Grand maître international — Wikipédia
Le titre de grand maître international (GMI), créé en 1950, est utilisé aussi bien au jeu d'échecs qu'au jeu de dames, ou plus récemment au xiangqi, pour récompenser la performance d'un joueur de haut niveau, après avoir réussi un certain nombre d'épreuves codifiées (généralement l'accomplissement d'une norme et d'une performance Elo), ou lors d'un succès dans un tournoi important (si non titré auparavant). Il est supérieur au titre de maître international. Certains titres de grand maître sont aussi accordés de manière honorifique : ce sont des « grands maîtres honoraires ».
Il existe différents titres de grand maître international :
Aux échecs :
- Grand maître international (ou « grand maître du jeu d'échecs ») mixte (GMI) ou féminin (GMF), titre décerné par la FIDE d'après les résultats dans les compétitions à cadence classique et détaillé dans cet article.
- Le terme de « grand maître international du jeu d'échecs » regroupe également les titres de :
- Grand maître international d'échecs par correspondance, décerné par l'ICCF,
- Grand maître international pour la composition échiquéenne, décerné par la FIDE sur proposition de la Commission permanente pour la composition échiquéenne,
- Grand maître international de résolution de problèmes d'échecs (ou « grand maître international solutionniste[1] »), décerné par la FIDE sur proposition de la Commission permanente pour la composition échiquéenne,
Aux dames : le titre de « grand maître international du jeu de dames » est décerné par la Fédération mondiale du jeu de dames.
Grand maître du jeu d’échecs
[modifier | modifier le code]Grand maître international (GMI)
[modifier | modifier le code]Le titre de grand maître international du jeu d’échecs a été créé en 1950. Il est décerné aux maîtres d’échecs de classe mondiale par la Fédération internationale des échecs (FIDE). À part le titre de « champion du monde », « grand maître » est le plus haut titre qu’un joueur d’échecs puisse obtenir.
Le titre est décerné à vie. L'abréviation officielle de la FIDE est « GM », mais on trouve également dans la littérature échiquéenne l’abréviation « GMI ». La FIDE décerne également les titres de « MF » et « MI » qui signifient maître FIDE et maître international.
Les titres de GM, MI, et MF sont ouverts aux hommes et aux femmes. Des titres séparés pour les femmes, « GMF » (grand maître féminin), « MIF » (maître féminin) et « MFF » (maître FIDE féminin) sont également décernés.
Grand maître féminin (GMF)
[modifier | modifier le code]Le titre de « grand maître féminin » (GMF) a été créé en 1976. Il représente un niveau inférieur à celui de « grand maître international » (mixte). En , il y avait 1229 « grands maîtres internationaux » (GMI) dont 24 femmes, et 254 « grands maîtres féminins » (GMF). En 1991, Susan Polgar devint la première femme à obtenir le titre de GMI dans les mêmes conditions que les hommes (auparavant, Nona Gaprindashvili en 1978 et Maia Tchibourdanidzé en 1984 avaient déjà obtenu ce titre de grand maître avant elle en tant que championnes du monde), et aujourd’hui la plupart des meilleures joueuses mondiales ont le titre de GMI (parmi les joueuses ayant atteint un classement Elo de plus de 2 530 points, seulement deux joueuses n'ont pas le titre mixte de grand maître international : Alisa Galliamova et Anna Zatonskih).
La plupart des joueuses qui ont le titre de « maître international » (mixte) ont aussi le titre de grand maître féminin. Concernant le jeu d'échecs, sur la plupart des listes de joueurs dont celle de la FIDE et d'organisateurs de tournois, la mention « g » (grand maître international) ou « wg » (grand maître international féminin : « w » pour « woman ») figure respectivement en regard du nom du joueur ou de la joueuse.
Statistiques
[modifier | modifier le code]En 1972, il y avait seulement 88 grands maîtres internationaux dont 33 soviétiques. En , ils étaient 1 235. L'augmentation est due d'une part à la facilité de voyager, qui permet de participer plus facilement à des tournois à normes, et d'autre part à l'inflation du classement Elo[réf. souhaitée]. Le titre de GM garde un prestige certain, car il représente un très haut niveau de performance. Le niveau MI correspond aux 0,06 % des meilleurs joueurs du monde. Un GMI est parmi les 0,02 %[2].
