Guerre du whisky — Wikipédia
Date | 1930-14 juin 2022 |
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Issue | Hans divisé en deux par une frontière terrestre |
Changements territoriaux | revendications successives de l'île Hans |
Danemark | Canada |
Coordonnées | 80° 49′ 31″ nord, 66° 27′ 06″ ouest | |
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La guerre du whisky (en anglais : Whisky War ou Liquor Wars[1] ; en danois : Den dansk-canadiske grænsekonflikt ou whiskykrigen) était une pseudo-confrontation entre le Danemark et le Canada pour le contrôle de l'île Hans. Des années 1930 à 2022, l'île Hans était l'objet d'un désaccord entre les deux nations[2].
Il est intéressant de noter que des gisements de gaz ont été trouvés sous l'île Hans mais qu'ils sont trop profonds pour pouvoir les exploiter à ce jour.
Le journal canadien The Globe and Mail rapporte le , que les gouvernements canadien et danois se sont mis d'accord sur une frontière sur l'île. Les détails de cette frontière sont dévoilés le [3].
Contexte
[modifier | modifier le code]L'île Hans est située au milieu du passage Kennedy entre le Groenland et l'île d'Ellesmere. Une ligne théorique au milieu du détroit traverse l'île. Le Canada et le Danemark n'ont pas pu s'entendre sur le statut de l'île Hans en 1973, lorsqu'un traité frontalier a été signé, laissant une lacune dans la description de cette frontière.
Début du conflit
[modifier | modifier le code]En 1984, le Canada provoqua le Danemark en plantant son drapeau sur l'île et en laissant une bouteille de whisky canadien[4]. Le ministre danois des Affaires du Groenland se rendit sur l'île la même année avec un drapeau danois, une bouteille d'aquavit et une lettre indiquant « Bienvenue sur l'île danoise » (Velkommen til den danske ø)[5]. Ce rituel avec des bouteilles de whisky et d'aquavit a eu lieu plusieurs fois jusqu'à la résolution du conflit.
Résolution du conflit
[modifier | modifier le code]Les deux pays sont convenus d'un processus en 2005 pour résoudre le problème[6].
Lors d'une conférence de presse le annonçant la fin du conflit par la division de l'île et la création de la première frontière terrestre entre l'Europe et le Canada, la ministre des Affaires étrangères canadienne Mélanie Joly et le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod ont échangé des bouteilles d'alcool. Mélanie Joly a souligné que le conflit — « que beaucoup ont surnommé la guerre du whisky » — était « la plus amicale de toutes les guerres ». Jeppe Kofod a déclaré de son côté que la résolution du conflit intervenait au moment où « l’ordre international fondé sur le droit se trouve sous pression », et que les valeurs démocratiques sont « attaquées », en référence à la guerre en Ukraine[7].
Chronologie
[modifier | modifier le code]- 1980–1983 : l'entreprise canadienne Dome Petroleum conduit des recherches sur l'île et les alentours.
- 1984 : le Canada plante un drapeau sur l'île.
- 1984 : Tom Høyem, ministre danois pour les Affaires du Groenland, se rend en hélicoptère sur l'île pour placer le drapeau du Danemark et une bouteille.
- 1988 : le patrouilleur danois HDMS Tulugaq se rend sur l'île et y construit un cairn et un mât de drapeau danois.
- 1995 : Le navire danois Geodesy se rend sur l'île et place un nouveau poteau et drapeau.
- 2022 : résolution du différend.
Références
[modifier | modifier le code]- « The Hans Island "liquor wars" between Canada and Denmark may be the cutest dispute in history », .
- Bender, « 2 countries have been fighting over an uninhabited island by leaving each other bottles of alcohol for over 3 decades », Business Insider.
- (en-CA) Steven Chase, « Canada and Denmark reach settlement over disputed Arctic island, sources say », The Globe and Mail, (lire en ligne, consulté le ).
- Healy, « Why Canada Keeps Leaving Bottles of Whiskey on a Remote Island »,
- Levin, « Canada and Denmark Fight Over Island With Whisky and Schnapps », sur NYTimes.com,
- Sara Frizzell, « Truce? Canada, Greenland, Denmark inch closer to settling decades-old spat over Hans Island », CBC News, (lire en ligne)
- AFP, « Arctique: Le Canada et le Danemark mettent fin à leur «guerre du whisky» », 24 heures, (lire en ligne, consulté le ).