Giuseppe De Nittis — Wikipédia

Giuseppe De Nittis
Giuseppe De Nittis, Autoportrait (1883),
Barletta, Pinacoteca De Nittis (it).
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Nittis (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation
Académie des beaux-arts de Naples
Maître
Lieux de travail
Mouvement
Mécène
Influencé par
Conjoint
Léontine De Nittis (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Jacques de Nittis (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Giuseppe De Nittis, né le à Barletta (royaume des Deux-Siciles), et mort le à Saint-Germain-en-Laye (France), est un peintre et graveur italien.

Contemporain de Giovanni Boldini et des Macchiaioli, ami de Gustave Caillebotte, Edgar Degas et Édouard Manet, Giuseppe De Nittis reste un peintre encore relativement confidentiel, y compris en Italie où il est classé trop rapidement dans l'école impressionniste italienne[1], malgré la variété de ses sources d’inspiration.

Les Débuts en Italie

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Après un apprentissage auprès du peintre local Giovanni Battista Calò à Barletta, il s'inscrit en 1860 à l'Académie des beaux-arts de Naples où enseigne Gabriele Smargiassi. Il se consacre immédiatement à des compositions en plein air, dont le sujet est avant tout Barletta, sa ville natale[2].

Quatre ans plus, tard il fonde l'école de Resìna, ou de Portici, du nom de la ville de Campanie, non loin de l’actuelle Herculanum, qu’il aimait représenter dans ses tableaux. Fortement influencée par l’école de Posillipo, consacrée à la peinture de paysage, le programme de l’école de Resìna est, clairement anti-académique et orienté vers la représentation de la vie et l’impression du moment. C'est très proche du travail réalisé à la même époque à Florence par les Macchiaioli dans laquelle l’utilisation rapide des taches de lumière et d’ombre définissait le sujet pictural[2]. De Nittis étudie aussi la peinture en privé avec Vincenzo Petrocelli.

Il rejoint les Macchiaioli à Florence en 1866[3].

Départ pour Paris

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En 1867, il part pour Paris où il rencontre Meissonier et Gérôme.

Deux ans plus tard, il épouse Léontine Gruvelle[4] qui influencera considérablement ses choix sociaux et artistiques. Ainsi, il fait son entrée dans le milieu artistique et intellectuel et fait connaissance des collectionneurs passionnés de japonisme, tels Edmond de Goncourt, Philippe Burty et Adolphe Goupil. De Nittis constituera une collection d'œuvres de grande qualité, remarquée par plusieurs experts d'art japonais au pavillon de Breteuil qu'il habite, au no 12 de l'avenue Foch à Paris[5].

Il s'installe définitivement à Paris en 1872[3] et en 1874, à l'invitation d'Edgar Degas, il participe à la Première exposition des peintres impressionnistes qui se tient dans l'atelier de Nadar. Il partage avec eux la pratique de la peinture « en plein air », se distinguant cependant d'eux par une plus grande attention au rendu des volumes[3]. Il a pourtant à l'époque quitté Paris pour se rendre d’abord à Londres (à la recherche de nouveaux marchés et de nouvelles commandes) et retourner ensuite à Barletta, sa ville natale[2].

La Renommée

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Il est au sommet de sa renommée lors de l'Exposition universelle de 1878 à Paris, où il expose onze de ses toiles. En , il inaugure la galerie de La Vie moderne.

En 1880, il installe son atelier aux nos 3 et 3 bis rue Viète à Paris[6]. En 1881, il séjourne à Gersau près de Lucerne en compagnie d'Alphonse Daudet et de son épouse, à qui il offre en souvenir un tableau représentant l'endroit, qui est également évoqué par Goncourt dans son Journal[7].

En 1882 il s'installe Avenue du Bois de Boulogne qu'il représente à plusieurs reprises dans ses tableaux[8].

En 1884, à 38 ans, frappé d'une embolie cérébrale, De Nittis meurt à Saint-Germain-en-Laye; il est inhumé à Paris, au cimetière du Père-Lachaise (11e division)[9].


Sa veuve[10] a fait don de nombre de ses tableaux à la ville de Barletta (la ville natale du peintre) où ils sont maintenant réunis depuis 2007 dans la Pinacoteca De Nittis, au Palais Marra. Ce bâtiment du XVIe siècle, a été transformé au cours de périodes successives. C'était l'ancienne résidence de la Famille Orsini, puis de la famille Marra et enfin de la famille Fraggiani. Sa restauration s’est achevée en 2005 et il est géré par la municipalité de Barletta[2].


  • Nemours, Château-Musée :
    • La Danseuse Holoke-Go-Zen, Renvoie à la légende du Heike Monogatari concernant la danseuse shirabiyoshi Hotoke Gozen, 1873, eau-forte, 25.2 x 32.5 cm[11];
    • Derrière l'éventail, 1875, eau-forte, 35 x 32.4 cm[12].

Postérité

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Plusieurs rétrospectives et expositions anthologiques lui ont été consacrées depuis sa mort en 1884, consolidant son importance en tant qu’artiste international: la Biennale de Venise elle-même a décidé de lui en consacrer trois en 1901, 1914 et 1928[2].

Notes et références

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  1. « Des Macchiaioli au divisionnisme, l’art de Giuseppe De Nittis est l’héritier de nombreux courants », affirmait ainsi Renato Miracco, commissaire de l’exposition[Laquelle ?], en 2005, lors de l'inauguration.
  2. a b c d et e Finestra sull l'Arte
  3. a b et c Museo Revoltella
  4. Edgar Degas, Portrait de Madame Nittis, Portland Art Museum.
  5. en ligne
  6. Moscatiello Manuela, « La collection d'art japonais de Giuseppe De Nittis », in Arts asiatiques, Tome 59, 2004, p. 126-133 (en ligne).
  7. Cette huile sur panneau a été vendue 51 600 euros, à Chinon, le 2 décembre 2015 (reproduction en couleur dans "La Gazette de l'Hôtel Drouot").
  8. Musée de Reims
  9. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 263
  10. Il semblerait que Mme de Nittis ait été frappée d'une sorte de délire de persécution, au témoignage de leur ancien ami, Edmond de Goncourt (nombreuses mentions dans le Journal de celui-ci, par exemple le 19 novembre 1891).
  11. « Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais - », sur rmn.fr (consulté le ).
  12. « Réunion des Musées Nationaux-Grand Palais - », sur rmn.fr (consulté le ).

Bibliographie

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  • (it) Enrico Picenis, Giuseppe De Nittis, Istituto Nazionale L.U.C.E., 1933.
  • (it) Manuela Moscatiello, « De Nittis e il Giappone », in R. Miracco (éditeur), De Nittis. Impressionista italiano, [catalogue d'exposition], Rome, Chiostro del Bramante, Milan, Fondazione Mazzotta, Milan, Mazzotta, 2005.
  • « De Nittis, un grand impressionniste ignoré », in L'Humanité,
  • (it) Manuela Moscatiello, « Giuseppe De Nittis e Watanabe Seitei », in Atti del XXIX Convegno di Studi sul Giappone, Venezia, Cartotecnica Veneziana Editrice, 2006.
  • Collectif, Giuseppe De Nittis (1846-1884) La modernité élégante, [catalogue de l'exposition du musée du Petit Palais à Paris], Éditions Paris Musées, 2010.

Articles connexes

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Liens externes

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