Obtention du titre
[modifier | modifier le code]Les critères d'obtention du titre ont varié dans le temps. Aujourd'hui, la FIDE impose la réalisation d'au moins deux normes avec un minimum de 27 parties[3] (en général, trois normes sont nécessaires pour arriver aux 27 parties). Sauf exceptions, les normes sont réalisées dans des tournois d'au moins neuf rondes. Pour réaliser une norme, le joueur doit réaliser une performance Elo de 2 601 ou plus, affronter des joueurs appartenant à au moins deux fédérations différentes de la sienne, trois d'entre eux doivent déjà être grands maîtres et la moitié doit disposer d'un titre FIDE. Une condition supplémentaire est que le joueur atteigne un classement Elo de 2 500.
Bien que cela soit plus rare, il est aussi possible d'obtenir le titre avec un seul résultat, par exemple :
- la victoire au
- la qualification aux huitièmes de finale de la coupe du monde[3].
Histoire
[modifier | modifier le code]L'expression « grand-maître » fut utilisée pour la première fois en 1838[4]. Toutefois, il n'était pas encore question de classer les joueurs entre eux[5].
Ostende 1907 : premier « tournoi de grands maîtres »
[modifier | modifier le code]La première utilisation du terme de « grand maître » dans un tournoi d'échecs eut lieu en 1907, lors du tournoi d'Ostende[6]. Le tournoi était divisé en différentes sections :
- plusieurs tournois pour amateurs,
- un « tournoi de maîtres », avec trente participants, remporté par Ossip Bernstein et Akiba Rubinstein,
- et le « tournoi de grands maîtres » (Großmeister en allemand).
Le tournoi de grands maîtres était un tournoi à quatre tours.
Selon Ossip Bernstein, le tournoi de grands maîtres était réservé aux joueurs qui avaient remporté plusieurs tournois internationaux[7] :
- Siegbert Tarrasch, vainqueur avec 12,5 points sur 20, avait remporté les tournois de Breslau 1889, Nuremberg 1890, Dresde 1892, Leipzig 1894, Vienne 1898 et Monte Carlo 1903 ;
- Carl Schlechter, deuxième à un demi-point de Tarrasch, 12 / 20, vainqueur de Vienne 1897 et 1904 ainsi que d'Ostende 1906 ;
- David Janowski, 3e-4e avec 11,5 / 20, avait remporté auparavant Monte Carlo 1901, Hanovre 1902 et Barmen 1905 ;
- Frank Marshall, 3e-4e avec 11,5 / 20, avait remporté les tournois de Cambridge Springs 1904 et de Nuremberg 1906 ;
- Amos Burn (58 ans) : 8 / 20, avait gagné à Londres 1887, Amsterdam 1889 et Cologne 1898 ;
- Mikhaïl Tchigorine (56 ans) : 4,5 / 20 ; Tchigorine avait remporté les tournois de New York 1889 et Budapest 1896.
Distinction entre « grands maîtres » et « simples maîtres » (1925)
[modifier | modifier le code]En 1925, Eugène Znosko-Borovsky écrivait dans un article de la revue belge L'Échiquier[8],[9] :
« En vérité, les seuls joueurs que nous devrions considérer comme des grands maîtres sont Capablanca, Alekhine, Lasker, peut-être Marshall (si nous souhaitons oublier ses mésaventures dans les matchs) et, en tenant compte de leurs anciens succès, Tarrasch et Rubinstein. Tous les autres devraient être regardés comme de simples maîtres. »
La légende du tournoi de Saint-Pétersbourg
[modifier | modifier le code]Selon Frank Marshall[10], le titre de « grand maître » aurait été décerné pour la première fois en 1914 par le tsar Nicolas II, qui aurait récompensé les cinq finalistes du tournoi de Saint-Pétersbourg, qu'il avait personnellement financé. Les récipiendaires en auraient été : Emanuel Lasker (vainqueur du tournoi), José Raúl Capablanca, Alexandre Alekhine, Siegbert Tarrasch et Frank Marshall.
Cependant l'historien des échecs Edward Winter a montré que la référence la plus ancienne à cette anecdote est dans un article publié aux États-Unis en 1940[11]. Aucune trace antérieure n'a pu être trouvée.
Les premiers grands maîtres internationaux (1950)
[modifier | modifier le code]La fédération soviétique des échecs avait créé le titre de grand maître soviétique dans les années 1930. En 1950, la FIDE créa le titre de « grand maître international » et l'octroya à 27 joueurs.
