Hanumān — Wikipédia

Hanumān
हनुमान
Hindou
Statue contemporaine d'Hanumān dans l'État d'Orissa.
Statue contemporaine d'Hanumān dans l'État d'Orissa.
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Anjaneya, Anjaniputra, 'Anjaneyar, Anjaneyudu, Anjanisuta, Bajrang Bali, Kesari Nandan, Marutinandan, Pavanputra, Vaataatmaja
Nom Devanagari हनुमान्
Nom Tamoulac Hanumat, Anuman
Nom Kannada Hanumantha
Nom Télougou Hanumanthudu
Représentation Singe sacré
Résidence Forêt de Kadali, forêt de Kishkindha
Groupe divin Dévoué à Râma
Culte
Date de célébration Avril
Mantra Om Namo Hanumante Namaha, Jai Shri Ram
Mentionné dans Ramayana, Hanuman Chalisa
Famille
Père Pavana
Mère Anjanâ
Symboles
Attribut(s) massue (gadā), dans certaines régions un fouet d'acier
Animal langurs à face noire qui sont ses descendants

Hanumān (en sanskrit हनुमान् « pourvu (mân) de [fortes] mâchoires (hanu) »[1] ) est, dans l'hindouisme, un vanara et un héros du Rāmāyaṇa, épopée qui raconte la geste de Râma.

Fils de Vayu, le dieu du vent, et de la déesse Anjanâ, il a l'apparence d'un singe et plus précisément d'un langur à face noire (Semnopithecus entellus). Il est décrit comme assez fort pour soulever des montagnes, tuer des démons et rivaliser de vitesse avec Garuda, l'oiseau véhicule de Vishnu. Dans l'iconographie, il est figuré comme un singe à visage plus ou moins humain, et il fait souvent l'objet en Inde d'un culte particulier[2]. Dans l'hindouisme moderne, c'est un dieu très populaire dans les villages ( notamment dans la ville de Calcutta ). D'une manière générale,

Hanuman figure dans le Râmâyana, et il est un personnage majeur de l'épopée[2].

C'est un grand admirateur de Râma (un avatar de Vishnu). Hanumān le rencontre ce dernier alors qu'il est à la recherche de sa femme Sîtâ, et qu'il est égaré dans la forêt de Kishkindhâ. Hanumân et son armée de singes vont aider Râma à vaincre Râvana, le roi des démons qui avait enlevé Sîtâ. Hanumân est un fin stratège, plein de ruses qui seront une aide précieuse pour Râma, si bien que la victoire que celui-ci remporte, il la doit autant à sa propre vaillance qu'à l'habileté et à l'intelligence d'Hanumân[2].

Un singe grammairien

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Dans son poème, Le Singe grammairien, Octavio Paz cite un passage de l'article que consacre l'indianiste John Dowson (en) à Hanumân dans son Classical Dictionary of Hindu Mythology and Religion (...) paru en 1888 (p. 116-117[3]) : « Un célèbre singe sacré. (...) Il avait la capacité de voler, et c’est une figure détachée du Râmâyana. (...) Hanumân se déplaça d’Inde à Ceylan, d’un saut : s’arrachant des arbres, il survola les monts de l’Himalaya, prenant appui sur les nuages, réalisant ainsi beaucoup d’autres prouesses merveilleuses. (...) Entre autres nombreux talents, Hanumân était grammairien ; et le Râmâyana dit : "Le singe sacré est parfait ; nul ne l’égale dans les shastra (en), ni dans les apprentissages, ni pour comprendre le sens des écritures, (ni pour se déplacer à loisir). Il est bien connu qu’Hanumân est le neuvième auteur de la grammaire"[4] ». Ces qualités de grammairien ne sont pas sans rappeler le dieu de l'Egypte antique, le dieu Thot.

Symbolique et patronage de la divinité

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Hanuman s'ouvre la poitrine: à la place du cœur, Râma et Sitâ. Appuyé sur sa cuisse, son gada. Œuvre de Ravi Varma, publiée dans la presse en 1910.

C'est pour rétablir le dharma (l'ordre de l'Univers, tant dans le microcosme humain que dans le macrocosme) que Râma s'est incarné, un ordre que Râvana avait bouleversé par sa morgue et sa suffisance. Et puisqu'il vient en aide à un dieu, il acquiert lui aussi, à son niveau, un statu de divinité[2].

Cela fait de lui, dans la mythologie vishnouïte, le dieu de l'astuce, de l'habileté manuelle, de l'agilité physique[2]. Il est souvent représenté avec une massue (gadā), et il est le patron des lutteurs[réf. nécessaire]. Mais en plus de cela, à cause de son dévouement sans faille à Râma, il devient aussi une figuration de la dévotion (bhakti). C'est une des raisons qui explique qu'il est souvent représenté dans les temples consacrés à Vishnou en train d'ouvrir sa poitrine, dans laquelle, en lieu et place du cœur, se trouvent Râma et son épouse Sitâ, ce qui montre bien au fidèle qu'il doit « porter dans son cœur » le dieu et sa parèdre[2].

Une caractéristique d’Hanumān est sa fidélité complète et permanente à Râma, son maître spirituel. Sa vie entière, ses actions, ses jours et ses nuits sont consacrés à servir ce maître. En un mot, Hanumān est l’image du parfait disciple. Après la victoire, Rama voulut récompenser Hanumān. Celui-ci refusa, trop heureux d'avoir été le champion de l'amour et de la justice. Cette noblesse est aujourd'hui encore illustrée par le proverbe hindou « les singes pleurent sur les autres, jamais sur eux-mêmes ».

À l'origine[C'est-à-dire ?], Hanumān était le gardien des propriétés et toute fondation d'un nouveau village devait s'accompagner de l'érection de sa statue.

Les singes Hanumān (Semnopithecus entellus), qui vivent dans le sous-continent indien, seraient ses descendants. Ils sont respectés et protégés par les populations hindoues.

Références

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  1. Lutgendorf 2007, p. 31-32 ([lire en ligne (page consultée le 8 octobre 2024)])
  2. a b c d e et f Jean Varenne, « Hanumant ou Hanuman », sur universalis.fr (consulté le )
  3. [Lire l'article original en ligne (page consultée le 8 octobre 2024)] (Ci-dessous, les (...) dans la citation ont été ajoutés par un contributeur Wikipedia pour marquer que Paz cite des passages qui ne se suivent pas dans l'article original.)
  4. J. Citation reprise par Westerhausen Ana Martínez, « Le singe grammairien, un nom du parlêtre ? Octavio Paz avec Jacques Lacan », L'en-je lacanien, 2/2008 (n° 11), p. 97-124. [lire en ligne (page consultée le 8 octobre 2024)]

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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  • Ana Martínez Westerhausen, « Le singe grammairien, un nom du parlêtre ? », L'en-je lacanien, ERES, vol. n° 11, no 2,‎ , p. 97-124 (ISSN 1761-2861, résumé, lire en ligne)