Gouvernement Erdoğan I — Wikipédia

Gouvernement Erdoğan I
(tr) 59. Türkiye Hükûmeti

République de Turquie

Description de cette image, également commentée ci-après
Recep Tayyip Erdoğan, en novembre 2012.
Président de la République Ahmet Necdet Sezer
Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan
Élection 3 novembre 2002
Législature 22e
23e (démissionnaire)
Formation
Fin
Durée 4 ans, 5 mois et 14 jours
Composition initiale
Coalition AKP
Ministres 24
Femmes 1
Hommes 23
Représentation
Grande Assemblée nationale de Turquie
363  /  550
Drapeau de la Turquie

Le gouvernement Erdoğan I (en turc : 59. Türkiye Hükûmeti) est le cinquante-neuvième gouvernement de la république de Turquie, en fonction entre le et le , durant la vingt-deuxième législature de la Grande Assemblée nationale de Turquie.

Coalition et historique

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Dirigé par le nouveau Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdoğan, ce gouvernement est constitué et soutenu par le seul Parti de la justice et du développement (AKP). À lui seul, il dispose de 363 députés sur 550, soit 66 % des sièges de la Grande Assemblée nationale.

Il est formé à la suite de la démission du Premier ministre islamo-conservateur Abdullah Gül, au pouvoir depuis . Il succède donc au gouvernement Gül, lui aussi constitué et soutenu par le seul AKP.

Lors des élections législatives anticipées du 3 novembre 2002, l'AKP, parti fondé en par l'ancien maire d'Istanbul Recep Tayyip Erdoğan, remporte plus de 34 % des voix, et les deux tiers des sièges du Parlement du fait d'un seuil électoral fixé à 10 % des suffrages exprimés. Toutefois, Erdoğan ne peut accéder aux fonctions de Premier ministre, ne détenant pas de mandat parlementaire. Sa condamnation en 1998 pour « incitation à la violence » et « haine religieuse » le rend en effet inéligible malgré le fait qu'il ait été amnistié et qu'elle ait été effacée de son casier judiciaire[1],[2]. Son bras droit, le cofondateur de l'AKP Abdullah Gül, prend alors la direction de l'exécutif[3]. La majorité parlementaire amende aussitôt le Code pénal, annulant le caractère politique de la sentence infligée au président général du parti.

À la suite d'une décision du conseil électoral, une élection partielle est convoquée dans la circonscription de Siirt, du fait d'irrégularités commises le jour du vote. Recep Tayyip Erdoğan s'y présente et sa liste remporte les trois sièges à pourvoir, avec un score de plus de 80 %. Gül démissionne trois jours plus tard, permettant à Erdoğan de former son gouvernement dès le [3].

Décisions et politique

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L'une des premières décisions que doit prendre ce gouvernement concerne sa position vis-à-vis de l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Le , le gouvernement Gül échoue, à trois voix près, à faire adopter un texte autorisant le déploiement de 62 000 soldats américains en Turquie afin d'ouvrir un deuxième front vers Bagdad, ainsi que l'intervention de soldats turcs sur le territoire de l'Irak et l'obtention d'un prêt américain de 25 milliards de dollars. Faire passer cette décision est le premier objectif du nouveau gouvernement, mais la population comme le parti au pouvoir sont divisés[3].

Le nouveau gouvernement adopte des réformes économiques qui relancent la croissance[4]. De nombreuses privatisations d'entreprises ont lieu sous l'impulsion du gouvernement Erdoğan dès son entrée en fonction, comme des industries lourdes, des hôtels, des opérateurs de télécommunications, etc. Cependant, contrairement au programme présenté en 2002, le gouvernement ne réduit pas le nombre de fonctionnaires[5].

Le Premier ministre conduit initialement une politique réformiste pro-européenne, visant à l'intégration progressive de la Turquie au sein de l'Union européenne, ce qui passe par des réformes. Sur le plan judiciaire, la Turquie abolit la peine de mort et adopte un nouveau Code pénal. Elle prend une position de compromis sur la question chypriote, soutenant la réunification de l'île, dont la moitié nord est occupée et revendiquée par Ankara. Cependant, le gouvernement amorce par la suite un virage en sens contraire, s'éloignant de l'objectif de rapprochement avec l'Europe[4].

Le , puis le , la majorité ne parvient pas à faire élire le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül à la présidence de la République, du fait du boycott des partis d'opposition. Bien que Gül ait remporté la majorité requise, la Cour constitutionnelle estime que le quorum nécessaire n'était pas atteint. Le , Erdoğan annonce donc la dissolution de la Grande Assemblée nationale.

Les élections législatives du 22 juillet sont un véritable succès pour l'AKP, qui totalise 46,6 % des voix. Le parti doit cependant se contenter de 341 députés, le Parti d'action nationaliste (MHP) ayant franchi le seuil des 10 %. Conservant une solide majorité absolue, Recep Tayyip Erdoğan forme son deuxième gouvernement le , un jour après avoir fait élire Gül aux fonctions de chef de l'État.