Sur les 27 titulaires, 11 étaient soviétiques, dont un seul né avant 1900 :
- Grigory Levenfish (né en 1889),
Les dix autres soviétiques avaient moins de quarante-cinq ans :
- Viatcheslav Ragozine (né en 1908),
- Salo Flohr (joueur tchèque né en 1908, naturalisé soviétique depuis 1942),
- Mikhaïl Botvinnik (né en 1911, champion du monde depuis 1948),
- Andor Lilienthal (joueur hongrois né à Moscou en 1911, naturalisé soviétique depuis 1939),
- Igor Bondarevski (né en 1913),
- Alexandre Kotov (né en 1913),
- Paul Keres (né en 1916, soviétique depuis l'annexion de l'Estonie en 1939),
- Issaak Boleslavski (né en 1919),
- Vassily Smyslov (né en 1921),
- David Bronstein (né en 1924, 26 ans).
Une bonne partie des grands maîtres occidentaux étaient en fin de carrière :
- Jacques Mieses (né en 1865 en Allemagne, naturalisé britannique, il mourut en 1954),
- Géza Maróczy (Hongrie, né en 1870, il mourut en 1951),
- Oldrich Duras (Tchécoslovaquie, né en 1882),
- Akiba Rubinstein (né en Pologne dans l'Empire russe en 1882, il avait cessé toute compétition depuis 1932),
- Ossip Bernstein (né en 1882 en Russie, installé en France),
- Milan Vidmar (Yougoslavie, né en 1885).
- Borislav Kostić (Yougoslavie, né en 1887),
- Xavier Tartakover (né en 1887 en Pologne dans l'Empire russe, naturalisé français),
- Ernst Grünfeld (Autriche, né en 1893),
- Friedrich Sämisch (Allemagne, né en 1896),
Seuls six des grands maîtres non soviétiques de 1950 étaient nés après 1900 :
- Max Euwe (Pays-Bas, né en 1901, champion du monde de 1935 à 1937),
- Gideon Ståhlberg (Suède, né en 1908),
- Miguel Najdorf (né en Pologne dans l'Empire russe en 1910, naturalisé argentin),
- Samuel Reshevsky (né en Pologne en 1911, naturalisé américain),
- Reuben Fine (États-Unis, né en 1914), seul joueur né en dehors de l'Europe, il cessa de participer à des tournois après 1951[12],
- László Szabó (Hongrie, né en 1917).
Les trois plus jeunes grands maîtres de 1950, Bronstein (né en 1924), Smyslov (né en 1921) et Boleslavski (né en 1919), étaient soviétiques.
Efim Bogolioubov (Allemagne, né dans l'Empire russe en 1889) ne reçut le titre qu'en 1951 car, en 1950, la fédération allemande n'avait pas encore rejoint la fédération internationale. Il mourut l'année suivante, en 1952.
Années 1950 et 1960
[modifier | modifier le code]De 1950 à 1969, la Fédération internationale décerna le titre à 101 joueurs (27 en 1950 ; 38 de 1951 à 1960 et 36 de 1961 à 1969)[13] :
Année | Nombre | Grands maîtres internationaux |
---|---|---|
1950 | 27 | Seize occidentaux et onze soviétiques (voir plus haut). |
1951 | 2 | Efim Bogoljubov (RFA, 1889-1952) et Svetozar Gligorić (Yougoslavie, 28 ans). |
1952 | 6 | Youri Averbakh, Efim Geller, Mark Taïmanov (URSS), Tigran Petrossian (URSS, 23 ans), Erich Eliskases (Argentine, né en Autriche) et Herman Pilnik (Argentine) |
1953 | 4 | Nicolas Rossolimo (français à l'époque, installé aux États-Unis) Vasja Pirc, Petar Trifunović (Yougoslavie) et Aleksandr Tolouch (URSS). |
1954 | 5 | Gedeon Barcza (Hongrie), Isaac Kashdan (États-Unis), Ludek Pachman (Tchécoslovaquie), Gösta Stoltz (Suède) et Wolfgang Unzicker (RFA). |
