Geoffroy IV de Thouars — Wikipédia
Vicomte de Thouars |
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Naissance | V. 1125 |
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Décès | |
Époque | |
Activité | |
Période d'activité | – |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie | |
Conjoint | Denise de Lusignan |
Enfants | Aimery VII de Thouars Guy de Thouars Hugues Ier de Thouars Geoffroy de Thouars Raymond Ier de Thouars Marie de Thouars Amabilia de Thouars Philippa de Thouars |
Grands-Parents | |
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Héritier |
Geoffroy IV de Thouars (v. 1125-1173) est un noble de la haute aristocratie poitevine de la maison de Thouars. Son règne sera marqué par la prise, la destruction partielle et l'occupation du siège de vicomté par les troupes du roi Henri II Plantagenet.
- 17e vicomte de Thouars : 1151-1173.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Geoffroy est le troisième fils d'Aimery V, vicomte de Thouars, et d'Agnès de Poitiers, fille du duc d'Aquitaine Guillaume IX et de son épouse Philippa de Toulouse[1]. Par ce fait, la duchesse-reine Aliénor d'Aquitaine est sa cousine.
Geoffroy a deux frères aînés : Guillaume Ier, vicomte de Thouars, et Guy[2] ainsi qu'un frère cadet, Aimery. Il a également une demi-sœur utérine, Pétronille (1136-1173), à la suite du second mariage de sa mère avec Ramire II d'Aragon.
Succession et conflits avec Henri II Plantagenêt
[modifier | modifier le code]Geoffroy IV succède à son frère Guillaume Ier, en 1151[3], disparu jeune sans laisser de postérité[4]. En 1156 il attaque et dévaste la terre de son voisin du nord, Berlai de Montreuil. Ensuite il est aux côtés de Geoffroy Plantagenet, des comtes de la Marche et d'Angoulême et du seigneur de Lusignan qui s'opposent au frère de Geoffroy Plantagenêt, le roi Henri II. Ce dernier s'empare des châteaux de Chinon, Loudun et Mirebeau. Geoffroy Plantagenêt s'incline. Henri II se présente alors devant Thouars le , la garnison capitule et le vicomte de Thouars est obligé de s'enfuir à Puy-Béliard dans le Bas-Poitou[5],[6].
Les défenses du château sont démantelées et la ville est dotée d'un sénéchal angevin, proche d'Henri II, Briand de Martigné jusqu'à son décès en 1160. Aimery de Bernezay lui succède[5], puis, vers 1164, c'est Simon de Tournebu[7] qui se voit confier l'office de sénéchal[8].
En 1167 de nombreux seigneurs poitevins se soulèvent contre Henri II Plantagenet à cause d'une pression fiscale excessive mis en place par l’administration du souverain. Henri II s'empare du château de Lusignan et arrive à soumettre temporairement les révoltés à son autorité. Rien n'indique que Geoffroy IV n'ait pris part à la révolte. Cependant, après dix ans, il retrouve l'usufruit de ses terres et revient dans sa ville après le règlement de ce conflit[9].
Geoffroy engage la reconstruction de la forteresse de Thouars et part ensuite en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Décès
[modifier | modifier le code]Geoffroy IV décède en 1173 après avoir reçu l'extrême onction de l'abbé Bernard du monastère de Saint Jouin de Marnes[10],[4]. Son fils Aimery VII lui succède[11],[4].
Mariage et descendance
[modifier | modifier le code]Denise de Lusignan alias Aumou
[modifier | modifier le code]Geoffroy épousa Aumou[12], dont on pense qu’il s’agisse de Denise de Lusignan (av. 1130-ap. 1173), fille de Hugues VII de Lusignan dit le Brun et de Sarrasine de Lezay[13],[14],[15],[16].
