Exploitation de l'uranium au Niger — Wikipédia
L'exploitation de l'uranium au Niger par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) débute en 1968 à Arlit, puis à Akokan dans les années 1970. Il est aujourd'hui exploité par l'entreprise française Orano, l'entreprise chinoise CNNC, la Société du patrimoine des mines du Niger et l'entreprise coréenne KEPCO.
Historique
[modifier | modifier le code]En 1976, est créée la Compagnie générale des mines, avec un capital de 4,7 milliards de francs. Elle succède à la « direction de la production » du CEA (la « DP »)[1]. Elle englobe toutes les activités de production d'uranium du Commissariat à l'Énergie atomique, à savoir l'exploitation de l'uranium en France et en Afrique francophone, et notamment au Niger.
En 2007, Areva est accusé par le gouvernement nigérien de connivence avec la nouvelle rébellion Touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) qui opère dans les régions septentrionales du Niger[2]. Le Niger et Areva avaient toutefois renouvelé jusqu'à fin 2007 les accords qui les lient. Le prix de l'uranium va augmenter et le Niger va pouvoir vendre directement pour son propre compte 300 tonnes sur le marché. La même année, la Compagnie nucléaire nationale chinoise (CNNC) s'associe à l'État nigérien pour exploiter l'uranium dans la région d'Azelik.
Areva a annoncé à la mi-janvier 2008 des investissements majeurs (plus d'un milliard d'euros) sur la mine à ciel ouvert d'Imouraren, et la conclusion d'un accord avec les autorités nigériennes. Il est ainsi prévu de créer des emplois directs sur ce site qui devrait devenir la plus grande mine d'uranium d'Afrique de l'Ouest[3].
Le , cinq collaborateurs de Satom, filiale de Vinci, et un collaborateur d’Areva ainsi que son épouse sont enlevés à Arlit, dans le nord du Niger[4]. À la suite de cet enlèvement, les deux entreprises évacuent tous leurs expatriés du nord du Niger[5]. Des mesures de sécurité complémentaire sont alors définies avec les autorités nigériennes et françaises pour renforcer la protection des salariés des mines d’uranium au Niger[6]. Les otages sont tous libérés en octobre 2013[7].
En 2009, Areva, devenue Orano, crée la société Imouraren SA dans le but d'exploiter la mine d'uranium d'Imouraren, puis le projet est « gelé » en 2014.
Le 31 mars 2021, la mine souterraine d'Akouta cesse sa production, ayant épuisé ses ressources ; 600 salariés sont licenciés[8]. La décision de fermeture a été prise le 23 octobre 2021[Passage contradictoire] par le conseil d'administration de la Cominak en raison de la chute des prix du minerai d'uranium sur les marchés : le kilo d'uranium est passé sur les marchés de 40 dollars en 2014 à 25 dollars en [9].
En 2021, l’entreprise française extrait 1 996 tonnes d’uranium métal, soit environ 30 % de sa production mondiale annuelle. D'une manière générale, la France importe moins du Niger en raison des coûts de production locaux qui sont élevés, l’uranium nigérien représentant dans les années 2020 15 à 17 % des importations françaises[10].
Le 20 juin 2024, le gouvernement militaire au pouvoir au Niger retire à Orano le permis d'exploitation de la mine d'uranium d'Imouraren, dans le nord du pays, malgré la réouverture du chantier le . Imouraren est l'un des plus grands gisements d'uranium au monde, ses réserves sont estimées à 200 000 tonnes. Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d'uranium naturel en 2021[11].
Statistiques
[modifier | modifier le code]1971 | 1975 | 1980 | 1985 | 1990 | 1995 | 2000 | 2005 | 2009 | 2016 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Uranium extrait (tonnes)[12] | 410 | 1306 | 4132 | 3181 | 2832 | 2974 | 2898 | 3093 | 3245 | 3949 |
Pollution
[modifier | modifier le code]En mars 2022 France 5 révèle la pollution[Combien ?][Laquelle ?] générée par Areva dans l’exploitation de l'uranium aussi bien au Niger qu'en France[13].
Sites
[modifier | modifier le code]Liste des sites d'exploitation de l'uranium au Niger en :
- Mines d'Arlit, Niger (exploitée par la Somaïr, une filiale d'Orano Cycle) ;
- Mines d'Akouta, Niger (exploitée par la Cominak, une filiale d'Orano Cycle) : arrêt programmé en ;
- Mine d'uranium d'Imouraren, Niger (exploitation projetée par Orano Cycle).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Manuel Bengoechea, Abus et détournements du secret-défense, Paris, Éditions L'Harmattan, , 250 p. (ISBN 978-2-296-17126-8 et 2-296-17126-5, lire en ligne).
- NIGER • L'affaire Areva ou la fin du monopole français sur l'uranium nigérien, Courrier international.
- Dépêche annonçant la conclusion de l'accord, Radio France internationale.
- Cinq Français enlevés au Niger, Le Journal du dimanche, 16 septembre 2010
- Sécurité des expatriés : découvrez les zones à risque de la planète, La Tribune, 27 septembre 2010.
- Retour des expatriés français d'Aréva au Niger, BBC, 25 juillet 2011.
- Otages libérés : les salariés d'Areva sont « soulagés », Le Figaro, 30 octobre 2013.
- Fermeture de la mine Cominak d'Akouta au Niger, 600 salariés licenciés, Radio France internationale, 15 mars 2021.
- Orano-Niger : « choc et désolation » après l’annonce de la fermeture de la société Cominak par le groupe français, La Tribune Afrique, 29 octobre 2019.
- Nathan Tacchi, Coup d’Etat au Niger : Un manque d’uranium nigérien met-il en danger nos centrales nucléaires ?, 20minutes.fr, 1er août 2023
- Nicolas Rauline, Le Niger retire le permis d'exploitation d'une mine d'uranium géante à Orano, Les Échos, 20 juin 2024.
- (en) Abdourahmane Idrissa, Historical Dictionary of Niger, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-5381-2014-9, lire en ligne), p. 349
- « L’Uranium de la colère » sur France 5 : Du Niger jusqu’à Narbonne, la pollution nucléaire sévit, Radio Classique, 7 mars 2022 (consulté le 9 mars 2022).
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lins externes
[modifier | modifier le code]- Areva au Niger : à qui profite l'uranium ?, OXFAM, 19 décembre 2013