1955 | 5 | Oscar Panno (Argentine), Borislav Ivkov et Aleksandar Matanović (Yougoslavie), Miroslav Filip (Tchécoslovaquie) et Boris Spassky (URSS, 18 ans). |
1956 | 3 | Viktor Kortchnoï (URSS), Bent Larsen (Danemark, 21 ans) et Albéric O'Kelly (Belgique). |
1957 | 3 | Mikhaïl Tal (URSS, 21 ans), Arthur Bisguier et Larry Evans (États-Unis) |
1958 | 3 | Pal Benko (Hongrie, réfugié politique aux États-Unis), Bobby Fischer (États-Unis, quinze ans et demi) et Friðrik Ólafsson (Islande)[14] |
1959 | 3 | Johannes Donner (Pays-Bas), Lothar Schmid (RFA) et Wolfgang Uhlmann (RDA) |
1960 | 4 | Ratmir Kholmov (URSS), William Lombardy (États-Unis), Carlos Guimard et Héctor Rossetto (Argentine) |
1961 | 4 | Ievgueni Vassioukov (URSS), Lajos Portisch (Hongrie), Karl Robatsch (Autriche) et Milko Bobotsov (Bulgarie) |
1962 | 6 | Vladimir Simaguine, Lev Polougaïevski, Leonid Stein (URSS) István Bilek (Hongrie), Arturo Pomar (Espagne), Mijo Udovčić (Yougoslavie) |
1963 | 2 | Bruno Parma (Yougoslavie, 21 ans) et Georgi Tringov (Bulgarie) |
1964 | 8 | Vladimir Antochine[15] et Nikolaï Kroguious (URSS), Robert Byrne (États-Unis), Mato Damjanović (Yougoslavie), Klaus Darga (RFA), Levente Lengyel (Hongrie), Nikola Padevsky (Bulgarie) et Daniel Yanofsky (Canada) |
1965 | 10 (ou 7[16]) | Vladimir Liberzon[16], Leonid Chamkovitch et Alekseï Souétine (URSS), Dragoljub Čirić, Dragoljub Janošević et Milan Matulović (Yougoslavie) Florin Gheorghiu (Roumanie, 21 ans), Vlastimil Hort (Hongrie, 21 ans), Lubomir Kavalek[16] (Tchécoslovaquie) et Wolfgang Pietzsch[16] (RDA) |
1966 | 1[16] | Semion Fourman (URSS) |
1967 | 4 | Aïvars Gipslis, Edouard Goufeld, Aleksandr Zaïtsev (URSS) et László Bárczay (Hongrie) |
1968 | 1 | Anatoli Lein (URSS) |
1969 | 0 | |
1970 | 3 | Walter Browne (Australie, 21 ans, installé aux États-Unis), Buchuti Gourguenidzé (URSS) et Anatoli Karpov (URSS, 19 ans) |
1971 | 3 | Robert Hübner (RFA), Ljubomir Ljubojević (Yougoslavie) et Rafael Vaganian (URSS, 20 ans) |
1972 | 6 | Ulf Andersson (Suède), Henrique Mecking (Brésil, 20 ans), Albin Planinc (Yougoslavie), Ivan Radulov (Bulgarie), Jan Smejkal (Tchécoslovaquie) et Vladimir Toukmakov (URSS) |
1973 | 10 | Andras Adorjan, Istvan Csom et Zoltan Ribli (Hongrie), Iouri Balachov, Guennadi Kouzmine et Vladimir Savon (URSS), Duncan Suttles (Canada), Miguel Quinteros (Argentine) Dragoljub Velimirović (Yougoslavie), Hans-Joachim Hecht (RFA) |
1974 | 9 | Jesús Díez del Corral (Espagne), Gyözö Forintos et Gyula Sax (Hongrie), Vlastimil Jansa (Tchécoslovaquie), Bojan Kurajica (Yougoslavie), Anatoli Loutikov (URSS), Sergio Mariotti (Italie), Jan Timman (Pays-Bas), Eugenio Torre (Philippines), |
Grands maîtres honoraires (1977 à 2003)
[modifier | modifier le code]Le titre de « grand maître honoraire » (GMH) a été créé en 1977 par la Fédération internationale. Le titre a été décerné de 1977 à 2003 par la FIDE à trente joueurs choisis par une commission de sélection. Les joueurs sélectionnés avaient tous, à l'exception de Elmārs Zemgalis, déjà reçu le titre de maître international.
