Guichard Ier Dauphin — Wikipédia

Guichard Ier Dauphin
Image illustrative de l'article Guichard Ier Dauphin
Blason de Guichard Ier Dauphin (Ritzaert Doufyn) dans l'armorial de Gerle.

Titre Seigneur de Jaligny et de Tréteau
(1356 - 1403)
Prédécesseur Hugues Dauphin
Successeur Guichard II Dauphin
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Souverains Charles V le Sage
Suzerains Louis II de Bourbon
Commandement Maître des arbalétriers (1379-1382 ; 1388–1394 ; 1399–1403)
Conflits Siège de Jaligny contre les Anglais (1367)
Révolte des Gallois (1402)
Distinctions Chevalier de l'ordre de l'Écu d'or
Autres fonctions Chambellan du roi
Échanson de France (1380-1382)
Biographie
Naissance Probablement 1331
Décès
Père Robert Dauphin Ier du nom
Mère Isabeau de Chatelperron
Conjoint Isabeau de Sancerre
Enfants Guichard II Dauphin
Louis

Image illustrative de l’article Guichard Ier Dauphin
Dauphins d'Auvergne

Guichard Ier Dauphin (Probablement 1331 - 1403 avant le 7 décembre), documenté depuis 1347, est un noble et militaire français et, en tant que grand maître des arbalétriers, grand officier de la couronne au service du roi Charles V le Sage, seigneur de Jaligny et de Treteau.

Il est le deuxième fils du second mariage de Robert Ier Dauphin « le sage » (1290-1330) avec d'Isabeau de Châtelperron et le frère de Hugues Dauphin (†1356) dont il a hérité les titres de Jaligny et de Tréteau à la mort de celui-ci.

Il est l'époux (vers 1365) d'Isabeau de Sancerre[1],[N 1], dont il a deux fils : Guichard II Dauphin, vers 1365 ou 1371 et Louis.

En secondes noces, il épouse Marguerite de Frôlois[2], dont il n'a pas d'enfant.

Succession de Robert Ier Dauphin

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Robert Ier Dauphin mourut le et fut inhumé à l'abbaye des chanoines prémontrés de Saint-André-lès-Clermont[3],[4]. Après sa mort, une contestation s'éleva entre ses enfants et Isabeau de Châtelperron, dame de la Ferté-Chauderon, sa seconde épouse, au sujet de ses conventions matrimoniales.

Une transaction fut conclue en fin juin 1331 par laquelle son fils aîné Robert II Dauphin, né d'un premier mariage avec Almodie de Combronde[3], reçut le fief de Saint-Ilpize. De là issit la lignée des Dauphins de Saint-Ilpize et de Combronde[N 2],[5].

Les fiefs de Jaligny et de Tréteau furent quant à eux dévolus à son épouse Isabeau[N 3],[6] et à son fils Hugues Dauphin. Celui-ci hérita de sa mère, morte en 1355, mais il fut tué à la bataille de Poitiers[7] en 1356 et ses biens échurent à Guichard[8].

Guichard s'était d'abord engagé dans la cléricature en 1346 et déclarait alors vouloir demeurer dans l'état clérical, comme le montre un acte de donation qu'il fit à son frère la même année, « dans lequel il se réserve pour ses habits la somme de trente livres par an jusques à ce qu'il auroit un semblable ou plus grand revenu en bénéfices »[3]. Finalement, il prit la qualité d'écuyer en 1355.

Premier mariage

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Désormais seigneur de Jaligny et Treteau par l'héritage de son frère et de la Ferté-Chauderon par celui – indirect – de sa mère, Guichard Ier Dauphin était suffisamment riche pour être en mesure de se marier. Il épousa Isabeau de Sancerre († 1373), fille de Louis II, comte de Sancerre et de Béatrice de Roucy, veuve de Pierre de Graçay et sœur de Louis de Sancerre († 1402), qui deviendra maréchal de France en 1368 et connétable de France en 1397. Grâce à celui-ci, il accéda au premier cercle du roi Charles V le Sage. À partir de cette époque, les seigneurs de Jaligny successifs prirent une part active aux affaires du royaume.

Au service du duc de Bourbon

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Le duc Louis II et les chevaliers de l'Écu d'or

Descendant en ligne collatérale des dauphins d'Auvergne et donc cousin par alliance de Louis II de Bourbon, dont il était « l'un des plus valeureux compagnons »[8], et qualifié de « vaillant homme et Seigneur de grand mérite » par Jouvenel des Ursins[3], il joua un rôle actif dans la défense du Bourbonnais pendant la captivité du duc en Angleterre de 1360 à 1367. Celui-ci était en effet l'un des otages livrés à la Cour d'Angleterre en échange de la libération de Jean II, fait prisonnier à Poitiers. Le , en récompense de sa fidélité, Louis II le reçut le dans l'ordre de l'Écu d'or qu'il instituait ce jour-là pour gratifier les principaux gentilshommes de son domaine [7].

Au cours de cette même année, Guichard assiégea le château de Jaligny, alors occupé par les Anglais, et, par des actions longues et pénibles, contraignit ceux-ci à se retirer. Les opérations poliorcétiques endommagèrent gravement la ville et Guichard dut en rétablir presque entièrement l'enceinte[9].

Second mariage

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Après la mort d'Isabeau, survenue avant 1375[3], Guichard Ier épousa en secondes noces Marguerite de Frolois († 1401), fille de Jean de Frolois, seigneur de Molinot, de Montfort et de Jaulges, et d'Isabeau d'Arcis, dame de Pacy, veuve de Simon de Châteauvillain puis de Jean IV de Châtillon. En 1381, n'ayant pas d'enfant de leur union ni espoir d'en avoir, les époux se firent donation mutuelle de « tous leurs meubles et acquets »[3].

