Friedrich Merz — Wikipédia
Friedrich Merz | ||
![]() Friedrich Merz en 2025. | ||
Fonctions | ||
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Président fédéral de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne | ||
En fonction depuis le (3 ans et 24 jours) | ||
Élection | 4-16 décembre 2021 | |
Réélection | ||
Prédécesseur | Armin Laschet | |
Président du groupe CDU/CSU au Bundestag | ||
En fonction depuis le (3 ans et 9 jours) | ||
Législature | 20e | |
Prédécesseur | Ralph Brinkhaus | |
– (2 ans, 6 mois et 26 jours) | ||
Législature | 14e | |
Prédécesseur | Wolfgang Schäuble | |
Successeur | Angela Merkel | |
Député au Bundestag | ||
En fonction depuis le (3 ans, 3 mois et 29 jours) | ||
Élection | 26 septembre 2021 | |
Circonscription | Haut-Sauerland | |
Législature | 20e | |
Prédécesseur | Patrick Sensburg | |
– (14 ans, 11 mois et 17 jours) | ||
Élection | 16 octobre 1994 | |
Réélection | 27 septembre 1998 22 septembre 2002 18 septembre 2005 | |
Circonscription | Haut-Sauerland | |
Législature | 13e, 14e, 15e et 16e | |
Prédécesseur | Ferdinand Tillmann | |
Successeur | Patrick Sensburg | |
Député européen | ||
– (4 ans, 11 mois et 23 jours) | ||
Élection | 18 juin 1989 | |
Circonscription | RFA | |
Législature | 3e | |
Groupe politique | PPE | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Joachim-Friedrich Martin Josef Merz | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Brilon (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, RFA) | |
Nationalité | Allemande | |
Parti politique | CDU | |
Diplômé de | Université de Bonn | |
Profession | Avocat Homme d’affaires | |
Religion | Catholicisme | |
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Friedrich Merz, né le à Brilon (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), est un homme d'affaires et homme politique allemand.
Membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), il est député européen de 1989 à 1994 et membre du Bundestag entre 1994 et 2009. Il préside le groupe CDU/CSU à la chambre basse, avant d'être écarté par Angela Merkel, par la suite considérée comme son éternelle rivale.
Tenant d'une ligne libérale-conservatrice, il est candidat sans succès à la présidence de la CDU lors des congrès de 2018 et de janvier 2021, mais l'emporte largement en décembre 2021. Réélu au Bundestag, il reprend la tête du groupe CDU/CSU.
Aux élections fédérales de 2025, il est chef de file de la CDU/CSU, qui arrive en tête du scrutin sans majorité absolue.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Son père, Joachim Merz, est juge et homme politique, membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU). Sa mère, Paula Merz, née Sauvigny, appartient à une vieille famille de notables rhénans d'origine française [1], installée au 18e siècle à Brilon, et à qui la ville doit la maison historique Sauvigny[2].
Son grand-père maternel, Josef Paul Sauvigny (de), était maire de Brilon et a rejoint la SA en 1933 et le parti nazi en 1938[3].
Son père Joachim est enrôlé dans la Wehrmacht à l’âge de 17 ans, puis emprisonné pendant quatre ans en Géorgie soviétique. Après la Seconde Guerre mondiale, celui-ci devient juge dans la zone d’occupation américaine avant de diriger plusieurs procès à Arnsberg contre des personnes ayant exercées des fonctions durant la période nazie[1]. Il est ensuite juge au tribunal régional de cette ville.
Friedrich Merz est un élève médiocre. Il redouble au lycée et est renvoyé pour des raisons disciplinaires[1].
Il est de confession catholique[4]. Marié en 1981 à Charlotte Gass, il est père de deux filles et d'un fils[5].
Député européen
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Il est député au Parlement européen de 1989 à 1994, siégeant au groupe du Parti populaire européen et à la commission économique, monétaire et de la politique industrielle[6].
Président de groupe au Bundestag
[modifier | modifier le code]Au Bundestag, où il est élu en 1994, Friedrich Merz suit une ligne classée à la droite de la direction du parti.
En février 2000, il devient président du groupe CDU/CSU au Bundestag en remplacement de Wolfgang Schäuble. Il est évincé de ce poste par Angela Merkel, décrite comme son « ennemie intime », qui le remplace après les élections fédérales de 2002. Il se tient dès lors à l'écart de toute fonction de premier plan et quitte la vie politique en 2009[7].