Les premiers joueurs honorés ont été :
- en 1977 : Julio Bolbochán, Esteban Canal, Borislav Milić et Carlos Torre
- en 1981 : Arnold Denker
- en 1982 : Lodewijk Prins et Raúl Sanguineti
- en 1983 : Aleksandr Konstantinopolski, Erik Lundin et Vladimir Alatortsev
- en 1984 : Eero Böök et Stojan Puc
- en 1985 : Harry Golombek, Mario Monticelli et Jaroslav Šajtar
- en 1986 : Arthur Dake et Theodor Ghițescu
- en 1987 : Vladimir Makogonov, Vladas Mikėnas et Bogdan Śliwa
- en 1988 : Georges Koltanowski
- en 1990 : Andrija Fuderer et Dragoljub Minić
Grands maîtres de première force
[modifier | modifier le code]Un joueur très fort, dont le classement Elo dépasse 2 700 points, est parfois appelé « super GMI » ou « super grand maître », notamment dans les médias, bien que ce titre ne soit pas officiel.
Depuis 1970, année où la FIDE a adopté le classement Elo, plus de 100 joueurs ont atteint ou dépassé 2 700, le premier étant Bobby Fischer en 1971. On observe depuis 2008 une forte augmentation du nombre de joueurs au-dessus de 2 700.
Dans la liste FIDE du , il y avait 42 joueurs actifs de 2700 Elo ou plus. En , ils étaient 51 joueurs actifs.
Elo 2 800 et plus
[modifier | modifier le code]En 2024, seuls quinze joueurs ont atteint un classement Elo supérieur à 2 800. Garry Kasparov a été le premier (en ). Magnus Carlsen est le plus jeune joueur de l'histoire à atteindre 2 800 Elo (à l'âge de 18 ans et 11 mois en ). L'ancien record appartenait à Vladimir Kramnik, âgé en de 25 ans et 9 mois. En , pour la première fois de l'histoire, quatre joueurs en activité avaient 2 800 points ou plus en même temps : Viswanathan Anand, Kramnik, Veselin Topalov et Magnus Carlsen. Ils étaient cinq joueurs en activité à avoir atteint ce niveau en décembre avec Levon Aronian.
Rang et Elo maximum (record) | Nom | Fédérations | Né en | GMI en | Elo ≥ 2 700 en | Elo ≥ 2 800 en | Date du meilleur Elo | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 882 | Magnus Carlsen | Norvège | 1990.11 | 2004 | 2007 | 2009 | mai 2014 août 2019 |
2 | 2 851 | Garry Kasparov | Russie | 1963.04 | 1980 | 1984 | 1990 | (Inactif depuis 2005) |
3 | 2 844 | Fabiano Caruana | États-Unis et Italie | 1992.07 | 2007 | 2010 | 2014.08 | octobre 2014 |
4 | 2 830 | Levon Aronian | États-Unis, Arménie et Allemagne[18],[19] | 1982.10 | 2000 | 2005 | 2010 | mars 2014 |
5 | 2 822 | Wesley So | États-Unis et Philippines | 1993.10 | 2008 | 2013 | 2017.01 | février 2017 |
6 | 2 820 | Shakhriyar Mamedyarov | Azerbaïdjan | 1985.04 | 2002 | 2006 | 2017.06 | septembre 2018 |
7 | 2 819 | Maxime Vachier-Lagrave | France | 1990.10 | 2005 | 2008 | 2016 | août 2016 |
8-9 | 2 817 | Viswanathan Anand | Inde | 1969.12 | 1988 | 1993 | 2006.04 | mars 2011 |
8-9 | 2 817 | Vladimir Kramnik | Russie | 1975.06 | 1992 | 1993 | 2001 | octobre 2016 (inactif depuis 2020) |
10-12 | 2 816 | Veselin Topalov | Bulgarie | 1975.03 | 1992 | 1996 | 2006.01 | juillet 2015 |
10-12 | 2 816 | Hikaru Nakamura | États-Unis | 1987.12 | 2003 | 2008 | 2015 | octobre 2015 |
10-12 | 2 816 | Ding Liren | Chine | 1992.10 | 2009 | 2012 | 2018.09 | novembre 2018 |
13 | 2 810 | Aleksandr Grichtchouk | Russie | 1983.10 | 1999 | 2002 | 2014.10 | décembre 2014 |
14 | 2 804 | Alireza Firouzja | France, FIDE et Iran | 2003.06 | 2018 | 2019 | 2021.12 | décembre 2021 |
15 | 2 801 | Erigaisi Arjun | Inde | 2003.09 | 2018 | 2022 | 2024.12 | décembre 2024 |
Elo de 2 775 à 2 799
[modifier | modifier le code]La table suivante donne la liste des joueurs ayant atteint ou dépassé un classement Elo de 2 775 points au cours de leur carrière (liste actualisée en ). La fédération indiquée en premier est la dernière fédération à laquelle le joueur est affilié et est suivie des anciennes fédérations pour lesquelles il a joué dans les compétitions internationales. Pour les joueurs issus de l'URSS (Guelfand, Ivantchouk, Karpov), la fédération soviétique (jusqu'en 1991) n'a pas été indiquée.