Postérité
[modifier | modifier le code]- Aimery VII (v. 1152-1226), vicomte de Thouars (1173-1226) ;
- Guy de Thouars (v. 1154-1213), qui épouse en 1199 Constance (1161-1201) duchesse de Bretagne ;
- Hugues Ier (v. 1156-1229/30), vicomte de Thouars (1226-1230), qui épouse Marguerite de Montaigu, sans postérité connue ;
- Geoffroy de Thouars (v. 1158-ap. 1173) ;
- Raymond Ier (v. 1160-ap-1230), vicomte de Thouars (1230-1234), sans union ni postérité connue ;
- Marie de Thouars (v. 1170-ap. 1173) devenue dame d'Airvault, qui épousa Pierre, seigneur de Chausseroye ;
- Amable de Thouars (av. 1170-ap. 1173) ;
- Philippa de Thouars (av. 1170-ap. 1199).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Jean-Philippe Collet, « le combat politique des Plantagenêt en Aquitaine : l'exemple des vicomtes de Thouars (1158-1199) », dans Martin Aurell (dir.), Noblesses de l'espace Plantagenêt, 1154-1224 : [Table ronde tenue à Poitiers le 13 mai 2000], vol. XI : Civilisation médiévale, Poitiers, CESCM, (lire en ligne), p. 163.
- Chartularium Sancti Jovini (Cartulaire de Saint-Jouin-les-Marnes) (éd. Charles de Grandmaison), vol. 2, t. XVII : Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres, Niort, Favre, (lire en ligne), Alia Carta de eadem consuetudine a Guillelma Thoarcensium vicecomite, cidem abbatiæ concessa, p. 34-35 :
« ego Guillelmus et fratres mei Guido et Goffredus »
- Chartularium Sancti Jovini (Cartulaire de Saint-Jouin-les-Marnes) (éd. Charles de Grandmaison), vol. 2, t. XVII : Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres, Niort, Favre, (lire en ligne), De Talleia quadam Sancti Jovini abbatiæ a Gofredo Thoarcensium vicecomite concessa, p. 35-36.
- Jacques Duguet, « La question de la succession dans la famille de Thouars aux XIe et XIIe siècles », Bulletin de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 3e série, vol. II, 1er semestre 1994, § Guillaume 1er et ses successeurs. (lire en ligne)
- Alfred Richard, Histoire des comtes de Poitou : 778-1204, t. 2 : 1126-1204, Paris, Alphonse Picard et fils, (lire en ligne), p. 139.
- Jean-Philippe Collet, « le combat politique des Plantagenêt en Aquitaine : l'exemple des vicomtes de Thouars (1158-1199) », dans Martin Aurell (dir.), Noblesses de l'espace Plantagenêt, 1154-1224 : [Table ronde tenue à Poitiers le 13 mai 2000], vol. XI : Civilisation médiévale, Poitiers, CESCM, (lire en ligne), La violence comme voie d'intégration de la vicomté de Thouars au sein de l'empire, p. 144-147.
- chartularium monasterii Fontis-Ebraldi, in diœcesi Pictaviensi ; quod Rogerius de Gaignieres partim ex chartis, partim ex magno ejusdem abbatiæ chartulario describi curavit (manuscrit latin, copie du XVIIIe siècle pour Roger de Gaignières), Paris, BnF, coll. « manuscrit latin » (no 5480 (1)), xviiie siècle (lire en ligne), fo 136 :
« Symone de Tornabuo constabulario Toarcii »
- Jean-Philippe Collet, « le combat politique des Plantagenêt en Aquitaine : l'exemple des vicomtes de Thouars (1158-1199) », dans Martin Aurell (dir.), Noblesses de l'espace Plantagenêt, 1154-1224 : [Table ronde tenue à Poitiers le 13 mai 2000], vol. XI : Civilisation médiévale, Poitiers, CESCM, (lire en ligne), p. 148-149.
- Jean-Philippe Collet, « le combat politique des Plantagenêt en Aquitaine : l'exemple des vicomtes de Thouars (1158-1199) », dans Martin Aurell (dir.), Noblesses de l'espace Plantagenêt, 1154-1224 : [Table ronde tenue à Poitiers le 13 mai 2000], vol. XI : Civilisation médiévale, Poitiers, CESCM, (lire en ligne), p. 149-150.
