Fantaisie — Wikipédia

Robert Schumann, début des Trois Fantasiestücke op. 111.

En musique classique, la fantaisie (de l'italien fantasia, mais on retrouve également les termes suivants : anglais : fantasy, fancy, fantazy, phantasy, allemand : fantasie, phantasie) est une composition de forme composite, par opposition aux formes musicales strictes telles que la sonate. Présente au moins depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours, elle permet au compositeur de déroger au cadre de composition habituel qui lui impose soit une progression harmonique stricte (comme la forme sonate), soit un enchaînement thématique préétabli (forme ABA, forme sonate bi-thématique avec exposition, développement et réexposition, etc.) La fantaisie fait se succéder les thèmes plutôt qu’elle ne les organise.

Deux exemples formels (les différents thèmes sont représentés par des lettres différentes) :

Esthétiquement, la fantaisie ne joue pas le même rôle dans le paysage musical de chaque époque, mais son trait de caractère commun semble être une certaine prédominance de la subjectivité du compositeur sur le respect scrupuleux de cadres traditionnellement reçus. C'est le cas par exemple de la Fantaisie en fa mineur pour piano à quatre mains de Schubert, avec son expressivité liée à son arrière-plan psychologique et biographique. Et c’est peut-être la raison pour laquelle la fantaisie est plus couramment l’apanage des solistes que celui des grands orchestres dont l’architecture complexe est peut-être moins bien adaptée aux écarts formels. Cependant, la fantaisie ne doit pas être confondue avec l’impromptu ou l’improvisation.

La grande époque de la fantaisie sera le XIXe siècle, son instrument de prédilection le piano et son cadre historique le romantisme. Sous des appellations très variées (« réminiscences », « paraphrase de concert », etc.), la fantaisie atteint son apogée sous les doigts des plus grands pianistes-compositeurs romantiques comme Chopin, Liszt, Saint-Saëns ou Schumann. La virtuosité débridée de cette époque héroïque du piano trouve une place de choix dans ces compositions aux cadres éclatés et à la subjectivité exacerbée. Les fantaisies de concert de Franz Liszt entretiendront sa gloire auprès des publics populaires.

Quelques exemples de fantaisies

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Fantaisies pour vihuela

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  • Luis de Milán : les 40 fantaisies du Libro de música de vihuela de mano intitulé El Maestro (1536)
  • Luys de Narváez : Les fantaisies polyphoniques de Los seys libros del delphin de música de cifra para tañer vihuela (1538)
  • Alonso Mudarra : Fantasia X, Tres libros de musica en cifra para vihuela (1546)
  • Enríquez de Valderrábano : les 33 fantaisies du Libro de música (1547)
  • Robert White : Fantasiæ I, II, III, IV, V et VI (avant 1574)[1]
  • William Byrd : Fantasia [IX] (no 52, BK 13) En la majeur (antérieure à 1563), du Fitzwilliam Virginal Book.
  • Gilles Farnaby : Fantasia [I] (no 208) En sol, du Fitzwilliam Virginal Book.
  • Peter Philips : Fantasia (no 84) En sol majeur, du Fitzwilliam Virginal Book.
  • Thomas Morley : Fantasia (no 124), du Fitzwilliam Virginal Book.

Fantaisies pour orgue

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Fantaisies pour piano

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Autres fantaisies

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Notes et références

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  1. Irwin Spector, Robert White : The Instrumental Music, A-R Editions, Madison 1972 (en) [1]
  2. (de) « Prélude et fugue sur un thème B-A-C-H » (partition libre de droits), sur le site de l'IMSLP.
  3. (de) Fabian Norman Verlag, « „Ensueños - una Fantasía“ von Sergio Antonio del Rio ist ein lyrisches… », sur plus.google.com, (consulté le ).