Elo maximum (record) | Nom | Fédérations | Né en | GM en | 2 700 en | Date du meilleur Elo | Notes |
---|---|---|---|---|---|---|---|
2 798 | Anish Giri | Pays-Bas | 1994.06 | 2009 | 2011 | octobre 2015 | |
2 795 | Ian Nepomniachtchi | Russie | 1990.07 | 2007 | 2010 | mars 2023 | |
2 794 | Dommaraju Gukesh | Inde | 2006.05 | 2019 | 2022 | octobre 2024 | |
2 793 | Teimour Radjabov | Azerbaïdjan | 1987.03 | 2001 | 2005 | novembre 2012 | |
2 788 | Aleksandr Morozevitch | Russie | 1977.07 | 1993 | 1999 | juillet 2008 | |
2 788 | Sergueï Kariakine | Russie et Ukraine | 1990.01 | 2003[20] | 2008 | juillet 2011 | |
2 787 | Vassili Ivantchouk | Ukraine | 1969.03 | 1988 | 1991 | octobre 2007 | |
2 785 | Bobby Fischer | États-Unis | 1943.03 | 1958 | 1971 | († 2008.01) | |
2 783 | Nodirbek Abdusattorov | Ouzbékistan | 2004.09 | 2018 | 2022 | octobre 2024 | |
2 780 | Anatoli Karpov | Russie | 1951.05 | 1970 | 1974 | inactif | |
2 777 | Boris Guelfand | Israël et Biélorussie | 1968.06 | 1989 | 1991 | novembre 2013 | |
2 776 | Richárd Rapport | Hongrie et Roumanie | 1996.03 | 2010 | 2014 | avril 2022 |
Elo de 2 700 à 2774
[modifier | modifier le code]Grands maîtres les plus précoces
[modifier | modifier le code]Le plus jeune grand maître lors de la création du titre en 1950 était David Bronstein (à 26 ans). En 1952, Tigran Petrossian lui succéda à 23 ans. En 1955, Boris Spassky devint le plus jeune grand maître international à 18 ans. Il fut dépassé par Bobby Fischer qui obtint le titre trois ans plus tard, en 1958 (à quinze ans et demi). Jusqu'en 1980, Spassky et Fischer étaient les seuls grands maîtres à avoir obtenu le titre avant leurs dix-neuf ans (Garry Kasparov devint grand maître en 1980, à 17 ans). Le record de Fischer ne fut battu qu'en 1991 par Judit Polgár, à quinze ans et quatre mois. Depuis ce record a été plusieurs fois battu, notamment par Sergueï Kariakine en 2002, puis par Abhimanyu Mishra, le 30 juin 2021. Ces derniers, Javokhir Sindarov et Rameshbabu Praggnanandhaa sont, en , les seuls joueurs ayant eu le titre avant l'âge de 13 ans (moment où ils ont obtenu leur troisième norme avec un classement Elo de 2 500 points).
Le tableau ci-dessous cite les joueurs ayant réalisé un record de précocité. La date d'obtention de la dernière norme de grand maître est en général différente de celle où la Fédération internationale des échecs valide et décerne officiellement le titre de grand maître au joueur. Par exemple Sergueï Kariakine a obtenu sa dernière norme de grand maître en , mais le titre ne lui a été décerné officiellement qu'en 2003. Le pays indiqué désigne la fédération que le joueur représentait quand il a obtenu le titre (Kariakine a pris la nationalité russe en et représente depuis cette date la Russie).
