. Il fait un séjour d'études en France et obtient, en 1920, un baccalauréat ès lettres de l’université de Lille[1]. Il rédige plusieurs ouvrages scolaires, en particulier des manuels de géographie, pour le compte des Frères maristes[2].

Il est atteint par la grippe espagnole[3]. En 1920, il est atteint de surdité partielle[6]. En décembre 1924, il est relevé de ses vœux de religion et il quitte l’enseignement[4]. En 1926, il épouse Marie Bouchard[7]. Il se lance dans l’écriture[3]. Il est l'auteur de plus d'une centaine d'ouvrages[8], en grande partie de la littérature d'enfance et de jeunesse, incluant des nouvelles, feuilletons et quelques romans[7]. Il est surtout connu pour ses récits, contes et légendes, qu'il rassemble en plusieurs recueils[7].

Il est fondateur des revues pédagogiques L'École canadienne en 1925[9], La Ruche écolière en 1927, devenue en 1931 La Ruche littéraire, et L'École primaire en 1930[1]. Laforce (2013) offre un survol des diverses entreprises d'Achard et en conclut que « l'activité d'Eugène Achard dans le monde du périodique pédagogique s'intègre dans une vaste entreprise de l'imprimé qui se structure autour de la Librairie générale canadienne »[9]. De 1930 à 1935, il occupe le poste de directeur adjoint de la Bibliothèque municipale de Montréal et crée la salle des documents publics, qu'il dirige jusqu'en 1955[7]. En 1934, il fonde les Éditions du Zodiaque, comme relève des Éditions de la Librairie générale canadienne[7],[10]. Il acquiert en 1960 une librairie, boulevard Saint-Laurent[Note 1], à Montréal, et tient lui-même son magasin jusqu'à sa mort accidentelle le 26 décembre 1976, à Montréal[1]. Il est membre fondateur de la Société des écrivains canadiens, de la Société des écrivains canadiens pour la jeunesse et de la Société des éditeurs canadiens[7] et il participe à l'Association des éditeurs canadiens du livre français[1].

Victor-Lévy Beaulieu est d'avis qu'Eugène Achard, comme conteur, révolutionna le merveilleux québécois en y intégrant la mythologie amérindienne, les sorcières sympathiques et «la poétique sociale»[6].

La rue Eugène-Achard, à Montréal, et, depuis 2006, la rue Eugène-Achard, à Québec[2], portent son nom. Un fonds Eugène-Archard est conservé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec[1].

Œuvres

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Sauf indication contraire, publication aux éditions de La Librairie générale canadienne, Montréal.

