Gaël Turine — Wikipédia
Gaël Turine, né à Nieuport en , est un photographe documentaire belge, membre de l'Agence VU. Il photographie à travers le monde, en Afrique de l’Ouest, à Kaboul, en Érythrée, et des personnes qui luttent contre la pauvreté ou vivent dans des conditions difficiles. Son travail fait régulièrement l'objet d'expositions et de publications.
Biographie
[modifier | modifier le code]Gaël Turine est né en 1972 à Nieuport. Il étudie la photographie au 75, l’école supérieure des arts de l'image à Bruxelles et obtient son diplôme en 1997[1],[2].
Gaël Turine, réalise de nombreux reportages en Afrique de l’Ouest, à Kaboul, en Érythrée ou sur les traces du culte vaudou. Son travail fait régulièrement l'objet d'expositions et de publications[3].
Il collabore également avec des journaux comme L'Express magazine, Libération, Le Monde ou le New York Times. Il est professeur de photojournalisme à l'Université libre de Bruxelles[4].
Membre de l'Agence VU, il fonde l'agence Maps dont il assure la présidence et partage sa vie entre Bruxelles et Paris[1],[5].
Œuvre photographique
[modifier | modifier le code]En 2001, il réalise un travail sur les coopératives pour aveugles en Afrique de l’Ouest, qui est publié sous le titre Aveuglément. Il est suivi, en 2003 de Avoir 20 ans à Kaboul.
Un travail de 3 ans sur 25 malades guéris du cancer aboutit en 2009 à la parution de Aujourd’hui c’est demain[1].
Après un reportage sur les traces du culte vaudou qui le conduit au Bénin, en Haïti et parmi les communautés vaudous de la diaspora aux États-Unis[6], Il passe deux ans à la frontière entre l'Inde et le Bangladesh, parcourant le mur de plus de 3000 kilomètres qui encercle le Bangladesh et l'isole de l'Inde. Avec le soutien d'Amnesty International, il y réalise un reportage photo qui témoigne de la vie des populations le long de cette frontière dangereuse où une personne meurt tous les cinq jours[7],[8],[9].
Lors de la pandémie de Covid-19, Gaël Turine réalise une série de portraits du personnel hospitalier à Bruxelles, Traces, avec des photos prises toujours selon le même rituel[10],[11]. Durant la même période, il réalise un reportage dans le carré musulman du cimetière de Bruxelles, où l'augmentation de la mortalité et la fermeture des frontières ont des conséquences sur les pratiques traditionnelles[12].
En 2023, il effectue un nouveau reportage en Belgique Mémoire de rivières. Dix-huit mois après les inondations qui ont frappé le pays en 2021, il suit les cours d'eau qui se sont déchaînés, pour photographier les séquelles de la catastrophe et alerter sur les changements climatiques.
« C’est facile de faire une belle image. Aujourd’hui, vous avez des milliers de bons photographes. Ce qui est plus dur, c’est de leur donner un sens, une profondeur, une épaisseur. »
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 1999 : Mention spéciale en Noir&Blanc, concours annuel de l'agence Grazia Neri (it)
- 2000 : Prix du Ministère de la Culture au Musée de la Photographie, Charleroi
- 2004 : Aftermath Grant Project (États-Unis)[1]
- 2006 : Prix du Trèfle d'or[1]
- 2007 : Golden shamrock pour son travail sur le culte vaudou
- 2014 : Prix spécial Agence Française de Développement du meilleur reportage photo [4]
Expositions (sélection)
[modifier | modifier le code]- 1999 : La Cécité des rivières en Côte d'Ivoire, Visa pour l'Image, Perpignan
- 2002 : Aveuglément, Posfurhamt gallery, Berlin,
- 2004 :
- D'un monde à l'autre, Musée de la Photographie, Charleroi
- Avoir 20 ans à Kaboul, Galerie Jacques Franck, Bruxelles
- 2007 : L'Enfer me ment, Palais de justice, Bruxelles
- 2014 :
- Le Mur et la Peur. Inde - Bangladesh, Le Botanique, Bruxelles[4]
- Vaudou, la route du panthéon haïtien, Institut français, Haïti[13]
- 2016 : Le Mur et la Peur, Bibliothèque universitaire, Le Havre[14]
- 2018 : Rivières blessées, Visa pour l'image, Perpignan [15]
- 2023 : 15 portraits de femmes, Ramdam festival, Tournai
- 2024 : Les ravages de la tranq, Visa pour l'Image, Perpignan
Publications
[modifier | modifier le code]- Aveuglément, Actes Sud, , 144 p. (ISBN 978-2097542779)
- avec Didier Schmutz, Lettres d'Érythrée, Exhibitions International,
- avec Assef Soltanzadeh, Avoir vingt ans à Kaboul, Alternatives, , 96 p. (ISBN 978-2862273952)
- (en) avec Jean-Paul Marthoz, Other Worlds, Husson, (ISBN 9782916249025)
- avec Éric Sariban et Philippe Geluck, Aujourd'hui c'est demain, Delpire, , 208 p. (ISBN 978-2851072436)
- (fr + en + nl) Textes de Laennec Hurbo, Laurent Gaudé, Caroline Milic, Voodoo, Lannoo, , 224 p.
- Le Mur et la peur (trad. Christine Piot), Photo Poche, , 144 p. (ISBN 978-2330034795)
- avec Laurent Gaudé, En bas la ville, Le Bec en l'air, , 122 p. (ISBN 978-2367441115)
- avec Caroline Lamarche, Traces, Luc Pire, , 184 p. (ISBN 978-2875422354)
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 2005 : D'un monde à l'autre (Gaël Turine photographe) , film réalisé par Vincent Detourt et Dominique Henry, suit le photographe dans son travail[16].
Références
[modifier | modifier le code]- « Gael Turine », sur France Inter, (consulté le )
- « turine, gaël | auteur | Editions Alternatives », sur www.editionsalternatives.com (consulté le )
- « Gaël Turine – Le Bec en l'air » (consulté le )
- « Gaël Turine - Le Mur et la Peur. Inde - Bangladesh | Botanique », sur botanique.be (consulté le )
- Marie-Jeanne Verneret, « Gaël Turine », sur Le bleu du ciel, (consulté le )
- (en) Matilda Battersby, « Voodoo in close up », The Independent, (lire en ligne)
- Armelle Canitrot, « Gaël Turine, un photographe face à un mur », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Cilou de Bruyn, « "Le mur et la peur" de Gaël Turine à la Galerie Fait & Cause, en partenariat avec Amnesty International », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le )
- Anaïs LAPEL, « La Photographie pour abattre les murs, selon Gael Turine », sur Je beurre ma tartine., (consulté le )
- Laurence Bertels, « Gaël Turine a photographié le personnel hospitalier : "Je n’avais jamais imaginé une telle émotion" », La Libre Belgique, (lire en ligne)
- « Traces: un formidable travail de mémoire », Le Soir, (lire en ligne)
- Louis van Ginneken, « Mourir, c’est rester », Médor, (lire en ligne)
- (en) « Le vaudou, route du panthéon haïtien . Le Nouvelliste », sur lenouvelliste.com (consulté le )
- « Les photos chocs de Gaël Turine contre "Le mur et la peur" entre l'Inde et le Bangladesh », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Gaël Turine, un troisième projet pour 'Visa pour l'image' », sur RTBF (consulté le )
- « D'un monde à l'autre. Gaël Turine photographe - Belgique 2005 - sur Cinergie.be », sur Cinergie.be (consulté le )