François de L'Averdy — Wikipédia
Contrôleur général des Finances | |
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Enfant | Paule Mélanie de Laverdy de Gambais (d) |
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Clément Charles François de L'Averdy, marquis de Gambais, né à Paris le et mort à Paris le (4 frimaire an II), est un magistrat et homme politique français.
Conseiller au Parlement de Paris, il est notamment, de 1763 à 1768, contrôleur général des finances de Louis XV.
Biographie
[modifier | modifier le code]Homme politique
[modifier | modifier le code]Conseiller au Parlement de Paris, membre de la première chambre des enquêtes, janséniste notoire, Laverdy se rend populaire grâce à sa lutte contre les Jésuites. Sa nomination comme contrôleur général des finances le , alors qu'il ne connait rien aux finances, est avant tout une victoire des Parlements. L'Averdy doit néanmoins rester cinq ans dans ce ministère, et tenter des réformes courageuses, concernant en particulier les fermiers généraux.
« Avec de respectables qualités personnelles, note Michel Antoine, Laverdy était aussi peu apte que possible à être contrôleur général. Il ne connaissait ni les finances, ni l'administration, ni la cour, et était dénué non seulement de connaissances administratives, mais du moindre instinct gouvernemental. Un de ses nombreux défauts était une humilité exagérée qui, jointe à une ingénuité déconcertante, lui faisait clamer son ignorance complète du département qu'on lui avait confié. Affolé, noyé dans ses dossiers, courant d'une affaire à l'autre, changeant d'avis, se répandant en aveux d'inexpérience et en protestations de bonne volonté, il n'en imposa à personne, pas même à ses anciens collègues des parlements, dont il découvrait avec stupeur la nocivité et à qui il ne savait répondre que par des objurgations timides et des supplications éplorées (P. Gaxotte). La solidité et la compétence de l'équipe formée par les intendants des finances pallièrent dans la mesure du possible l'impéritie du maître. D'autre part, l'intimité de Choiseul avec Laborde, banquier de la cour, procura des secours au Trésor, en même temps qu'elle lui donnait barre sur L'Averdy. »
Choiseul et L'Averdy décident de mettre en application les théories des Physiocrates qui préconisent la liberté du commerce des grains. En juillet 1764, ils suppriment toute entrave au commerce des grains. Les belles récoltes et les bas prix des années 1760-1763 incitent à l'optimisme, mais, dès 1764, la production agricole connut une situation difficile et la spéculation fait rage, faisant s'envoler les prix. Pour tenter de résoudre la crise, L'Averdy s'appui sur un boulanger entreprenant du nom de Malisset, à qui la monarchie a déjà fait appel à plusieurs reprises, depuis 1748, dans de semblables circonstances.
En août 1765, le contrôleur général passe un contrat avec lui et Malisset forme une compagnie pour l'assister dans son exécution. C'est le début d'une campagne de rumeurs accusant les ministres, et jusqu'au roi lui-même, d'avoir pris part à un « pacte de famine » pour affamer le peuple en spéculant sur le prix des grains. Des révoltes éclatèrent dans des dizaines de villes. L'Averdy est renvoyé à la fin de septembre 1768.
Une autre réforme de L'Averdy, par deux édits royaux de 1764 et 1765, abolit les charges viagères des municipalités pour les rendre temporaires et électives. Mais cette réforme est révoquée par l'édit de novembre 1771 qui rétablit la vénalité des offices pour les charges municipales, de nouveau vendues à titre viager au profit du Trésor royal[1].
En 1765, L'Averdy fait l'acquisition du château de Neuville à Gambais (actuel département des Yvelines) et, en 1768, reçoit du roi Louis XV, la propriété du Petit hôtel de Conti, qui porte dorénavant son nom.
L'Averdy est arrêté sous la Terreur, et accusé d'avoir, sous son administration, contribué à l'établissement d'un pacte de famine. Il est condamné à mort et guillotiné. Il fut inhumé au cimetière de la Madeleine, à Paris.
L'érudit
[modifier | modifier le code]L'Averdy est élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1764. Après avoir quitté son poste de contrôleur général des finances, il s'occupe à rechercher activement les manuscrits du procès de Jeanne d'Arc et en trouve vingt-huit en 1787, mettant au jour les manuscrits dits « d'Urfé » (B.N. lat. 8 838) et le manuscrit d'Orléans (ms. 518), inconnus jusqu'alors.
Il publie ses découvertes en 1790 dans le tome 3 des Notices et extraits des manuscrits du Roy, publiés par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Références
[modifier | modifier le code]- Pierre Joseph Spiridion Dufey de l'Yonne, Histoire des communes de France et législation municipale depuis le XIe siècle, Paris, 1828, p. 179 et n. 2 [1]
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Finances et politique au siècle des Lumières. Le ministère L'Averdy, 1763-1768., Joël FELIX, Comité d'histoire économique et financière de la France, Paris, 1999 – (ISBN 2-11-090090-3)
- Jeff Horn, « The Limits of Centralization: Municipal Politics in Troyes during the L'Averdy Reforms », French History, Volume 9, no 2,
- Béatrice Legrand-Baumier, « La réforme municipale de L'Averdy (1764-1765) : glas de la représentation patricienne au sein des corps de ville ? L'exemple de Tours », in Construction, reproduction et représentation des patriciats urbains de l'Antiquité au XXe siècle, Tours, Presses universitaires François Rabelais – (ISBN 2-86906-133-1)
- (fr) François Fossier, « Un financier érudit, Clément Charles François de Laverdy (1724-1793) », Journal des savants, vol. IV (1981), no 4 (octobre-), p. 397–421
- Maurice Bordes, La réforme municipale du contrôleur général Laverdy et son application (1764-1771), Toulouse, Association des publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse, coll. « Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse. Série A ; 5 », , 351 p. (BNF 37504985)
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Notice du comité d'histoire du ministère français de l'économie, des finances et de l'industrie