En analyse mathématique , la prépondérance ou négligeabilité relie deux fonctions à valeurs dans R {\displaystyle \mathbb {R} } ou C {\displaystyle \mathbb {C} } , formalisant la notion que l'une devient insignifiante devant l'autre au voisinage d'un point ou de l'infini.
Par exemple, avec f : x ↦ x 2 {\displaystyle f:x\mapsto x^{2}} et g : x ↦ 3 x {\displaystyle g:x\mapsto 3x} , quand x → ± ∞ {\displaystyle x\rightarrow \pm \infty } , 3 x {\displaystyle 3x} devient arbitrairement petit devant x 2 {\displaystyle x^{2}} . On dit alors que g {\displaystyle g} est négligeable devant f {\displaystyle f} ou que f {\displaystyle f} est prépondérante devant g {\displaystyle g} au voisinage de l'infini, ce que l'on note g = ∞ o ( f ) . {\displaystyle g\ {\underset {\infty }{=}}\ o(f).}
Avec la domination et l'équivalence , la négligeabilité est une relation de comparaison . Elle est transitive , mais n'est ni réflexive , ni symétrique .
Soient f {\displaystyle f} et g {\displaystyle g} deux fonctions définies sur une partie I {\displaystyle I} de R {\displaystyle \mathbb {R} } à valeurs dans R {\displaystyle \mathbb {R} } ou C {\displaystyle \mathbb {C} } , et soit a {\displaystyle a} un point adhérent à I {\displaystyle I} ( a {\displaystyle a} peut être un réel, + ∞ {\displaystyle +\infty } ou − ∞ {\displaystyle -\infty } ).
On dit que f {\displaystyle f} est négligeable devant g {\displaystyle g} , ou que g {\displaystyle g} est prépondérante devant f {\displaystyle f} au voisinage de a {\displaystyle a} si il existe une fonction ε {\displaystyle \varepsilon } et un voisinage V {\displaystyle V} de a {\displaystyle a} tels que :
ε → a 0 {\displaystyle \varepsilon \ {\underset {a}{\rightarrow }}\ 0} , et f = ε g {\displaystyle f=\varepsilon g\ } sur V ∩ I {\displaystyle V\cap I} Ce qui est équivalent à :
si a ∈ R {\displaystyle a\in \mathbb {R} } : ∀ ε > 0 ∃ η > 0 ∀ x ∈ ] a − η , a + η [ ∩ I | f ( x ) | ≤ ε | g ( x ) | {\displaystyle \forall \varepsilon >0\quad \exists \eta >0\quad \forall x\in \left]a-\eta ,a+\eta \right[\cap I\quad \left|f(x)\right|\leq \varepsilon \left|g(x)\right|} si a = + ∞ {\displaystyle a=+\infty } : ∀ ε > 0 ∃ A ∈ R ∀ x ∈ [ A , + ∞ [ ∩ I | f ( x ) | ≤ ε | g ( x ) | {\displaystyle \forall \varepsilon >0\quad \exists A\in \mathbb {R} \quad \forall x\in \left[A,+\infty \right[\cap I\quad \left|f(x)\right|\leq \varepsilon \left|g(x)\right|} si a = − ∞ {\displaystyle a=-\infty } : ∀ ε > 0 ∃ A ∈ R ∀ x ∈ ] − ∞ , A ] ∩ I | f ( x ) | ≤ ε | g ( x ) | {\displaystyle \forall \varepsilon >0\quad \exists A\in \mathbb {R} \quad \forall x\in \left]-\infty ,A\right]\cap I\ \quad \left|f(x)\right|\leq \varepsilon \left|g(x)\right|} Une autre caractérisation plus commode dans le cas où g {\displaystyle g} ne s'annule pas au voisinage de a {\displaystyle a} est :
f {\displaystyle f} est négligeable devant g {\displaystyle g} au voisinage de a {\displaystyle a} si :
lim x → a f ( x ) g ( x ) = 0 {\displaystyle \lim _{x\rightarrow a}\ \ {f(x) \over g(x)}=0} On écrit alors f = a o ( g ) {\displaystyle f\,{\underset {a}{=}}\,o(g)} , qui se lit « f {\displaystyle f} est un petit o {\displaystyle o} de g {\displaystyle g} au voisinage de a {\displaystyle a} ». C'est une des notations de Landau .
