Famille de Cointet — Wikipédia

de Cointet de Fillain
Image illustrative de l’article Famille de Cointet
Armes

Blasonnement De sable au sautoir d'argent, au chef d'or
Branches de Cointet de Chateauvert (éteinte en 1684)

de Cointet de Fillain

Pays ou province d’origine Comté de Bourgogne, Alsace, Bourgogne
Allégeance Saint-Empire romain germanique, France
Fiefs tenus Chateauvert, Filain, Fontenelles-Les-Rougemont, Echenoz, Mortroux, Cubry, Autrey
Titres obtenus Lettres de Noblesse, Charles Quint, 1531 ; Chevalier, Philippe IV (roi d'Espagne), 1626 ; Baron, 1783 ; Baron, confirmé par Napoléon III, 1866
Demeures Château de Filain
Charges Echevins de Baume-les-Dames, Echevins d'Ensisheim, Gouverneur de Guyane
Fonctions militaires Général
Officiers supérieurs
Récompenses militaires Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Ordre national de la Légion d'honneur

La famille de Cointet olim Cointet est une famille française qui a été confirmée dans un titre de baron en 1866.

Cette famille compte parmi ses membres des officiers supérieurs et généraux, des artistes.

Gustave Chaix d'Est-Ange écrit que la famille de Cointet est originaire de Franche-Comté puis s'est installée en Alsace[1].

Gustave Chaix d'Est-Ange écrit : « D'après une tradition, la famille de Cointet serait originaire du Nivernais où elle aurait possédé de temps immémorial une terre de Chateauvert »[1]. Il rapporte que Labbey de Billy fait débuter la filiation de cette famille avec Jean de Cointet, écuyer, seigneur de Chateauvert, en Nivernais, qui serait venu s'installer en 1361 en Franche-Comté. Il rapporte également que d'autres personnages de ce patronyme ont été mentionnés par Droz et par M. de Lurion. Parmi ceux-ci, Droz écrit que noble Jean Coinctet, écuyer, aurait été anobli par lettres patentes de l'empereur Charles Quint mais qu'il aurait négligé de faire enregistrer ces lettres, quant à M. de Lurion il écrit que Louis Cointet créé chevalier en 1626 serait l'aïeul de la famille actuelle[1],[2].

Pour sa part Chaix d'Est-Ange fait débuter la filiation vers 1680 date à laquelle Charles (alias Ferdinand) Cointet s'installe en Alsace à la suite de son mariage. Il écrit que Lehr fait débuter la filiation trois générations avant ce personnage mais qu'il ne donne ni preuve ni même aucune date[1].

Régis Valette, quant à lui, n'indique que le titre de baron en 1866 sous le Second Empire[3].

Comté de Bourgogne (XIVe au XVIIe siècle)

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La famille de Cointet est connue à Baume les Dames depuis le milieu du XVème siècle en la personne de Guillaume Cointet ( ? – 1469), licencié en lois et en décrets (droit canon), échevin de la ville (1450 – 1453)[4].

Les Cointet auraient été anoblis dès le XIVème siècle ; on trouve cité dans une pièce du Fonds Moreau de la Bibliothèque National (source : Bibliothèque Nationale, Fonds Moreau, 900 F° 500) un Extrait des registres de la Chambre des Comptes de Dole mentionnant : « Lettres de noblesse du Sieur Cointet de Baume Les Nonnes 1393, enregistrées »[4].

Malheureusement aucun document n’a pu être retrouvé jusqu’à ce jour donnant avec quelque certitude l’ascendance de Guillaume Cointet et prouvant l’origine noble de celle-ci. Il semble bien cependant que sa famille retrouvait l’état qui avait été le sien dans le passé et ont elle aurait déchu, probablement comme beaucoup d’autres, à la suite des malheurs de la Guerre de Cent Ans, cause de la ruine de bien des fortunes[4].

La famille Cointet surmonte la dure épreuve des invasions qui précèdent et suivent la mort du Téméraire (1477) et participe activement au relèvement agricole et industriel de la région. Pierre (fils de Guillaume), échevin de Baume-les-Dames, fonde en 1505 avec sa femme Pernette de Roche, l’hôpital de Baume-les-Dames[4].

Jean ( ? – 1540), son fils, reçoit des lettres de noblesse de en 1531 de Charles Quint (source : Extrait du Registre de la Chambre des Comptes de Dole aux archives du Doubs B 668). Il tient le premier fief de la famille, Chateauvert, don de son frère Antoine, moine de Cluny, qui l’avait acheté avec les revenus de ses prébendes. C’est cependant autour de Baume-les-Dames que s’agrandit le patrimoine familial[4].

