Guy Joron — Wikipédia
Député à l'Assemblée nationale du Québec |
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Joseph Guy Conrad Émile Joron, né le [1] à Montréal et mort le [2],[3], est courtier en valeurs mobilières, député à l'Assemblée nationale et ministre du gouvernement du Québec[4]. Élu député péquiste en 1970, il avait été l'un des sept premiers représentants du Parti québécois. Défait en 1973, il fut réélu en 1976 et fut Ministre de l'Énergie du au et Ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières du au . Après sa démission de son poste de ministre, il resta comme député jusqu'au et ne se représentera pas aux élections. Il fut par la suite président de la place des Arts de 1982 à 1988.
Biographie
[modifier | modifier le code]Éducation
[modifier | modifier le code]Fils de Blanche Moreau et Conrad Joron, il fait ses études au Collège de Saint-Laurent, au Collège Loyola et à l'Université de Montréal où il obtient en 1964 son baccalauréat en sciences politiques[4]. Il est secrétaire de l'Association des diplômés de l'Université de Montréal en 1967 et 1968[4].
Début de carrière
[modifier | modifier le code]Reçu courtier en valeurs mobilières et membre de la Bourse de Montréal, il cofonde en 1965 une firme de conseils financiers où il œuvre pendant cinq ans, comme conseiller financier et analyste financier, avant de se lancer en politique sous la bannière du Parti québécois[4].
Carrière politique
[modifier | modifier le code]De 1970 à 1973, il est député de Gouin et compte parmi les sept premiers élus du Parti québécois dont il est critique financier.
En 1976, il est de retour à l'Assemblée nationale comme député de la circonscription des Mille-Îles. Le , le premier ministre René Lévesque forme son gouvernement. Il nomme Guy Joron ministre délégué à l'Énergie.
En , Guy Joron fait adopter par le gouvernement la première politique énergétique du Québec, qualifiée de visionnaire en raison de l'instauration d'un moratoire sur l'énergie nucléaire, du développement d'un réseau de gaz naturel, d'un programme d'économie d'énergie et de la création de la première société d'État chargée de développer les énergies nouvelles et renouvelables[5],[6].
Les grands objectifs de cette politique, Assurer l'Avenir, sont l'accroissement de l'autonomie énergétique du Québec, le développement de l'économie et de l'emploi, l'implication des Québécois dans la mise en place de la dimension énergétique aux côtés d'autres aspects socio-économiques[7].
Le , il devient ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières et préside en le Sommet économique sur la Coopération, Bâtir ensemble. Pour la première fois dans l'histoire du mouvement coopératif québécois, les représentants de tous les secteurs de la coopération sont réunis autour d'une même table. Ces assises ont permis un dialogue en profondeur entre l'État et le mouvement coopératif [8].
Le , il démissionne du cabinet des ministres puis, le , de son poste de député[9].
L'Assemblée nationale réalise des entrevues enregistrées avec d'anciens parlementaires, Mémoires de députés, afin de conserver dans la mémoire collective l'engagement et l'héritage de ces femmes et hommes. Deux émissions de trente minutes ont été réalisées avec M. Joron[10]. Il y parle de son entrée en politique, de son travail comme député et ministre, notamment de l'adoption de la politique énergétique[11],[12].
Autres postes en gouvernance
[modifier | modifier le code]M. Joron fut membre du conseil d'administration d'Hydro-Québec de 1981 à 1987 et président de la Place des Arts de 1982 à 1988[9].
Héritage politique
[modifier | modifier le code]L'énergie au Québec : livre blanc sur la politique énergétique québécoise
[modifier | modifier le code]En , sous la houle du nouveau ministre délégué à l'Énergie Guy Joron, est publié un livre blanc[13], en trois volumes, qui brosse un portrait du secteur énergétique. Il est destiné à rendre accessible la meilleure information possible aux acteurs du secteur de l'énergie et de la population en général afin de susciter leur participation à la consultation qui sera menée en Commission parlementaire avant la rédaction de la future politique québécoise de l'énergie, en 1978.