Dans le cas où g {\displaystyle g} ne s'annule pas au voisinage de a {\displaystyle a} mais s’annule en a {\displaystyle a} , f est négligeable devant g au voisinage de a {\displaystyle a} si :
lim x → a x ≠ a f ( x ) g ( x ) = 0 {\displaystyle \lim _{\underset {x\neq a}{x\to a}}{\dfrac {f(x)}{g(x)}}=0} et si f ( a ) = 0 {\displaystyle f(a)=0}
Si f 1 = a o ( g ) {\displaystyle f_{1}\,{\underset {a}{=}}\,o(g)} et f 2 = a o ( g ) {\displaystyle f_{2}\,{\underset {a}{=}}\,o(g)} alors f 1 + f 2 = a o ( g ) {\displaystyle f_{1}+f_{2}\,{\underset {a}{=}}\,o(g)} . Si f 1 = a o ( g 1 ) {\displaystyle f_{1}\,{\underset {a}{=}}\,o(g_{1})} et f 2 = a O ( g 2 ) {\displaystyle f_{2}\,{\underset {a}{=}}\,O(g_{2})} alors f 1 f 2 = a o ( g 1 g 2 ) {\displaystyle f_{1}f_{2}\,{\underset {a}{=}}\,o(g_{1}g_{2})} , en particulier, si f 1 = a o ( g ) {\displaystyle f_{1}\,{\underset {a}{=}}\,o(g)} et f 2 {\displaystyle f_{2}} est bornée au voisinage de a , alors f 1 f 2 = a o ( g ) {\displaystyle f_{1}f_{2}\,{\underset {a}{=}}\,o(g)} . Si f = a o ( g ) {\displaystyle f\,{\underset {a}{=}}\,o(g)} et g = a O ( h ) {\displaystyle g\,{\underset {a}{=}}\,O(h)} , ou si f = a O ( g ) {\displaystyle f\,{\underset {a}{=}}\,O(g)} et g = a o ( h ) {\displaystyle g\,{\underset {a}{=}}\,o(h)} , alors f = a o ( h ) {\displaystyle f\,{\underset {a}{=}}\,o(h)} en particulier, = a o {\displaystyle \,{\underset {a}{=}}\,o} est transitive . f ∼ a g ⇔ f − g = a o ( g ) ⇔ f = a g + o ( g ) {\displaystyle f\,{\underset {a}{\sim }}\,g\Leftrightarrow f-g\,{\underset {a}{=}}\,o(g)\Leftrightarrow f\,{\underset {a}{=}}\,g+o(g)} . Une échelle de comparaison E a {\displaystyle E_{a}} est[ 1] une famille de fonctions définies au voisinage de a (sauf peut-être en a ), non équivalentes à 0 en a , telle que :
∀ ( f , g ) ∈ E a 2 f ≠ g ⇒ ( f = a o ( g ) ou g = a o ( f ) ) {\displaystyle \forall (f,g)\in {E_{a}}^{2}\quad f\neq g\Rightarrow \left(f\,{\underset {a}{=}}\,o(g){\text{ ou }}g\,{\underset {a}{=}}\,o(f)\right)} . Soient f une fonction définie dans un voisinage V de a (sauf peut-être en a ), ne s'annulant pas sur V ∖ { a } {\displaystyle V\setminus \{a\}} , et E a {\displaystyle E_{a}} une échelle de comparaison en a .
On dit que f admet la fonction g ∈ E a {\displaystyle g\in E_{a}} comme partie principale par rapport à l'échelle E a {\displaystyle E_{a}} s'il existe un réel A non nul tel que f ∼ a A g {\displaystyle f\,{\underset {a}{\sim }}\,Ag} (ou f = a A g + o ( g ) {\displaystyle f\,{\underset {a}{=}}\,Ag+o(g)} )[ 2] .
Unicité en cas d'existence Soient f 1 {\displaystyle f_{1}} et f 2 {\displaystyle f_{2}} admettant respectivement g 1 {\displaystyle g_{1}} et g 2 {\displaystyle g_{2}} comme partie principale par rapport à l'échelle de comparaison E a {\displaystyle E_{a}} . La partie principale de f 1 f 2 {\displaystyle f_{1}f_{2}} par rapport à l'échelle de comparaison E a {\displaystyle E_{a}} est la même que celle de g 1 g 2 {\displaystyle g_{1}g_{2}} . Si g 1 = a o ( g 2 ) {\displaystyle g_{1}\,{\underset {a}{=}}\,o(g_{2})} alors g 2 {\displaystyle g_{2}} est la partie principale de f 1 + f 2 {\displaystyle f_{1}+f_{2}} par rapport à l'échelle de comparaison E a {\displaystyle E_{a}} . Si g 1 = g 2 {\displaystyle g_{1}=g_{2}} et A 1 + A 2 ≠ 0 {\displaystyle A_{1}+A_{2}\neq 0} alors ( A 1 + A 2 ) g 1 {\displaystyle (A_{1}+A_{2})g_{1}} est la partie principale de f 1 + f 2 {\displaystyle f_{1}+f_{2}} par rapport à l'échelle de comparaison E a {\displaystyle E_{a}} . Une suite n'est qu'un cas particulier de fonction, définie sur I = N {\displaystyle I=\mathbb {N} } , auquel a = + ∞ {\displaystyle a=+\infty } est adhérent.
Par conséquent, une suite ( u n ) {\displaystyle (u_{n})} de nombres réels est négligeable devant une suite réelle ( v n ) {\displaystyle (v_{n})} si et seulement si :
il existe une suite ( ε n ) {\displaystyle (\varepsilon _{n})} de limite nulle telle que, à partir d'un certain rang, u n = ε n v n {\displaystyle u_{n}=\varepsilon _{n}v_{n}} ou encore :
∀ ε > 0 ∃ N ∈ N ∀ n ≥ N | u n | ≤ ε | v n | {\displaystyle \forall \varepsilon >0\quad \exists N\in \mathbb {N} \quad \forall n\geq N\quad |u_{n}|\leq \varepsilon |v_{n}|} , ce qui, lorsque ( v n ) {\displaystyle (v_{n})} ne s'annule pas à partir d'un certain rang, équivaut à :
lim n → + ∞ u n v n = 0 {\displaystyle \lim _{n\to +\infty }{\frac {u_{n}}{v_{n}}}=0} . On note : u n = o ( v n ) {\displaystyle u_{n}=o(v_{n})} .
↑ Bernard Randé, Procédés sommatoires – Développements asymptotiques , Techniques de l'ingénieur, 2004 (lire en ligne ) , p. 4 . ↑ Randé 2004 , p. 5. Sur les autres projets Wikimedia :