Joueurs ayant détenu le record de précocité pour l'obtention du titre de grand maître international depuis sa création en 1950 Année Joueur Fédération Né en Dernière
norme de
GMI enÂge 1950 David Bronstein Union soviétique 1924 1950 26 ans 1952 Tigran Petrossian Union soviétique 1929 1952 23 ans 1955 Boris Spassky Union soviétique 1937 1955 18 ans 1958 Bobby Fischer États-Unis 1943 1958 15 ans, 6 mois 1991 Judit Polgár Hongrie 1976 1991 15 ans, 4 mois, 28 jours 1994 Péter Lékó Hongrie 1979 1994 14 ans, 4 mois, 22 jours 1997 Étienne Bacrot France janvier 1983 mars 1997 14 ans, 2 mois 1997 Ruslan Ponomariov Ukraine octobre 1983 octobre 1997 14 ans, 0 mois, 17 jours 1999 Bu Xiangzhi Chine 1985 1999 13 ans, 10 mois, 13 jours 2002 Sergueï Kariakine Ukraine (en 2002) janvier 1990 août 2002 12 ans, 7 mois 2021 Abhimanyu Mishra États-Unis février 2009 juin 2021 12 ans, 4 mois, 25 jours
Femmes ayant obtenu le titre de grand maître international (mixte)
[modifier | modifier le code]Au , trente-sept femmes ont le titre grand maître international (à ne pas confondre avec celui, réservé aux femmes, de GMF) décerné par la Fédération internationale[21]. Neuf d'entre elles sont inactives en parties classiques (Maia Tchibourdanidzé, Viktorija Čmilytė, Humpy Koneru, Nadejda Kosintseva, Tatiana Kosintseva, Judit Polgár, Susan Polgar, Xie Jun et Xu Yuhua)[21]. Aleksandra Goriatchkina, née en 1998, est la plus jeune femme grand maître international. Nino Batsiachvili et Aleksandra Goriatchkina sont les dernières à avoir obtenu le titre (en 2018)[21].
Voici les femmes ayant été les plus jeunes à détenir le titre de GMI :
Joueuse | Nationalité | GMI en | Âge (dernière norme) | Née en |
---|---|---|---|---|
Nona Gaprindashvili | Union soviétique | 1978 (2e norme obtenue en 1977) | 37 ans | 1941 |
Maia Tchibourdanidzé | Union soviétique | 1984 (championne du monde) | 23 ans | 1961 |
Susan Polgar | Hongrie | 1991 (janvier) | 21 ans | 1969.04 |
Judit Polgár | Hongrie | 1992 (dernière norme réalisée en ) | 15 ans et 5 mois | 1976.07 |
Humpy Koneru | Inde | 2002 | 15 ans et 1 mois | 1987 |
Hou Yifan[22] | Chine | 2008 | 14 ans et 6 mois | 1994 |
Susan Polgar, née le , a obtenu le titre de GMI en (à moins de 22 ans). Elle fut la première à obtenir le titre en réalisant trois normes de grand maître. La championne du monde Gaprindashvili avait obtenu son titre après avoir réalisé deux normes en 1977 et Tchibourdanidzé avait obtenu le titre par décision de la FIDE du fait de son titre de championne du monde. Sa sœur Judit Polgár, née le , obtint le titre à quinze ans et cinq mois en . Judit Polgár battit le record de précocité détenu pendant 33 ans par Bobby Fischer (grand maître à quinze ans et six mois). Elle détient le record féminin de 2735 Elo obtenu en . Sa sœur Zsófia Polgár a le titre de MI (maître international) et celui de GMF (grand maître féminin). Les trois sœurs sont les filles de László Polgár (et de Clara) qui s'est principalement intéressé à la formation des jeunes enfants, croyant que « le génie est acquis, pas inné ».
La Chinoise Xie Jun (née en ) a remporté le championnat du monde féminin en 1991, à 20 ans, ce qui lui donnait droit au titre de Grand maître international (mixte) mais son titre ne lui fut effectivement décerné qu'en 1994, après son deuxième match de championnat du monde de 1993 contre Nana Iosseliani[23].
La première (et seule) joueuse française à obtenir le titre de GMI est Marie Sebag en 2008.
Grands maîtres internationaux français
[modifier | modifier le code]Au , la Fédération internationale des échecs compte 57 grands maîtres affiliés à la Fédération française des échecs[24],[25].
Huit grands maîtres français, Joël Lautier, Vladislav Tkachiev, Iossif Dorfman, Igor-Alexandre Nataf, Vladimir Lazarev, Bachar Kouatly, Marc Santo-Roman et François Fargère, ne sont plus en activité (ils n'ont disputé aucune partie officielle depuis plus de douze mois)[24]. La Fédération française des échecs présente sur son site une liste incomplète de 51 grands maîtres internationaux[26].