L'énergie au Québec : L'évolution au cours des trente dernières années (volume 1)
[modifier | modifier le code]Ce premier volume traite de l'évolution du secteur énergétique depuis la dernière guerre mondiale jusqu'au milieu des années 70, évolution qui explique, pour une bonne part, les modifications qu'a connues la société québécoise et les caractéristiques du mode de vie d'alors. On se limite ici à une stricte analyse de l'évolution du secteur énergétique, sans aborder les incidences de cette évolution sur la structure du développement québécois. Cette analyse uniquement ''énergétique'' commence avec la période où le Québec est entré dans l'ère caractérisée par la consommation massive d'hydrocarbures. Pour le Québec, cet après-guerre est également marqué par la naissance d'Hydro-Québec qui est venue sensiblement modifier la situation du secteur de l'électricité. L'analyse suit un plan essentiellement chronologique.
L'énergie au Québec : Les traits significatifs (volume 2)
[modifier | modifier le code]Ce deuxième volume dégage les traits significatifs du secteur énergétique, connaissance essentielle pour identifier les problèmes actuels et prévisibles qui rendront éventuellement nécessaire une intervention gouvernementale. Ces traits significatifs ont été regroupés en deux catégories, selon qu'il s'agissait de caractéristiques globales ou sectorielles. Certaines données d'ordre géographique, institutionnel ou économique affectent l'ensemble de la situation énergétique, et doivent être abordées globalement. Par contre, d'autres traits significatifs peuvent être identifiés sectoriellement ; ils sont spécifiques à certains secteurs d'activité, et ne vont en principe caractériser que la situation des secteurs. Ils ont été regroupés selon la forme d'énergie concernée, c'est-à-dire qu'ils s'appliquaient au pétrole, au gaz naturel, à l'électricité ou au charbon. Malgré ses limites, cette distinction entre traits significatifs globaux et sectoriels a quand même été retenue; elle permet une description simplifiée d'une réalité particulièrement complexe et diffuse.
L'énergie au Québec : Les problèmes (volume 3)
[modifier | modifier le code]Une fois l'évolution du secteur énergétique analysée et ses traits significatifs dégagés, ce volume identifie les problèmes qui rendent nécessaire une éventuelle politique québécoise de l'énergie, soit :
- L'arrière-plan aux divers problèmes : la situation du Québec en matière d'énergie; la crise de l'énergie
- Le coût de l'énergie pour l'économie québécoise : le coût des hydrocarbures; le coût des investissements dans le secteur de l'électricité
- L'incertitude sur les approvisionnements et sur les prix pétroliers : les risques politiques de rupture des approvisionnements pétroliers; pénurie éventuelle de pétrole; incertitude sur les prix
- L'inefficacité de l'utilisation de l'énergie : le niveau élevé de la consommation énergétique québécoise; le gaspillage de l'énergie
- Les difficultés antérieures à la crise de l'énergie : la protection des consommateurs; les dommages causés à l'environnement
Assurer l'avenir : la politique québécoise de l'énergie
[modifier | modifier le code]En , Guy Joron fait adopter par le gouvernement la première politique énergétique du Québec[7].
Les grands objectifs de cette politique sont les suivants :
- Accroître l’autonomie énergétique du Québec
- en encourageant l’utilisation efficace de l’énergie, par l’adoption de technologies appropriées dans tous les secteurs de consommation (résidentiel, commercial, industriel et transport)
- en doublant d'ici 1990 (soit en 13 ans) la présence des sources d’énergie québécoises dans le bilan, par un ralentissement de façon très marquée de la croissance jusque-là très forte de la consommation de pétrole importé par une plus grande pénétration de l’électricité dans les secteurs résidentiel et industriel et par une plus grande utilisation du gaz naturel dans les activités industrielles
- en renforçant la sécurité des approvisionnements en énergie importée, notamment par la conclusion de contrats d’approvisionnement gazier à long terme
- Privilégier le développement simultané de l’économie et de l’emploi au Québec
- en favorisant la forme d’énergie qui assure la plus grande utilisation possible de la main d’œuvre québécoise, l’hydroélectricité
- et l’implantation de mesures d’économie d’énergie partout sur le territoire
- Impliquer les québécois dans la mise en place de la politique énergétique
- en prévoyant la tenue de commissions parlementaires périodiques et ouvertes au public comme celle qui avait précédé le dépôt de la Politique québécoise de l’énergie
- en transformant la Régie de l’électricité et du gaz en Régie de l’énergie et en lui donnant une juridiction nouvelle sur l’application des règlements tarifaires d’Hydro-Québec
- en donnant à l’Office de protection du consommateur le mandat d’informer les utilisateurs de gaz de leurs droits et recours et de recevoir leurs plainte
- Intégrer la dimension énergétique dans les grandes décisions socio-économiques des pouvoirs publics, incluant les sociétés d’État, les réseaux de la Santé et de l’Éducation, notamment comme exploitants d’immeubles, de flottes de véhicules
- Créer le ministère de l’énergie chargé de la mise en œuvre de la Politique et de la coordination des activités de toute l’administration québécoise à cet égard.
