Exmes — Wikipédia
Exmes | |
L'église Saint-André. | |
Blason | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Argentan |
Intercommunalité | Argentan Intercom |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat | Fernand Binet 2020-2026 |
Code postal | 61310 |
Code commune | 61157 |
Démographie | |
Gentilé | Hiémois |
Population | 269 hab. (2021 ) |
Densité | 26 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 45′ 38″ nord, 0° 10′ 47″ est |
Altitude | Min. 145 m Max. 268 m |
Superficie | 10,43 km2 |
Élections | |
Départementales | Argentan-2 |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Gouffern en Auge |
Localisation | |
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Exmes [ɛm][1] est une ancienne commune française, ancien chef-lieu de canton et siège de la communauté de communes du Pays du Haras du Pin, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 269 habitants[Note 1]. Elle est devenue le une commune déléguée de la commune nouvelle de Gouffern en Auge.
Géographie
[modifier | modifier le code]Toponymie
[modifier | modifier le code]La ville est mentionnée dès l'époque mérovingienne sous la forme Oxma, ensuite on trouve Usmis vers 1055[2]. Le nom Oxmisus est mentionné dans un livre sur les origines de Caen et ses rues, daté de 1702[3]. En effet, la grande rue Saint-Jean à Caen s'appelait selon ce livre rue Exmoisine ou rue Humoise (Via Oxmisina) jusqu'au XVIe siècle peut-être, ce qui démontre l'importance d'Exmes dans des temps très anciens.
Il s'agit du type toponymique gaulois Ux(i)sama « la très haute », dérivé en -ama, suffixe de superlatif, du thème uxs- « haut ». Oxma représente sans doute *Uxama, *Ouxama de uxamos, ouxamos « (très) élevé », dérivé du thème uks- « haut », à l'origine également d’uxellos, ouxellos « élevé » (cf. Oissel, Oisseau, Ussel)[4]. C'est le même mot dans les langues néoceltiques : breton uhel, gallois uchel « haut », vieil irlandais uasal « haut, élevé, éminent, noble »[4].
Étymologie identique en France pour Ouessant, Huismes, Humes, Oisème ou Huines, mais aussi en Espagne pour Osma au Pays basque et Burgo de Osma en Castille-et-Leon, en Italie pour Osimo dans les Marches et Issime en Val d'Aoste ou en Autriche pour Axams au Tyrol.
Le gentilé est Hiémois.
Histoire
[modifier | modifier le code]Protohistoire
[modifier | modifier le code]Le site est occupé à l'époque protohistorique, par un oppidum gaulois, de six hectares, située sur l'éperon barré calcaire qui domine la ville. Celui-ci est défendu par des abrupts naturels, et un puissant rempart de deux cents mètres, connu sous le nom de cavalier d'Exmes, l'isole, au sud-est, du plateau. Il est précédé d'un large fossé, profonde de huit mètres[5]
Des fouilles réalisées en 2007 par l'Inrap (par Cyril Marcigny et Emmanuel Ghesquière)[6] confirmèrent l'occupation de l'éperon durant l'âge du bronze et la fin de l'âge du fer.
Antiquité
[modifier | modifier le code]Le bourg actuel est bâti sur l'emplacement de la cité gallo-romaine d'Uxoma, autrefois florissante, et qui se désagrégea au Bas-Empire. Cette cité était la capitale de la tribu des Ésuviens (Esuvii en latin), peuple gaulois qui occupait un vaste territoire compris entre la Manche au nord, la Dives à l'est, la Vire à l'ouest et le massif d'Écouves au sud. La cité était située à un important carrefour de voies romaines, et une villa y est signalée[5].
La révolte des Ésuviens contre les troupes romaines rapportée par Jules César dans ses Commentaires, fut fatale à la cité d'Exmes. Son territoire fut en représailles sensiblement réduit au profit de ses tribus vassales qui furent pour l'occasion émancipées de la tutelle des Ésuviens. Au nord, Aregenua (Vieux), chef-lieu de la tribu des Viducasses, fut élevée au rang de cité, ce qui priva le Pagus Oximensis de sa façade maritime et au sud par les Sagiens dont le chef-lieu Séez fut également élevé au rang de cité, isolant ainsi Exmes de ses puissants voisins aulerques avec lesquels elle commerçait.
Moyen Âge
[modifier | modifier le code]Elle fut siège d'un évêché fondé par saint Latuin probablement dès la fin du IVe siècle, à la même époque que les autres cités de la future Normandie, Bayeux, Coutances, Avranches, Évreux et Rouen. Conséquence ultime du redécoupage de l'ancien territoire des ésuviens par l'administration romaine, l'évêché d'Exmes fut transféré à peine un demi-siècle plus tard dans la nouvelle cité de Séez, marquant ainsi le début du déclin de l'antique cité hiémoise qui s'accéléra avec les invasions vikings.