Composition

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Initiale (14 mars 2003)

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  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Fonction Titulaire Parti
Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan AKP
Vice-Premier ministre
Ministre des Affaires étrangères
Abdullah Gül AKP
Vice-Premier ministre
Ministre d'État
Mehmet Ali Şahin AKP
Vice-Premier ministre
Ministre d'État
Abdüllatif Şener AKP
Ministre d'État Mehmet Aydın AKP
Ministre d'État Beşir Atalay AKP
Ministre d'État Ali Babacan AKP
Ministre d'État Güldal Akşit (à partir du 29/04/2003) AKP
Ministre d'État Kürşad Tüzmen (à partir du 08/05/2003) AKP
Ministre de la Justice Cemil Çiçek AKP
Ministre de la Défense nationale Vecdi Gönül AKP
Ministre de l'Intérieur Abdülkadir Aksu AKP
Ministre des Finances Kemal Unakıtan AKP
Ministre de l'Éducation nationale Hüseyin Çelik AKP
Ministre des Travaux publics et du Logement Zeki Ergezen AKP
Ministre de la Santé Recep Akdağ AKP
Ministre des Transports et des Communications Binali Yıldırım AKP
Ministre de l'Agriculture et des Affaires rurales Sami Güçlü AKP
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale Murat Başesgioğlu AKP
Ministre de l'Industrie et du Commerce Ali Coşkun AKP
Ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles Mehmet Hilmi Güler AKP
Ministre de la Culture
Ministre de la Culture et du Tourisme (29/04/2003)
Erkan Mumcu
Atilla Koç (à partir du 21/02/2005)
AKP
Ministre du Tourisme Güldal Akşit (jusqu'au 29/04/2003) AKP
Ministre des Forêts
Ministre de l'Environnement et des Forêts (08/05/2003)
Osman Pepe AKP
Ministre de l'Environnement Kürşad Tüzmen (jusqu'au 08/05/2003) AKP

Remaniement du 2 juin 2005

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  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Fonction Titulaire Parti
Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan AKP
Vice-Premier ministre
Ministre des Affaires étrangères
Abdullah Gül AKP
Vice-Premier ministre
Ministre d'État
Mehmet Ali Şahin AKP
Vice-Premier ministre
Ministre d'État
Abdüllatif Şener AKP
Ministre d'État Mehmet Aydın AKP
Ministre d'État Beşir Atalay AKP
Ministre d'État Ali Babacan AKP
Ministre d'État chargée des femmes et des Affaires familiales Nimet Çubukçu AKP
Ministre d'État Kürşad Tüzmen AKP
Ministre de la Justice Cemil Çiçek AKP
Ministre de la Défense nationale Vecdi Gönül AKP
Ministre de l'Intérieur Abdülkadir Aksu AKP
Ministre des Finances Kemal Unakıtan AKP
Ministre de l'Éducation nationale Hüseyin Çelik AKP
Ministre des Travaux publics et du Logement Faruk Nafız Özak AKP
Ministre de la Santé Recep Akdağ AKP
Ministre des Transports et des Communications Binali Yıldırım AKP
Ministre de l'Agriculture et des Affaires rurales Mehmet Mehdi Eker AKP
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale Murat Başesgioğlu AKP
Ministre de l'Industrie et du Commerce Ali Coşkun AKP
Ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles Mehmet Hilmi Güler AKP
Ministre de la Culture et du Tourisme Atilla Koç AKP
Ministre de l'Environnement et des Forêts Osman Pepe AKP

Remaniement du 7 mai 2007

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  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Fonction Titulaire Parti
Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan AKP
Vice-Premier ministre
Ministre des Affaires étrangères
Abdullah Gül AKP
Vice-Premier ministre
Ministre d'État
Mehmet Ali Şahin AKP
Vice-Premier ministre
Ministre d'État
Abdüllatif Şener AKP
Ministre d'État Mehmet Aydın AKP
Ministre d'État Beşir Atalay AKP
Ministre d'État Ali Babacan AKP
Ministre d'État chargée des femmes et des Affaires familiales Nimet Çubukçu AKP
Ministre d'État Kürşad Tüzmen AKP
Ministre de la Justice Fahri Kasırga Sans
Ministre de la Défense nationale Vecdi Gönül AKP
Ministre de l'Intérieur Osman Güneş Sans
Ministre des Finances Kemal Unakıtan AKP
Ministre de l'Éducation nationale Hüseyin Çelik AKP
Ministre des Travaux publics et du Logement Faruk Nafız Özak AKP
Ministre de la Santé Recep Akdağ AKP
Ministre des Transports et des Communications İsmet Yılmaz Sans
Ministre de l'Agriculture et des Affaires rurales Mehmet Mehdi Eker AKP
Ministre du Travail et de la Sécurité sociale Murat Başesgioğlu AKP
Ministre de l'Industrie et du Commerce Ali Coşkun AKP
Ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles Mehmet Hilmi Güler AKP
Ministre de la Culture et du Tourisme Atilla Koç AKP
Ministre de l'Environnement et des Forêts Osman Pepe AKP

Notes et références

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  • « Le fusil et le croissant - L’armée et la religion comme outils de politique étrangère turque dans sa périphérie immédiate (et au-delà) », sur sciencespo.fr, (consulté le )
  • Jean-Michel Demetz, « 2002 - L'étrange M. Erdogan », L'Express, (consulté le )
  • a b et c Marc Semo, « Erdogan en piste pour être Premier ministre », Libération, (consulté le )
  • a et b « Turquie : le durcissement de la politique d’Erdogan en quelques dates », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (tr) İsmail Şahin, « 17 yıllık AKP iktidarının bilançosu » [« Le bilan de 17 ans de règne de l’AKP »], sur sozcu.com.tr, (consulté le )
  • Articles connexes

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    Liens externes

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