Écrits
[modifier | modifier le code]En 1976, il publie un essai intitulé Salaire minimum annuel $1 million : ou, La course à la folie, une analyse de la société[14].
Mécénat
[modifier | modifier le code]Décédé à la fin de 2017, Guy Joron lègue à titre posthume une somme de 15 millions de dollars à l'Université de Montréal où il avait effectué ses études[15],[16]. Il s'agit du don le plus important de l'histoire des universités francophones au Québec[17]. D'après son conjoint, Guy Joron espérait ainsi encourager le mécénat des francophones envers les institutions d'enseignement et ainsi favoriser l'éducation de la relève en français[18]. À la suite de ce legs, l'Université de Montréal renomme le pavillon principal de son campus de Laval en son honneur[19].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de baptême de Joseph Guy Conrad Émile Joron de l'année 1940 de l'Hôpital Notre-Dame de Montréal. Baptisé le 15 juin 1940 et né le 2 juin 1940. Sur le site de généalogie Ancestry.
- « L'ex-ministre péquiste Guy Joron est mort », sur Ici Radio-Canada, (consulté le )
- iXore, « Guy Joron », sur www.lenecrologue.com (consulté le )
- Biographies canadiennes-françaises, 1920-1985 (1977 - 1978), Ottawa :J.A. Fortier,1920- (lire en ligne), p. 30
- Lanoue, Roger, 1948- et Canadian Electronic Library, Société d'État? Pourquoi pas? : concilier politique et performance : les secrets de la réussite d'Hydro-Québec, Presses de l'Université du Québec, 2011) (ISBN 978-2-7605-2538-2, 2760525384 et 9782760525375, OCLC 751585307, lire en ligne)
- Québec (Province). Ministère des relations internationales., 40 ans au cœur de l'action internationale du Québec chronologie 1967-2007, Ministère des relations internationales, (ISBN 978-2-550-51294-3, 2550512944 et 9782550518242, OCLC 813397216, lire en ligne)
- Québec (Province). Direction générale de l'énergie, Assurer l'avenir : la politique québécoise de l'énergie : Gouvernement du Québec, Direction générale de l'énergie, Québec : Éditeur officiel du Québec, (ISBN 0-7754-3112-5)
- Journal des débats, 31e législature, 4e session (6 mars 1979 au 18 juin 1980), vol. 21 (no 289), mercredi 4 juin 1980
- « Guy Joron - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
- « Guy Joron se confie à Mémoires de députés - Assemblée nationale du Québec », sur www.assnat.qc.ca (consulté le )
- « Vidéo – Entrevue avec Guy Joron - 1re partie », sur Assemblée nationale du Québec (consulté le )
- « Vidéo – Entrevue avec Guy Joron - 2e partie », sur Assemblée nationale du Québec (consulté le )
- Québec (Province). Direction générale de l'énergie, L'énergie au Québec : livre blanc sur la politique énergétique québécoise / [Ministère des richesses naturelles, Direction générale de l'énergie], Québec : Éditeur officiel du Québec.,
- Joron, Guy., Salaire minimum annuel $1 million : ou, La course à la folie, Quinze, ©1976 (ISBN 0-88565-025-5 et 9780885650255, OCLC 2820008, lire en ligne)
- « Un don de 15 millions de l’ancien ministre Guy Joron à l’Université de Montréal », sur Le Devoir (consulté le )
- 98,5 FM, « UdeM: l'ex-ministre péquiste Guy Joron fait un don de 15 M$ - 98,5 fm Montréal », sur 98,5 fm Montréal (consulté le )
- « L'ex-ministre Guy Joron a légué 15 millions à l'UdeM | Marissa Groguhé | Éducation », La Presse, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Philippe Cipriani, L'Actualité, « Un don historique », sur lactualite.com (consulté le )
- Martin Lasalle, Université de Montréal, « udemnouvelle - L’UdeM reçoit un legs de 15 M$ de l’ex-ministre Guy Joron », sur nouvelles.umontreal.ca (consulté le )