Hague-Dick — Wikipédia

Hague-Dick
Image illustrative de l’article Hague-Dick
Au pied du Hague Dike.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1988)
Coordonnées 49° 40′ 16″ nord, 1° 50′ 37″ ouest
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Hague-Dick
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Histoire
Époque Âge du bronze

Le Hague-Dick, Hague-Dike ou Haguedic est un retranchement remontant au moins au IXe siècle av. J.-C., c'est-à-dire de l'âge du bronze récent, réutilisée par les Vikings lors des invasions scandinaves, créant ainsi un camp retranché, qui se dresse dans le nord-Cotentin, dans le département de la Manche, en région Normandie.

L'ouvrage est inscrit aux monuments historiques.

Localisation

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Le Hague-Dick, est une importante levée de terre avec un fossé qui barrait la péninsule de la Hague, d'ouest en est, sur une longueur d'environ six kilomètres, de Herqueville, dans l'anse de Vauville, jusqu'à la rivière la Sabine, à Éculleville[1], dans le département français de la Manche.

L'ouvrage défensif est mentionné dans le cartulaire de Vauville sous la forme fossatum de Haguedith (t note c, comme souvent au Moyen Âge, pour Haguedich) en 1232[2] et on constate encore l'existence d'un tabellionage (« office de notaire ») de Haguedic en 1574[2]. À noter le fossatum, c'est-à-dire « fossé » au sens normand de « talus »[2] ou plutôt de sens ambigu.

Il existe deux termes en vieux norrois pour expliquer la Hague auquel l'élément Hague- de Haguedic se réfère directement, il s'agit de hagi « pâture, prairie, terrain clos, enclos pour le bétail » (cf. islandais et féroien hagi « pâture, prairie », norvégien et suédois hage « jardin, pré clos ») et haka signifiant « menton, cap, promontoire ». Il a également un équivalent en vieil anglais haga « enclos pour le bétail » ( > anglais haw) qui pourrait être l'étymologie de Hague- dans Haguedic[2]. En effet, l'existence du lieu anglais [Alano atte] Haggedik, cité en 1327[2] peut corroborer cette thèse. On note également de nombreuses occurrences du type toponymique Hague(s)[3], La Hague ou Les Hagues[3], ainsi que des dérivés Le Haguet[3], La Haguette, tous centrés sur la Normandie. Le composé Estohague : Le Tohague à Beaumont-Hague (l'Estohague 1456), homonyme d'Étohague (Seine-Maritime, Imbleville, Estohagues 1262), implique plutôt une origine scandinave[3] qu'anglo-saxonne, le composé stóð-hagi[3] (nom commun) est attesté en vieil islandais « ..hefur nú að mestu horfið undir stóðhaga » au sens d'« enclos pour les chevaux » et convient mieux phonétiquement que ses équivalents vieil anglais (noms propres) : Stodday (Lancashire, Stodhae vers 1200) et Stody (Norfolk, Estodeia fin XIe siècle).

Le nom commun hague était encore utilisé autrefois dans différents pays de Normandie, notamment à Jersey, à ce titre il est référencé chez Frédéric Godefroy[4].

De même, le second élément -Dick ou -dic représente le vieux norrois dík, díki « fossé, levée de terre »[3] dont est issu l'anglais dialectal dike, dyke « fossé » distinct du terme commun anglais dike, et néerlandais dijk, qui désignent uniquement une levée (cf. français digue). La même racine germanique se retrouve dans le vieil anglais dīċ > anglais ditch « fossé »[5].

Hague-Dick signifie « fossé ou et butte de la Hague », il sépare en effet la pointe du reste de la Hague et passe sur la commune de Beaumont-Hague.

Une grande partie de l'ouvrage fut rasé sur l'ordre du duc de Joyeuse, Anne de Joyeuse, sous Henri III[6].

Entre 1951 et 1953, Holger Arbman, Michel de Boüard et Thorkild Ramskou procèdent à six coupes archéologiques.

Les fouilles de 1983 et 1984, initiées à l'occasion de l'élargissement de la D 901, ont également mis au jour l'existence d'habitations le long du Hague-Dick, datées des XIIIe et XIVe siècles[7]. Le sondage archéologique effectué dans la levée a été laissé en l'état.

Les charbons de bois extraits lors des premières fouilles ont donné une datation au carbone 14 comprise entre 900 et De nouveaux prélèvements lors de fouilles en 1983-1984 et en 2004, datés entre 918 et , et entre 1206 et , ainsi que la découverte de silex et de tessons lors des fouilles de 1983 et 1984, confirment que le talus remonte à l'âge du bronze récent[7].

Description

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Les vestiges se présentent de nos jours comme un épais talus de sept à huit mètres de largeur à la base et de deux mètres de large à son sommet[note 1], et une hauteur variant de 80 centimètres à sept mètres, avec fossé[6]. D'une longueur approximative de six kilomètres, sa partie encore bien visible est longue de 2,6 kilomètres[8].

C'est dans un pré, au nord-ouest de Beaumont au lieu-dit le Petit Parc, dans la propriété du château de Beaumont, et proche de ce dernier, que l'on en trouve la meilleure partie[9].

Le dispositif était complété d'un fort glacis et de deux plates-formes qui devaient êtres séparées par une palissade. Dans les parties inondables, on y remarque des dalles ou ponts couverts, pratiqués pour l'écoulement des eaux du terrain supérieur[10].

À la suite des recherches, les parcelles sur lesquelles se dressent les vestiges ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du [11],[12].

Notes et références

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  1. De 2,64 à 3,96 mètres selon Chantereyne.

Références

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  1. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 45.
  2. a b c d et e François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard, 1986, p. 130-131.
  3. a b c d e et f Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1), p. 67 - 68.
  4. Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902, volume 4, p. 397 (lire en ligne) [1].
  5. T. F. Hoad, , p. 131.
  6. a et b Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 80 (Beaumont-Hague).
  7. a et b Cyril Marcigny, « Le Hague-Dike », La Hague dans tous ses états, OREP, 2010, p.107-109.
  8. Le Hallé 2015, p. 79-80.
  9. Le Hallé 2015, p. 79.
  10. Le Hallé 2015, p. 80.
  11. « Retranchement dit Le Hague Dike (également sur commune de Digulleville) », notice no PA00110333, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  12. « Retranchement dit Le Hague Dike (également sur commune de Beaumont) », notice no PA00110390, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Bibliographie

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  • Michel de Boüard, « Le Hague-Dike », Cahiers archéologiques fin de l'Antiquité et Moyen Âge, tome VIII, Paris, Imprimerie nationale, 1956.
  • Charles de Gerville, « Recherches sur le Hague-Dike et les premiers établissements militaires des Normands sur nos côtes », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, t. 6. Caen  : Mancel, 1831.
  • Charles de Gerville, « Le Hague Dike : recherche sur le Hague Dike », Cherbourg et le Cotentin : [actes] du Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, 1905.
  • Cyril Marcigny, Retour au Hague Dike : historiographie et nouvelles analyses, Annuaire des cinq départements de la Normandie, 166e congrès, 2009, p. 97-110.
  • « Le Hague-Dike », L'Ami de l'école : bulletin de la Société des amis de l'école laïque de la circonscription de Cherbourg, n°1, janv. 1927 ; n°9, déc. 1928.

Articles connexes

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Liens externes

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