Evelyn Underhill — Wikipédia

Evelyn Underhill
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Evelyn Underhill (en 1926)
Alias
(mariée) Evelyn Moore
Naissance
Wolverhampton Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Décès (à 65 ans)
Londres Drapeau de l'Angleterre Angleterre
Nationalité anglaise
Pays de résidence Angleterre
Diplôme
Histoire, biologie, théologie
Profession
Théologienne
Activité principale
Conférencière, écrivain
Autres activités
Formation
Lettres, philosophie et théologie
Ascendants
Conjoint
Hubert Stuart Moore
Descendants
aucun
Famille
d'avocats

Evelyn Underhill, née le 6 décembre 1875 à Wolverhampton (Angleterre) et décédée le 15 juin 1941 à Londres, est une philosophe et théologienne chrétienne. De tradition anglicane (anglo-catholique) et militante pacifiste, elle est connue pour ses nombreux travaux sur la religion et la spiritualité, en particulier sur la mystique chrétienne.

Dans le monde anglophone, elle fut l’un des auteurs les plus influents dans ce domaine, durant dans la première moitié du XXe siècle. Son étude Mysticisme, publié en 1911 eut un retentissement considérable[1].

Jeunesse et orientation

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L’éducation de base d’Evelyn se fit à domicile, à l’exception de trois ans passés dans une école privée de Folkestone, puis elle étudia l’histoire et la botanique au King’s College de Londres. Un doctorat honorifique en théologie lui fut conféré par l’Université d'Aberdeen et elle fut nommée membre du King’s College.

Dès sa prime jeunesse Evelyn vécut des expériences intimes qui révèlent la dimension mystique de sa personnalité: « des expériences soudaines du plan paisible et indifférencié de la réalité – comme le « désert silencieux » du mysticisme – dans lequel il n’y avait ni multiplicité ni besoin d’explication »[2]. En fait toute sa vie, sa recherche et ses écrits furent une exploration du sens de ces expériences.

Recherche spirituelle

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Le père d’Evelyn, Arthur Underhill (1850-1939), et son mari étaient tous deux experts et écrivains légaux, avocats à Londres et passionnés de yachting. Evelyn et son mari, Hubert Stuart Moore, ont grandi ensemble et se sont mariés le 3 juillet 1907. Ils n’ont pas eu d’enfants. Elle voyage fréquemment en Europe, notamment en Suisse, en France et en Italie, où elle découvre le catholicisme et l’art chrétien, visitant de nombreuses églises et monastères. Ni son mari ni ses parents ne partageaient son intérêt pour le domaine spirituel.

Elle fut une auteure prolifique, ayant publié plus de trente livres soit sous son nom de jeune fille, Underhill, soit sous le pseudonyme de « John Cordelier », comme dans le cas du livre de 1912, The Spiral Way. D’abord plutôt agnostique, elle commence progressivement à s’intéresser au néoplatonisme et à partir de là, Underhill se tourne de plus en plus vers le catholicisme, malgré les objections de son mari, pour finalement devenir une éminente anglo-catholique. Son mentor spirituel de 1921 à 1924 fut le philosophe et théologien, Friedrich von Hügel, qui appréciait ses écrits et estimait son intérêt pour le mysticisme, l’encourageant cependant à adopter une vision plus christocentrique de la réalité spirituelle, se libérant ainsi du théisme intellectuel qui était le sien. Elle décrit le baron von Hügel comme « ... la personnalité la plus merveilleuse... si saint, fidèlement sain et tolérant ». Sous son influence Underhill s‘engagea dans des activités caritatives.

Après la mort du baron von Hügel, en 1925, les écrits d’Underhill deviennent plus pneumatologiques. Elle émerge comme une figure éminente de l’Église anglicane en tant que leader laïque de retraites spirituelles, directrice spirituelle pour des centaines de personnes, conférencière, lectrice de radio et promotrice de la prière contemplative. Elle ne manque pas de détracteurs on plus. Underhill vivait à l’époque édouardienne, au tournant du siècle et, comme beaucoup de ses contemporains, n’était pas insensible au romanticisme. L’époque était celle d’une atmosphère mystérieusement composée de physique, de psychologie, d’occulte, de mystique, de scientisme, de l’apothéose de l’art, d’un féminisme émergent, de sensualité insolente et de la spiritualité la plus éthérée[3]. L’anglicanisme lui semblait déconnecté dans tout cela, et absent de son monde personnel. Elle cherchait le centre de la Vie tel que conçu avec d’autres de sa génération, non pas dans le domaine religieux conventionnel, mais dans l’expérience et dans le cœur.

Carrière personnelle

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Enfant unique, Evely Underhill était très attachée à ses parents et, plus tard, à son mari. Elle appartenait à un milieu d’avocats, fille et épouse d’avocat et en acceptait les obligations, y compris le travail caritatif que cela impliquait. Mais elle suivait un régime personnel quotidien qui comprenait l’écriture, la recherche, le culte, la prière et la méditation.

Outre l’écriture elle poursuivait une carrière personnelle faite surtout de conférences. Evelyn Underhill fut la première femme à donner des conférences au clergé de l’Église d'Angleterre et la première femme à diriger officiellement des retraites spirituelles pour l’Église anglicane. Elle fut également la première femme à établir des liens œcuméniques entre les Églises et l’une des premières théologiennes à donner des conférences dans le monde académique des universités anglaises. Elle écrivait fréquemment - articles et recensions de livres - pour l’hebdomadaire The Spectator.

Souvenir et vénération

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Notes et références

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  1. Le livre ne fut traduit en français qu’en 2009. Evelyn Underhill: Mysticisme; étude sur la nature et le développement de la conscience humaine, Paris, Diffusion Rosicrucienne, 2009, 820pp
  2. cité d’après l’anglais dans: Charles Williams (éd.), The Letters of Evelyn Underhill, London, Longmans Green, pp. 122-23
  3. C.J.R. Armstrong, Evelyn Underhill: An Introduction to her Life and Writings, London, A.R. Mowbray & Co., 1975, p. xiii–xiv