Guðríður Símonardóttir — Wikipédia
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Guðríður Símonardóttir (1598 - ) est l'une des 242 personnes enlevées des îles Vestmann, en Islande, lors des attaques sur les côtes islandaises en 1627 par des corsaires originaires d'Alger[1] et de Salé[2], et qui sont passées à la postérité sous le nom d'« enlèvements turcs », avant de devenir à sa libération l'épouse de Hallgrímur Pétursson, l'un des plus célèbres poètes d'Islande.
Biographie
[modifier | modifier le code]Lors de son enlèvement, Guðríður était l'épouse d'un pêcheur et était mère. Après son enlèvement, elle est vendue par les corsaires comme esclave et concubine en Algérie. Elle est parmi la poignée de captifs dont le roi Christian IV de Danemark parvient à racheter la libération.
Après une décennie, elle arrive ainsi au Danemark, ainsi que quelques autres anciens esclaves, pour réapprendre sa religion et sa langue maternelle. Hallgrímur Pétursson, alors étudiant en théologie, est chargé de cet enseignement. Malgré la différence d'âge, ils tombent amoureux. Après être tombée enceinte de lui, ils partent tous les deux pour l'Islande et vivent dans le village de Njarðvík dans deux habitats séparés et grâce à des amis évitent la punition (forte amende ou flagellation), l'adultère étant réprimé. Guðríður, qui avait écrit à son mari en 1635 et n'avait pas reçu de réponse, découvrira qu'il s'était remarié, avait eu des enfants et était disparu dans un naufrage. Elle peut alors épouser légalement Hallgrímur.
En 1637, elle met au monde Eyjólfur Hallgrímsson.
Celui-ci fut plus tard nommé pasteur à Hvalsnes, près de Sandgerði, dans la même péninsule.
Ils vivent ensuite à Saurbaer, un petit village islandais situé sur la côte du Hvalfjörður, dont Hallgrímur Pétursson est également le pasteur.
Pendant longtemps, la plupart des Islandais méprisaient Guðríður qu'ils considéraient comme une prostituée et une païenne, d'où son surnom de Tyrkja-Gudda (Gudda la Turque)[3]. En outre, le fait qu'elle soit presque deux fois plus âgée que Hallgrímur était considéré comme honteux.
Après la mort de son époux en 1674, elle vécut avec son fils Eyjólfur à Eyjólfur[Information douteuse] jusqu'à la mort de celui-ci en 1679. Elle retourna ensuite à Saurbær où elle resta jusqu'à sa mort à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, le 18 décembre 1682[4].
En 2001, Steinunn Johannesdottir écrit un livre sur ces aventures, intitulé Reisubók Guðríðar Símonardóttur (Le Voyage de Guðríður Símonardóttir). Le livre est resté sur la liste des best-sellers en Islande pendant des mois. Selon cette auteure, son mari « ne serait pas devenu ni l'homme ni le poète si cette femme ne l'avait accompagné toute sa vie durant »[5].
Références
[modifier | modifier le code]- Þorsteinn Helgason, The Corsairs' longest voyage: the Turkish raid in Iceland 1627, Brill, coll. « History of warfare », (ISBN 978-90-04-28487-6)
- Jan_Janszoon et le raid de Reykjavík de 1627, sur absoluteastronomy.com (consulté le 22 janvier 2011).
- (en)« Article mentionnant l'histoire et les deux noms de Tyrkja-Gudda » (consulté le ).
- (en) « Hallgrímur Pétursson – Iceland’s Poet of Comfort », sur www.placefortruth.org (consulté le ).
- Steinunn Jóhannesdóttir, L'esclave islandaise, Paris pour l'édition française, 2016-2017, Livre 1 : 394, livre 2 : 281 soit un total de 675 (ISBN 2847207651 et 2847207945), Livre 2, page 250.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (is) Magnús Jónsson, Hallgrímur Pétursson, ævi hans og starf, Reykjavík, 1947
- (is) Páll Eggert Ólason, Íslenskar æviskrár, Reykjavík, 1952
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Saurbær, sur nat.is (consulté le )