- Chartularium Sancti Jovini (Cartulaire de Saint-Jouin-les-Marnes) (éd. Charles de Grandmaison), vol. 2, t. XVII : Mémoires de la Société de statistique du département des Deux-Sèvres, Niort, Favre, (lire en ligne), Carta Gofredi Thoarcii vicecomitis, Sancti Jovini abbatiæ, consuetudinem frumentagorum de hominibus dictæ abbatiæ, concedentis, p. 37-38.
- Jean-Philippe Collet, « le combat politique des Plantagenêt en Aquitaine : l'exemple des vicomtes de Thouars (1158-1199) », dans Martin Aurell (dir.), Noblesses de l'espace Plantagenêt, 1154-1224 : [Table ronde tenue à Poitiers le 13 mai 2000], vol. XI : Civilisation médiévale, Poitiers, CESCM, (lire en ligne), p. 150.
- Cartulaires du Bas-Poitou (département de la Vendée) (éd. Paul Marchegay), Les Roches-Baritaud, (lire en ligne), XXIV : De rebus datis ab Aimerico vicecomite, p. 32 :
.« Hoc etiam concessit Aumou, mater vicecomitis et Sibilla uxor ejusdem. Hoc ipsum concesserunt fraters vicecomitis : Guido, Hugo, Gaufridus, Raimundus. Hoc ipsum concesserunt vicecomitis sorores : Maria, Amiablia. »
- Documents pour l'histoire de l'église de Saint-Hilaire de Poitiers (éd. Louis Rédet), Mémoires de la Société des Antiquaires de l´Ouest, Poitiers, (lire en ligne), CXXX, p. 147-148.1143, Bonneaux : Hugues [VII] le Brun [de Lusignan] et ses fils, Hugues [VIII], Simon, Rorgon et Guillaume exposent en présence de l'archevêque Geoffroy de Bordeaux le différend qui les opposent aux chanoines de Saint-Hilaire à Benet où ils prétendent lever la taille quand ils le veulent et des taxes sur l'avoine, les poules et les cas coutumiers et exercer les droits de chevage, de fressange, de cavalcade et la corvée bisannuelle et à Plantefourche, près de Faye où ils perçoivent une redevance en lapins. Ils renoncent à ces coutumes en échange d'une rente de huit livres annuelles à Benet, sans rien pouvoir exiger de plus des hommes de cette terre. Sarrazine, femme d'Hugues [VII], sa fille Denise, et la femme de Guillaume de Lusignan [Marguerite], souscrivent.
- Aubry de Trois-Fontaines (éd. Paul Scheffer Boichorst), « Chronica a monacho Novi Monasterii Hoiensis interpolata », dans Monumenta Germaniae Historica, Scriptorum, t. XXIII, Hanovre, (lire en ligne), p. 876 & § 30 :
« Pater istorum, Hugo Bunus senior, sororem habuit, que vicecomites de Thoar peperit »
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 91-92 :
« Une sœur d'Hugues VIII aurait épousé le vicomte de Thouars, Geoffroy IV. »
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 1 : Texte (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, (lire en ligne), p. 854 :
.« La modification du prénom d'une femme au moment de son mariage étant alors fréquente et Denise disparaissant de la documentation avant son mariage, nous en déduisons qu'il s'agit probablement de la même personne. »
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, vol. 4 : Annexes 7 à 10 - Bibliographie (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell), Université de Nantes, , Annexe 10 : Tableaux de filiation et schémas, chap. 57 (« Le bouclage consanguin Lusignan-Thouars »), p. 216.
Sources et bibliographie
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Philippe Collet, « le combat politique des Plantagenêt en Aquitaine : l'exemple des vicomtes de Thouars (1158-1199) », dans Martin Aurell (dir.), Noblesses de l'espace Plantagenêt, 1154-1224, vol. XI : Civilisation médiévale, Poitiers, CESCM, 2001, p. 139-164. [lire en ligne]
- Clément de Vasselot de Régné, Le "Parentat" Lusignan (Xe – XIVe siècles) : structures, parenté vécue, solidarités et pouvoir d’un lignage arborescent, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de John Tolan et de Martin Aurell, Université de Nantes, 4 vol., 2 797 p., décembre 2018. [lire en ligne]