Gabriel Amisi Kumba — Wikipédia
Président Association Sportive Vita Club | |
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Surnom | Tango Fort |
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Allégeance | |
Activité | Militaire |
Arme | |
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Conflit | Massacre de Kisangani Opération Militaire au Kindu Exécutions sommaires, torture, exploitation illégale |
Gabriel Amisi Kumba (surnommé Tango Four) est un militaire congolais (RDC). Il est chef d'état-major des Forces terrestres de l'armée de la République démocratique du Congo entre 2006 et 2012. En 2020, il est inspecteur général des FARDC.
Biographie
[modifier | modifier le code]Amisi est un ancien officier des Forces armées zaïroises recruté dans l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) en 1996[1].
Pendant la Seconde Guerre du Congo, Amisi est chef d'état-major adjoint chargé de la logistique du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-G). Cette position était à l'origine de son surnom, car T-4 était l'abréviation de sa position.
En juillet 2020, Amisi est promu général d'armée et est nommé inspecteur général des FARDC[2].
Autres activités
[modifier | modifier le code]Il est président de la coordination de l’AS V.Club, un club de football de Kinsasha, entre 2002 et 2020[3].
Violations des droits de l'Homme
[modifier | modifier le code]Exécutions sommaires et torture
[modifier | modifier le code]Il a été impliqué par Human Rights Watch dans l'exécution sommaire d'un soldat et dans la torture de prisonniers de l'ANC dans un centre de détention des renseignements militaires à Goma en 2001[4].
Massacre de Kisangani
[modifier | modifier le code]Il participe à la répression d'une mutinerie à Kisangani en mai 2002[1] qui se solde par une cinquantaine de morts[5], des pillages, viols et exécutions sommaires de la part des forces de l'armée[4].
Massacre de Kindu
[modifier | modifier le code]Après le massacre de Kisangani, il a commandé une brigade de l'ANC basée à Mbuji-Mayi. En septembre 2002, il aurait participé aux exécutions de 82 civils et combattants Mayi-Mayi à Kindu dans une opération militaire avec les Forces de défense rwandaises[6],[7]
Nommé en janvier 2005, il est commandant de la 8e région militaire du Nord-Kivu[8].
Exploitation illégale de l'or
[modifier | modifier le code]En août 2006, il semble qu'il ait été transféré du commandement de la 8e région militaire pour devenir chef d'état-major des Forces terrestres des FARDC[9]. Il existe des allégations crédibles, certaines avancées par la BBC, selon lesquelles le général Kumba aurait personnellement profité de sa position, bénéficiant de l'exploitation minière dans l'est du pays, au cours des dernières années[10].
De nombreux rapports relient Amisi aux opérations minières au Nord-Kivu. En particulier, Amisi semble avoir protégé et profité des opérations du colonel Samy Matumo, l'ancien commandant de la 85e brigade qui occupait la mine de Bisie depuis plusieurs années[1],[11].
En 2017, un rapport de l'ONU accuse Amisi d'extraire illégalement de l'or sur la rivière Aruwimi dans la province de Tshopo[12] et que la gestion de La Conquête, une entreprise qui lui appartiendrait, était gardée par l'armée congolaise (FARDC)[13]. Lors de l'enquête de l'ONU, en mars 2017, deux de ses experts sont enlevés et tués[14].
Trafic d'armes
[modifier | modifier le code]En 2012, un rapport, rédigé pour l'ONU par le groupe d'experts sur la RDC, indique qu'Amisi a supervisé un réseau fournissant des armes et des munitions aux groupes criminels et aux rebelles qui parcourent les collines et les forêts de l'est du Congo riche en ressources mais troublé[15]. Selon le rapport, des munitions achetées au Congo Brazzaville voisin, sont passées en contrebande dans la capitale congolaise Kinshasa à l'est par un réseau étroit d'associés d'Amisi, y compris des membres de sa famille[16].
Le 22 novembre 2012, Amisi est suspendu de ses fonctions dans les Forces terrestres par le président Joseph Kabila en raison de son rôle présumé dans les ventes d'armes à des groupes rebelles dans l'est du pays, ce qui pourrait avoir impliqué le groupe rebelle M23[16].
Répression violente
[modifier | modifier le code]Des sanctions sont annoncées par les États-Unis le 28 septembre 2016 : il a été interdit aux citoyens américains de conclure des transactions financières avec lui[17]. Des unités placées sous son commandement « se seraient livrées à une répression violente des manifestations politiques », notamment des manifestations de janvier 2015 au cours desquelles au moins 42 personnes sont décédées. Ces mesures étaient considérées comme un avertissement au président Joseph Kabila de respecter la constitution du pays[18].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Congo Siasa, Congo Army Chief Caught in Gold Deal, November 2010
- Romain Gras et Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : sous pression des États-Unis, Félix Tshisekedi procède à un prudent remaniement dans l’armée », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Leopardsactu Team, « As V.club : Le Général Amisi déterminé et exhorte ses joueurs à la quête d’une prochaine coupe Africaine », sur Leopards Actualite, (consulté le )
- « Il faut engager des poursuites contre le général Amisi en RD Congo », sur Human Rights Watch, (consulté le )
- « La mutinerie de Kisangani aurait fait au moins 50 morts », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Stanis Nkundiye, 'War in the East: The RDC massacres 82 civilians in Kindu', L'Avenir, English Translation, 20 September 2002, via Barouski, 'Laurent Nkunda Batware, His Rwandan Allies, and the ex-ANC Mutiny', 13 February 2007, 29 of 457, privately distributed.
- Jeremy Rich, « Nkunda, Laurent », dans African American Studies Center, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-530173-1, lire en ligne)
- Jean Omasombo Tshonda, Reṕublique démocratique du Congo : biographies des acteurs de la Troisième République, Royal Museum for Central Africa, Brussels, CEP, , 24-25 p. (ISBN 978-90-74752-59-6 et 90-74752-59-4, OCLC 505875999, lire en ligne)
- « Soldier of the FARDC, North-Kivu, Congo. », Cultural Anthropology, vol. 26, no 1, , p. 58–58 (ISSN 0886-7356, DOI 10.1111/j.1548-1360.2010.01088.x, lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) Thomas Fessy, « Congo general 'profits from gold' », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- Le blog du soldat du peuple: Antoine Roger Lokongo, « Gabriel Amisi alias Tango Fort, un général des FARDC "très Tango Fort" sur le champ de bataille des massacres, des mines d'or et du commercialisme militaire », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) « Democratic Republic of Congo army general profits from illegally mining conflict gold: As gold continues to fuel the conflict in the Democratic Republic of Congo, a UN report says », Deutsche Welle: Major General Gabriel Amisi Kumba with a history of serious human rights abuses is illegally running a gold mining operation., (lire en ligne)
- « UN Experts Accuse Congo Army General of Mining Gold Illegally - Bloomberg », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en-GB) Deutsche Welle (www.dw.com), « Bodies of missing UN officials in DR Congo reported found | DW | 28.03.2017 », sur DW.COM (consulté le )
- (en) Jonny Hogg, « DR Congo General sold arms to rebel groups: U.N. report », sur Chicago Tribune,
- Mathieu Olivier, « RDC : le général Amisi, numéro deux des FARDC, accusé par l'ONU de vendre des armes aux rebelles dans l'Est », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Pierre Boisselet, « RD Congo : Gabriel Amisi Kumba, un général dans le collimateur des États-Unis », Jeune Afrique, (lire en ligne)
- Jason Burke, « US imposes sanctions on top DRC officials after election delay », The Guardian, (lire en ligne, consulté le )
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Nicholas Garrett, Sylvia Sergiou et Koen Vlassenroot, « Negotiated peace for extortion: the case of Walikale territory in eastern DR Congo », Journal of Eastern African Studies, vol. 3, no 1, , p. 1–21 (ISSN 1753-1055 et 1753-1063, DOI 10.1080/17531050802682671, lire en ligne, consulté le )