L'évêque Passivus signe les documents des conciles comme évêque d'Exmes puis comme évêque de Séez à partir de 541. À cette date, il semblerait que le redécoupage des diocèses créa deux nouveaux évêchés, Lisieux et Séez, remplaçant pour partie le diocèse d'Exmes.
Jusqu'en 978, la vicomté d'Exmes est tenue par Ansfroi le Dane Ier, dit le Gotz[Note 2], date à laquelle le fief est donné à Roger Ier de Montgommery[7]. Son fils Ansfroi le Dane II, dit aussi le Gotz, sera rétabli à Exmes et recevra la vicomté de Falaise[7].
Elle était la capitale du comté d'Hiémois, dévolu à Robert le Magnifique († 1035), futur duc de Normandie. Les ducs de Normandie avaient installé une place forte sur l'éperon qui soutint plusieurs sièges[5]. En 1060, la place résista au roi de France. C'est probablement Henri Ier Beauclerc qui renforça la place et l'inclus dans sa ceinture fortifiée. En outre, Exmes entourée d'une ceinture de petites places fortes rapprochées dont Aubry-en-Exmes faisait partie[8].
En 1386, Jacques le Gris, gouverneur de la ville d'Exmes, placé par Pierre II comte d'Alençon, est accusé du viol de Marguerite de Thibouville, épouse de Jean de Carrouges. Cette affaire sera portée jusqu'au Parlement de Paris où l'affaire sera réglée par le duel Carrouges Legris le de la même année.
La place sera prise lors de la guerre de Cent Ans et reconquise par Dunois après quatorze jours de siège. En 1591, sur l'ordre Henri IV, la place forte sera démantelée[5].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[11],[Note 3].
En 2021, la commune comptait 269 habitants, en évolution de −8,19 % par rapport à 2015 (Orne : −1,53 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-André des XIe – XVIe siècles.
- Prieuré Notre-Dame-des-Loges du XVIe siècle.
- Grenier à sel des XVIe – XVIIe siècles.
- Hôtel de Guerpel du XVIIe siècle.
- Chapelle néo-romane Saint-Godegrand-et-Sainte-Opportune (1879-1888) bâtie sur l'emplacement de l'ancien donjon.
Le village est situé à proximité du haras du Pin.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Saint Godegrand et sainte Opportune, fils et fille d'un comte d'Exmes au VIIIe siècle.
- François Le Prévost d'Exmes (Exmes, 1729 - Paris, 1799) écrivain, journaliste et critique littéraire.
- François Marie Christophe Grandin, homme politique né le à Exmes et décédé le au même lieu.
- Eugène-Victorin Chichou (Bivilliers, 1828 - Exmes, 1904), botaniste. Curé-doyen d'Exmes de 1871 à sa mort, il est inhumé dans la nef de la chapelle Saint-Godegrand-et-Sainte-Opportune qu'il a fait édifier sur le site de l'ancien château.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de la commune d'Exmes se blasonnent ainsi : D'azur aux deux lévriers courant d'argent[14]. |
Le blason au fronton de la mairie d'Exmes représente effectivement deux lévriers mais reliés entre eux par le même collier.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Pierre Giraud et Cyril Marcigny, L’âge du Fer en Basse-Normandie-Gestes funéraires en Gaule au Second-Âge du Fer, vol. I,II, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, , 693 p. (ISBN 978-2-84867-314-1, lire en ligne), « Les sites fortifiés de hauteur de La Tène finale en Basse-Normandie », p. 73-94
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Il est l'ancêtre des comtes d'Avranches, et baron de La Haye-du-Puits[7].
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Louvain-la-Neuve, Peeters, (lire en ligne), p. 104.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 1. Librairie Droz 1990. p. 132.
- Pierre Daniel Huet, Les origines de la ville de Caen : des lieux circonvoisins, Maurry, , p. 425.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Éditions Errance, 2003, p. 329.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 126.
- Cyril Marcigny, Emmanuel Ghesquière, Erik Gallouin et Laurent Vipard, 2008 – Archéologie d’un site de hauteur de l'Orne, l'éperon d'Exmes, Bulletin de la Société Historique et Archéologique de l'Orne, t. CXXVI, no 3-4, 2007, p. 65-78.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 55.
- « Vieux château », notice no PA00110732, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Exmes (61310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « GASO, la banque du blason - Exmes Orne »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).