Au service du roi de France

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Sceau et contre-sceau de Guichard Ier Dauphin[N 4].

Guichard Dauphin reçut par la suite de Charles V la charge de gouverneur du futur roi Charles VI et des autres enfants royaux[3] et tint successivement plusieurs grands offices de la couronne : chambellan du roi Charles V, conseiller du roi, échanson de France (1380-1382)[10],[3] et grand maître des arbalétriers de France en 1379, remplaçant à cet office Hugues de Châtillon-Dampierre, déchu, qui retrouva sa charge en 1382, puis lui succédant à nouveau de 1386 à 1394, et enfin, à la suite de Jean IV de Bueil, de 1399, année pendant laquelle il accompagna le roi, contraint de se retirer en Normandie, en raison de l'épidémie de peste noire qui ravageait alors Paris[3], jusqu'à sa mort, en 1403[10].

En 1402, avec le maréchal de France Jean II de Rieux, il leva une armée de 12 000 hommes[3] et gagna la principauté de Galles pour soutenir la révolte des Gallois menée par Owain Glyndŵr, premier prince de Galles, contre le roi d'Angleterre Henri IV. D'après Baluze, « ils n'y firent autre chose digne de remarque si ce n'est qu'il ruinèrent tout le pays par où ils passèrent & obligèrent le Roy d'Angleterre de quitter le champ de bataille au Prince son fils et de se retirer à Wincestre »[3].

Mort et postérité

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Guichard Ier mourut en 1403. Son fils Guichard II Dauphin (1366-1415) hérita de ses titres féodaux et de ses biens. Son second fils, Louis, sans lignée, était mort jeune au monastère de Marseigne[1].

Guichard avait eu aussi un fils naturel, Claude ou Claudin. Celui-ci, connu sous le nom de « bâtard de Jaligny », recevra de son demi-frère Guichard II la maison forte et la ville de Dornes en Nivernais, le [3].

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Fille de Louis II comte de Sancerre, Isabelle de Sancerre, dame de Bomiers, était veuve de Pierre de Graçais/Graçay, seigneur d'Isle, de Cléry, de la Ferté-Nabert et de Vouzon
  2. Robert Dauphin II, x Catherine de Chalus de Bussières (et Chalus-Lembron) < Robert III, x Françoise d'Aurouze < Béraud Ier Dauphin, † 1415 à Azincourt, x Isabeau d'Apchon < Béraud II ( 1415 à Azincourt avec son père et son frère Robert (IV) ; mari de Philippa/Philippe de Veauce : voir ci-dessous ; la sœur de Béraud II, Marguerite Dauphine, épousa Edouard de Lavieu-Feugerolles, dont une postérité notable en Forez et Bourbonnais : les Lavieu de Feugerolles, Talaru, Chabannes de La Palice...
  3. Isabeau se remaria avec Guy de Bourbon, seigneur de Clacy, dont elle eut trois fils, Géraud (ou Girard), Guillaume, qui fut chambellan du roi en 1374 et Gui (Guyot) ; elle mourut en 1355, âgée de 45 ans
  4. L'écu des dauphins d'Auvergne est posé sur l'arbalète du grand maître des arbalétriers.

Références

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  1. a et b Étienne Pattou, « Comtes de Sancerre », sur Racines et Histoire, (consulté le ), p. 6.
  2. Geneawiki : Famille de Châtillon.
  3. a b c d e f g h i j k et l Étienne Baluze, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne : justifiée par chartres, titres, histoires anciennes, & autres preuves authentiques, vol. I, Antoine Dezallier, , 540 p. (lire en ligne), Livre III, pp.235-246
  4. « Un monastère clermontois oublié : l’abbaye des chanoines Prémontrés de Saint-André [vers 1169-1790] », sur Site de la paroisse Notre-Dame de Clermont (consulté le ).
  5. « Les Dauphins de Saint-Ilpize », sur Les Amis de Saint-Ilpize, (consulté le ).
  6. cf. Baluze, op. cit., Étienne Pattou, « Maison & Duché de Bourbon », sur Racines et Histoire, (consulté le ) et « Isabeau de Châtelperron », sur Geneanet (consulté le ).
  7. a et b Raphaël Carrasco (LLACS) (dir.), Vincent Challet (CEMM) (Responsable scientifique de l'édition numérique), Gilda Caïti-Russo (LLACS) (Responsable de l’édition des annales occitanes) et Philippe Martel (LLACS) (Traduction du texte du manuscrit AA9 pour les annales occitanes), Université Paul Valéry Montpellier-III, 2014-...., « Édition critique numérique du manuscrit AA9 des Archives municipales de Montpellier dit Le Petit Thalamus », Site du projet Thalamus Accès libre (consulté le ) : « mosenher Aynart Daufin : Guichard Ier Dauphin (de Jaligny), mort en 1403. », Année 1356. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  8. a et b Aubert de la Faige et Roger de la Boutresse, Les Fiefs du Bourbonnais, Paris-Moulins, 1896-1932
  9. Henri Viallet, Chroniques de la moyenne Besbre, FeniXX, , 184 p. (ISBN 2402045191 et 9782402045193, lire en ligne).
  10. a et b Mongez, Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières : par une société de gens de gens de lettres, de savans et d'artistes, Panckoucke, , p. 504-511.