Reconversion en homme d'affaires
[modifier | modifier le code]Après son retrait de la politique, il rejoint un cabinet d’avocats d’affaires de Düsseldorf[1]. Il devient membre du conseil de surveillance de la filiale allemande de la banque HSBC, président du conseil de surveillance du fabricant de papier Wepa, du fabricant suisse de matériel ferroviaire Stadler, de l'aéroport de Cologne-Bonn, ainsi que de la filiale allemande de BlackRock, plus grand fonds d’investissement au monde[8].
- Friedrich Merz en 2004.
- Friedrich Merz en 2017.
- Friedrich Merz avec Ash Carter et Ursula von der Leyen en 2015.
Candidat aux congrès de la CDU de 2018 et janvier 2021
[modifier | modifier le code]Angela Merkel annonce le 29 octobre 2018 qu'elle quittera prochainement ses fonctions de présidente fédérale de la CDU, qu'elle exerce depuis 2000, et qu'elle renoncera à la chancellerie après les élections fédérales de 2021. Friedrich Merz déclare sa candidature le 30 octobre pour la remplacer à la tête du parti. Il marque notamment la campagne par son opposition à la sortie du nucléaire et à l'accueil massif de réfugiés[8]. Le 7 décembre 2018, il est battu au second tour par Annegret Kramp-Karrenbauer, alors la dauphine désignée de Merkel et donnée favorite avant l'élection, par 51,8 % contre 48,2 %[9],[10].
À la suite de la démission de Kramp-Karrenbauer annoncée le 10 février 2020, Merz se propose à nouveau pour la présidence du parti, scrutin pour lequel il part cette fois favori. Il est finalement battu de justesse par Armin Laschet, devenu le dauphin désigné d'Angela Merkel à la suite du retrait de Kramp-Karrenbauer[11].
Il est désigné candidat de la CDU/CSU aux élections fédérales allemandes de 2021 dans le Sauerland[12] et il remporte de nouveau un siège de député.
Président fédéral de la CDU et candidat à la chancellerie en 2025
[modifier | modifier le code]Friedrich Merz est largement élu à la tête de la CDU avec 62,1% des voix lors du 34e congrès du parti, qui se tient en décembre 2021, avec plus de 36 points d'avance sur son plus proche adversaire, Norbert Röttgen[13]. L'éternel rival d'Angela Merkel prend ses fonctions le 31 janvier 2022 et redevient président du groupe CDU/CSU au Bundestag le mois suivant. Cet événement est considéré comme étant l'échec d'Angela Merkel à assurer une succession dans sa lignée politique et une rupture officielle entre la CDU et ses années au pouvoir[14].
Friedrich Merz conduit la CDU/CSU, favorite dans les sondages, aux élections fédérales anticipées de 2025[15]. Celle-ci arrive en tête avec 28,5 % des suffrages, suivie par l'AFD, qui réalise une percée historique avec 20,8 %, et le SPD, qui n'obtient que 16,4 %. Avec 208 élus sur 630 sièges au Bundestag, il devra former une coalition pour gouverner[16][17].
Positionnement politique et prises de position
[modifier | modifier le code]Friedrich Merz présente un positionnement conservateur sur les questions sociétales, comme les thématiques LGBT ou l'avortement, tout en défendant avant tout une orientation économique libérale orthodoxe. Il dénonce ainsi une bureaucratie paralysante et une fiscalité trop élevée[1]. Représentant d'une « ligne très droitière », il garde une distance claire avec l’Alternative pour l'Allemagne (AfD) qu’il qualifie de « honte pour l’Allemagne », tout en refusant de serrer la main de ses élus[1].
Au niveau migratoire, il est opposé à l'accueil massif de migrants en Allemagne[8] ainsi qu'au droit d'asile[18].
Il prône en 2021 sur les questions de politique extérieure une ligne atlantiste, multipliant les commentaires élogieux sur Joe Biden, avec lequel il entend affirmer « le grand retour du partenariat transatlantique », soutenir l'OTAN et approfondir les traités de libre-échange[11].
En avril 2023, il critique la sortie du nucléaire de l'Allemagne, décidée par Angela Merkel en 2011 suite à la catastrophe de Fukushima. Selon Merz, aucun autre pays n'a réagi à la guerre en Ukraine et à l'aggravation de la situation de l'approvisionnement énergétique comme la République fédérale. Notant que 60 centrales nucléaires sont en construction dans le monde, il pose alors la question si l'Allemagne n'est pas le conducteur qui roule à contresens des autres pays. Il qualifie la date de fermeture des centrales nucléaires allemandes de «journée noire pour l'Allemagne»[19].
Durant la guerre russo-ukrainienne, il est un défenseur sans ambiguïté de l’Ukraine. Selon lui, Berlin doit menacer de livrer des missiles de longue portée Taurus aux Ukrainiens si la Russie continue ses attaques contre les infrastructures civiles, un pas qu’Olaf Scholz a toujours refusé de franchir[1].
