Hadrien Robin — Wikipédia

Hadrien Robin
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Hadrien Robin (1591-1666), prototype tourangeau des grandes familles de financiers, fut l’un des plus importants financiers du XVIe siècle et fit partie de ceux qu’on appelait « ces messieurs des Gabelles »[1].

Présentation biographique

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Avec son ami Claude Chatelain [2] et son parent Thomas Bonneau, il exerça un véritable monopole financier entre 1630 et 1660, participa largement à l’effort de guerre pendant la guerre d’Espagne –dite guerre de Trente ans- jusqu’à la signature du traité des Pyrénées en 1659 et sut aussi rejoindre à temps Mazarin et le pouvoir royal pendant La Fronde.

Comme investisseur, il intervint en particulier dans les Fermes générales, participant aux Grandes Gabelles entre 1632 et 1663 et au Convoi de Bordeaux [3] entre 1641 et 1652[4]. De même, son autre tante Catherine Robin épousa un Charles Quentin qui n'est autre que le frère de Bonaventure Quentin, Tourangeau lui aussi, grand financier, fermier général des Gabelles de France de 1632 à 1655 et l'un des fondateurs de la compagnie de la Nouvelle-France[5].

Famille et filiation

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La famille Robin représente le symbole même des liens et alliances qui existaient entre les grandes familles qui alimentaient le pouvoir royal en liquidités. La tante d'Hadrien, Suzanne Robin (marié à Thomas Bonneau père) fut la mère des frères Jacques et Thomas Bonneau. Ses deux frères, alliés à Hadrien dans les affaires financières, illustrent bien ces interconnexions et interdépendances entre grandes familles[6].

Le premier Charles-Daniel Robin épousa Madeleine Scarron, la cousine germaine de Michel-Antoine Scarron, grand financier lyonnais et principal fermier général des Gabelles de France en 1632[7]. Son second frère Daniel Robin, contrôleur des décimes de Touraine, épousa Geneviève Colbert[8], petite cousine de Jean-Baptiste Colbert, le contrôleur général des finances, et dont la sœur Marie Colbert épousa le financier Nicolas Camus[9].

Ainsi fonctionne alors le maillage étroit entre familles de robe et patriciennes dont Hadrien Robin fut l’une des chevilles ouvrières, au centre de la toile financière avec les frères Bonneau. La parentèle avec les « colbertides » explique aussi qu’il échappa largement aux foudres de la Chambre de justice de 1661[10].

Notes et références

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  1. Voir le livre de Daniel Dessert, L’Argent du sel, chapitre II "Messieurs des Gabelles", Fayard, 2012
  2. Claude Chatelain (1610-1686), cousin de Marion de Lorme et parent du grand financier Étienne Pavillon, il deviendra secrétaire du Conseil des finances du roi.
  3. Voir la présentation du Convoi de Bordeaux
  4. Voir références Archives nationales, MC, XVI, 261 bis, 01/08/1648
  5. Voir Jean-Pierre Surrault, Histoire de la Touraine, le rôle des grands financiers tourangeaux, L’Académie de Touraine, pages 135-137
  6. On pourrait continuer cette liste avec Bonaventure Quentin qui épousa Catherine Pavillon, autre lignage ligérien, sœur du grand financier Étienne Pavillon, fondateur de la Compagnie du Cap Nord et Nicolas Pavillon, financier des Fermes générales, connu comme abbé d'Alet et ami intime de Saint-Vincent-de-Paul.
  7. Proche aussi du pouvoir par son parent Jean-Baptiste Scarron, gérant de l’abbaye de Cluny pour le compte de Richelieu.
  8. Voir François de Colbert, Histoire des Colbert du XVe au XXe siècle, 2001, (ISBN 2-00-071101-4), page 56
  9. Ibidem page 51 à 53. On trouve aussi dans les textes les deux patronymes de Camus ou de Le Camus
  10. Voir Inventaire d’Hadrien Robin, Archives nationales, LI, 199, 19/01/1668

Bibliographie

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  • L’histoire des Colbert et Daniel Dessert, Jean-Baptiste Colbert : le royaume de monsieur Colbert (1661-1683), édition Perrin, 2007, (ISBN 978-2-262-02367-6)
  • Michel Antoine, Le cœur de l’État, surintendance, contrôle général et intendance des finances, 1552-1791, Fayard, 2003
  • Françoise Bayard, Le Monde des financiers au XVIIe siècle, Flammarion, 1988
  • Martine Bennini, Les Conseillers à la cour des aides, 1604-1697, éditions Honoré Champion, (ISBN 978-2-7453-1916-6), 2010
  • Christian Bouyer, Les Finances extraordinaires de la France, 1635-1648, 736 pages, université Paris-Sorbonne, 1978
  • Jean-Paul Charmeil, Les Trésoriers de France à l’époque de la Fronde, éditions Picard, 1964, (ISBN 2-7084-0176-9)