La notoriété des Cointet y devient telle qu’en 1576 Pierre II (1540 – 1587) est élu premier maire de la ville. Celui-ci affirme en même temps leur place parmi la noblesse comtoise par son mariage avec Claude de La Tour Saint-Quentin. Lorsque, veuve, Claude acquiert en 1602, avec son beau-frère Luc, le beau et « moderne » de Château de Filain et son fief, c’est l’illustration de la position où s’est haussée la famille après un siècle d’effort et de ténacité et que les unions de ses enfants Louis, Claude-Louis, et Bonne aux meilleures familles comtoises viennent encore confirmer[4].

Philippe IV d’Espagne décernera en 1626 un titre de chevalerie à Claude-Louis en reconnaissance de ses services et de ceux de ses nobles ancêtres : « ses prédécesseurs avaient, passées longues années, obtenu lettres de noblesse des anciens Ducs et Comtes de Bourgogne »[4].

La guerre de Dix Ans, épisode comtois de la Guerre de Trente Ans (1635 – 1645), a des conséquences décisives sur le destin des Cointet. Si la branche de Chateauvert, issue de Louis, héritière des biens baumois, la traverse sans trop de dommage, grâce au rôle important joué par Frédéric, celle des Filain, issue de Claude-Louis, ne se relèvera pas des ravages causés dans ses rangs par la peste et par les combats, et de la ruine de la terre de Filain[4].

Depuis que les Cointet se disent « d’épée », le service de sa Majesté Catholique en Comté et au Pays-Bas ne leur apporte pas les ressources suffisantes pour soutenir leur état. Leurs dettes s’accumulent et, en 1667, Ferdinand, seul rejeton de la branche Filain doit vendre le fief de Filain pour satisfaire ses créanciers[4].

La branche de Chateauvert s’éteindra dans la famille de Lallemand (1684) ; celle de Filain se perpétuera en Alsace, d’abord à Morvillars chez la première épouse de Ferdinand, née d’Andlau, alors que celui-ci combat jusqu’au bout pour soustraire sa province à son annexion à la France en 1674[4].

Alsace (XVIe au XIXe siècle)

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Peu après son retour à Morvillars, à la paix, Ferdinand de Cointet trouve une mort tragique sous les coups des tueurs à gages de son beau-frère d’Andlau en 1677. Ses deux fils aînés étant d’Église, c’est le cadet, Charles-Ferdinand, qui continue la lignée à Cernay, pays de sa deuxième épouse, Elisabeth Kempff d’Angreth, tandis que sa fille Angélique-Françoise hérite du fief de Morvillars[5](Gustave Chaix d'Est-Ange écrit que Madame Cointet, née Kempff, obtint en 1682 l'investiture des fiefs de François d'Andlau qui avait été condamné à mort par contumace)[4].

Armoiries de la famille de Cointet, d'après un arbre généalogique certifié par le Présidial de la Noblesse de Basse-Alsace 1724[réf. nécessaire]

Charles-Ferdinand, marchant sur les traces des derniers Cointet comtois, confirme la vocation militaire de sa famille qui se perpétuera pendant plus de six générations. Lui et son fils Henri-François serviront le Roi dans le régiment de Rosen-Cavalerie dont ils deviendront tous deux Lieutenant-Colonel. Dans le même temps, ils multiplieront les alliances des Cointet avec la noblesse d’Alsace et poursuivront la restauration de leur fortune, le premier en faisant ériger en fief héréditaire l’office de bailli d’Ensisheim venant de la famille de sa femme Marie-Anne de Pèchery, en 1735, le second par son mariage avec une champenoise, Anne-Louise de Beurville, en 1756. À la fin de l’ancien régime, bien intégrée à la noblesse alsacienne, à Ensisheim où elle possédait un bel hôtel, la famille Cointet avait retrouvé son lustre d’autrefois[4].

À l’issue du rattachement de l’Alsace à la France, l’ordonnance de Compiègne de 1783 octroie à toutes les familles qui peuvent prouver le port d’un titre du (Herr, Freyherr ou Baron) en 1680 la capacité à utiliser le titre baronnial. Se référant à la déclaration royale, Henri-François prit la qualification de baron (titre confirmé en 1866 par Napoléon III)[4].

La révolution chassera de l’armée deux de ses fils de la génération suivante, Eugène-Charles et Étienne-Henri, mais ne les empêchera pas, le calme revenu, de se dévouer au service de leur petite cité d’Ensisheim, cependant que leur frère, François-Maurice vivra en Guyane une aventure politique et militaire peu banale. La fin de la royauté sera fort dommageable à a situation matérielle de la famille, une deuxième fois pratiquement ruinée[4].

Bourgogne (à partir du XIXe siècle)

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Emile, unique fils d’Eugène-Charles, fait les dernières campagnes de l’Empire. Alors que ses sœurs se marient en Alsace, c’est à Auxonne, où les hasards des garnisons l’ont amené, qu’il prend femme en 1822, en épousant une jeune fille de la bourgeoisie locale, Virginie Macherat. Son père étant mort à Ensisheim en 1832 et ses oncles disparus sans alliance ou sans postérité mâle, Emile, ayant fait souche en Bourgogne, y perpétuera seul la famille de Cointet[4].