Romans

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  • Le Trésor de l'Île-aux-Noix : roman canadien, Montréal, Beauchemin, 1925
  • La Fin d'un traître : épisode de la révolte de 1837, Montréal, Bibliothèque de l'Action française, 1926
  • Le Calvaire du repentir : ciné-roman, 1929
  • Les Chercheurs d'or des Rocheuses, 1929
  • La Cousine de Cendrillon, Montréal, publié entre 1929 et 1953
  • Jeannot l'intrépide, publié entre 1929 et 1953
  • Le Château de la fée Carabosse, publié entre 1929 et 1955
  • La Merveilleuse Histoire de Paton et de Patie, publié entre 1929 et 1961
  • Les Northmans en Amérique, t. I : Les Vikings des grandes étapes, Montréal, Les Éditions du Zodiaque : Librairie Déom frère (Cette série n'eut pas de suite)
  • La Grande Épopée de Jacques Cartier, coll. « pour la jeunesse canadienne. Romans et légendes historiques », Eugène Achard et Librairie générale canadienne, Montréal, première édition en six tomes publiés de 1935 à 1942, 2e édition en sept tomes publiés de 1954 à 1960 :
    • t. I : Le Marinier de Saint-Malo, 1935 et 1954, 127 p. ;
    • t. II : Vers l’inconnu de la mer océane, 1954, 127 p. ;
    • t. III : L’Homme blanc de Gaspé, 1936 et 1955, 127 p. ;
    • t. IV : Sur le grand fleuve de Canada, 1939 et 1956, 126 p. ;
    • t. V : Le Grand Chef de Stadaconé, 1940 et 1956, 127 p. ;
    • t. VI : Sur les hauteurs de Charlesbourg-Royal, 1940 et 1960, 125 p. ;
    • t. VII : Le Vice-roi du Canada, 1942 et 1960, 127 p.
  • Sous les plis du drapeau blanc : roman historique canadien, Montréal, Beauchemin, 1935
  • La Fée des érables : roman historique canadien, publié entre 1938 et 1944
  • Geneviève de Brabant, 1940
  • Le Calvaire du repentir, 1941
  • Le Corsaire de la Baie d'Hudson : (exploits d'Iberville), 1941
  • Gouhou-Gouhou, la sorcière du Rocher Percé, 1941
  • La Sorcière du Rocher Percé, 1941
  • Sur le double ruban d'acier : aventures dans l'Ouest canadien sur le chemin de fer du Pacifique Canadien, 1941
  • Les Deux Espiègles Bamboulo et Bamboula, 1942
  • Les Enfants perdus, 1942
  • Sur les chemins de la mer, 1942
  • Ce que raconte le vent du soir, 1942
  • Le Bonhomme misère, 1943
  • L'Espion de Jacques Cartier, 1943
  • Le Royaume du Saguenay, 1944
  • Mémoires d'un chien canadien, 1944
  • Terres de brume et de soleil, 1945
  • Le Livre de ma poupée, 1946
  • Rois sans couronne, 1946
  • Trois petites filles dans une roulotte : (d'un océan à l'autre), 1946
  • La Touchante Odyssée d'Evangéline : traduction libre du poème de Longfellow avec notes explicatives, 1946
  • Les Pèlerins de la grande escarboucle, 1947
  • Le Théâtre d'Arlequin, 1947
  • L'Héroïne de Châteauguay, 1949
  • Le Retour de la petite réfugiée, 1949
  • Une nuit de Pâques à Jérusalem, 1950
  • La Petite Rose de Lisieux, 1950
  • Notre-Dame des Rocheuses, 1951
  • Le Pirate du Saint-Laurent, 1951
  • Le Ranch de l'U Barré, 1951
  • La Randonnée de l'Oiseau-Mouche : (à la recherche de la mine secrète), 1951
  • Sur les pistes du grand désert blanc, 1951
  • Le Casseau d'écorce magique, 1952
  • Le Patriote, 1952
  • Le Corsaire de la Baie d'Hudson, 1953
  • La Dame blanche du Cap Diamant, 1953
  • La Grande aventure de Jean Cousin, 1953
  • La Grenouille verte, 1953
  • Les Vacances de Geneviève (une petite Québecquoise d'autrefois, 1953
  • La Belle Histoire de Blondine, 1954
  • Le Vainqueur du rodéo, 1956
  • Le Corsaire au gant de fer, 1957
  • Le Retour de l'Oiseau-Mouche, 1959

Recueils de contes ou nouvelles

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  • Aux quatre coins des routes canadiennes, Montréal, LGC, 1921
  • Au bord du Richelieu, Montréal, Beauchemin, 1925
  • L'Érable enchanté : récits et légendes, Montréal, Éditions Albert Lévesque : Librairie d'Action canadienne française limitée, 1932
  • Les Contes du Richelieu, 1940
  • Les Contes du Saint-Laurent : récits et légendes, 1940
  • La Fée des érables : récits et légendes, 1940
  • À travers le Canada : récits et légendes, 1941
  • Les Contes de la forêt canadienne, 1942
  • Au temps des Indiens rouges : récits et légendes, 1943
  • Anéatah et Déranah, les jumelles d'Hochelaga : (légende indienne), 1943
  • Les Contes de la claire fontaine, 1943
  • Histoire d'un brin de cerfeuil et autres contes, 1944
  • Zozor ; suivi de La Puce, 1945
  • Les Contes de l'Oiseau bleu, 1946
  • Sur les chemins de l'Acadie : (récits et nouvelles), 1946
  • Brun Brun, l'ours des Laurentides, 1947
  • Le Gnome Ratapon ; suivi du, Lièvre et la Tortue, 1948
  • L'Herbe des champs et autres contes, 1948
  • La légende de sainte Odile et autres contes, 1948
  • Lydia et autres contes, 1948
  • Les Petits clercs de Santarem et autres contes, 1948
  • Les Contes de la lune et du vent, 1953
  • Le Calvaire du repentir : légende beauceronne, 1954
  • Le Chevreuil enchanté, (d'après le conte des frères Grimm), 1954
  • Les Deux Bossus de l'Île d'Orléans et autres contes, 1954
  • La Mort du grand sorcier et autres contes, 1954
  • Le Génie du Rocher Percé et autres contes, 1954
  • Le Berger et le dragon : (d'après un vieux conte slovaque), 1955
  • Les Deux amis de Rosette et autres contes, 1955
  • La Lotion de maman et autres contes, 1955
  • L'Oiseau vert et la princesse fortunée : (d'après un conte oriental), 1956
  • Les Contes de l'aigle d'or, 1957
  • Contes, légendes et récits d'Eugène Achard, Trois-Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, 2012 (Anthologie posthume)

Biographies

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  • Georges VI, roi du Canada, 1942
  • Elisabeth II, reine du Canada, 1955

Ouvrages historiques

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  • Ceux qui régissent le monde, 1942
  • Pionniers et découvreurs, 1958
  • Aux temps héroïques du Canada, 1959
  • Ceux qui firent Montréal, 1959

Autres publications

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  • Aux jardins du Richelieu, 1942
  • L'Histoire du drapeau canadien, 1944
  • Le Mississipi, père des eaux, 1946
  • Sur le grand fleuve de Canada, 1956
  • Sur les hauteurs de Charlesbourg-Royal, 1960
  • Sur les sentiers de la Côte-Nord, 1960

Une liste des œuvres d'Eugène Achard est publiée dans le Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord.

Hommages

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  • Une rue a été nommée en son honneur dans la ville de Québec.

Bibliographie

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  • Léo Arthur Brodeur et Aurélien Boivin, « "Les Contes de la forêt canadienne" et autres recueils de contes d'Eugène Achard », dans Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, t. 2 (1980), p. 224-227.
  • Manon Poulin, Eugène Achard, éditeur. L’émergence d’une édition pour la jeunesse canadienne, thèse de doctorat, Université de Sherbrooke, 1994, 541 f.
  • Françoise Lepage, Histoire de la littérature pour la jeunesse, Éditions David, Montréal, 2000, p. 133-148
  • Marilène Gill, « Anéatah et Déranah, les jumelles d’Hochelaga. Un cas de réécriture chez Eugène Achard », dans Canadian Children’s Literature/Littérature canadienne pour la jeunesse, vol. CII, no 2, été 2001, p. 33-42.
  • Maxime R. Bock, « L’invention d’un nouveau monde canadien-français dans La grande épopée de Jacques Cartier d’Eugène Achard », dans Voix et Images, Volume 36, numéro 3 (108), printemps-été 2011, p. 49-64, Université du Québec à Montréal
  • Victor-Lévy Beaulieu, Contes, légendes et récits d'Eugène Achard, Éditions Trois-Pistoles, Notre-Dame-des-Neiges, 2012, 424 pages, (ISBN 9782895832577) (anthologie comprenant 26 textes d'Eugène Achard)
  • Jacques Michon, Histoire de l'édition littéraire au Québec au XXe siècle : La naissance de l'éditeur, 1900-1939, Les Editions Fides, , 482 p. (ISBN 978-2-7621-2091-2, lire en ligne)
  • Maurice Hébert, Le Trésor de l'Île-aux-Noix, CF, vol.14 no.3, novembre 1926, p.198-200[11]
  • Camille Bertrand, M.Eugène Achard, dans La Revue des livres, vol.1 no.10, décembre 1935, p.129

Notes et références

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Notes

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  1. ↑ La librairie se situait au 8487 boulevard Saint-Laurent.

Références

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  1. ↑ a b c d e f g h et i Fonds Eugène Achard, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, donnant comme source Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, Fides, Montréal, 1980.
  2. ↑ a b c d e et f Fiche du toponyme Eugène-Achard, Ville de Québec.
  3. ↑ a b c et d Jean-François Crépeau, « Des récits d’Eugène Achard: une grande voix oubliée », Le Canada français, Saint-Jean-sur-Richelieu, Médias Transcontinental,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. ↑ a b et c « Discours intégral de Monsieur Eugène Achard adressé aux Frères Maristes et à la population de Granby (1956) », Bulletin des archives FMS,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. ↑ La communauté des Frères maristes s'était vue confier, en 1884, la direction des écoles d’Iberville et de Sorel. (Beaulieu, cité par Crépeau)
  6. ↑ a et b Michel Lapierre, « Le Québec mythique d'Eugène Achard », Le Devoir, Montréal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. ↑ a b c d e et f Gamila Morcos, Dictionnaire des artistes et des auteurs francophones de l'Ouest canadien, Presses de l'Université Laval et la Faculté Saint-Jean, 1998, 366 pages, (ISBN 9782763775661)
  8. ↑ Le Dictionnaire ... de Morcos (1998) et d'autres publications qui reprennent les mêmes informations parlent de quelque 80 ouvrages, mais Laforce (2013) fait référence à une thèse de Manon Poulin où il serait question de 140 titres d'Eugène Achard publiés par la Librairie générale canadienne, sans compter les ouvrages publiés par d'autres éditeurs.
  9. ↑ a et b Guillaume Laforce, L'École canadienne 1925-1963, Bibliothèque de l'Université Laval, 2013
  10. ↑ Michon 1999, p. 305
  11. ↑ Hamel, Réginald. et Wyczynski, Paul, 1921-2008,, Dictionnaire pratique des auteurs québécois, Montréal, Fides, , 725 p. (ISBN 0-7755-0597-8, OCLC 2865042, lire en ligne)

Liens externes

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