Gouvernement général de Lublin — Wikipédia
Drapeau de l'Autriche-Hongrie. | Armoiries de l'Autriche-Hongrie. |
Statut | Territoire occupé. |
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Capitale | Lublin |
Langue(s) | Allemand Polonais |
Monnaie | Couronne austro-hongroise |
1915 | Établissement du Gouvernement général. |
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1918 | Dissolution. |
1er octobre 1915 - 20 avril 1916 | Erich Freiherr von Diller |
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1er mai 1916 – 23 avril 1917 | Karl Kuk |
24 avril 1917 - 28 février 1918 | Stanisław Szeptycki |
1er mars 1918 - 7 novembre 1918 | Anton Lipošćak |
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Entités suivantes :
Le Gouvernement général de Lublin est la structure administrative mise en place par les autorités d'occupation austro-hongroises à l'issue du partage provisoire des territoires du royaume du Congrès entre l'Empire allemand et la double monarchie après les succès remportés par les puissances centrales au cours de l'été 1915 en Pologne russe. Il constitue de ce fait le pendant du gouvernement général de Varsovie, placé sous administration allemande.
Rivalités germano-austro-hongroises
[modifier | modifier le code]Buts de guerre allemands et austro-hongrois en Pologne
[modifier | modifier le code]Dès le mois de , la Pologne suscite l'intérêt des puissances centrales. Le Programme de Septembre évoque l'intérêt du Reich pour la Pologne, mais de puissants groupes d'intérêts au sein du Reich, comme la ligue pangermaniste ou les représentants de l'industrie lourde, exposent les ambitions allemandes en Pologne russe[1].
À la suite des succès contre la Russie de l'été 1915, le Reich et la double monarchie se penchent sur les modalités de répartition de l'administration des territoires conquis au détriment de l'empire russe[2].
Au cours des mois suivant la conquête, les responsables politiques allemands élaborent différents projets aboutissant à la mise en place d'une forte tutelle allemande en Pologne, quel que soit le régime promis à être mis en place[3].
Le partage de la Pologne russe
[modifier | modifier le code]Cependant, devant les résistances austro-hongroises[N 1], la résolution des divergences germano-austro-hongroises est reportée.
Deux autorités face à face
[modifier | modifier le code]Entretenant théoriquement de bonnes relations, les deux gouverneurs généraux représentent les intérêts de leur patrie d'origine, parfois contre ceux de leur allié.
Ainsi, dès 1915, le gouverneur général de Lublin doit s'opposer aux velléités d'unification des gouvernements généraux sous la tutelle du gouverneur allemand de Varsovie. durant l'automne 1916, notamment, la politique mise en place par les Dioscures, Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff, suscite une forte réaction de la part de Karl Kuk, le gouverneur général austro-hongrois[4].
Rouages et compétences
[modifier | modifier le code]Le gouverneur général
[modifier | modifier le code]Le gouverneur général austro-hongrois siège dans des bâtuimens situés place de Lituanie à Lublin, dans la partie méridionale de l'ancien royaume du Congrès ; quatre gouverneurs généraux se succèdent jusqu'à l'effacement de l'autorité austro-hongroise à l'automne 1918. Ils exercent leur autorité en lien avec l'AOK, le commandement suprême austro-hongrois : Ces gouverneurs ne sont qu'indirectement soumis à l'empereur, ce qui rend leur position moins assurée face à leur collègue allemand[5].
Le premier d'entre eux, Erich von Diller, jouit d'une bonne réputation auprès des Polonais placés sous son administration ; C'est à partir du mois d' que des officiers polonais sont nommés à ce poste, illustration de la politique austro-hongroise en Pologne[N 2],[5].
Compétences
[modifier | modifier le code]Évolution
[modifier | modifier le code]Politique d'occupation austro-hongroise
[modifier | modifier le code]Les autorités austro-hongroises s'affirment au fil des mois comme les défenseurs des Polonais résidant sur les territoires du royaume du Congrès, au grand dam des autorités allemandes de Varsovie[4].
À partir du mois de , date de l'annonce de la paix avec l'Ukraine, les autorités d'occupation austro-hongroises tentent de renouer les liens avec les Polonais, par la multiplication de gestes symboliques, sans lendemain, en raison de l'ampleur du discrédit de la double monarchie en Pologne et de la défaite de l'automne[6].
Dissolution
[modifier | modifier le code]Durant l'automne 1918, alors que l'autorité austro-hongroise sur les territoires ayant dépendu du gouverneur de Lublin devient de plus en plus théorique, des conseils nationaux se mettent en place à Cracovie et à Teschen; à partir du , les troupes austro-hongroises se retirent à l'intérieur des frontières de la double monarchie, tel qu'elles existaient en [7].
Le , est proclamé à Lublin un gouvernement indépendant, se considérant comme national, signifiant la disparition de fait des autorités austro-hongroises de Lublin[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Stephan Burián von Rajecz, ministre austro-hongrois des affaires étrangères, défend avec vigueur les revendications sur la Pologne.
- Ces responsables polonais démissionnent cependant tous à l'annonce de la conclusion de la paix entre la double monarchie et l'Ukraine.
Références
[modifier | modifier le code]- Fischer 1970, p. 117.
- Fischer 1970, p. 215.
- Fischer 1970, p. 216.
- Szymczak 2015, p. 44.
- Schramm 2015, p. 14.
- Schramm 2015, p. 16.
- Szymczak 2015, p. 51.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Paul Bled, L'agonie d'une monarchie : Autriche-Hongrie 1914-1920, Paris, Taillandier, , 464 p. (ISBN 979-10-210-0440-5).
- Fritz Fischer (trad. Geneviève Migeon et Henri Thiès), Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918) [« Griff nach der Weltmacht »], Paris, Éditions de Trévise, , 654 p. (BNF 35255571).
- Annie Lacroix-Riz, Le Vatican, l'Europe et le Reich : De la Première Guerre mondiale à la guerre froide, Paris, Armand Colin, (ISBN 978-2-200-21641-2).
- Max Schiavon, L'Autriche-Hongrie dans la Première Guerre mondiale : La fin d'un empire, Paris, Éditions SOTECA, 14-18 Éditions, coll. « Les Nations dans la Grande Guerre », , 298 p. (ISBN 978-2-916385-59-4).
- Tomasz Schramm, « Les Polonais : citoyens des Etats belligérants », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 4, no 260, , p. 5-18 (DOI 10.3917/gmcc.260.0005, lire en ligne ).
- Damian Szymczak, « Comment les Polonais retrouveront-ils leur indépendance ? », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 4, no 260, , p. 33-58 (DOI 10.3917/gmcc.260.0033, lire en ligne ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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