Après 1822, Emile de Cointet poursuit sa carrière dans le service de l’Artillerie à Auxonne ; sa femme Virginie prosatrice et poétesse, brille dans la petite société littéraire locale[4].

Veuve de bonne heure, elle y élève ses trois filles et son fils Edouard, aidée par sa grand-tante Madame de Fontenay, née Pèchery, qui fera de ce dernier son héritier universel. Elle y marie deux de ses filles dans le milieu militaire[4].

Edouard, né en 1830, suit la tradition familiale en entrant à Saint-Cyr. Il épouse en 1867 une bourguignonne, Renée Mairet, à Dijon. C’est par elle que la propriété du Polygone viendra aux Cointet[4].

Général de Division, Edouard laissera un nom, non seulement dans la cavalerie qu’il a contribué à rénover après 1871, mais aussi dans toute l’Armée. Retiré à Dijon en 1895, il se consacre activement à la défense des idées de la droite traditionnelle, conservatrice et monarchiste pendant quelques années[4].

Son fils ainé Emile, brillant officier de cavalerie, trouve une mort glorieuse en 1900 au combat de Kousseri sur le chari, alors qu’il faisait sa deuxième campagne coloniale avec la Mission Gentil au Tchad. Ses deux autres fils, Edmond et Jean, épouseront les deux filles du colonel Charles Demont de Lavalette. Edmond, polytechnicien, officier d’artillerie et d’état-major, occupera durant la Grande Guerre d’importants postes dans de hauts états-majors (2° Armée et Grand Quartier Général) et terminera sa carrière comme général de Division, commandeur de la Légion d’Honneur, en 1932. Jean fera la sienne à la Banque de France qu’il quittera en 1930 comme directeur de la succursale de Bordeaux ; il était chevalier de la Légion d’Honneur[4].

Les postérités d’Edmond (1870 - 1948) et de Jean (1872 - 1944) continuent la lignée de la famille de Cointet de Fillain[4].

La famille de Cointet est membre de l'Association d'entraide de la noblesse française depuis 1949[6].

Un fils de Jean, Edouard (1911 - 1951) est parrain d'une promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (no 178, 1991-1994)[4].

Armes, titre

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Les armes de la famille se blasonnent ainsi De sable au sautoir d'argent, au chef cousu d'or.[7]

Titre : Lettres de Noblesse, Charles Quint (1531) ; Chevalier, Philippe IV (roi d'Espagne) (1626) ; Baron (1783), confirmé par Napoléon III en 1866[3]

Les principales alliances de la famille de Cointet sont : Famille d'Andlau, Famille d'Aubonne, Famille de Beurville, Famille de Chaffoye, Famille de Cizole, Famille Colin de Valoreille, Famille Demont de Lavalette, de Faverolles, Famille de Flachslanden, de Famille de Gail, Guyot de Malseigne, Famille Kempff d'Angreth, Famille de La Basinière, Famille de La Touche, Famille de La Tour Saint-Quentin, Famille de Lallemand, Famille Mairet, Famille Le Bel de Chasault, Famille de Pechery, Famille von Pforr, Famille de Roche, Famille de Ropp, Famille de Saint-Mauris, Famille von Schauenburg, Famille de Watrigant.

Notes et références

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  1. a b c et d Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 11, pages 163 à 164.
  2. Gustave Chaix d'Est-Ange écrit au conditionnel et il ne mentionne ni qualifications ni preuves de noblesse dans la généalogie qu'il écrit sur cette famille.
  3. a et b Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, 2002, page 65.
  4. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u et v Noël de Cointet de Fillain, La famille de Cointet de Fillain, 1400-1950 : essai historique, Franche-Comté, Alsace, Bourgogne, Jancigny, Archives municipales de Dijon, Cotes L II-28289;L COI, , 436 p.
  5. Archives Haut-Rhin IB 754, 755
  6. Page « La table des familles », sur le site de l'Association d'entraide de la noblesse française (lire en ligne).
  7. Jules Gauthier et Léon (1875-1926) Auteur du texte Gauthier, Armorial de Franche-Comté, (lire en ligne)

Pour approfondir

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Bibliographie

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  • Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. XI. Cib-Cor., Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), p. 163-164.
  • Noël de Cointet de Fillain, La famille de Cointet de Fillain, 1400-1950 : essai historique, Franche-Comté, Alsace, Bourgogne, Jancigny, Archives municipales de Dijon, Cotes L II-28289;L COI, , 436 p. (ouvrage familial).
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle, Paris, Éditions Robert Laffont, , 410 p. (ISBN 2-221-09701-7)
  • Albert Révérend, Titres et confirmations de titres de la Monarchie de Juillet et du Second Empire
  • Henri Jougla de Morenas et Raoul de Warren, Grand armorial de France. tome 3, 1934-1952, p. 14.
  • Lehr, L'Alsace noble
  • Bottin mondain

Articles connexes

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Liens externes

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