Il annonce en janvier 2025 être opposé à la parité hommes-femmes, aussi bien au sein du gouvernement dont il pourrait devenir le chef qu'au sein de son parti[18]. Il fait part de son intention de durcir les règles d'indemnisation du chômage, de réduire les impôts et les aides aux migrants[18]. Consécutivement à l'attaque de Magdebourg, il promet « des mesures drastiques contre l'immigration » d'application immédiate[20]. En ce qui concerne les relations internationales, il indique vouloir préparer l'Allemagne à une ère de conflits et précise que la première de ses priorités stratégiques est le rétablissement de la capacité allemande de dissuasion et de défense[21] au lieu de se battre pour « tout ce qui est bon pour le monde »[22].
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Angela Merkel
- Groupe CDU/CSU au Bundestag
- 31e, 33e et 34e congrès de la CDU
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Solène Vary, Ennemi de Merkel, élève exécrable, pro-Ukraine... Qui est Friedrich Merz, favori au poste de chancelier en Allemagne ?, lefigaro.fr, 22 février 2025
- ↑ Claus Jacobi, Im Rad der Geschichte: Deutsche Verhältnisse, p. 166, Herbig, 2002
- ↑ (de) Patrik Schwarz, « Nicht der Opa ist das Problem: Der seltsame Stolz des Friedrich Merz [Ce n'est pas le grand-père qui est le problème : l'étrange fierté de Friedrich Merz] », sur haGalil, (consulté le )
- ↑ (en-US) « Factsheet: Friedrich Merz », sur Bridge Initiative (consulté le )
- ↑ https://www.stern.de/lifestyle/leben/friedrich-merz-privat--seine-frau--seine-kinder--seine-hobbys-31432826.html
- ↑ « 3ème législature | Friedrich MERZ | Députés | Parlement européen », sur www.europarl.europa.eu, (consulté le )
- ↑ « Friedrich Merz, ennemi intime de Merkel, ravit la présidence de la CDU », sur l'Opinion,
- Rachel Knaebel, « L’un des dirigeants du plus gros fonds d'investissement du monde pourrait prendre la suite d'Angela Merkel », sur Basta,
- ↑ Thomas Wieder, « Annegret Kramp-Karrenbauer succède à Angela Merkel à la tête de la CDU », (consulté le ).
- ↑ (en) German conservatives pick a Merkel ally to be party leader, signaling continuity and a long goodbye, sur The Washington Post, 7 décembre 2018.
- Bruno Odent, « Allemagne. Trois candidats à la tête de la CDU pour hériter du legs de Merkel », sur L'Humanité,
- ↑ (de) Maximilian Plück, « 327 zu 126 Stimmen: Friedrich Merz gewinnt Kampfkandidatur im Sauerland », sur RP ONLINE, (consulté le )
- ↑ « Allemagne : un adversaire de Merkel prend la tête de la CDU en crise », sur Le Figaro,
- ↑ « Friedrich Merz takes over as leader of Germany’s Christian Democrats », The Economist, (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le )
- ↑ https://www.lesechos.fr/monde/europe/en-allemagne-friedrich-merz-sera-le-candidat-de-la-droite-a-la-chancellerie-en-2025-2119502
- ↑ https://www.france24.com/fr/europe/20250223-législatives-allemandes-long-chemin-de-croix-friedrich-merz-formation-coalition
- ↑ https://www.lemonde.fr/international/article/2025/02/24/legislatives-en-allemagne-les-conservateurs-de-la-cdu-csu-remportent-des-elections-marquees-par-le-score-historique-de-l-extreme-droite_6561290_3210.html
- « Friedrich Merz: le millionnaire mal aimé aux portes de la chancellerie », sur www.corsematin.com, (consulté le )
- ↑ (de) Christoph Gschoßmann, „Schwarzer Tag für Deutschland“: Fördert AKW-Abschaltung den CO₂-Ausstoß?, fr.de, 14 avril 2023
- ↑ Carole Tassin, « "Nous sommes face à un désastre" : Friedrich Merz promet des mesures drastiques contre l'immigration "dès le premier jour de son mandat de chancelier" », sur La Libre.be, (consulté le )
- ↑ Matheo Malik, « L’Europe après Donald Trump selon Friedrich Merz », sur Le Grand Continent, (consulté le )
- ↑ Nick Alipour (trad. Marine Béguin), « L’aspirant chancelier Friedrich Merz veut préparer l’Allemagne à une ère de « conflits » », sur euractiv.fr,
Liens externes
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