Les premiers grands maîtres internationaux qui ont joué pour la France étaient d'origine russe ou polonaise (Ossip Bernstein, Nicolas Rossolimo, Xavier Tartakover et Boris Spassky). En 1989, le premier Français à devenir grand maître fut Bachar Kouatly. La première (et seule) Française à recevoir le titre (mixte) est Marie Sebag. Gilles Mirallès est mort en 2022.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Nicolas Giffard et Alain Biénabe, Le Nouveau Guide des échecs. Traité complet, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1710 p. (ISBN 978-2-221-11013-3), p. 1645.
- Le nombre de joueurs affiliés est estimé à 5 000 000, il y a 1 235 GM et 2 876 MI dans la liste FIDE en mars 2010.
- (en) FIDE Handbook B.1, (en)Requirements for the titles designated in 0.31.
- Jérôme Maufras, Que sais-je ? no 1592, Le jeu d'échecs, 2005, (ISBN 9-782130-543862), page 22.
- Jérôme Maufras, op. cité, page 22.
- (en) David Hooper et Kenneth Whyld, The Oxford Companion to Chess, Oxford University Press, (ISBN 0-19-866164-9).
- Anne Sunnucks, The Encyclopaedia of Chess, second edition, Robert Hale, 1976.
- Edward Winter, A Chess Omnibus, p. 177.
- Georges Bertola, « 1925 : du titre de grand maître à l'échiquier de Lancel » in Europe échecs no 621, mai 2012.
- En 1942, Frank Marshall écrivit dans ses mémoires My Fifty Years of Chess : « C'est dans ce tournoi que le Tsar de Russie conféra aux cinq finalistes le titre Grand maître des échecs. ».
- D'après l'historien des échecs Edward Winter, la source la plus ancienne est un article de juin 1940, écrit par Lewis Taylor dans The New Yorker. Edward Winter, Kings, Commoners and Knaves, pp. 315-316 ; A Chess Omnibus, pp. 177-178.
- Garry Kasparov, My Great Predecessors, part IV, Everyman Chess, 2004, p. 48.
- Les dates sont données suivant la source : (en) Anne Sunnucks, The encyclopedia of chess, London, Hale, , 2e éd. (ISBN 9780709110309), p. 223-224. Note : la date donnée peut différer de celle du congrès où la Fédération internationale a confirmé l'attribution du titre de grand maître.
- Lors du tournoi interzonal de 1958, Benko, Fischer et Olafsson s'étaient qualifiés pour le tournoi des candidats de 1959.
- Certaines sources dont (en) David Hooper et Kenneth Whyld, The Oxford Companion to Chess, Oxford University Press, , 2e éd. (ISBN 0-19-866164-9), p. 18 donnent 1963 comme date d'attribution du titre de grand maître à Vladimir Antochine.
- Selon certaines sources, le titre de grand maître international de Lubomir Kavalek, Vladimir Liberzon et Wolfgang Pietzsch aurait été décerné lors du congrès de la FIDE à La Havane en 1966.
- Liste actualisée en janvier 2021.
- Transfers in 2003
- Transfers in 2004.
- (en) Fiche de Kariakine sur le site de la Fédération internationale des échecs.
- Liste des femmes grand maître international classées alphabétiquement sur le site de la FIDE, ratings.fide.com.
- WWCC - Nalchik 2008 - and now there are just four!, site de la FIDE, 9 septembre 2008.
- (en) Xie Jun, Chess Champion from China: The Life and Games of Xie Jun, Gambit 1998, p. 133.
- « Liste alphabétique des grands maîtres internationaux français, sur le site de la FIDE », sur ratings.fide.com (consulté le )
- « Liste des grands maîtres internationaux français ordonnée selon le classement Elo, sur le site de la FIDE », sur ratings.fide.com (consulté le )
- « Grand maîtres français », sur echecs.asso.fr (consulté le ) (site de la fédération française d'échecs). La liste ne comprend ni Lautier, ni Tkachiev, ni Nataf, ni Fargère, ni Santo-Roman (joueurs inactifs) mais comprend Bachar Kouatly (joueur inactif).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Titres de la Fédération internationale des échecs
- Maître international, titre moins élevé.
- Maître de la Fédération internationale des échecs, titre encore moins élevé.
- Grand maître international pour la composition échiquéenne
- Grand maître international de résolution de problèmes d'échecs
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :