Eugène Montel — Wikipédia
Eugène Montel | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (7 ans, 1 mois et 12 jours) | |
Élection | 30 novembre 1958 |
Réélection | 25 novembre 1962 |
Circonscription | 4e de la Haute-Garonne |
Législature | Ire et IIe (Cinquième République) |
Groupe politique | SOC |
Prédécesseur | Circonscription créée |
Successeur | Jean Dardé |
– (7 ans et 5 mois) | |
Élection | 17 juin 1951 |
Réélection | 2 janvier 1956 |
Circonscription | Haute-Garonne |
Législature | IIe et IIIe (Quatrième République) |
Groupe politique | SOC |
Président du Conseil général de la Haute-Garonne | |
– (19 ans) | |
Prédécesseur | Vincent Auriol |
Successeur | Léon Eeckhoutte |
Maire de Colomiers | |
– (22 ans) | |
Successeur | Alex Raymond |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Montbazin (Hérault) |
Date de décès | (à 80 ans) |
Lieu de décès | Colomiers (Haute-Garonne) |
Parti politique | SFIO |
Profession | Instituteur, journaliste |
Résidence | Haute-Garonne |
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Eugène Montel (1885-1966) est un instituteur, journaliste, homme politique et résistant français membre de la SFIO.
Biographie
[modifier | modifier le code]Né à Montbazin (Hérault) le 5 juin 1885, dans une famille protestante de viticulteurs, Eugène Montel est un instituteur, un franc-maçon et un membre du Parti socialiste audois[1]. Il est marié à la fille d'un leader viticole[1]. Après le congrès de Tours, il succède à Ernest Ferroul comme secrétaire de la puissante fédération viticole SFIO de l'Aude où il est élu conseiller général, en 1925, et conseiller municipal de Narbonne. C'est un bon orateur : « voix de rogomme, éloquence de tramontane » d'après Jean Lacouture[1]. Il écrit dans le journal SFIO La République Sociale et combat le journal La Dépèche des frères radicaux Maurice et Albert Sarraut[1]. Il permet à Léon Blum, battu à la législative de 1928 par Jacques Duclos, de devenir député de Narbonne en 1929, à la suite du décès d'Yvan Pélissier, député SFIO de Narbonne, en lui laissant ce siège vacant d'une circonscription sûre. Il adresse un télégramme enthousiaste à Blum[2] :
« Votre place est au parlement. Narbonne vous offre son siège. »
Devenu son collaborateur personnel local (il est son chauffeur-garde du corps durant la campagne)[1] puis parisien, il joue un rôle dans les congrès aux côtés de Vincent Auriol (notamment en réconciliant Blum et Marx Dormoy), puis dans l'entourage direct du président du Conseil du Front populaire en 1936 et 1938. Il fait passer des camions au gouvernement républicain espagnol, puis assure une mission de coordination industrielle pendant la drôle de Guerre. C'est chez son gendre Raoul Massardy, au château de l'Armurié à Colomiers dans la Haute-Garonne, qu'il reçoit Léon Blum lors de la débâcle à partir de juin 1940. Vincent Auriol, René Mayer, Jules Moch et de nombreux autres visiteurs socialistes opposés à Pétain y discutent de ce qu'il convient de faire, Roosevelt ayant proposé à Léon Blum de traverser l'Atlantique. Arrêté avec Blum en septembre 1940 au château de l'Armurier à Colomiers[3], Montel est interné par le régime de Vichy avec Jules Moch, Mandel, et aussi l'avionneur Bloch, futur Marcel Dassault. Il s'évade de Vals-les-Bains où il est interné, et rentre dans la Résistance. Il est membre du mouvement Libérer et Fédérer et participe « à la reconstitution clandestine du Parti socialiste SFIO »[4].
À la Libération, il est élu maire de Colomiers puis président du conseil général de la Haute-Garonne remplaçant Vincent Auriol devenu président de l'Assemblée, puis de la République. Il est élu en outre député en 1951. Il s'oppose au retour de De Gaulle en 1958. Il soutient la construction de logements sociaux. Ses contacts politiques et industriels lui permettent alors de lancer à 73 ans un projet de ville nouvelle, planifié par l'architecte Viguier prévoyant pour sa commune alors rurale de passer de 3 500 habitants à 40 000. Constamment réélu jusqu'à son décès en 1966, il joue un rôle important dans la vocation aéronautique de sa commune dont il confie le développement à son adjoint et successeur Alex Raymond.
Eugène Montel meurt le 21 janvier 1966 à Colomiers.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dominique Missika, Thérèse, le grand amour caché de Léon Blum, Alma Éditeur, , 262 p. (ISBN 978-2-36279-181-9), p. 123.
- Dominique Missika, Thérèse, le grand amour caché de Léon Blum, Alma Éditeur, , 262 p. (ISBN 978-2-36279-181-9), p. 122.
- http://www.ville-colomiers.fr/download/publications/guideparc2010.pdf
- MONTEL Eugène, Georges, Léopold, Sully, dans Le Maitron
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Les Audois Dictionnaire biographique, sous la direction de Rémy Cazals & Daniel Fabre, Association des Amis des Archives de l'Aude, Fédération Audoise des Œuvres Laïques, Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude, Carcassonne 1990, I.S.B.N.: 2-906442-07-0.
- Jean Fourié, "Essai de nomemclature générale des Audois célèbres", Espéraza, 1975.
- Félix Roquefort, "Ils sont entrés dans la légende", Conques sur Orbiel, 1981.
- Maurice Andrieu,"1890-1990 Cant ans de Socialisme à Toulouse, Toulouse, 1992.
- Louis Claeys,"Deux siècles de vie politique dans le département de l'Ariège 1789-1989", Pamiers,1994.
- Biographie sur le site de l'Assemblée Nationale
- P-Y Schanen et F Jouve, Le Fidèle Montel in « Autour de Léon Blum, Cercles et réseaux », Cahiers Léon Blum, n° 35, printemps 2006.
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :